75. J'ai deconné j'aurai pas dû
Je suis restée plantée face à lui, je ne voulais pas que cette discussion se finisse ainsi.
J'aurais aimé qu'on fasse abstraction à tout et qu'on reparte sur de bonnes bases mais au contraire j'avais aggravé la situation.
J'analysais les moindres traits de son visage, il avait changé... Autrefois il avait toujours dégagé un éclat naturel mais aujourd'hui c'était tout autre chose, son visage s'était assombri.
Alors que je restais face à lui comme une idiote en regrettant mon geste, il ne manqua pas de me faire comprendre qu'il ne me voulait pas dans son champ de vision.
« Imran : J'vais te faire une dinguerie, sors. Sors la putain d'ta race ! »
Je sors en attrapant mon sac dans la foulée et file jusqu'à ma voiture.
Une fois assise je me permet de relâcher la pression et me met à pleurer.
J'en pouvais plus de tout ça.
Imran me manquait tellement et maintenant que j'avais retardé nos retrouvailles j'avais l'impression qu'il ne voulait plus être avec moi.
J'avais l'impression de me tenir face à un nouvel homme, un nouveau regard, une nouvelle façon de parler. Rien de bon...
Je regrette tant de choses.
Retour au point de vue d'Imran
J'ai limite envie de me foutre la tête dans le mur. Mon but c'était de la récupérer, pas de la faire fuir.
J'avais déjà les nerfs à vif et qu'elle vienne me demander des explications sur des choses que j'avais pas envie de ressasser ça m'a zehef.
J'dévale rapidement les escaliers pour aller la rattraper mais quand je suis arrivé en bas elle n'était déjà plus là.
J'remonte bredouille, j'ai vraiment l'seum.
En passant devant la boîte aux lettres je remarque qu'un petit emballage dépasse de la mienne.
Je le réceptionne et monte chez moi afin de regarder ce que c'est en toute tranquillité.
Je déballe tout ça rapidement et je tombe sur une boîte de photos.
Je fronce les sourcils, je pense pas avoir fait développer des photos et je doute qu'Amira ait envoyé les siennes à cette adresse.
J'ouvre la boîte et je sors plusieurs photos, prises sous différents clichés mais toujours de loin. Bizarre.
Les premières laissent apparaître Amira à Miami, puis sur quelques unes je vois qu'elle est accompagnée de sa copine Caroline.
Une dernière photo me vient en main, mes yeux sortent de leurs orbites.
Amira et un rebeu qui discute.
J'ai la haine, j'ai envie de tout niquer.
Elle se fout de ma gueule ? Comme un iench j'essaie de la ramener à la maison et elle, elle passe du temps avec un autre ?
Et mais qui m'a envoyé ces photos même ?
Pas le temps d'y réfléchir plus longtemps que je tombe sur une petite carte : " À l'intention d'Imran ".
Y a clairement quelqu'un qui se fout de ma gueule là.
Je tire sur la ficelle et délie la carte.
Fils de...
« Tonton Carlos a un œil sur tout, tu devrais mieux surveiller ta femme. »
J'ai l'mort.
Qu'il parle pas de ma femme ce fils de grand shlag.
J'décide de me rendre chez Amira en furie.
Point de vue d'Amira
« Papa : C'est bon ma fille, ne fais pas semblant, je vois bien que tu as des problème avec ton mari et ça fait un peu trop longtemps à mon goût. Qu'est-ce qu'il se passe ? Vous allez divorcer ou quoi ?! »
Je ne veux pas que mon père soit au courant de l'ampleur de nos problèmes, je risque de me retrouver veuve sinon.
J'essaie tant bien que mal de me trouver une excuse afin d'esquiver cette discussion mais rien ne me vient en tête.
Ma mère est de passage dans la pièce, je lui fais un regard de détresse et elle vole immédiatement à mon secours.
« Mama : Benthi viens dans la cuisine vite, j'ai besoin de toi.
- Le devoir m'appelle.
Papa : J'en ai pas fini avec toi, on reprendra cette discussion où elle s'est arrêtée. »
J'ai échappé au désastre de peu, je m'empresse de rejoindre la cuisine.
Ma mère me demande ce qu'il a pu me dire pour que j'ai l'air aussi affolé.
Je lui explique alors la situation.
