44. Ma vie manquait de goût, la street m'a passé le sel

On est passé à table. L'atmosphère était toujours tendue, et comme si ça suffisait pas il a fallut que j'ai ce mec à côté de moi. D'après ma belle-sœur, ça va nous permettre de faire "ample connaissance". Sah sur toutes les femmes qu'il y a sur terre il a fallut qu'il choisisse Hiba ?

Tout le monde discutait à table, sauf moi. Ce type m'inspire pas confiance. De multiples questions trottaient dans ma tête. Peut-être était-il là dans le but d'se venger ?

J'ai pris sur moi et je me suis mis à parler, histoire d'montrer que j'garde le monopole.

Dans toutes les situations possibles, je perds pas le Nord. J'reste très créatif quand je veux.

J'me met à rigoler avec un peu tout le monde. Miskine quand j'ai pris la parole, il a tout de suite été mit de côté.

Amira à un moment elle m'a mit un coup de pied sous la table. J'sais très bien qu'elle voulait que je sois moins bavard pour laisser Anas s'intégrer.

J'ai fais mine de n'avoir rien senti. J'veux le faire enrager l'autre con. J'continuais mon cinéma, lui il savait pas où se mettre. Il avait tellement l'seum que ça se voyait sur sa gueule. Kader avait reçu un appel important donc il est sorti de table pour quelques minutes.

« - Amira tu veux bien m'passer le sel ?

Anas : Attends, je te le passe. »

Il a attrapé le sel et me l'a entièrement versé dans mon assiette. J'ai pris sa tête et je l'ai fais rejoindre le sel. On peut même dire qu'il avait la tête dans le plat. -rires- J'sais que ça fait pas mature mais qu'est-ce que vous voulez, ça me démangeait.

J'ai pas eu le temps d'anticiper qu'il s'est levé et qu'il a voulu faire le mec qui pose ses sales mains sur le col de mon polo. J'ai vu rouge, et je compte bien lui faire voir le trou noir.

J'me suis levé et de là c'est parti trop vite. On était en pleine bagarre. D'un côté ça me gênait de faire ça devant ma belle famille mais c'était mon honneur qui était en jeu. J'allais pas m'faire hagar par un petit merdeux non plus.

La personne que j'étais avant n'aurait jamais fait ça, mais je peux plus le nier aujourd'hui je ne suis plus le même. J'ai changé, pire, j'ai sombré. Le mauvais en moi a pris le dessus. J'peux plus combattre le mal, il a prit trop d'ampleur.

J'ruais de coup le nouvel arrivant de cet famille, charmant comme accueil non ? Je calculais rien autour de moi, c'était comme si j'étais focalisé sur la haine que j'avais en moi, même mon adversaire je ne le voyais plus. J'avais juste besoin de me défouler alors je lui tapais dessus. J'ai accumulé beaucoup trop de choses ces derniers temps, j'suis voué au mal, la preuve j'attire que les cheytanas*. Je repensais à ce qu'Maria allait m'faire faire et ça m'donnait encore plus la rage. J'veux pas me sentir vulnérable, face à qui que ce soit et encore moins face à une femme. Elle a du vice, elle veut faire d'moi ce qu'elle veut, mais moi Imran je n'suis asservis à personne. C'est pas avec son corps qu'elle m'aura, malgré que j'sois pas quelqu'un de bien, pour Amira j'veux rester droit. Elle mérite pas que je lui fasse du mal.

Alors que j'étais en pleine réflexion pendant que je me battais, j'sens qu'on me tire d'une cefor*, laissez tomber même moi j'ai pas compris. Je me retourne et je vois que c'est Kader, il m'a regardé d'une façon j'ai cru qu'il allait me kalasher sur place.

J'ai bien compris sous les regards ébahis de tous que j'avais plus ma place ici. J'ai lancé un regard à Amira et j'suis sorti de cette maison, cette fois je crois bien qu'on m'en ouvrira plus les portes.

J'avais un peu honte au fond, mais sous le feu de l'action on pense pas aux répercussions. Je monte à l'intérieur de ma voiture et je mets des coups dans le volant. Une fois de plus j'ai merdé, il ne me reste plus qu'mes regrets. Déjà que dans cette famille j'étais un peu rejeté là je pense que c'est sûr que je pourrais pas y remettre les pieds.

