55. J'vois la haine, j'vois l'amour dans le regard

Amira est retournée à l'intérieur auprès de ses sœurs et de ses amies. J'étais solo en train d'siroter mon Pepsi quand je vois qu'Anas me rejoint.

Il est suivit de près par mon beau-père.

Je m'attends au pire.

« Kader : Maintenant on va avoir une discussion tous les trois entre hommes ! »

On est tous les trois allés s'asseoir sous la véranda.

« Kader : Vous êtes plus des enfants, donc je veux plus vous voir vous chamaillez et encore moins sous mon toit parce que j'vous promet que la prochaine fois je serai moins tendre avec vous deux !

Anas : Mais...

Kader : Laisses-moi finir. Je pense que ma patience a des limites et que si j'entends ne serait-ce que des mauvaises paroles entre vous, je vous ne laisserez plus poser un pied ici. Maintenant comme de vrais hommes si vous avez des choses à vous dire c'est maintenant que vous les régler ! »

Il nous regardait à tour de rôle, sûrement en attente d'une réaction de notre part mais aucun de nous deux ne parlaient.

Il s'est levé et est retourné à l'intérieur en nous laissant seul dans le jardin.

Je vois qu'Anas se lève aussi, mais lorsqu'il a essayé de faire glisser la baie vitrée il n'a pas réussi. On s'est fait enfermé.

Il est malin Kader. Je savais qu'il n'allait pas rester sur un échec.

Pendant 20 minutes on se regardait dans le blanc des yeux.

« Anas : Je t'en veux. »

J'étais entrain de regarder vers l'extérieur mais lorsqu'il a prononcé ces mots mes yeux se sont tournés vers lui.

« Anas : Pas pour la bagarre, mais pour ce que t'as fais avant. »

Je l'ai séquestré, je dois avouer qu'il est plutôt calme pour un mec à qui j'ai fais la misère. Si j'aurai été à sa place, j'aurai certainement pas réagis de la sorte.

Je ne disais rien, je me contentai de le regarder. Qu'est-ce que j'aurai pu dire ? Sur ce coup là, tout me donnait tord... J'étais injustifiable.

« Anas : C'est lâche ce que vous avez fait. À plusieurs sur un mec, mais solo venez m'prendre non ? »

Il commençait sérieusement à m'agacer avec ses reproches là. J'avais qu'une seule envie c'était d'lui sauter dessus. Mais je savais déjà que j'étais en période d'essai, la famille d'Amira me laissait une seconde chance donc je ne devais pas les décevoir.

« Anas : Pourquoi tu me réponds pas ?! Y a pas tes potes c'est ça ?

- Ferme ta GUEULE !

Anas : Tu t'énerves ? Mais pourquoi ? Moi je suis calme.

- Fais pas le malin.

Anas : Qu'est-ce qu'elle dirait Amira si elle savait ce que tu m'as fais ? Elle est au courant de la vraie personne que t'es ? »

Je voyais très bien qu'il essayait de m'atteindre. Je prenais sur moi pour pas tout péter.

« - Parle pas de ma femme. T'as des choses à te prouver ? Arrêtes de jouer la victime un peu, t'aurais pas jouer sur notre terrain on t'aurait jamais rien fait. Maintenant assumes les conséquences de tes actes.

Anas : J'assume tout moi, mais toi est-ce que t'assumes ? Faut te réveiller, la roue finit toujours par tourner. Je peux te dire que quand tu seras plus au sommet de la pyramide tu repenseras à tout ce que j'te dis là.

- M'donne pas de conseil, j'en ai rien à foutre d'ce que tu peux dire.

Anas : Tu veux savoir ce que je pense ?

- Non. Je m'en fous.

Anas : Tant pis alors parce que je vais quand même te le dire. »

Mes narines se dilataient de colère.

« Anas : Tu finiras par tout regretter et ce sera trop tard.

- T'es pas mieux que moi, oublie pas que t'es du même milieu.

Anas : J'étais... J'étais du même milieu. C'est plus le cas. Je suis passé à autre chose moi.

