91. Aujourd'hui tout va mal, demain tout ira mieux
« - Amira ? »
Elle ne dit rien et continue à essuyer mes sueurs sur le front.
Je crois que je délire donc que je déicide de me laisser retomber dans un sommeil profond.
En me réveillant de nouveau, après un temps que je ne pourrais vous préciser je suis toujours attaché dans mon siège...
Je me sens loin, mais je lutte pour rester réveillé cette fois.
Face à moi, à même le sol, se trouve un plateau constitué d'un verre d'eau et d'un bouillis de légume ; le même plat de misère que la dernière fois.
J'souhaite pas être de nouveau drogué déjà que mon métabolisme est au plus bas, mais j'aurais bien aimé boire ce verre d'eau.
Ma gorge est sèche et mes lèvres sont gercées...
Ils m'donnent à manger mais j'suis attaché comme un chien, c'est encore de la provocation.
Je repense à la dernière fois que j'ai ouvert les yeux et où j'ai aperçu Amira... J'ai sûrement dû rêver.
Je regarde mon ventre, des brûlures, des bleus, des plaies, j'me dégoûte.
J'ai la haine, j'aimerai les buter un par un...
La douleur toujours présente au niveau de ma main me rappelle qu'il me manque un ongle.
Je jette un coup d'œil à mon doigt et c'est pas joli à voir.
Je fais en sorte de rester réveillé, mais ça devient de plus en plus difficile, j'me sens partir...
La porte s'ouvre une fois de plus...
Je la vois, face à moi, j'suis content qu'elle soit là même si j'aurai préféré qu'elle ne me voit pas dans cet état...
Mais maintenant que j'y pense, qu'est-ce qu'elle fait ici ? C'est pas un endroit pour elle, et comment est-ce qu'elle m'a trouvé ?
Je la distingue assez mal, l'éclairage est beaucoup moins puissant que la dernière fois.
« - Amira ? Pars, ils vont te faire du mal, s'te plait pars... »
Elle s'approche de plus en plus, je veux voir son visage, son magnifique visage, celui que je suis heureux de voir chaque matin quand je me réveille...
Cette femme se trouve maintenant face à moi, ce n'est pas Amira, putain ce n'est pas Amira, j'suis en train de délirer... J'perds la tête sa mère, faut que je me ressaisisse...
J'suis quand même soulagé de voir qu'elle ne fait pas les frais de mes mauvais choix.
La jeune femme, en tenue de bonne, me regarde avec de la pitié...
Elle ramasse le plateau et le dépose sur une petite table dont je n'avais pas remarqué la présence jusqu'à maintenant.
Elle reste silencieuse et s'en va vers le fond de la pièce.
Elle revient avec un petit tabouret et s'assoit dessus.
Elle prends la cuillère qui se trouve à ma droite et tente de me faire manger. Je décline en tournant la tête pour qu'elle comprenne que je suis pas prêt à manger cette merde.
Elle débite quelques mots, sûrement pour me dire qu'il faut que je mange, mais je n'ai pas envie de me faire droguer une fois de plus.
Je lui demande de l'eau et elle me fait boire. Je la remercie et elle acquiesce en souriant en essayant de nouveau de me faire manger cette foutue bouillie que je refuse une fois de plus.
Elle ne comprends décidément pas pourquoi je ne souhaite rien avaler vu mon état il est clair que je suis affamé.
Je lui explique alors en espagnol qu'on m'a drogué la première fois, elle comprend et me réponds en espagnol à son tour. Elle m'explique que cette fois rien n'a été mis dedans, et qu'elle est restée près de la cuisinière durant qu'elle cuisinait.
Malgré ça j'avais choisis de ne pas la croire, elle travaille ici et donc pour la pourriture qui doit se trouver à l'étage au dessus à l'heure actuelle donc je préfère me méfier.
Elle me dit qu'elle revient.
Au bout d'une dizaine de minutes elle revient avec une pomme et un morceau de pain plein de fromage.
Elle me fait comprendre que c'est son repas de midi et je refuse gentillement de lui manger sa part bien qu'au fond j'en avais envie.
