80. J'me rappelle que j'ai tout ce cash à faire, j'oublie tout c'que j'aime

Point de vue d'Amira

Ce matin je me réveille d'assez bonne humeur bien que la nuit fut courte je trouve qu'on a passé une bonne soirée tous les quatre.

Je décide de me préparer pour n'avoir plus qu'à sortir au moment venu car ma sœur m'attends pour que je l'accompagne à un rendez-vous médical.

Une fois habillée je me prépare le petit déjeuner et Imran me rejoint à son tour sûrement réveillé par l'odeur du café.

« Imran : Tu vas où ?

- Je vais voir Wassila.

Imran : Tu veux que je te dépose ?

- Non c'est bon t'inquiètes, je vais prendre ma voiture.

Imran : Saha. »

On déjeune dans une bonne ambiance et je décide d'aller rejoindre ma petite sœur.

Aujourd'hui elle doit commencer sa première séance de chimio-thérapie...

Je roule en pensant à elle, ça m'tue intérieurement de la savoir aussi vulnérable que ça... Mais elle s'en sortira...

J'arrive chez mes parents puis je salue tout le monde.

Ma sœur était encore en train de se préparer, je sens bien qu'elle n'a pas envie d'y aller mais il le faut.

Mon père était dans son bureau, chose que j'avais trouvé assez surprenante pour une telle heure.

Quand à ma mère, elle était dans sa chambre à ranger deux/trois choses qui traînaient.

Une fois que Wass fut prête on salue mon père et ma mère qui remonte aussitôt dans sa chambre.

« - Attends moi ici j'ai oublié mon sac à l'étage. »

Je remonte les escaliers et me dirige vers la pièce où j'avais laissé mon sac quelques minutes plus tôt.

Je le récupère et m'apprête à redescendre. Mais en passant devant la chambre de mes parents j'entends quelques sanglots.

J'ai tout de suite compris que ma mère n'allait pas bien, donc je suis entrée dans sa chambre.

En effet, elle était en larmes donc je l'ai prise dans mes bras.

« - Qu'est-ce qui ne va pas ? »

Trop émue pour me répondre, je décide de lui poser une autre question.

« - C'est par rapport à Wass c'est ça ? »

Elle hoche la tête positivement.

« - Yemma te mets pas dans des états pareils, tu verras bi idni'Llah elle ira mieux. J'en suis persuadée, bientôt tout ça sera de l'histoire ancienne. »

Je la prends dans mes bras en essayant de la réconforter tant bien que mal et finis par m'en aller.

Je descends à toute vitesse pour que ma sœur ne soit pas en retard à son rendez-vous par ma faute.

C'est vrai que je ne suis pas aussi confiante que je m'en donne l'air mais je veux absolument que tout le monde positivent. J'ai foi en Allah, je sais qu'il ne la laissera pas tomber, une fille aussi droite et douce...

On sort de la maison pour de bon cette fois et on prend la route en direction de l'hôpital.

Je la vois qui se tord les doigts tellement qu'elle appréhende... J'essaye de détendre l'atmosphère mais en vain.

Elle est tellement mal et ça m'fait de la peine.

Retour au point de vue d'Imran

Je profite du fait qu'Amira soit allée accompagner sa sœur pour passer voir ma mère.

Je passe au centre commercial lui prendre un petit cadeau, je m'y connais pas trop niveau parfums pour femmes du coup je prends ce que la vendeuse m'a conseillé.

Je passe devant un magasin de jouets pour enfants en prenant le chemin retour alors je m'y arrête.

Je décide aussi de prendre des cadeaux pour ma nièce et mon neveu.

Je leur prend des jouets et alors que je m'apprêtais à me rendre à la caisse je croise Anas.

« - Bien ?

Anas : Ça va el hamdoulilah et toi ?

- Pareillement.

Anas : Tu fais quoi ici ?

- J'suis venu prendre des trucs pour mes petits.

Anas : Tes petits ?

- Les enfants de mon reuf.

Anas : Ahhh, je pensais t'avais eu des gosses wesh.

- Non pas encore. -rire- Et toi qu'est-ce que tu fais ici ?

