85. Quand tu fais des sous tu perds des amis



« - Adnane ?

Adnane : Attends je reprends mon souffle 3eychek.

- Vas-y. »

J'attends que quelques secondes avant qu'il ne reprenne la parole.

« Adnane : J'viens d'me faire courser par des colosses. Carlos m'a retrouvé, il m'a envoyé des gens j'suis sûr, je sais pas comment il m'a retrouvé ! J'dois aller chercher Carmen après on quitte la France pour un bon moment. Je te rappèlerai quand j'aurais un nouveau numéro. »

Il le traque pour de vrai, le mec est déterminé. J'la sens pas toute cette histoire... Il ne le lâchera pas tant qu'il n'aura pas sa fille auprès de lui. Ce que ce con sait pas c'est que si il lui mettait pas de barrière elle serait encore avec lui aujourd'hui...

L'être humain peut vraiment être con des fois.

J'suis mal pour lui, j'espère qu'il finira par être heureux. Il l'mérite vraiment.

Ça m'fout le seum, et franchement ma haine envers Carlos s'accroît de jour en jour.

Dans les jours qui ont suivit que ce soit mes potes ou moi on se sentait tous suivis. Carlos cherche Adnane partout comme si il allait revenir maintenant alors qu'il a tenté de l'attraper y a quelques jours. Vraiment con le type, ça me laisse perplexe.

Une semaine s'est écoulée jour pour jour depuis l'appel d'Adnane et c'est aujourd'hui qu'il m'appelle.

Je réponds.

« Adnane : J'vais allé le voir cet enfoiré ! C'est bon on va parler entre hommes. Il a trouvé ma chambre d'hôtel en Suisse et elle a été saccagée. Ma patience a des limites. Il m'a même laissé des menaces wesh ! J'suis pas un hataye faut qu'il se calme aussi. »

J'entends une voix féminine qui lui parle, sûrement Carmen.

« Adnane : Le fils de... Il a même fait brûler ma voiture ! C'est mort j'vais régler ça.

- Non attends, agit pas bêtement. C'est ce qu'il attend que tu te jètes dans la gueule du loup. J'vais t'envoyer de l'argent pour que tu te démerdes une voiture en attendant contente toi de changer d'hôtel mais fais rien de bête s'te plait. T'sais très bien ce qu'il attend.

Adnane : Non Imran, wAllah c'est déjà tout réfléchis ça fait déjà longtemps que j'y pense. J'emmène Carmen dans un lieu sûr et je pars en Espagne !

- Dis pas de conneries, il va pas te faire de cadeau.

Adnane : Je m'en bas les couilles, s'il fait l'homme bah il se passera ce qui devra se passer.

- Arrêtes tu vas m'énerver, reste en Suisse. J'rigole pas, vas pas là-bas. »

Ça m'a vener qu'il veuille à tout prix y aller... Le dernier mec de Carmen il est sous terre à l'heure qu'il est et j'veux vraiment pas qu'Adnane finisse comme ça.

Sans qu'il ait le temps de me répondre mon téléphone s'était éteint parce que j'avais plus de batterie. Je vais le charger et j'vois qu'un tipeu est en bas de ma fenêtre je lui demande d'aller m'chercher Mohsîn.

Une dizaine de minutes plus tard ça sonne à ma porte donc je vais ouvrir et je laisse entrer Moha.

J'lui résume la situation et comme moi il pense qu'Adnane ne devrait pas aller en Espagne, sinon ça finira mal.

La mort ou la prison...

Je le laisse le rappeler pour essayer de le raisonner parce que si c'est moi qui lui parle je sens que j'vais l'insulter.

Pendant que Moha est au téléphone j'essaye de m'occuper et je me retrouve à fumer.

Une fois qu'il a terminé son appel, j'écrase ma cigarette dans le cendrier et je dépose celui-ci sur le rebord de la fenêtre.

Mohsîn me dit qu'Adnane est têtu et qu'il veut pas lâcher l'affaire. Il est vraiment déterminé à partir en Espagne.

J'ai le seum mais je peux pas non plus le séquestrer pour qu'il n'y aille pas. En plus j'sais même pas où il est.

Mohsîn repart de son côté pour aller en parler aux autres et moi je me retrouve seul à cogiter.

