22. Nous faire ça à nous ? On va leur faire voir, voir c'est qui les loups !
Bizarre...
On trouve personne, la maison est comme vide. Enfin ça c'est ce qu'on croyait jusqu'à qu'on entende des bruits qui provenaient du sous-sol. J'ai pu percevoir deux voix, celle d'une femme et celle d'un homme. J'fais signe aux autres d'pas bouger et j'cale mon oreille contre la porte qui mène en bas. J'arrive à entendre une partie d'la conversation.
« Voix de femme : J'espère que tu m'en veux pas... J'ai paniqué... Je te jure... J'savais pas quoi dire, et j'ai trop parlé sans m'en rendre compte. J'pensais pas qu'il allait remonté à moi aussi facilement.
Voix d'homme : Petite conne va ! Tu t'sentais obligé d'lui donner l'adresse ? Fallait lui envoyer une carte postale aussi non ?
Voix de femme : C'est pas si grave que ça... Le temps qu'ils arrivent ici on aura le temps de partir.
Voix d'homme : Qu'est-ce-que tu me racontes toi ? Si tu m'aurais dis tout à l'heure que t'avais trop bavé sur l'endroit où on est on aurait pu partir, mais maintenant c'est mort. Imagine qu'ils viennent ici, ils vont faire reup* à tes cousines !
Voix de femme : Arrêtes de tout voir du mauvais côté, j'vais réveiller les petites, et on s'en va. Détaches l'autre et fous le dans le coffre.
Voix d'homme : M'donne pas d'ordre j'vais t'en mettre une ! Grouilles-toi, j'ai pas ton putain d'temps !
Voix de femme : Ça va t'excites pas... -souffle- »
Nadjib qui avait tout entendu était parti se mettre sur le côté avec les autres, pour pas qu'elle ai à les voir quand elle arrivera, et moi j'me suis contenté d'me mettre derrière la porte. J'entendais le bruit de ses pas dans l'escalier. Une fois qu'elle se décide enfin à sortir, j'attends qu'elle referme la porte derrière elle et j'lui fous ma main devant la bouche. Comme ça elle aura pas l'temps de crier la bouffonne.
Bien qu'elle se la jouait garce, j'voyais d'la terreur dans ses yeux quand elle m'a vu. Elle était pas prête et ça s'sentait. Elle voulait crier mais elle pouvait pas, elle a même essayé d'me mordre la salope... Mohsîn est arrivé vénère* et il lui a mit une droite dans la tête. Elle était tellement sonnée qu'elle a même pas pris la peine d'hurler.
« Nadjib : Calmes-toi, c'est une foumaze* wesh !
Mohsîn : Cette pute c'est pas une foumaze c'est chetane* ! »
Adama essayait d'le calmer tant bien que mal, parce qu'on allait s'faire repérer s'il arrêtait pas d'jouer au nerveux. On savait aussi qu'y avait des enfants ici donc fallait s'la jouer discrets. J'tiens pas à traumatiser des gosses. J'pense pas être un monstre pour noircir des âmes pures.
Adnane est parti arraché des rideaux je ne sais où, mais j'peux vous dire qu'ça a servi. Il est toujours plein de ressources celui-là. On a traîné l'autre conne dans la cuisine et on l'a attaché à une chaise. Les volets étaient déjà fermés, c'était parfait. Mohsîn lui tenait la mâchoire au cas où elle essaierai de l'ouvrir.
« - Maintenant tu vas m'dire y a combien d'personne en bas. »
Elle répondait pas, et regardait le coin d'la pièce. Elle voulait faire zerma elle avait peur de rien, mais ça s'voyait qu'elle était vulnérable. Elle tremblait.
« - Réponds, parce que j'vais m'zehef* et j'peux t'assurer que t'es pas en position d'négocier. »
Elle faisait la sourde oreille, et j'peux vous dire que ça m'agaçait. Meuf ou pas j'allais perdre patience. Mais faut croire que Mohsîn l'a bien perdu avant moi, il lui a mis une gifle de cow-boy. Elle avait les larmes qui lui montaient aux yeux.
« - Tu vas répondre maintenant, ou il t'en faut plus ? »
Elle a roulé des yeux pour nous faire comprendre qu'elle pouvait pas parler parce que Mohsîn lui serrait la mâchoire.
« - Sers-toi d'tes doigts, clocharde ! »
J'crois qu'elle nous prenait pour des amateurs, des petits joueurs. Zerma* nous on est assez cons pour lui donner la possibilité d'crier alors qu'il y a ses alliés en bas. Dehka* quoi.
Elle nous a montré trois doigts. Parfait, on pourra même faire des corps à corps.
