66. De savoir que tu m'en veux ça m'crispe

« Anas : Ça va moi mais toi comment tu vas ?

- Comme tu peux le voir, el hamdoulilah ça va.

Anas : Pourquoi on te voit plus chez la belle-famille ?

- C'est compliqué.

Anas : Ça va plus avec Amira c'est ça ?

- Ouais.

Anas : Tu devrais tout lui dire, sinon elle finira par tout apprendre par elle-même.

- Crois moi, c'est déjà fait.

Anas : Comment ça ?

- Elle a appris deux/trois trucs, du coup elle digère pas.

Anas : Ah ouais, quand ça ?

- Un bout d'temps déjà.

Anas : Ah ouais, mais elle t'aime vraiment alors.

- Pourquoi tu dis ça ?

Anas : Elle a dormi toutes les nuits auprès d'toi pendant que t'étais à l'hosto, sur un vieux fauteuil même pas confortable en plus.

- Mais non, c'est pas possible. On m'a justement dit qu'elle avait pas mit un seul pied à l'hôpital.

Anas : Pourtant elle était bien là.

- Putain...

Anas : Tu devrais tout lui dire. À Hiba je lui ai pas menti sur mon passé. Je lui ai tout dit.

- C'est pas pareil Anas, toi c'est ton passé moi c'est encore ma vie aujourd'hui. »

[...]

Anas était parti et moi j'avais grave la haine.

J'ai pas réfléchis et je suis parti chez Souhayl.

J'avais l'mort, il m'avait menti.

J'sonne, il m'ouvre. Je tâte les lieux des yeux, tant mieux il est tout seul.

« Souhayl : Salem Aleyk...

- Me dit même pas Salem !

Souhayl : Il t'arrive quoi là ?

- Dis moi que t'es pas sérieux là ?!

Souhayl : Tu m'parles de quoi toi ?

- Comment ça j'te parle de quoi ?! Tu t'fous d'ma gueule en plus ?!

Souhayl : Parles moi mieux, wAllah j'vais pas rigoler longtemps.

- Pourquoi tu m'as menti ?

Souhayl : Menti ? Ah... Tu me parles d'Amira ?

- Dis moi pourquoi tu m'as pas dis la VÉRITÉ ?

Souhayl : Elle me l'a fait juré.

- Tfou 3lik ! C'est ça ton excuse ? Pendant tout ce temps tu voyais que j'étais pas bien et que mon couple s'déchirait à petit feu et la seule chose que t'as à me dire c'est ça ?!

Souhayl : J'savais pas que ça avait pris autant d'ampleur ! Peut-être que si tu passais plus de temps avec ta famille je l'aurais vu !

- Le pire dans tout ça c'est que tu me l'as dis dans les yeux ! Dans mes putains de 3eynines ! T'appelles ça la famille ? Moi j'suis ton frère, t'aurais pas dû me le cacher. J'vais même plus perdre de temps avec toi, zappes-moi. Salem. »

J'avais trop la haine. Contre tout le monde.

Une fois de plus tout le monde se foutait de moi. Mon frère et ma femme qui pactisaient dans mon dos. J'avais qu'une envie c'était de tous les buter.

J'avais besoin d'me calmer. Fallait que j'fume. J'avais rien sur moi. J'ai dû retourner à la villa pour prendre d'quoi me mettre bien.

J'ai pris ce dont j'avais besoin et je suis allé m'enfermer dans ma chambre.

J'ai fumé jusqu'à avoir envie de dégueuler.

Je reprenais mes esprits petit à petit, j'étais accroupi dans ma chambre, comme un clochard.

C'est peut-être ce que je suis finalement. Un pauvre mec. J'fais du mal à tout ce que je touche, à tout ceux qui m'entourent, à tout ceux que j'aime.

Je serai peut-être bien mieux dans une vie solitaire, loin de tous, où je ne devrai rien à personne.

J'ai bousillé le cœur de la seule femme que j'aimais. Sans parler de celui de ma mère, ma reine. Elle doit pas comprendre ce qui m'arrive...

Faut que j'arrête d'me rabattre sur mon sort. Je ferai mieux d'aller récupérer ce que j'ai perdu.

Je passe d'abord dans mon appartement, j'me lave et puis me rhabille avec des vêtements propres.

Devant la glace je soulève mon polo, mon hématome a prit de la couleur mais il est moins douloureux qu'avant. Tant mieux, il finira par s'estomper.

J'prends les clés de ma voiture et je me rend chez ma mère. J'ai besoin de passé un peu de temps avec elle.

« - Salem Aleykoum Yemma.

Yemma : wa Aleykoum Salem, mon fils.

