32. On va te mettre à l'amande si tu crois que tu commandes
« Carlos : Commence par calmer tes hommes.
- Tu veux pas que ça aille plus loin, alors dis leur de baisser les armes. »
Ils ont finis par céder et ont baissé les armes. Je tenais toujours l'autre con et je l'ai jeté sur la table.
« Chef des colombiens : Où en étions-nous ?
Carlos : Peu importe, parce que nos affaires se terminent ici.
Chef des colombiens : Pourquoi ? Ce sont des choses qui arrivent... Personne n'est blessé, je ne vois pas où est le mal.
Carlos : J'fais pas affaire avec des fiotes.
Chef des colombiens : Tu ferais mieux de gérer tes paroles.
Carlos : Cogno, on t'a jamais dit qu'on me donnait pas d'ordre ?! »
Le colombien s'est levé, il avait la haine on le voyait dans son regard. Pourtant il savait très bien qu'il ne pourrait rien faire, s'il s'en prenait à Carlos ce n'est pas un ennemi qu'il se fera mais des centaines.
« Chef colombien : Sortez les moi d'ici, tout de suite ! »
Les mecs armés qui se tenaient derrière eux ce sont approchés de nous, y en a un qui a posé sa main sur Adnane.
« Adnane : J'suis pas gay alors t'évites de me toucher enfoiré.
- On connaît la sortie donc ciao. »
On part en les laissant comme des cons. J'réalise que maintenant que ça aurait pu mal tourner. J'sais très bien qu'il y aurait pu avoir des blessés, voir des morts.
Ils étaient en grand nombre alors qu'on était censé être en comité restreint. J'sais qu'ils ont voulu tenté quelque chose mais qu'ils ont dû changer leur plan à la dernière minute en voyant qu'on était pas des pigeons.
On retourne dans la voiture, Carlos était sur les nerfs. J'savais bien qu'il n'allait pas les laisser s'en tirer comme ça. Vu la tête qu'il faisait, j'voyais bien qu'il était en train de décider de leur sort. J'pensais qu'il allait me reprocher le fait que je me sois trop mis en avant mais il a rien dit.
Une fois de retour à l'hôtel, on était sur la terrasse. Carlos était au téléphone, je le regardais du coin de l'œil. Il devait sûrement parler affaire une fois de plus, on est venu ici pour une semaine environ, alors j'me doute bien qu'on s'arrêtera pas sur ça.
J'fouille mes poches, j'attrape mon téléphone et j'appelle l'équipe. J'demande de leurs nouvelles, comment ça s'passe dans le réseau et toute la merde. Ils me disent que c'est calme et que si y a une galère ils me préviennent. Je raccroche et au même moment Carlos revient vers nous. On passe à table, puis vers la fin du dîner Carlos rejoint sa suite.
« Carlos : J'ai quelques coup de fil à passer, rejoignez-moi dans ma chambre dans une heure.
Adnane : Pas d'problèmes. »
Il s'en va et je me retrouve seul avec Adnane. On s'commande quoi boire et j'vois qu'il sort un joint de nulle part.
« - T'as eu ça où ?
Adnane : J'me suis démerdé. -sourire-
- Fais tourner.
Adnane : Un vrai tox. -rires- »
Je tire sur son joint puis je lui rend. Y avait deux, trois personnes qui nous regardaient de travers mais personne à jacter. On est tous ici parce qu'on a des pépettes alors même si y a quelqu'un qui se plaint, on ne se fera pas virer. Et comme on dit quand t'as l'argent t'as l'pouvoir, donc tout le monde ferme sa gueule.
« Adnane : C'est un fou Carlito, rien qu'il parle business au téléphone normal !
- Je m'en fais pas pour lui, il sait ce qu'il fait.
Adnane : Pas faux. T'façon avec le drahame* qu'il a, y a pas de quoi s'en soucier.
- Ouais. -j'regarde ma montre- C'est l'heure. »
On se lève pas besoin de payer, tout est mis sur l'addition de Carlos. On monte jusqu'à sa chambre et on toque. Il vient nous ouvrir et on entre.
« Carlos : On dirait que vous tombez à pique. -sourire- »
Il retourne s'asseoir et met le haut-parleur.
« Carlos : Alors qu'est-ce-que tu m'disais ?
L'homme : J'ai bien réfléchis et je pense que la petite mise en scène de tout à l'heure était stupide...
Carlos : Aaah... -fière de lui- J'vois que vous avez reçu mes amis.
