87. Big up à tout ceux qui ont baisé le diable
Je me rappelle que j'ai encore mon téléphone dans ma poche donc je l'utilise en guise de lampe de torche.
J'suis réellement surpris par ce que je vois. J'en crois pas mes yeux.
Maria.
Ses mains sont attachées par des cordes qui sont elles mêmes accrochées au haut du mur et qui soulève légèrement son corps comme un animal. Elle est à genoux la tête penchée vers l'avant et les bras en l'air. Ses vêtements tombent en lambeaux, elle est à moitié nue. En plus, elle a l'air inconsciente...
Je l'aime pas certes mais j'en reste pas moins humain.
J'essaye de la réveiller et lorsqu'elle relève sa tête j'aperçois que sa lèvre et ouverte et qu'un hématome occupe entièrement sa joue droite.
« Maria : J'ai... J'ai rien dis, j'te jure, j'ai pas parlé... Je... »
Elle parlait difficilement et avait l'air complètement droguée.
Je me met à regarder autour de moi mais je ne trouvais rien pour couper la corde.
J'ai fini par desserrer la corde autour de chacun de ses poignets et elle s'est écroulée au sol.
J'ai retiré mon t-shirt et je lui ai passé pour qu'elle l'enfile.
« Maria : Merci... »
Elle est vraiment dans un piteux état, je me demande comment ils ont pu traiter une femme de cette façon. J'sais qu'elle est relou mais au point de lui infliger ça, j'aurais pas cru.
Après avoir passé quelques minutes assis dans le noir et dans un grand silence Maria se met à parler.
« Maria : Je te jure que je n'ai rien dis, je n'ai pas parlé... Jamais je ne vendrai Carmen, c'est une sœur pour moi et... et même si je savais que c'était vous pour les italiens je ne t'aurais jamais impliqué dans tout ça, ni les autres d'ailleurs... Vous êtes tous des garçons biens au fond et je ne vous aurez jamais voulu aucun mal... Crois moi, s'il-te-plait, juste crois moi c'est tout ce que je te demande, je ne suis pas une traîtresse... »
Elle parlait la voix tremblante, ça m'a fait bizarre de voir que malgré le fait qu'elle se la joue femme forte à chaque fois elle peut être faible aussi.
« - J'te crois. »
J'avais l'impression qu'elle était sincère, je pense pas qu'elle aurait accepté qu'on la traite comme ça pour une simple mascarade.
J'aperçois ce qui semble être un sourire sur son visage enflée.
« Maria : Si jamais je ne m'en sors pas, j'aurais une faveur à te demander... Je voudrais que tu dises à Carmen que j'y suis pour rien, qu'elle sache que je ne l'ai pas trahis.
- Dis pas de conneries, tu mourras pas.
Maria : Ça fait des années que je travaille pour Carlos et dans ce genre de situation, rares sont les personnes que j'ai vu sortir vivantes de cet endroit... »
[...]
Ils nous ont laissé passer la nuit dans cette foutue cave.
Le lendemain je me suis réveillé de bonne heure ou disons plutôt que j'ai très mal dormi.
Quelques temps après moi Maria venait de se réveiller elle aussi.
Au même moment un homme entre dans la pièce. Il est surpris de voir que j'ai détaché Maria.
Je vois dans son regard qu'il est en colère ce tahane et il manque pas de me le faire savoir.
Il me tire violemment pour me faire sortir de la cave.
Peu à peu je comprends qu'on m'emmène de nouveau dans le bureau de Carlos.
On me relâche violemment même si à ce moment j'ai qu'une envie c'est de lui sauter dessus je n'oublie pas mon but premier.
J'décide de me la jouer indifférent.
« Carlos : J'espère que la nuit t'as porté conseil.
- Dans un lit à l'étage je pense que ça aurait été plus instructif. »
Un rictus se forme sur son visage.
« Carlos : Mais dis-moi, où est passé ton t-shirt ?
- Sur la femme que t'as fais battre dans ta cave. Hm, franchement c'était moyen mais ça m'étonne pas d'toi.
Carlos : Tu oses défendre celle qui m'a tout dis, Adnane, Carmen, les italiens ?
- Ma foi, j'suis pas venu ici pour discuter mais parce que j'ai quelque chose à te proposer. »
J'sais bien qu'il essayait de me narguer mais pour une fois j'avais envie de croire que Maria n'était pas impliquée.
