43. Tant que j'ai l'amour de la mifa je m'en fous que tu m'aimes pas.

Point de vue d'Amira

Je préparais le dîner avec mes sœurs et ma mère quand mon père est rentré. Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu alors j'suis allée le prendre dans mes bras et je l'ai serré fort.

Pendant qu'il allait ranger ses affaires je lui ai préparé un café et je l'ai rejoint dans son bureau.

« - T'as fais un bon voyage ?

Papa : Oui, j'en ai profité pour voir la famille un peu. On devrait tous y aller ensemble cet été.

- In sha Allah. Ils vont bien ?

Papa : Oui, el hamdoulilah. C'est bientôt que tu passes ton concours ?

- Oui, j'ai hâte que ce soit derrière moi...

Papa : Je comprends, t'inquiètes pas après tu seras tranquille.

- J'espère. »

J'ai débarrassé ce que je lui avais apporté puis je l'ai laissé se reposer un peu avant le dîner de ce soir.

En attendant que ce soit l'heure, j'ai rejoins Hiba.

« - Alors t'es pressée pour demain ?

Hiba : Trop, miskine Anas il est tout stressé alors qu'on va juste manger "en famille".

- C'est le début c'est pour ça, il prendra ses marques et là son stress disparaîtra.

Hiba : J'en doute pas. »

[...]

Retour au point de vue d'Imran

Ce matin je me lève de bonne humeur. J'me dis que pour reconquérir ma femme aujourd'hui je vais mettre mes rancœurs de côté. J'vais me douché, j'me fais tout beau, tout frais. J'passe même à la boulangerie acheter quelques pâtisseries et je me rend chez la belle famille.

Arrivé devant le portail je sonne, et j'demande qu'on m'ouvre le grand portail pour faire entrer ma gova.

Il est aux alentours de midi quand je me retrouve face à la grande porte d'entrée d'leur baraque. J'respire un coup en me promettant à moi même de rester "cool" et de ne pas mettre des têtes dans les cuvettes aujourd'hui.

Je toque et c'est la mère d'Amira qui m'ouvre, elle me sourit et m'accueille toujours aussi bien. J'entre et lui donne ce que j'ai acheté, elle me remercie.

Je vois qu'Amira passe dans le couloir, elle m'aperçoit mais continue sa route avant de revenir en moon-walk.

« Amira : J'pensais que tu viendrais pas.

- J'suis plein de surprise. -sourire- »

Elle était grave contente, je le voyais dans son sourire. Ça me faisait plaisir. Ses sœurs étaient venus m'dire Salem, le pire restait à venir. Va falloir que j'aille saluer leur daron.

« Amira : Viens, mon père est dans le salon.

- Je te suis. »

En vrai je regrettais d'avoir mis les pieds ici, mais maintenant c'était trop tard. En entrant dans le salon, son père se tenait face à moi, alors que je m'attendais à un regard scarface il m'a simplement regardé, d'un air apaisé.

« - Salem Aleykoum.

Kader : Aleykoum salem. J'allais prié, tu te joins à moi ?

- Oui, pas de problème. »

C'était bizarre pour moi de le voir aussi gentil avec moi. On est allé faire nos ablutions et ensuite on a prié ensemble. C'était la première fois que ça arrivait, malheureusement pas dans les bonnes conditions vu l'homme que j'étais devenu. J'avais qu'un seul regret, celui que ça n'ai pas été comme ça dès le début.

Après la salât, on est allé s'installer dans le jardin. Il avait demandé à Wassila d'nous apporter de quoi boire. Elle est revenue même pas deux minutes après avec de quoi nous rafraîchir.

Au début c'était silencieux, c'est vrai que j'étais pas à l'aise. Un an et demi plus tôt, c'était à cet endroit même qu'il m'avait rabaissé plus bas que terre. J'sentais la rancoeur monter, mais je me contrôlais un minimum. Ce serait bête d'empirer les choses.

Alors que j'étais en plein dans mes pensées, il a brisé le silence qui nous avait jusqu'ici pas lâcher.

« Kader : Imran, tu te rappelles des paroles que je t'ai dites la dernière fois que je t'ai vu ?

- J'vois pas comment j'aurais pu oublier.