Alors que j'allais démarrer, à travers le rétro je vois qu'Amira arrive vers moi, tout en enfilant sa veste. Elle est peut-être pas si énervée que ça. J'ouvre la portière côté passager pour qu'elle monte et en effet c'est ce qu'elle fait.

J'allais parlé parler mais madame m'a fait un signe de la main pour que je ne lui adresse pas la parole. J'ai pas voulu forcer parce que même si Anas l'a cherché j'sais que j'ai ma part de responsabilité.

Je la laisse un peu se calmer et je démarre. On a passé le trajet sous silence. Arrivé en bas de l'appartement, elle est descendue et a filé sans même m'attendre.

Je fume une petite cigarette en bas parce que je sens qu'elle va me casser les couilles et je montes à mon tour quelques minutes après.

J'ouvre la porte et je la vois assise sur le canapé, les bras croisées. C'est parti.

« - T'es sérieuse tu fais la tête là ?

Amira : Tu te fous de moi Imran j'espère ?

- C'était un incident, y a pas de quoi en faire tout un plat.

Amira : C'est la meilleure celle-là je crois ! " y a pas de quoi en faire tout un plat ! "

- Déjà wAllah évites de crier je vais t'encastrer dans le mur.

Amira : Vas-y, je t'en pris continue dans ta lancée !

- Wesh t'es sérieuse toi ? Tu préfères un étranger à ton mari ou quoi ?

Amira : AUCUN rapport ! Tu m'as affiché devant toute ma famille ! Mais pour quel sauvage tu te fais passé ? Mais putain qu'est-ce qui t'arrive à la fin ?! T'as changé, j'te reconnais plus !

- Ouais j'ai changé mais t'as pas le choix, tu dois faire avec, c'est comme ça.

Amira : Mais qui t'as dis que j'avais pas le choix Imran ?

- Eh ça veut dire quoi ça ? »

Elle ne m'a pas répondu.

« - Réponds na3a rassek* ! Je blagues même pas avec toi !

Amira : J'en ai marre de ton comportement Imran, t'es plus un enfant, reprends-toi en main.

- J'ai déjà une mère, j'ai pas besoin que tu me conseilles alors m'fais pas chier.

Amira : Ah ouais ? T'as pas besoin de mes conseils ? Saha* je crois que j'en ai assez entendu là. J'sors. »

J'ai émis un rire nerveux puis je l'ai attrapé par le bras et je l'ai jeté sur le canapé.

« - wAllah tu vas nulle part. Tu crois je m'appelles Gérard pour que tu fasses ta crise là ?!

Amira : Écoutes moi bien, c'est la dernière fois que tu m'pousses comme ça...

- Parce que tu crois que tu vas me menacer maintenant ? -rires- J'reviens, sur ma vie si quand je rentre t'es pas là je te fais une dinguerie. »

J'ai claqué la porte et je suis sorti rejoindre mon frère parce qu'il m'avait demandé de passer chez lui.

J'ai fumé un buzz* avant d'y aller quand même parce que ma femme m'avait mis les nerfs. Elle a voulu faire la tête forte et franchement là j'avais besoin de me détendre.

[...]

En me reniflant une dernière fois pour être sûr d'plus trop sentir la beuh, j'ai toqué à la porte d'mon frère.

« - Salem Aleykoum, beau gosse ça va ?

Souhayl : Aleykoum Salem, entres. »

J'suis entré sûr de moi, malgré que j'ai bien remarqué la froideur d'ses paroles. Il a fermé la porte derrière moi, et avant même que je me pose dans le salon, il sort un papier d'sa poche. Une enveloppe plutôt.

« Souhayl : Tu m'expliques ?

- C'est quoi ? Envoie. »

Il me l'a balancé en pleine gueule. Lorsque j'ai vu la provenance de l'enveloppe j'ai tout de suite compris d'où sa venait. Je faisais genre que j'étais entrain de lire mais c'était pas le cas. Je réfléchissais à la recherches de disquettes crédibles...

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cheytanas* : diablesses
cefor* : force
na3a rassek* : ta race la maudite
Saha* : ça y est/c'est bon
buzz* : joint

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