« Carlos : Tu as quelque chose à me proposer, hmm... Et quoi donc ?
- Un pacte.
Carlos : Un pacte, tu dis ?
- Exactement.
Carlos : Et pourquoi j'accepterai ?
- Parce que tu devrais si tu souhaites revoir ta fille un jour.
Carlos : Ce sont des menaces ?
- Simplement des conseils.
Carlos : Je reverrai ma fille avec ou sans ton aide.
- Je ne crois pas, en tout cas pas avec ce que tu t'apprêtes à faire. T'as déjà tué son premier amour si tu réserves le même sort au second y a peu de chance qu'elle accepte de te revoir un jour... Et même si c'est le cas ce ne sera pas de son plein grès et elle te haïra pour le restant d'ses jours. Alors crois-moi tu ferais mieux d'accepter ce que j'ai à te proposer.
Carlos : Et qu'est-ce que t'y gagnes en échange ?
- Tu laisse Adnane tranquille et tu touches plus à mes proches ! Et la Maria, tu la relâches. »
De base j'suis venu pour Amira et Adnane mais si j'peux aussi faire une bonne action en plus alors pourquoi pas ?
« Carlos : Tu me demandes tout ça pour si peu ? Je ne pense pas qu'on pourra faire affaire. Quant à Maria il est hors de question que je la relâche.
- Attends j'ai pas fini. Premièrement si tu penses que d'avoir des bons termes avec ta fille c'est peu bah écoutes gros autant que t'abandonnes tout de suite et que t'arrêtes de faire chier le monde.
Carlos : Là n'est pas la question, ma fille c'est mon diamant mais j'ai l'impression que ce serait trop de faveur pour des traîtres.
- Tu veux parler de traîtrise ? Mais rappelles toi que c'est toi qui nous a poussé à faire ça et n'oublie surtout pas qu'avant même qu'on agisse tu nous as tous pourris et t'as même essayé de m'éliminer !
Carlos : Ah oui... J'avais oublié ce détail.
- Ce détail ? Tu te fous de moi ? C'est de ma vie qu'on parle ! »
Je me ressaisis avant de lui insulter sa mère et je retournes à mes arguments.
« - Et les italiens ils étaient importants pour toi ? Ils t'faisaient ramasser beaucoup d'argent hein ?
Carlos : Sí, mais c'était avant que vous ne fassiez tout foirer !
- Si je m'arrange pour qu'ils soient de nouveau dans ta poche tu feras ce que je t'ai demandé ?
Carlos : Voilà qui est plus intéressant... Je pense qu'on peut s'arranger pour Adnane et les autres mais Maria, cette traîtresse, ne sortira pas de mes locaux.
- Laisse la partir, elle ne t'a pas trahis, elle a seulement choisis de garder le silence et ça juste pour que ta méchanceté n'affecte pas une fois de plus ta fille. Tu te rend compte qu'au final c'est elle qui souffre pour le bonheur de ta fille, alors que toi même tu l'as pourris. C'est toi qui lui prends tous les hommes qu'elle aime et tu punis des gens qui au final n'ont rien à voir avec tes problèmes. N'oublie pas qu'elle a travaillé pour toi très longtemps et qu'elle a toujours protéger ta fille.
Carlos : Hmm, je vais y réfléchir. »
J'avais l'impression que ce que je venais de lui dire ne l'avait pas laissé indifférent mais je n'étais sûr de rien parce qu'avec cet homme on peut s'attendre à tout.
Au final il a finit par accepté le pacte avec mes conditions, en m'informant que si j'échouais il se vengerai. Il est un peu cinglé sur les bords mais j'fais faire de tout mon possible pour mener cette mission à bien.
« - J'espère que t'as une parole malgré toutes les crasses que t'as faites. »
Il m'regarde avant d'hocher brièvement la tête.
[...]
Carlos m'avait proposé de passer la nuit dans sa demeure avant de prendre mon vol demain matin mais j'ai refusé.
Il est hors de question que je passe une nuit de plus près d'ce chien.
Je prends mes affaires et vais passer la nuit à l'hôtel.
Il m'fait pas entièrement confiance et demande à deux de ses hommes de vérifier où je vais. Ça me choque pas plus que ça parce qu'après tout le mal qu'il a fait qui mis à part moi aurait pu être aussi fou pour lui rendre service.
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