35. J'vagabonde dans les odeurs nauséabondes des longues rues de Paname

Retour au point de vue d'Imran

Le repas de la veille m'avait trop fait plaisir, j'étais accompagné des deux femmes de ma vie je ne pouvais pas rêver mieux.

Alors qu'Amira retournait en cours, je retrouvais la tess. J'me pavanais jusqu'à que je croise Adnane, apparemment il avait la même idée que moi. On est tout les deux allés rejoindre nos reufs.

Ils étaient tous dans l'appartement de Nadjib, comme si on c'était donné rendez-vous.

On s'fait la bise du front, et on se pose tous ensemble. Ça me fait plaisir de les revoir, on se met à se faire des parties de play. Des petites blagues fusaient de droite à gauche, j'avais l'impression que nous étions des enfants.

Je devrais être heureux auprès d'eux, mais bizarrement j'me sens un peu loin, pensif...

Ce que j'ai appris durant mon voyage m'obsède, j'ai du mal à m'y faire. Je refuse d'accepter mes actes. Je suis pourtant fautif, et ne peut m'en prendre qu'à moi même... Mais c'est plus fort que moi, je suis envahis par un putain de mal-être. Ça me consume, c'est insupportable...

« Mohsîn : Qu'est-ce que t'as refré ?

- Rien, j'ai rien...

Mohsîn : Hm, tu crois être crédible ? »

J'ai pas voulu débattre, j'avais pas envie de les mettre mal donc une fois de plus je l'ai fermé. J'ai attendu un peu et je les ai laissé entre eux. Je voulais pas qu'ils se posent trop de questions...

J'avais besoin d'me vider l'esprit, j'ai pris ma voiture et j'ai roulé, roulé... Je me suis retrouvé en plein Paris. J'ai fais le tour des endroits où je trainais durant mon enfance... Les souvenirs m'faisaient un peu de bien, mais j'ai fini par voir que le côté négatif.

Comment j'ai pu en arriver là ? Comment j'ai pu tomber si bas ? Comment j'ai pu enlever la vie d'un homme ? Comment j'ai pu entrer dans le haram ? Comment j'ai pu devenir l'homme que je suis devenu ? Comment j'ai pu trahir mon âme en devenant tout ce que je haie ?

Toutes ces questions qui traversaient mon esprit, empoignaient mon cœur, mon estime de moi-même. La douleur devenait trop forte, je me dégoûtais.

J'ai garé ma voiture, et j'ai marché jusqu'à trouver un endroit discret. J'ai roulé un joint, que j'ai fumé, puis un deuxième, puis un troisième... Jusqu'à ne plus les compter.

Cette merde ne me faisait plus d'effet, j'avais besoin de quelque chose de plus fort. Je marchais jusqu'au tabac le plus proche, je me suis achetée quelques bouteilles...

Je savais que l'alcool me ferait oublier quelques heures l'amertume que je voue à la vie en ce moment.

Comme un clochard, je me suis assis dans un coin, la nuit commençait à tomber, et moi j'étais là, accompagné de mes bouteilles.

Je buvais, jusqu'à sentir une certaine acidité dans mon estomac. Ma vision se flouait, je commençais à entrer dans un état second. J'étais comme dans les vappes, incapable de penser. J'avais l'impression d'avoir un répit pendant un moment, mais je sais que dès que mon organisme aura éliminer mon taux d'alcoolémie, la situation empirera.

Alors que j'étais dans mon délire, un SDF est venu s'asseoir près de moi.

« SDF : Qu'est-ce-qu'a bien pu te mettre dans cet état petiot ? »

En levant la tête, j'ai pu apercevoir que c'était un vieil homme, le visage usé et mal vêtu...

« SDF : La vie te fait mal ? Je le vois dans ton regard... Mais tu sais, l'alcool n'arrange rien. Tu ne devrais pas te résigner à ça, sinon tu finiras comme moi... Tel un vieillard, abandonné par sa famille. La vie est semée d'embûches, mais faut savoir le lui rendre les coups qu'elle te donne. »

Je parlais avec lui, j'étais gentiment choqué par la bonté de cet homme. Il en savait beaucoup, et il tentait de me raisonner alors qu'il ne me connaissait ni d'Adam ni d'Eve.

Les heures passaient, je commençais à prendre conscience de ce que je faisais... Je me répugnais encore plus, j'agissais comme un lâche.