« Mohsîn : Bah voilà Cruella, quand tu veux, tu peux. »
On a laissé Adnane avec elle pour la surveiller au cas où elle voudrait s'la jouer Bonnie. Sah, j'crois qu'on aurait dit à Mohsîn de la surveiller il aurait commis un meurtre. Mais ça, ça faisait pas parti de nos projets, nous ce qu'on veut c'est faire de l'argent et non pas devenir des meurtriers. Sauf que cette fois notre petite escapade consistait à tirer d'affaire l'un des nôtres. Quand y en a un qui flanche, y a toujours quelqu'un derrière pour rattraper le coup. C'est comme ça, ça fait parti d'nos règles d'or.
On a dit à Adama d'surveiller l'étage du haut pour pas qu'les gosses descendent on sait jamais. Les psychologues sa coûtent cher, j'pense qu'dans cette famille, y a déjà beaucoup à faire donc on va pas les faire investir plus. -rires- Nadjib, Mohsîn et moi on est descendu en bas.
J'ai eu un petit sourire en coin quand j'ai vu la tête que tiraient ces gros 3atayes*. Ils savent pas où ils ont mis les pieds ces p'tits cons. J'peux vous assurer qu'ils les ont mis nulle part ailleurs que dans la merde.
Vous savez comment ça s'est passé hein, c'est parti en bagarre. On s'battait comme des animaux... C'était la loi du plus fort, y avait pas de règles et encore moins d'limites... Tous les coups étaient permis... Sauf que moi je m'interdisais une chose, c'était de leur enlever la vie. Mohsîn il avait tellement le démon qu'il a fait tombé son adversaire dans les vapes après ça il s'est empressé d'aller détacher Mourad.
Vous savez ce qu'on a fait ? On les a attaché, tous les trois. Fallait bien qu'on les mette hors d'état de nuire et c'était pas en les laissant en liberté qu'on allait réussir à l'faire. Mohsîn et Mourad sont retournés dans la voiture avec Adama. Nadjib et moi on était avec Adnane, on détachait l'autre folle. Au même moment Mohsîn est entré, et Nadjib et Adnane sont partis rejoindre les autres.
On était tout les deux en présence de la meuf. Elle le regardait les larmes aux yeux. J'comprenais vraiment rien à ce qu'il se passait, mais j'avais bien compris depuis un bon moment maintenant que tout les deux ils se connaissaient. Manquait plus à savoir d'où ils se connaissaient et comment. J'voyais bien que Mohsîn la regardait avec dégoût. J'lui demanderais plus tard de m'expliquer un peu. Enfin, j'pense que j'aurais pas à le faire finalement...
« Mohsîn : Dis-moi tu croyais quoi en faisant ça ? »
Elle le regardait, puis j'ai vu une larme coulée le long d'sa joue. J'sais pas pourquoi mais ça sent comme une histoire d'love, pas comme dans les films à l'eau de rose, nan. Ça ressemblait plutôt à un thug love qu'avait mal tourné.
« Mohsîn : Tu pensais que j'allais te retomber dans les bras ? J'savais que t'étais complètement folle, mais à ce point... Tfou... J'aurais jamais t'approcher. Je t'ai déjà dit, tu m'douilles une fois, mais pas deux. J'suis pas un enculé, je t'ai pas touché par respect pour ta sale gueule, mais il a fallut que t'ailles donner ton cul ailleurs. Grosse pute va.
Elle : C'est toi qui m'a poussé à faire ça...
Mohsîn : Qu'est-ce-que tu m'jactes* ?! Ta vieille race là.
Elle : Fais pas semblant Mohsîn...
Mohsîn : Sors plus jamais mon prénom d'ta sale bouche de crasseuse. »
Il lui a limite craché dessus et il est sorti. Il avait plus que du dégoût envers elle. J'm'en suis pas mêlé, d'après tout ça m'regarde pas. C'est entre eux deux. J'vous cache pas que j'ai eu pitié d'elle pendant quelques secondes, mais j'me suis souvenu qu'cette khemja* avait pris Mourad en otage alors qu'il avait rien à voir dans cette histoire. J'lui ai lancé un dernier regard et j'ai bougé vers la sortie.
J'allais sortir quand j'ai senti quelque chose passer à travers ma jambe, j'ai rien compris à ce qui venait d'se passer. J'sentais une putain de douleur, et j'ai vu du sang couler, c'est là que j'ai compris que j'venais d'me faire schlasser*. Fais chier... Manquait plus que ça.
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foumaze* : femme
chetane* : satan
vénère* : énervé
zehef* : énervé
Zerma* : genre
Dehka* : rigolade/mdr
3atayes* : pd
jactes* : raconte
khemja* : crasseuse
schlasser* : planter/poignarder
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