70. Quand le chat n'est pas là, les souris dansent

Un mec qui s'occupe d'nous chercher toutes les informations possibles sur Carlos m'appelle.

Ouais, s'il veut la jouer inspecteur gadget faut qu'on se renseigne sur le personnage, nous aussi.

Je regrette de n'pas l'avoir fait plutôt d'ailleurs.

Je prends son appel et m'gare sur la chaussée.

« - Du nouveau ?

L'mec : Pour l'instant rien de spécial, difficile d'trouver des trucs sur lui, il efface toute trace d'ses actions à chaque fois. J'ai envoyé un d'mes gars sur place, j'te rappelles d'ici une heure ou deux.

- Vas-y ça marche. »

Après cet appel, j'décide de passer voir ma mère un peu avant d'rentrer à la cité.

[...]

Manque de pot, je vois que Souhayl est présent. J'lui en veux encore, j'ai vraiment pas envie de lui adresser la parole.

Lui aussi à l'air d'pas vouloir voir ma gueule. À peine j'suis arrivé qu'il s'est taillé dans la pièce d'à coter.

Une chose est sûre, aucun d'nous deux n'est prêt à faire le premier pas.

Ma mère me regarde bizarrement, je réalise qu'elle a compris qu'on était en froid.

Je reste près d'elle, on discute un peu d'tout et de rien.

J'veux lui tenir compagnie le plus longtemps possible avant de m'en aller.

J'ai plus revu Souhayl, il doit vraiment m'en vouloir mais c'est à moi de lui en vouloir donc qu'il fasse le nerveux, rien à foutre.

En sortant de chez ma reine j'prends le temps d'appeler Moha, à la quête d'infos sur Carlito ce fils de...

«- Wéwéwé !

Moha : Wé ma p'tite gueule !

- Du nouveau ?

Moha : Viens chez moi.

- J'arrive de suite. »

J'monte directement chez lui, je m'apprêtais à sonner mais faut croire que c'était pas la peine. J'suis arrivé devant le palier et la porte s'est ouverte comme par magie.

« - On dirait que j'suis attendu ici. -rires- »

Vu la gueule que tirait Mohsîn, j'ai aussi vite changé d'expression faciale.

« - C'est quoi cette tête ?

Moha : Entre. »

Je rentre et il referme derrière nous. On va s'asseoir dans son salon.

« Moha : Carlos, cet enfant de truie, il nous fait surveiller. Il tardera pas lui même à être au courant qu'on s'renseigne sur sa gueule si on reste pas vigilants. On aurait jamais dû lui faire confiance à ce salaud ! On m'a aussi confirmé que c'est bien lui qui a tenté d'te tuer. Ce fils de porc !

- C'est un enfoiré, j'ai la haine, venez on s'le fait ?

Adnane : Impossible, on s'fera tuer dans la foulée avec tous les Bulldogs à ses ordres. - dit-il en sortant de nulle part -

- On peut toujours essayer ?

Moha : Oublie ça, en tout cas pour le moment... On trouvera mieux en y réfléchissant plus.

- M'ouais.

Moha : En attendant, faites comme si de rien était, et toi Adnane avec Carmen que t'as ramené ici on va pas tarder à être dans la merde... »

Il a été coupé par la sonnerie de mon téléphone. Moi qui pensait que c'était mon "informateur", je me retrouve à parler avec Carlos. Quel coïncidence...

« Carlos : Imran, mon cher Imran, tu n'aurais pas vu Carmen par hasard ? »

J'avais mis le haut parleur pour que mes gavas puissent écouter, eux aussi.

Ce chien ose prononcer mon prénom, il mérite deux/trois tate-pa dans l'bide.

« - Je l'ai pas vu, j'crois pas être en Espagne pour la croiser.

Carlos : Ah... Pourtant on m'a indiqué qu'elle avait quitté les frontières pour Paris. Donc si tu la croise, dis lui bien de rentrer, sinon tout ça risque de bien vite dégénérer.

- Au pire c'est ta fille, tu devrais t'en charger tout seul et faire preuve d'autorité. J'suis occupé la, rappelles plus tard. »

J'ai raccroché une fois mes mots prononcés, j'me suis bien vite fait mitraillé par les yeux d'mes potos.

« Moha : C'est quoi que t'as pas compris dans "faites comme si de rien était".

- Il a voulu m'ken, c'est bon c'est pas méchant j'ai juste un peu fait l'insolent. Y a rien. »

J'dis ça mais j'sais que ce dindon de Carlos doit avoir la haine.

