27. On a pas fini notre bordel, toujours focalisé sur l'oseille
Le temps avance... J'étais totalement remis de ma blessure ce qui n'était pas pour me déplaire. J'suis quelqu'un de vif, les choses comme ça, ça me freine et j'aime pas.
J'étais en train de nehess* quand ma sonnerie m'a réveillé. J'vais hbel*, qui a l'idée de m'appeler à cette heure-ci ? Je jette un coup d'œil à ma montre j'vois qu'on est en plein après-midi. J'me lève et j'me douche avant de revenir dans ma chambre et de regarder de qui venait cet appel. C'est un numéro privé qui m'a appelé, tant pis, la personne m'appellera sans doute plus tard si elle veut vraiment me joindre.
J'me sape, jogging comme d'habitude j'attrape une casquette, les clés de ma gova puis je bouge dans notre nouvelle villa. Ouais on en a prit une nouvelle. J'vous cache pas qu'elle est encore meilleure que celle d'avant, j'y vivrais bien. -rires- J'salem les mecs, et j'me pose avec eux. J'me roule un oinj puis j'fais tourné. J'étais seulement avec Adama et Nadjib, les autres j'sais pas ce qu'ils foutaient.
J'tire une taffe sur mon joint, en recrachant ma fumée j'vois Mohsîn qui entre zehef. Il a l'air dégoûté en plus. J'lui lance un regard interrogatif, il s'assoit près de nous et passe ses mains sur son visage. Dans quelle galère il s'est encore mit lui ?
« Mohsîn : J'vais la ken cette chetana*, j'te jure elle veut m'pousser à bout.
Nadjib : Qui ça ?
Mohsîn : L'autre conne là.
Adama : Elle te colle de ouf celle-là...
Mohsîn : Abusé... Au début elle m'envoyait des menaces genre qu'elle m'retrouvera et que cette fois ça se passera comme elle l'a prévu etc. Miskina, elle sait où m'trouver, bizarrement on l'a revoit pas.
Nadjib : T'es tombé sur une psychopathe. -rires-
Adama : Nique la wesh.
Mohsîn : La dernière fois j'lui ai mis des tates-pa mais elle revient encore cette bouffonne.
- Une malade, miskine t'es mal tombé !
Mohsîn : J'sais plus quoi faire, j'ai envie d'la canner* là wAllah.
- Elle finira par te lâcher.
Mohsîn : J'crois pas, c'est pire qu'une sang-sue la meuf. J'sais même pas j'lui trouvais quoi à elle. Obligé elle m'avait fait du shor*.
Adama : Oh l'bâtard ! -rires-
Mohsîn : Attendez j'vous fait écouter un message vocal qu'elle m'a envoyé ce matin. »
Message vocal - « Salut bébé j'pense que tu m'en veux pour la dernière fois, mais quand c'est à propos de toi j'me contrôle pas. J'suis vraiment désolé, j'espère que tu passeras chez moi pour qu'on en discute... J'suis pas prête à t'oublier. Je t'aime... C'est pour ça que j'ai agis avec exagération... -elle soupire- M'en prendre à lui c'était la seule façon de te ramener à moi, je sais que sans ça t'aurais jamais accepté de me revoir. Puis vous avez bien niqué mon cousin... Alors on est quitte. En plus... Tu sais que si je t'ai donné l'adresse pour que tu me rejoignes c'est parce que je t'aime. J'me suis engueulée avec mon cousin pour toi... Tu dis que je suis folle, mais j'suis juste folle de toi... Rappelle moi quand t'auras mon message. Bisous ! »
« - Elle est cinglée la meuf !
Nadjib : Fais la interner j'crois que c'est la meilleure chose à faire ! -rires-
Adama : Totalement barge... Tu lui as fais quoi à elle pour qu'elle veuille plus t'lâcher ?
Mohsîn : Ah gros... Si tu savais. -rires-
Nadjib : Tfou garde ça pour toi !
Mohsîn : J'ai rien dis wesh. T'as vu l'beau gosse que j'suis ? Normal qu'elle s'attache.
- Hendek, tes chevilles elles vont tellement enflées que tu pourras plus marcher.
Adama : Non sérieux, tu comptes faire quoi ?
Mohsîn : J'vais l'ignorer, mais le jour où elle va débarquer ici j'm'occuperai d'elle comme il faut. Elle devrait s'estimer heureuse d'être encore en vie à l'heure qu'il est.
Nadjib : Excuses-nous le tueur.
Mohsîn : Ferme la, j'suis yomb* wesh... »
J'me suis rendu compte qu'Adnane était toujours pas là. J'sais pas il foutait quoi celui-là. En attendant qu'il pointe le bout de son nez j'vais dans la cuisine. Je fouille les placards histoire de voir si y a heja* à manger. J'prends de quoi grignoter et j'me pose devant la télé. On finit par se faire une partie de Fifa, on fait ça à tour de rôle, genre le gagnant il prend le suivant et ainsi de suite. Je jouais avec Adama quand mon téléphone vibrait à en faire trembler l'sofa.