Kader : J'ai mal agis et j'en ai conscience. J'ai sûrement blessé ton ego, c'est pour ça qu'aujourd'hui je tiens à m'excuser. J'ai tout de suite vu que t'étais une personne bien mais je me suis quand même méfier. J'suis désolé. »

Moi quelqu'un de bien ? Sah je crois pas, peut-être qu'avant c'était le cas, mais aujourd'hui c'est loin d'être le cas. C'est même tout le contraire. J'suis mauvais.

« - J'vous pardonne.

Kader : Tutoie-moi. Tu sais, même si j'ai pu te paraître arrogant tu comprendras quand tu deviendras papa et que toi aussi tu marieras une de tes filles... Tu sais aujourd'hui tout ce que j'ai, je l'ai bâti de mes mains, de la sueur de mon front. Moi aussi je suis parti de rien, j'ai travaillé dur et ça je ne l'oublie pas. J'suis loin d'être orgueilleux, mais comprend qu'avec détermination et patience toi aussi tu peux arriver à tes fins. »

D'un côté il avait pas tord, je sais que plus tard lorsqu'un homme viendra demander la main de ma fille je serais obligé d'être sur la défensive. J'suis jaloux et possessif avec les femmes que j'aime.

« - C'est loin Kader on peut oublier ça. J'pense que t'as raison je réagirais peut-être moins excessivement mais je serais tout aussi intransigeant.

Kader : Sans rancoeur alors. »

Notre conversation m'avait fait réfléchir sur mes actes, mais n'est-il pas trop tard ? Je baigne dans le hram et difficile est l'issue.

Je voyais Wassila arriver de loin.

« Wassila : Venez, l'invité est là... »

On s'est levé et on est tous retournés à l'intérieur.

Avant que je rejoigne le salon, je vois Amira arriver comme une sauterelle. Elle s'interpose devant moi.

« Amira : J'suis trop trop trop contente ! Vous avez parlés sans vous tuer ! Je m'attendais au pire. Jusqu'à je me suis dis que c'était mieux que je vous surveille par la fenêtre au cas où !

- Tu m'espionnes toi maintenant ? -rires- T'inquiètes pas tout est réglé maintenant.

Amira : Hella, enfiiiiiin je vais pouvoir être tranquille dans ma tête.

- Çe te dérangeais à ce point ?

Amira : T'imagines même pas. »

Au même moment mon téléphone à sonner donc elle a filé et moi j'ai décroché.

« - Salem Aleykoum khouya, bien ?

Souhayl : Aleykoum Salem. El hamdoulilah et toi tu vas bien ?

- Ça va, ça va.

Souhayl : Passes à la maison ce soir.

- Heu... Ouais vas-y à ce soir. »

J'ai raccroché et j'ai rangé mon téléphone dans ma poche et je suis rentré.

Le fiancé de Hiba était de dos. J'ai lâché un "Salem Aleykoum" donc il s'est retourné en me répondant.

Là je crois bien que mon visage s'est décomposé et ça a été la même chose de son côté. Face à moi se trouvait Anas, je m'y attendais pas.

L'homme que j'ai séquestré va en quelques sortes faire parti de ma famille. C'est totalement la merde.

Tout de suite ça a été tendu, j'voyais bien dans son regard qu'il voulait me sauter dessus. S'il continue à m'regarder comme ça je crois bien que c'est moi qui enverrai la première debza*.

Comme si ça suffisait pas, il a fallut que ma belle sœur intervienne. J'étais au bout du rouleau.

« Hiba : Bah Anas, qu'est-ce-que t'attends, vas lui serrer la main ? C'est mon beau-frère Imran...

Anas : J'le connais déjà. -sèchement-

- T'es pas heureux de me revoir ? -sourire en coin- »

J'suis toujours dans la provocation, pardonnez moi. -rires- Il a vesqui ma question et comme quelques secondes après la mère d'Amira est entrée on a pu éviter les serrages de main. Elle nous a gentiment demandé de passer dans la salle à manger.

Les filles sont passées devant nous, je me suis retrouvé seul, le temps de quelques minutes, avec lui.

« - C'est mieux pour ta gueule que t'évites de parler. »

J'ai quitté la pièce avant lui. Arrivé dans la salle à manger j'ai vu qu'Amira me regardait. Je vois qu'elle a senti la tension entre moi et Anas. J'faisais quand même comme si de rien était. Je tenais pas à régler mes comptes avec lui chez les parents de ma femme.

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debza* : droite

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