92. C'est sauve les siens pas sauve qui peut
J'ai voulu faire les choses biens, mais au final j'ai tout fait mal.
Expliquez à l'être humain que tout le poids du monde ne peut pas reposer sur ses épaules et qu'il faut garder à l'esprit que nous sommes tous vulnérables... Ne prenez jamais à charge quelque chose qui vous dépasse car oui, on veut faire le bien mais parfois seul on n'y arrive pas.
[...]
Le verrou tourne, la porte s'ouvre, je reconnais les voix de ces ordures.
Ils entrent et prennent le temps de refermer derrière eux.
Ils me braquent une lampe de torche dans les yeux, pire que les condés.
J'suis aveuglé par la lumière, ça fait assez longtemps que je suis dans le noir donc le contraste m'a foutu un mal de tête terrible.
« L'italien : Toujours aussi fidèle à Carlos ou tu as des renseignements à nous donner aujourd'hui ?
- Allez tous en enfer, tfouuu.
L'italien : Pas avant de te l'avoir fait vivre. »
Le chariot qu'ils semblaient pousser tout à l'heure se trouve maintenant près de l'italien.
Il s'approche, ordonne à ses molosses de m'immobiliser et prends un câble qu'il relie à mon petit doigt.
Il appuie sur un bouton et m'envoie une décharge électrique.
Il augmente la fréquence à chaque fois en espérant que je cède.
Céder à quoi ? Je ne sais pas, car en vrai il n'y a rien de plus à ajouter.
Le voltage est de plus en plus puissant, j'ai mal, mais j'essaye de rester de marbre même si c'est très difficile...
Après m'avoir électrifié, ils arrêtent et s'apprête à quitter la pièce en me laissant dans un sale état.
« L'italien : La prochaine fois on visera les testicules. »
Fils de pute, moi j'aimerai viser ta tempe...
Assis sur le sol, je finis par me dire que je sortirai jamais de ces locaux.
Point de vue d'Amira
Mohsîn n'est finalement pas revenu me donner des explications.
Je décide de fouiller tout l'appartement à la rechercher de quelque chose qui peut peut-être m'aider à en savoir plus.
J'ai quasiment tout retourné mais je n'ai absolument rien trouvé.
Je finis par m'effondrer ne sachant plus quoi faire.
Je ne sais même pas ce qui se passe et ça me perturbe énormément.
Mes larmes coulent d'elles même, je craque littéralement.
Je décide d'aller faire un tour dehors afin de m'aérer l'esprit.
Je marche dans cette cité qui fait de ma vie un enfer chaque jour.
Depuis que je suis ici, de très mauvaises choses ne cessent d'arriver.
Cette cité aura marqué ma vie pour toujours, les galères que j'y ai vécu ne sont pas effaçables.
Le vent bousculent les mèches de mes cheveux en plein dans mon visage, je les replace correctement et m'assoit sur un banc.
Les mains dans les poches de ma doudoune, je respire l'air frais et me demande combien de temps je vais encore devoir attendre avant le retour d'Imran.
Au bout d'une vingtaine de minutes je décide de faire le chemin retour mais cette fois, il me semble avoir reconnu la voix d'Adama et celle de Sarah également.
Je n'aime pas écouter aux portes, mais j'ai l'impression qu'Imran peut être au centre de leur conversation alors toujours en marchant, je laisse une oreille traîner.
Je comprends finalement qu'ils se disputent parce qu'Adama part quelques jours et qu'il ne veut pas lui dire où...
Je sens que la suite va m'intéresser parce que ça ressemble étrangement au voyage qu'Imran a fait.
Je décide de ne plus faire la fouine et d'attendre un peu plus tard, j'irais voir Sarah directement.
Une interminable heure plus tard, je me rend à pied chez Sarah étant donné qu'elle n'habite pas très loin.
Arrivée devant sa porte, je sonne et elle m'ouvre et je lis directement de l'inquiétude sur son visage.
Elle me fait entrer puis nous allons nous installer dans sa chambre.
Une fois assise, je décide d'aller droit au but.
« - Tout à l'heure en rentrant chez moi, je vous ai entendu vous prendre la tête avec Adama...
Sarah : Oui, il part régler une histoire c'est pour ça.