Dans un élan d'amers regrets, je me suis levé et je me suis dirigé vers ma voiture. J'avais l'impression que je titubais, mais je voulais rentré chez moi afin de me débarbouiller.

Je voulais me reprendre en main et cesser d'agir comme ça.

Sur le chemin, j'ai failli faire un accident parce que je roulais bien trop vite.

Dès mon retour, je pensais que j'allais pouvoir me faufiler discrètement dans la salle de bain mais avant même que je  ne glisse ma clé dans la serrure, elle m'a ouvert la porte...

Je pensais qu'elle serait en train de dormir à l'heure qu'il est...

Je voyais que je l'avais choqué, mais aucun mot pour la rassurer ne sortait de ma bouche.

Je puais l'alcool à plein nez, j'étais totalement sekrane*, j'ai fais mine d'entrer et j'ai refermé la porte derrière moi.

Elle, était toujours plantée dans l'entrée.

Une larme, puis deux, longeaient ses joues jusqu'à qu'un torrent se crée à son tour.

Je m'en voulais qu'elle m'ai vu ainsi, j'avais tellement honte que je suis allé prendre des vêtements pour me changer et me laver rapidement afin de ressortir aussitôt.

En sortant de la salle de bain, j'ai pu voir qu'elle était assise dans le salon certainement parce qu'elle m'attendait.

J'ai essayé de l'esquiver, mais elle m'a attrapé par le bras.

« Amira : Imran...

- Laisse moi.

Amira : Non... J'ai trop été passive justement, j'ai trop laissé les choses couler et regarde dans quel état tu es maintenant.

- Je suis normal.

Amira : Tu continue à me mentir... Imran je suis ta femme, tu peux tout me dire. Jamais je ne te rabaisserai... »

Elle a agit avec tellement de douceur que je me sentais encore plus sale. J'avais conscience que je ne la méritais pas. Je faisais pitié, et même au moment où elle aurait dû m'insulter de tous les noms, elle a gardé son calme.

Je n'ai pas osé lui répondre, de peur d'abîmer son âme pur. J'ai attrapé les clés de ma voiture, et je suis sorti.

Point de vue d'Amira

Je ne comprenais pas ce que j'avais fais de travers pour qu'il s'en aille sans même daigner me lancer un seul regard.

J'avais bien vu qu'il était très mal, que quelque chose le rongeait... Le fait qu'il ne l'ai pas partagé avec moi m'avait profondément blessé.

J'ai terminé ma nuit en pleurant, le voir ainsi m'avait déchiré le cœur... Imran a toujours été quelqu'un de très fort dans la vie, le voir chuter ainsi me fait très peur.

[...]

Trois jours, trois jours qu'il ne me donne aucunes nouvelles de lui... Il ne répond même pas à mes appels. J'aimerai tellement demander à ses amis s'ils ne savent pas où il se trouve, mais j'ai peur qu'il m'en veuille pour cette démarche. Donc je m'abstiens et je continue à harceler sa boîte vocale et à pleurer jour et nuit.

J'ai affreusement peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. J'ai l'impression que toute la faute me revient, j'ai laissé ma moitié sombré par peur de l'étouffer.

Je l'aime tellement, quand il va mal j'ai l'impression que mon cœur souffre de la même manière que le sien. Je sais que le lien qui nous relie, est indescriptible mais il est tellement puissant.

Alors que je vidais ma n-ième boîte de mouchoir, la porte se mit à sonner ! Comme une folle, je m'y suis précipitée en espérant que se soit son visage qui apparaisse sur le palier.

Alors que j'étais en pyjama, les cheveux tout ébouriffés et que j'avais la tête d'une mort vivante, ce n'est pas mon mari que j'avais face à moi mais toute son équipe.

J'avais encore plus envie de pleurer rien qu'à l'idée qu'ils me voient tous dans cet état. Je les ai cependant fait entrer dans l'appartement, et je suis aussitôt allez me passer un peu d'eau sur le visage.

Une fois que je les avais rejoint dans le salon, ils regardaient tous leur basket, je m'attendais au pire. J'avais peur qu'ils m'annoncent une mauvaise nouvelle.

Aussi fou que cela puisse paraître, je voulais faire bonne figure malgré tout et j'ai prononcé ces quelques mots qui me paraissaient tellement ridicules une fois sortis de ma bouche.

« - Vous voulez boire quelque chose ? »

Tous les visages se sont rivés sur moi, je me sentais honteuse...

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sekrane* : bourré

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