Elle insiste en disant que j'en avais bien plus besoin qu'elle.
Elle m'a seulement demandé de ne rien dire car sinon elle en paiera les conséquences.
J'acquiesce et elle m'aide à manger parce que mes mains sont attachées, la sensation d'avoir de la nourriture dans la bouche m'est agréable... Malheureusement on ne se rend pas compte quand on en est pas privé.
Je mange le petit repas assez rapidement, c'est vrai que j'ai encore faim mais je ne vais pas me plaindre.
Je me sens un peu mieux, mon estomac me fait moins mal.
La petite italienne cache le trognon de la pomme dans son tablier et m'explique maintenant que je devrai manger mon bouillis pour ne pas éveiller les soupçons.
Ça me laisse quelque peu sceptique, et elle le remarque alors elle se dévoue pour en prendre quelques bouchées et me prouver que rien n'a été ajouté aux légumes.
La voyant manger sans craintes je décide de faire de même et apparement c'était vrai, aucun ingrédient secret n'a été ajoutée cette fois.
Satisfaite elle m'annonce qu'elle remonte tout ça en cuisine et qu'elle revient pour soigner mes plaies.
Je la remercie et attends son retour dans une pièce quasiment sombre.
Cinq minutes plus tard, je la vois entrer de nouveau dans la pièce avec une trousse de soin.
Elle désinfecte mes plaies, et me fait un bandage au niveau de mon doigt.
Je la remercie puis elle ne reste pas plus que ça à mes côtés...
L'italien lui a donné des instructions et si il la voit traîner il pensera qu'elle est un peu trop gentille.
[...]
Ces jours ont vraiment été éprouvants pour moi, j'avais peur de sombrer dans la folie. Je me sentais humilié, comme un moins que rien, un faible, un putain de déchet. J'étais vide, mon ego était touché.
Il m'torturait physiquement et essayait même de faire de même psychologiquement. Leur était de me tuer à petit feu.
[...]
J'étais maintenant dans une pièce totalement sombre, il m'avait retiré la lumière, ça faisait quelques jours que je n'avais rien avalé.
J'avais même plus mon siège, mais j'étais enchaîné comme une bête au niveau des chevilles. J'me suis débattu mais comme à chaque fois ils m'ont torturé, en me brûlant des parcelles de peau et en me droguant ensuite pour que je sois moins gênant.
J'avais l'impression que leur but était de m'éprouver un maximum, ils faisaient durer le supplice.
Je commençais à ne plus supporter l'odeur des lieux, j'avais envie d'une bonne douche...
J'faisais des putains de cauchemars et je me réveillais tout le temps en sueur de mes nuits mouvementées.
Ne parler à personne et subir toutes sortes d'actes sadiques me faisait virer paro.
J'voyais des choses que je savais pertinemment fausses mais mon subconscient me jouait de mauvais tours.
Je commençais à vriller, fallait que j'essaye de garder la cefor morale, mais ça devenait de plus en plus difficile.
Mes plats m'étaient donnés par le dessous de la porte, ils faisaient tout pour que je sois isolé quand ce n'était pas eux qui venaient me rendre visite.
Des pas se faisaient entendre dans le couloir, des bruits de roues aussi... Je savais pas si une fois de plus mon esprit me jouait des tours où si j'allais avoir de la visite.
Dans tous les cas, peu importe, ça ne me fera pas plus plaisir que ça d'en avoir si c'est pour que ce soit ces fumiers.
J'regarde mon thorax, je suis sûr qu'avec tout ça Amira ne voudra même plus me toucher...
Amira ? Est-ce qu'elle pense à moi ? Comment elle vit la situation ? Elle doit croire que je l'ai abandonné comme un lâche.
Mes pensées reviennent ensuite vers ma famille, ma mère et mon frère qui sont loin de se douter dans quoi je me suis embarqué.
J'aimerai leur demander pardon à tous, à Dieu, à eux. J'ai pas agis correctement et aujourd'hui tout me retombe dessus.
On a sûrement que ce qu'on mérite mais je ne pensais pas être aussi mauvais pour faire face à tout cet acharnement.
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