- Il ne t'a pas donné plus de détails ?
Sarah : Euh, bah en fait, il m'a dit qu'il devait aller retrouver un ami dont il a plus de nouvelles...
- Il s'agit d'Imran, n'est-ce pas ?
Sarah : Oui...
- Et il t'a dit où il était ?
Sarah : Non...
- Sarah, dis le moi s'il te plait.
Sarah : Je ne sais pas où il est je te jure, mais d'après ce que j'ai compris il lui est arrivé une galère...
- Quoi ?! Qu'est-ce qu'il a ? J'en étais sûre ! S'il te plaît, dis moi ce qui lui est arrivé !
Sarah : J'en sais vraiment rien, Adama était pressé il ne m'a pas donné beaucoup de détails.
- Il faut que je saches, je vais aller le voir.
Sarah : Il est déjà parti Amira... »
Les révélations m'avaient donné envie de pleurer. J'ai dû quitter Sarah précipitamment pour ne pas avoir à craquer devant elle.
Je savais qu'il avait quelque chose, il m'avait dit qu'il ne resterait pas plus d'une semaine...
Je pressais le pas dans la rue pour pouvoir enfin arriver chez moi et pleurer librement.
J'avais la gorge nouée, la boule au ventre, je me sentais tellement mal.
Je m'étais mise à me faire une multitude de films...
Si ses amis sont allés le rejoindre c'est qu'il s'est passé quelque chose de grave.
J'ai peur d'apprendre une mauvaise nouvelle, je sais que je ne le supporterai pas.
Enfin chez moi, je relâche tout ce que j'avais au fond.
Imran me rendra folle un jour.
Je m'inquiète pour lui nuit et jour, il est tellement imprévisible que je ne suis jamais sereine alors le savoir aussi loin et peut-être très mal me tue intérieurement.
Point de vue omniscient
Alors qu'Adama et Nadjib étaient à quelques minutes de leur embarcation pour l'Italie, un téléphone sonna.
Nadjib l'extirpa de sa poche et décrocha quand il vit qu'il s'agissait de Mohsîn.
« Mohsîn : Cet enfoiré de Carlos ne veut pas nous aider, il m'a dit qu'il ne nous laissait aucun renfort pour aller en Italie. Il veut soit disant perdre aucun de ses hommes.
Nadjib : C'est un fumier, j'savais qu'il mettrait pas la main à la patte. On va se débrouiller dans ce cas. Rejoins nous dès que tu peux.
Mohsîn : Ça marche, avec Nawid et Nathim on prend le premier vol qu'on trouvera.
Nadjib : Ils sont avec toi ?
Mohsîn : Ils ont voulu me rejoindre quand je leur ai dit que Carlos une fois de plus a fait preuve de lâcheté. »
En effet, Nawid et Nathim comptaient venir en aide à Imran, se sentant un peu coupables, car ils ont eux aussi participés à faire couler les affaires entre Carlos et les italiens.
Il était hors de question pour eux, de le laisser prendre pour ce qu'ils avaient commis en groupe.
Mais une question les laissaient perplexes, retrouveront-ils Imran à temps ? Où sera-t-il trop tard ?
Une dizaine de jours c'est long et tout a pu arriver...
Tous les amis d'Imran espéraient le retrouver en vie.
Nadjib s'en voulait de lui avoir proposer de faire partie de leur équipe à son arrivée dans la cité...
Adnane lui pensait que tout était de sa faute et s'apprêtait peut-être à commettre un acte qu'il regrettera pour le restant de ses jours...
Ils avaient tous jugés qu'Imran était quelqu'un de bien, qu'il avait la main sur le cœur et qu'il venait en aide aux personnes à chaque fois qu'il en avait la possibilité. Ce sont pour ses diverses raisons, qu'ils étaient tous prêts à risquer leur vie pour la sienne.
Ce jour là, c'est sans aucune hésitation qu'ils se rendaient tous en Italie avec pour but de venir à leur tour en aide à Imran... Ou de le venger si un quelconque malheur, lui serait arrivé.
Imran n'est pas tout blanc, il a fauté plus d'une fois, mais chaque personne qui fait du bien, ce bien lui revient...
Est-ce que ce bien lui parviendra ? Ou sera-t-il trop tard ?
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