Même sa fille le fuit, le mec devrait se poser des questions sur lui-même.

J'avais quand même l'impression d'avoir vexé Adnane, c'était pas contre lui ni contre sa meuf. C'est juste que j'peux plus le blairer l'autre con.

Mon téléphone sonne de nouveau. Cette fois c'est le mec qui devait me rappeler y a une heure.

Il me redis presque que ce que m'a dit Moha, et il a bien insisté sur le fait que Carlos n'était pas content pour sa fille. C'est qu'il la cherche vraiment.

J'ai l'impression qu'il finira bientôt par tout découvrir.

Point de vue d'Amira

Avec Caroline et nos deux nouveaux amis nous allons dîner ensemble tous les quatre. Ce soir je ne m'éclipserai pas comme la fois dernière. Tout simplement parce que maintenant j'apprécie ces personnes malgré le faux départ qu'il y a pu avoir entre nous. Puis, si ça peut faire plaisir à ma meilleure amie alors c'est tout bénéf !

Avec Ilyes il n'y a aucune ambiguïté et il n'a plus tenté quoi que ce soit à mon égard.

Ilyes et moi nous sommes mis à taquiner les deux tourtereaux.

C'était allé très vite entre eux, mais s'ils pensent pouvoir s'aimer sincèrement, alors autant tenter quelque chose.

Avant d'aller dîner ce soir on est allé jouer au golf. Je n'avais jamais joué avant mais il n'est jamais trop tard pour essayer.

On a passé un super moment.

Lorsqu'une nous avions fini, je suis montée dans la golfette avec Caro.

J'en ai profité pour la questionner sur sa relation avec Liam.

« - Alors, c'est du sérieux avec Liam ?

Caro : J'espère vraiment que tous les deux ça marchera, je l'aime vraiment bien. Il remplit presque tous les critères que je recherche chez un homme, ça me paraît irréel.

- Tant mieux alors, mais reste tout de même méfiante. Un homme reste un homme, et n'oublie pas tout le monde a des défauts donc ne te braque pas au premier que tu constateras.

Caro : Oui, t'as totalement raison. Mais j'ai peur de tomber de haut... Puis tu sais il y a aussi la distance... »

Retour au point de vue d'Imran

Wassila ne m'avait pas dit ce qu'il en était de sa santé. Je ne savais pas si c'était justement positif ou au contraire si elle était en train de se morfondre sur son sort.

Je décide d'attendre qu'elle m'en fasse part d'elle même parce que j'veux pas qu'elle se sente obliger de m'en parler.

[...]

Ça fait une semaine qu'Amira est partie en vacances et je me fais tous les scénarios imaginables et possibles.

J'ai la rage.

Je tire une dernière latte sur mon joint avant de l'écraser sur le cendrier.

Mon téléphone vibre et Nadjib me demande de venir dans son appartement.

Il m'a ni appelé, ni plus détaillé son message que ça.

Étrange, ça ne lui ressemble pas.

J'enfile une veste et met ma paire avant d'attraper mes clés et de sortir.

Je marche en direction de l'appartement du poto en me demandant ce qu'il se passe.

J'arrive et je vois que bizarrement tout le monde est là. Même Mourad à qui j'avais demandé d'pas trop mettre les pieds ici.

Je m'assois sur le canapé.

Je vois que tout le monde est anxieux.

Personne ne m'explique encore la situation.

Je commence à m'impatienter.

J'ai l'sang chaud donc ce genre de situation ça commence vite à m'énerver.

Voyant que personne ne compte m'expliquer ce qu'il se passe, je décide de le demander par moi même.

« - Y a quelqu'un qui compte me dire ce qu'il se passe ou je vais attendre encore longtemps comme ça ? »

Je vois Carmen qui arrive dans le salon à son tour. Elle a l'air tout affolé, même Maria est là.

Je sais pas encore ce qu'il y a, mais une chose est sûre, Carlos est impliqué.

Adnane s'approche de moi et me tend une photo. Elle a été prise de loin et il était dessus avec Carmen, c'était pas loin du quartier.

« Adnane : Retournes-là. »

Je la retourne et quelques mots sont inscrits dessus.

« Quand le chat n'est pas là, les souris dansent... Mais pour encore combien de temps ? Je déclare la chasse aux souris ouverte. »

L'enflure. La guerre commence.

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