J'tend la manette à Nadjib et j'bouge à côté parce qu'ils faisaient trop de bruit. C'était Carlos, fallait faire bonne figure.
« - ¡ Holà !
Carlos : ¡ Holà ! ¿ Qué tal ?
- ¿ Muy bien y tú ?
Carlos : Bien, bien... J'ai besoin de deux d'entre vous pour m'accompagner en déplacement.
- Où sa ?
Carlos : Cuba mi amigo.
- D'accord, j'en parle aux autres et j'te dis qui viens. C'est pour quand ?
Carlos : La semaine prochaine.
- Putain... Ça va faire juste mais on va s'arranger.
Carlos : C'est pour ça que vous êtes mes favoris.
- On est les meilleurs y a pas de doutes.
Carlos : C'est pas moi qui te contrediras. D'ailleurs vous m'rejoignez à Marbella on voyagera en jet privé.
- Ok. J'te rappelle dans la soirée.
Carlos : Pas de soucis. Ah et j'allais oublié, j'veux que tu fasses parti d'ceux qui m'accompagnent.
- Heu... J'vais voir si j'peux me libérer.
Carlos : J'compte sur toi hombre. »
Je retourne dans le salon, entre temps Adnane était arrivé. On se tchèque puis j'leur déclare ce que m'a dit Carlos. J'sais pas pourquoi mais mon annonce avait subitement emballé Adnane. Il a bizarrement eu envie de venir quand j'ai parlé de la petite escale en Espagne. Je peux vous dire que moi ça m'intéressais pas plus que ça, j'avais pas envie d'aller en mission. J'avais réussis à trouver le juste milieu entre ma famille et la bibi mais là ça s'annonce chaud. Sans oublier qu'ici aussi j'avais des affaires à gérer, mais tranquille il reste l'équipe pour s'en charger alors d'ce côté là y a pas de galère.
« - T'es sérieux Adnane ? T'es chaud à ce point, la dernière fois rien que t'étais yomb.
Adnane : Cuba ma gueule, Cuba !
- Zerma c'est pour ça ?
Adnane : Bah ouais gros !
Nadjib : Crari maintenant ta passion c'est voyager ?
Adnane : Il est jamais trop tard pour vouloir découvrir de nouveaux horizons voyons.
Nadjib : Ok pardon Jean-Claude.
Adama : Des baisés ces types... »
Comme convenu je rappelle Carlos dans la soirée pour qu'on se mette au point. On part la semaine prochaine, et on reste à Cuba une semaine. Fallait que je trouve quelque chose à dire à mes proches parce que j'vais pas m'éclipser sans prévenir personne non plus. Souhayl il va m'gatar* la tête sinon. Il me reste encore un peu de temps pour trouver une idée donc ça va, j'vais trouver un argument crédible. Les salades c'est ma came maintenant t'façon.
« Adama : Bon les mecs, c'est pas que j'vous aime pas mais moi ce soir j'vais bouillave* alors ciao !
Adnane : Putain le dégueulasse.
Adama : Fais pas la princesse toi.
Adnane : Ta gueule pd.
Mohsîn : Fais croquer.
- Reste tranquille toi, c'est mieux. T'as déjà une folle à tes trousses, manquerait plus que t'en ai deux.
Mohsîn : Pff, c'est toujours sur moi que ça tombe ces merdes.
- C'est ta meuf ou une meuf comme ça que tu vas voir Adoums ?
Adama : Une meuf comme ça, mais au calme, une nuit peut se changer en une vie. -clin d'œil-
- Crois-moi, vaudrait mieux qu'ça arrive pas. Elle finira par te faire un gosse dans l'dos.
Adama : Dis pas des trucs comme ça, t'vas me porter la poisse.
Nadjib : J'sais pas vous mais moi j'ai faim.
Adnane : Toujours décalé toi. »
Adama bouge voir la fimbi* de sa nuit -rires- et moi j'roule un autre joint. Ce soir j'fais que bédave, ça fait parti de mes habitudes maintenant. J'sais que c'est pas bien mais bon, j'en ai besoin, ça me met bien donc autant en profiter. Nadjib et Adnane sont partis chercher des grecs parce qu'on commençait à avoir les crocs. Mohsîn lui il est ailleurs à cause d'la fugitive de l'asile avec qui il est sorti. J'étais en train de mettre du son sur mon téléphone quand un numéro privé m'a appelé. Mohsîn m'demande qui c'est, j'lui réponds que j'sais pas. C'est sûrement la même personne que ce matin alors je décroche. J'ai envie de savoir pourquoi cet individu n'affiche pas son numéro.
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nehess* : dormir
hbel* : devenir fou
chetana* : diablesse
canner* : tuer
shor* : sorcellerie
yomb* : dégoûté
héja* : quelque chose
gatar* : couper
bouillave* : faire des choses pas très hlel mdr
fimbi* : femme
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