Anas : Tu parles à un futur papa là, je tâte le terrain. -rire-

- Ahhh ouais, mabrouk ! »

C'est vrai qu'Hiba était enceinte, j'avais complètement zappé.

On parle encore quelques minutes puis je vais payer avant de retourner dans ma voiture.

[...]

« - Tiens Yemma c'est pour toi.

Yemma : Oh, merci mon fils. Mais tu es fou ? Pourquoi tu t'embêtes à m'acheter des choses ?

- Ça m'embête pas, au contraire ça me fait plaisir.

Yemma : Ne dépenses plus pour moi d'accord ?

- T'inquiètes pas Yemma, financièrement ça va bien donc autant te faire plaisir. D'ailleurs si tu veux quoi que ce soit tu me le dis. »

J'aide ma mère à préparer le repas et on passe à table.

Ça me fait de la peine de me dire que des fois elle mange seule.

On discutait un peu de tout et de rien jusqu'à ce que ma mère lance un sujet qui m'est maintenant assez familier.

« Yemma : C'est pour quand les enfants weldi ?

- Bientôt. -rire- Amira aussi elle en veut.

Yemma : Bah oui, regardes ton frère et Safia ils ont déjà deux enfants ma sha Allah ! On attend plus que les vôtres.

- Je sais 'Ma, mais t'sais c'est pas aussi simple. Des enfants c'est une responsabilité, faut pouvoir les assumer.

Yemma : C'est une excuse que tu te donnes Imran, quand on veut on peut. Un enfant sollicite des responsabilités, je suis d'accord mais si d'autres ont pu assumer alors pourquoi pas toi ?

- T'as raison mais je sais pas n'khaf... Je veux que tout soit en ordre dans ma vie quand j'en aurais...

Yemma : À toi d'ordonner ta vie alors, t'es un homme maintenant, il faut que tu construises ton avenir. Essaye de faire vite 3eychek, je veux voir mes petits enfants avant de mourir.

- T'auras de beaux petits enfants t'inquiètes même pas, déjà ma sha Allah ton fils alors obligé ses enfants ce sera de la bombe. -rire- Heu, mais attends ? Comment ça avant de mourir ? N'importe quoi t'es encore jeune !

Yemma : On ne sait pas ce que l'avenir nous réserve. »

J'ai frissonné quand je me suis rendu compte de ce qu'elle avait dit.

Je me vois pas sur une Terre où ma mère n'est plus... Même si je sais qu'un jour la réalité me rattrapera, je préfère espérer l'avoir le plus longtemps possible à mes côtés.

[...]

Après avoir insisté pour ranger et que pour ma mère aille se reposer, j'suis allé chez Souhayl.

Normalement aujourd'hui il devrait être chez lui, j'espère qu'il n'est pas sorti.

J'arrive et j'appelle quand même quand je suis en bas parce que monter pour rien, hm franchement non sans façon.

Une fois qu'il me confirme qu'il est bien là je monte et j'oublie pas de prendre les cadeaux des petits avec moi.

Je leur ai passé ils étaient tout ferhanines.

Ça a aussi fait plaisir à Souhayl que je pense à ses gosses vu le sourire qu'il a plaqué quand ils lui ont montré ce que je leur avait apporté.

Le bonheur des miens avant tout...

Ça réchauffe le cœur sah, c'est des petits gestes mais c'est des choses qui me font kiffé.

J'suis pas resté longtemps et je suis retourné chez moi.

Posé solo chez moi je repensais à ce que m'a dit la ronne-da.

C'est un signe ou quoi ? Tout le monde me sollicite pour que je fasse des enfants. Peut-être que je devrais en faire finalement.

Vous imaginez un mini moi ? Ce serait le feu.

Point de vue d'Amira

Je rentre chez moi et me dirige vers ma chambre.

J'aperçois alors Imran allongé sur le lit en train de rêvasser.

Quant à moi je suis encore chamboulée par ma journée.

Pour Wass ça n'a vraiment pas été une partie de plaisir et ça m'touche autant qu'elle toute cette histoire.

Et pourtant, travaillant dans le monde médical j'ai l'habitude de ce genre de scénario... Mais lorsque ça touche un proche, plus rien n'est pareil.

Je m'affale sur le lit, près d'Imran et me blottis contre lui à la recherche d'un peu de réconfort.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top