- Labess ?

Yemma : El hamdoulilah wa nta ?

- Ça va aussi el hamdoulilah.

Yemma : Tant mieux weldi, c'est bien.

- T'as besoin de quelques choses Yemma ?

Yemma : Non, j'ai tout ce qu'il me faut el hamdoulilah. »

Nous sommes allés nous asseoir dans la cuisine et quand elle s'est assise j'ai vu qu'elle avait une attelle à la cheville.

« - Comment tu t'es fais ça ?

Yemma : Oh, c'est presque rien. J'ai trébuché lorsque j'ai voulu déplacer la machine à laver. »

Comment je bouillonnais intérieurement. Je m'en voulais à mort, habituellement c'est moi ou Souhayl qui lui auraient déplacer la machine. Mais depuis qu'elle est seule elle doit se débrouiller parce qu'on est des foutus gosses beaucoup trop ingrats pour être présents.

« - Pourquoi tu m'as pas dis que tu t'étais blessée ?

Yemma : Je ne voulais pas t'inquiéter et puis tu as assez de soucis comme ça pour que je t'en rajoute.

- Non, Yemma. Tes soucis passent avant les miens, la prochaine fois tu me le dis 3eychek.

Yemma : D'accord mon fils, si tu y tiens.

- T'es allée voir un médecin au moins ?

Yemma : Oui, Souhayl m'a emmené.

- Saha, maintenant Yemma à chaque fois que tu as besoin de quelque chose même si c'est pour déplacer un meuble, aller faire des courses ou quoi que ce soit et à n'importe quelle heure tu m'appelles. D'accord ?

Yemma : Oui.

- Promet le moi.

Yemma : Je te le promet weldi. »

Je lui ai fais un bisou sur le front. J'avais grave de la peine, je voyais bien qu'elle était triste. J'ai peur que ce soit de ma faute, avec toutes les conneries que je fais, mon séjour à l'hôpital, les problèmes avec ma femme...

« Yemma : Imran ?

- Oui Yemma ?

Yemma : Ta femme elle ne passe plus me voir. Vous avez des problèmes ?

- Oui... C'est compliqué.

Yemma : Elle ne s'occupe pas bien de toi ?

- Non, Yemma, c'est pas ça. En faite, c'est de ma faute à moi.

Yemma : C'est une perle, tu sais, la première fois que tu me l'as présenté j'ai vu qu'elle était hnina et qu'elle t'aimait mon fils... Fais attention à elle, préserves-la et saches que les regrets sont bien plus amers que toutes les disputes que tu pourrais avoir avec elle... »

Elle a toujours les paroles qui font cogiter, qui te ramènent à la raison et qui te font te remettre en question. Une fois de plus, et au risque de me répéter, lorsque ta mère te conseille fonce tête baissé, parce chaque chose qu'elle te dit est sincère, elle souhaite t'épargner tout mal, elle qui a tant souffert...

On a été interrompu par la sonnerie de l'appartement, j'suis allé ouvrir pour éviter à ma mère d'abîmer sa cheville.

C'était Safia et ses enfants. Je les laisse entrer et leur dit Salem.

« Wahiba : Tontoooooon. »

Elle me saute dessus et m'fait un gros bisou, ensuite elle court en direction de la cuisine où se trouve ma mère.

Au même moment mon téléphone sonne, c'est Adnane.

Je peux pas trop parler ici donc je lui envoie un message pour lui demander ce qu'il se passe.

Il me répond qu'il aimerai bien que j'aille le voir demain soir.

J'vais dire au revoir à ma mère, Safia et aux enfants et je descend.

J'savais pas quoi faire par rapport à Amira. J'avais tout fait merder avec mes fichus papiers de divorce, je pouvais pas simplement revenir comme ça.

Je réfléchissais à ce que je pouvais bien lui dire, mais j'me suis dis que ça servait à rien. Les discours déjà tout fait ça marche jamais.

J'me suis dit que peut-être pour une fois je devrai lui parler ouvertement, avec le cœur, sans avoir peur de me livrer.

Je démarre ma voiture et je décide de rouler jusqu'à chez ses parents.

Je m'arrête à une rue de la maison, mais j'me dis que je devrai pas débarquer comme ça. Kader risquerai de m'égorger.

Le numéro d'Amira n'était plus attribué. Ça m'a mis le seum, j'ai composé celui de sa sœur, Wassila mais elle était sur messagerie. Faut croire qu'elles se sont passées le mot.

J'savais pas quoi faire, en allant sur place j'sais que je créerai des problèmes, sa famille doit me détester maintenant.

J'finis donc par repartir bredouille.

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