L'homme : -souffle- Je m'engage à rajouter la livraison pour la somme qu'on a prévu...
Carlos : Tu vois quand tu veux... -rires-
L'homme : Parfois on a pas le choix, business is business. »
C'était le chef colombien qui parlait, et d'après ce que j'ai compris ses visiteurs ont su le faire changer d'avis. Après avoir raccrocher, Carlos nous a expliqué qu'il leur a envoyé quelques hommes pour « saccager » la villa.
Ce mec est totalement fou, mais plein de ressources. Pas qu'ça me dérange au contraire, sa frénésie m'plaît bien.
Je vous passe quelques jours durant lesquels on a bougé un peu partout pour des petites affaires. D'ailleurs l'histoire des colombiens était réglée, un des hommes de Carlos l'avait appelé pour le prévenir que la marchandise venait d'arriver en Espagne. Il avait fait les comptes, une petite partie avait disparu pendant le transport mais on s'y attendait.
Comme on est des hommes de parole et qu'ils avaient bien envoyé ce qu'il fallait en temps et en heure on leur a calé un rendez-vous pour le lendemain afin qu'ils récupèrent ce qu'ils leur revient.
Une fois l'argent donnée, on a bougé dans un petit restaurant chic. Après avoir bien mangé on est retourné au tel-hô.
J'avais un petit moment pour moi alors j'suis allé nehess. Depuis qu'on était ici j'avais plus une seconde pour ma gueule, mais tranquille il restait plus que deux jours à passer ici. J'sais que ça allait aller vite vu qu'on avait pas le temps de s'ennuyer. -rires-
Depuis que j'avais eu ma petite discussion avec Carlito, on kiffe l'appeler comme ça avec Adnane, il ne nous cachait plus rien. On était au courant de toutes les magouilles auxquelles on était mêlés. C'était pas plus mal, au moins on savait comment agir en cas d'imprévu.
Après ma sieste j'me suis levé avec la tête éclatée. J'suis allée prendre une bonne douche froide histoire de bien m'réveiller.
Aujourd'hui c'était plutôt calme, il a fallut que j'sois seul et pas occupé pour avoir envie de boire un verre. Même si ça faisait déjà quelques jours que j'avais su pour la mort que j'avais causé, le sentiment étrange de mépris envers moi même ne s'estompait pas. J'avais besoin de me changer les idées et de me vider la tête pour aller mieux. J'peux vous paraître faible, mais je m'en remet toujours pas d'avoir envoyé un innocent à la morgue. Ça aurait pas pu être un pédophile, un tueur où encore un putain d'salopard. Non... Il a fallut que ça tombe sur quelqu'un qui n'avait rien demandé et qui au final n'avait causé aucun mal.
J'me suis levé et j'ai attrapé le téléphone posé sur la table de chevet pour appeler le room-service. J'ai demandé à ce qu'on m'apporte de quoi me bourrer la gueule. J'voulais être totalement khabat*.
Au même moment y a Adnane qui entre dans ma chambre sans se gêner.
« - Si y a une porte c'est que l'accès à cette pièce n'se fait pas son mon avis.
Adnane : Ça va décompresse, Carlito nous attend en bas.
- Descend, j'te rejoins.
Adnane : Saha. »
Il descend pendant que moi j'attend l'arrivée de ma teille*. Une fois qu'on me l'apporte je descend pour les rejoindre.
« Carlos : Ah, amigo tu en as mis du temps !
- Ouais, j'étais en train de m'habiller.
Carlos : J'comprend, faut être beau goss comme tonton Carlos.
- Faut croire. -rires- Alors pourquoi tu voulais nous parler ?
Carlos : C'était pour vous dire que vous aviez fait du beau travail et que maintenant vous alliez un peu vous amusez. J'ai demandé à de bons amis de nous envoyer quelques putes. Un homme a besoin de se vider les couilles. »
Il est vraiment fou, je vous avez prévenu. Moi ma soirée perso je vais la passer avec ma bouteille. Carlos il est pas au courant que j'suis un homme marié, on a pas eu l'occasion d'en parler et comme je suis jeune il doit pas s'en douter. Mais c'est mieux comme ça, il a pas besoin d'être au courant, on sait jamais. J'me tais, je protège Amira vaut mieux qu'elle ne soit pas mêler à tout ça.
Je tourne la tête vers la réception et la j'en crois pas mes yeux. Mais qu'est-ce-qu'elle fou ici ?
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drahame* : argent
khabat* : bourré/explosé
teille* : bouteille
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