46. Je vis chaque jour comme le dernier, un jour j'aurai raison

J'étais beaucoup resté avec ma mère ces jours là. Ça nous faisait plaisir à tout les deux, donc c'était l'essentiel. J'étais quelques fois mal à l'aise parce que j'avais l'impression d'être trop sale pour être le fils d'une femme aussi pieuse... Je prenais quand même sur moi, parce que ce n'était pas seulement mes moments, c'était aussi ceux de ma mère, et j'avais pas envie d'lui gâcher ça.

Dans les jours qui ont suivis, comme prévu j'ai rejoins Nicolas. Aujourd'hui, il devait m'aider à évacuer ma "rage". J'étais pressé de voir ce qu'il m'avait réservé.

Je me prépare, beau gosse mais pas trop. Deux/trois pshit de parfum histoire d'sentir bon, et j'sors en direction d'son studio.

Il m'attendait déjà devant chez lui quand je suis arrivé. Comme j'avais aucune idée d'où on allait je suis passé côté passager et lui s'est assis côté conducteur.

Après avoir bien roulé, on s'est arrêté dans un endroit étrange. J'ai rien dis et je l'ai suivis...

On est rentré dans une sorte de chalet, puis un animateur s'est dirigé vers nous.

« Animateur : Bonjour, vous êtes là pour le saut en parachute c'est bien ça ? »

Il nous a serré la main tout en parlant. J'étais surpris, c'est qu'il blague pas le Nicolas. Première fois de ma vie que je vais faire ça. D'habitude les sensations fortes je les vie dans un parc d'attraction, pas en me jetant dans le vide.

L'animateur s'éloigne quelques minutes donc j'en profite pour questionner Nicolas.

« - Fallait me dire que ton idée c'était d'te débarrasser de moi.

Nicolas : Mais non, tu verras tu vas aimer. -rires- Me dit pas que ça te fait peur ?

- C'est Rambo que t'as en face de toi, j'ai peur de rien moi.

Nicolas : C'est ce qu'on verra. »

L'animateur est venu nous expliquer comment on allait procédé et nous a donné des conseils pour notre sécurité. On est parti enfiler une combinaison bizarre, on a prit nos sacs à parachutes et on est monté dans le petit avion.

Une fois qu'on était à une bonne altitude, le pilote nous a dit qu'on devrait bientôt sauter.

Nicolas a enfilé son sac et son équipement, quand il a fini, il s'est approché de la porte. J'ai à peine cligner des yeux qu'il avait sauté. Ça se voit qu'il avait l'habitude, il a même pas hésité.

En sah, je pensais pas que mettre ma vie en jeu ça allait canaliser ma haine... Mais vu que je suis ici, autant que j'aille jusqu'au bout et de toutes manières comme c'était la première fois que je faisais ça, j'allais sauter avec un instructeur.

Je prend mon courage à deux mains, j'avance vers la porte. J'respire un bon coup et je me laisse tomber.

Au moment même où j'ai sauté, j'ai ressenti un truc de fou. J'ai senti à quel point j'étais vulnérable. L'être humain c'est loin d'être le maître du monde, et cette situation me l'a rappelé. La mort peut nous faucher à tout moment, la maladie ou même un accident peut arriver du jour au lendemain. Que Dieu nous pardonne d'être orgueilleux et de penser que rien ne peut nous atteindre, car nous ne sommes que de simples créatures...

Quelques secondes de sensations fortes pour reconnaître que j'suis comme tout humain, que je suis faible... J'ai ouvert mon parachute avant de m'écraser par terre, et j'ai atterri en douceur. Ça a duré quelques minutes, j'ai presque cru que j'y étais resté plusieurs heures.

Arrivé en bas, j'ai retrouvé Nicolas. Il m'attendait tout souriant. Il m'a aidé avec mon parachute.

« Nicolas : Alors t'as kiffé ?

- De ouf !

Nicolas : Je savais que ça te plairait... »

On est ressorti, puis on a prit ma voiture et en a roulé pour retrouver Paname. Cette fois c'est moi qui conduisait. Je pensais au fait que j'avais eu de la chance de connaître Nicolas. Derrière chaque mal se cache un bien, pour moi ça a été Nico. Malgré un petit paquet d'années qui nous sépare, le temps nous rend inséparables. Aller chercher le paradoxe... C'est vraiment un bon gars. J'espère le garder près de moi le plus longtemps.