Dans la soirée, Nadjib m'appelle pour me dire qu'il a demandé à Adnane où il était pour le rejoindre... Mais Adnane lui a dit que si c'était pour le faire changer d'avis c'était pas la peine qu'il vienne.

Wesh il croit que jouer avec sa vie c'est bien ?

Ça m'fait mal à la tête toute cette histoire.

[...]

Ce soir la j'ai pas pu dormir, j'ai passé la nuit à cogiter. Fallait que je réfléchisse à comment on allait faire pour que tout redevienne comme avant...

Plus les heures défilées, plus je me rendais compte que Carlos veut forcément sa peau donc si Adnane y va on sait tous comment ça se finira... Le seul moyen d'empêcher ça c'est qu'Adnane n'aille pas là-bas et têtu comme il est je pense que ça n'arrivera pas.

Je fais les 100 pas dans l'appart en espérant qu'une solution tombe du ciel...

Des pas qui ne sont pas les miens se font aussi entendre dans la pièce à vivre.

« Amira : Tu dors pas ?

- Non j'ai pas sommeil.

Amira : Il y a des choses qui te tracassent ?

- J'ai juste pas sommeil.

Amira : Sûr, sûr ?

- Je viens d'te dire que j'avais pas sommeil ! C'est tout. »

Elle repart sans rien dire sûrement vexé par la façon dont je lui ai parlé.

Putain, j'suis con...

Je vais la voir dans notre chambre. Je la trouve allongée sur le lit et enfouie sous la couette.

Je me glisse à mon tour sous la couverture et prend Amira dans mes bras en lui chuchotant des excuses à l'oreille.

J'sais pas ce qui m'a pris d'élever le ton alors qu'elle voulait juste savoir ce qui me tracassait.

Elle ne dit rien et je lui dépose un baiser sur l'épaule.

Elle se retourne vers moi et me serre contre elle...

Ça m'fait du bien de l'avoir avec moi... Elle m'apaise.

Amira finit par s'endormir et moi je suis toujours là à penser à la situation dans laquelle on se trouve.

J'ai des idées plein la tête qui fusent, mais l'une d'entre elle me paraît la meilleure envisageable.

Je la garde enfouie au fond de moi et finis par trouver le sommeil à mon tour.

Le lendemain le réveil se fait difficilement à cause de la courte nuit de la vieille.

Je pars prendre une bonne douche et m'habiller.

Après ça j'bois mon café et je décide d'appeler Adnane.

Il faut que j'lui parle rapidement pour savoir où il en est dans ses plans.

« - Wé wé wé ! Je t'appelle pour savoir ce que tu compte faire.

Adnane : J'sais pas, je verrai au moment même ce que je lui dirais.

- Donc toi t'y vas sans être préparé ?

Adnane : Je pense pas qu'il me tuera, il sait que sa fille tient à moi. Puis j'suis décidé, je prends la route demain.

- Au contraire, ça c'est une motivation en plus pour lui. C'est pour ça qu'il te traque je te rappelles. »

Ce que je lui disais ça rentrait par une oreille et ressortait par l'autre. Il voulait pas comprendre que c'était dangereux pour lui de se rendre là-bas.

On raccroche quand même avant que ça ne m'énerve plus encore.

Sans réfléchir plus longtemps j'attrape un sac de sport et y jette quelques affaires.

Une fois terminé je le dépose à l'entrée. J'attend quand même qu'Amira soit de retour pour lui annoncer mon départ.

J'envoie un message à ma mère et mon frère pour leur dire que je pars "pour le travail" quelques jours... Bien-sûr c'est un mensonge et j'en suis peu fière.

Alors que je venais de déposer mon téléphone sur la table basse et de tirer une taffe sur ma cigarette on toque à la porte.

J'attends personne, mais c'est sûrement Amira qui rentre un peu plus tôt. Elle a dû oublier ses clés.

J'écrase mon mégot dans le cendrier et j'vais ouvrir la porte.

Bizarrement personne ne se trouve face à moi.

Je jette un œil sur le paillasson et y trouve une enveloppe. J'trouve ça étrange...

Je l'attrape et regarde en direction de la cage d'escalier, mais il n'y a personne.


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Salem Aleykoum ! J'espère que cette partie vous a plu, n'hésitez pas à partager vos impressions.

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