« Mama : Ton père a raison, il faut que tu règles tout ça ma fille. On se marie pour le meilleur et pour le pire. Tu sais moi aussi j'en ai traversé des épreuves avec ton père. Il y a longtemps on a beaucoup souffert et on a tout fait pour s'en sortir. N'oublie jamais qu'on avait rien et que tout ce qu'on a construit on l'a fait ensemble. »
Je remercie ma mère d'essayer de me motiver et de me faire garder espoir.
Nous étions en train de cuisiner et mon téléphone portable s'est mis à sonner.
Je prends l'appel et me rend bien vite compte à l'entente de sa voix qu'il s'agit d'Imran.
« - Comment tu as eu mon numéro ?
Imran : Y a des choses plus importantes que ça la, sors je suis devant chez toi.
- Non.
Imran : Comment ça non ?
- Je ne sors pas.
Imran : Tu te fous de moi ?
- Tout à l'heure tu m'as demandé de sortir et je l'ai fais parce que j'étais chez toi, là je suis chez mes parents donc non, je n'ai pas envie de sortir.
Imran : Ah genre maintenant chez nous c'est devenu chez moi ?
- Peu importe, ce n'est plus qu'un détail.
Imran : Me rend pas fou et sors.
- Je t'ai déjà dis que je ne sortirai pas.
Imran : T'es sûre ?
- Et certaine.
Imran : Dans ce cas... J'ARRIVE TE PRENDRE PAR LES SHRALS SI IL LE FAUT ! TU CROIS J'SUIS TON KELB MOI ?! W'ALLAH J'ARRIVE ! »
Il raccroche sans que je ne puisse avoir le temps de rajouter quoi que ce soit.
Oulah, je l'ai un peu trop énervé.
Je ne sais pas ce qu'il m'a prit à jouer les insolentes mais malheureusement c'est souvent ce qu'il se passe entre nous, quand l'un fait un pas l'autre recule.
Je t'aime moi non plus... Qui a inventé ce concept ?
J'ai peur du scandale qu'il peut me faire.
Je finis par me dire qu'il vaut mieux que je sorte par moi même jusqu'à que j'entende un début de conversation...
Retour au point de vue d'Imran
Je tombe nez à nez avec le père d'Amira. Je prend une grande inspiration pour garder mon calme.
« - Salem.
Kader : Aleykoum Salem. T'es venu reprendre ma fille ?
- On peut dire ça.
Kader : J'ai à te parler avant.
- Ouais.
Kader : T'es un homme ou pas ?
- Si c'est pour...
Kader : Réponds à ma question.
- Ouais j'suis un homme, ça se voit non ?
Kader : Un homme sait s'occuper de sa femme et en prendre soin. Il ne fuit pas ses responsabilités et ne la laisse pas très longtemps chez ses parents à cause d'une dispute. »
Je bouillais intérieurement, il était en train de faire mon procès et je pouvais rien dire parce que c'est le père de ma femme.
Amira a ensuite fait son apparition sur le pas de la porte.
« Amira : Papa, je vais faire un tour avec Imran. À tout à l'heure.
Kader : Hm. »
Pas très content le Kader.
J'affiche un sourire de façade sur mon visage avant de saluer le vieux de ma femme et j'avance vers ma voiture.
« Amira : Je préfère marcher.
- J'vais chercher quelque chose alors. »
Je vais prendre la photo d'Amira et du pd qui était avec elle et je la rejoint.
On marche dans les rues sous un silence pesant, le bruit des criquets se fait de plus en plus intense.
J'sais pas comment aborder le sujet, mais je vais tourner autour du pot longtemps donc je me jette à l'eau.
« - Déjà je sais que je me suis un peu emporté mais en ce moment j'ai trop de problèmes. Maintenant je vais tout te dire mais avant ça je veux que tu m'expliques quelque chose.
Amira : Qu'est-ce que tu veux savoir ? »
Je lui tend la photo et je regarde attentivement l'expression de son visage. Bizarrement elle ne laisse rien paraître.
J'suis pas du genre à croire des choses sans avoir eu d'explications, 0n a déjà assez de problèmes et en créer d'autres ce serait bête.
« Amira : Quand je suis partie en voyage avec Caroline on a rencontré deux garçons. Celui sur la photo et un autre avec qui Caro a une relation aujourd'hui. »
J'espère clairement qu'elle ne va pas me dire qu'elle aussi a eu une quelconque histoire avec ce mec parce que sinon je la tue sur place quitte à finir ma vie en prison.
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