- T'as pas forcément eu le choix. -rires-

Anas : C'est pas pour vous que je l'ai fais, moi je crains que Dieu. Et c'est la principale raison pour laquelle je me suis calmé. C'est aussi parce qu'il est temps pour moi de bâtir ma vie, j'ai 28 piges et j'ai rien foutu. J'ai pas honte de le dire mais en rencontrant Hiba j'ai pris conscience de beaucoup de choses. C'est plus pour moi toute cette merde mais si toi tu kiffes rester dans ce khra bah bsahtek gros ! »

Il m'a dit quelques minutes plutôt qu'il m'en voulait mais j'ai l'impression qu'il m'en veut pas tant que ça.

Il a quand même l'air d'avoir de la bienveillance à mon égard parce que tu dévoiles pas tout ça à quelqu'un que tu détestes.

Finalement il est pas aussi con que je le pensais.

Je sais pas comment ça s'est fait mais à un moment je me suis surpris à rire avec lui.

Il est plutôt bon délire comme mec.

Kader en voyant que son plan a fonctionné viens nous ouvrir parce qu'on était enfermé.

Il était déjà assez tard donc j'ai pris Amira et on est rentré.

Le lendemain j'ai pris des nouvelles de Nico. Il allait bien, depuis qu'il a retrouvé sa progéniture il est sur un nuage. Il m'a fait promettre de passer le voir quand j'en aurais le temps.

Point de vue d'Amira

Aujourd'hui je vais rejoindre ma belle-sœur Safia chez elle. Je passe à la boulangerie afin de ne pas arriver les mains vides et c'est avec enthousiasme que je finis mon chemin.

[...]

« - J'espère que vous venez au mariage de Hiba avec Souhayl ?

Safia : Oui bien-sûr ! Je laisserai les deux petits chez mes parents ce soir là.

- Tu les prends pas ?

Safia : Non, ils vont trop être fatigués après ils vont pleurer et ce sera une galère.

- Ah, Wahiba elle est grande maintenant, mais c'est vrai que Riad est encore petit. »

Riad, c'est leur deuxième enfant. Cette fois ci ils avaient eu un fils, il est trop mignon ma sha Allah.

Elle me parlait de ses enfants avec tellement d'amour que ça m'a fait quelque chose. J'avais de plus en plus l'envie d'être mère à mon tour... On avait déjà abordé le sujet avec Imran mais ça remontait à longtemps maintenant.

Il fallait qu'on en rediscute, je voulais savoir ce qu'il en pensait.
En rentrant, ce soir là, lorsque je l'ai rejoins dans notre lit, j'ai posé ma tête sur son torse.

« - Imran ?

Imran : Hm ?

- Tu penses à avoir des enfants des fois ?

Imran : Ouais ça m'arrive d'y penser.

- T'en voudrais combien toi ?

Imran : Je sais pas Amira, c'est pas le moment encore d'avoir des enfants. »

La froideur de sa réponse m'a marqué. J'étais choquée qu'il le prenne ainsi.

« - Tu m'aimes pas assez pour qu'on ai des enfants c'est ça ? »

Je l'avais très mal pris. Je lui ai tourné le dos et j'ai étouffé ma peine dans mon oreiller.

J'ai senti ses gros bras m'entourer puis me tirer délicatement vers lui.

« Imran : Dis pas n'importe quoi, si ça tenait qu'à moi je te ferai toute une équipe... Mais les enfants c'est une grosse responsabilité, je veux être prêt à les assumer. »

Je ne lui ai pas répondu, il m'a fait un bisou dans les cheveux. J'ai entrelacé ses doigts dans les miens et je me suis endormie dans ses bras. Je m'y sens tellement bien.

Le lendemain je me réveille en repensant à notre conversation de la veille... Je ne comprend pas pourquoi Imran se trouve des excuses pareils, on ne manque de rien el hamdoulilah...

« - Imran, réveilles-toi... C'est l'heure de la salât...

Imran : Hm... J'suis crevé.

- La prière est meilleure que le sommeil, aller debout ! »

Je n'arrivais vraiment pas à le réveiller, c'était la première fois qu'il ne se levait pas. Au tout début on avait prit pour habitude de prier ensemble, mais avec mes études et les petits soucis auxquelles on a dû faire face, je dois avouer qu'on était un peu chacun de notre côté. Donc je ne faisais pas attention à son comportement, mais maintenant que j'ai plus de temps avec les vacances etc, je vois que beaucoup de choses ont changé alors que je n'avais rien remarqué.

Je me lève et je vais faire mes ablutions. Je pris et vais directement préparer notre petit déjeuner.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top