Quand je suis sorti de mes réflexions, j'ai remarqué que Nico était dans ses pensées. Il avait presque pas décroché de mots depuis qu'on était en voiture. Je le sentais un peu triste. J'ai décidé d'intervenir; je veux pouvoir le soulager comme il le fait tout le temps pour moi.

« - Tu penses à quoi ?

Nicolas : Oh... Heu... Rien t'en fais pas.

- J'commence à assez bien te connaître pour savoir quand tu mens...

Nicolas : C'est quelque chose de con.

- Dis quand même.

Nicolas : Tu te rappelles quand je voulais que tu viennes chez moi, parce que je voulais te parler.

- Oui... ?

Nicolas : Je voulais que tu m'aides à faire quelque chose...

- Tu sais très bien que tu peux compter sur moi, pourquoi t'hésites ? C'est à propos de quoi ?

Nicolas : Je veux retrouver mes enfants. »

C'est mal ce que je vais dire, mais qu'il me dise ça... Ça m'a fait mal. Vous savez, je vais paraître faible, mais mon père j'ai pas eu le temps de le connaître, que Dieu lui accorde le paradis. En Nicolas, j'ai un peu trouvé ce que j'aurais aimé pouvoir faire avec mon père. J'ai créé des liens avec lui, et je voulais pas le partager. Il faisait parti de mon jardin secret, même mes potes ne sont pas au courant. J'aurais jamais pensé ressentir de la jalousie envers ses enfants. J'avais peut-être peur qu'au final en les retrouvant, il m'oublie... Malgré ça, je pouvais pas être égoïste. Il fallait que je m'investisse pour qu'il soit heureux autant qu'il le fait pour moi.

« - Tu peux compter sur moi, je vais faire tout mon possible pour que tu puisses les revoir.

Nicolas : Je te remercie Imran.

- C'est normal. »

[...]

J'ai déposé Nico dans son appart et je suis directement allé à la villa. Je voulais commencer mes recherches et pour ça je devais passer quelques coups de fil.

« Mourad : Oh l'ancien ! Ça faisait longtemps.

- Bien toi ?

Mourad : Tranquille et toi ?

- Ça va, ça va... »

Je me suis pas attardé sur cette conversation et je suis monté dans ma chambre. J'avais besoin de procéder à mes recherches dès maintenant. Je sais pas pourquoi, mais ça me tenait à cœur de retrouver ses enfants.

J'ai appelé un mec qui fait des recherches pour moi, je lui fais confiance donc je lui donne le nom de famille de Nicolas. Il me dit qu'il me rappelle d'ici une demi-heure.

Comme prévu il m'a vite rappelé. Il m'a fait noter une adresse. Neuilly sur Seine, mais c'est chez les gens pétés de thunes ça...

J'voulais pas que Nico ait de faux espoirs donc je me suis dis qu'avant de lui en parler, j'irais vérifier sur place...

Je redescends en bas et je vois qu'au même moment Adnane monte les escaliers.

« Adnane : Ça tombe bien je te cherchais. Montes deux minutes avec moi s'te plaît.

- Vas-y. »

Je remonte et on s'assoit en haut des escaliers.

« - T'es pas avec ta mra toi ?

Adnane : Elle est repartie...

- Mais tu m'avais pas dis que t'allais lui demander de rester ?

Adnane : Je lu ai demandé...

- Elle a pas voulu ?

Adnane : Elle m'a juste dit qu'elle avait besoin de temps pour réfléchir...

- Ah ouais, chaud...

Adnane : Je crois que ça lui a fait peur.

- Pourquoi tu dis ça ?

Adnane : J'sais pas, c'est pas le genre de fille qui voudrait du sérieux avec un pouilleux. Elle a tout pour elle, et moi j'ai quoi ? Rien. J'survis grâce à la bibi, sans ça je serais déjà sous les ponts à compter les pièces rouges.

- T'es pas un pouilleux frérot. Loin de là, l'argent ça fait pas tout. Si elle t'aime vraiment elle fera le bon choix, sinon tant pis pour elle. Elle finira par s'en mordre les doigts. »

Ça m'a mit un petit coup de voir que le moral du reufton était au plus bas. J'espère que cette femme n'a pas jouer avec ses sentiments... Il mérite d'avoir celle qu'il aime près de lui. Malgré les apparences c'est quelqu'un de bien.

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