19. J'te jure qu'avec elle je ferais le tour de la Terre
Après quelques dizaines de minutes en plus à discuter, j'étais remontée dans ma chambre et je réfléchissais à ce que venez de me dire ma mère. Elle avait raison sur toute la ligne, et ça je n'en doutais pas. Mais je ne sais pas pourquoi, il y avait quelque chose qui me bloquait. Je voulais vraiment que la situation s'arrange mais je n'arrivais pas à faire le premier pas. Pourtant il fallait bien que je prenne la situation en main parce que dans le cas contraire je sais que cette affaire aurait pu traîner encore quelques jours...
Et puis khra*, je laisserai ma fierté de côté, Imran ce n'est pas n'importe qui. C'est mon mari, celui à qui je suis unie devant Dieu. Je dois accomplir mon devoir d'épouse. Je demanderais à Hiba de me raccompagner chez moi tout à l'heure. En attendant je vais passer un peu de temps ici auprès de ma mère et de mes sœurs.
Retour au point de vue d'Imran
Wesh mais elle est sah elle ? Rien que j'fais le canard avec elle parce que madame boude et en plus de ça elle m'balance sa mauvaise humeur à la gueule ! En plus de ça j'vois que madame s'est cassée chez sa mif. Très bien, si elle veut la jouer comme ça. En tout cas ce n'est pas moi qui ira la chercher.
J'vais rejoindre les potos histoire de m'aérer la tête, parce que zebi elle m'a refilé un mal de crâne pas possible là.
« Adnane : Oh khouya* ça va pas ou quoi ?
- J'suis tranquille wesh.
Adnane : Téma* ta tête on dirait que t'es un zombie.
- Tu dis n'importe quoi.
Adnane : C'est Amira ?
- Peut-être bien. »
Au même moment Adama sort de nul part.
« Adama : Ah les femmes toutes les mêmes. J'te propose un plan pour te vider l'esprit soir-ce si tu veux.
Nadjib : T'as serré toi, laisse le tranquille il est marié.
Mohsîn : Adama toujours d'aussi mauvais conseil on dirait. -rires-
Adama : J't'emmerde. »
Ça m'a vite saoulé alors j'suis rentré chez oim. Cinq minutes à peine que j'étais arrivé et la porte s'ouvrait après mon passage. Je savais très bien qui c'était, sinon qui ça aurait pu être sérieux ? J'continuais ma petite vie tranquille, sans faire attention à elle. Je me faisais un café quand elle est entrée à son tour dans la cuisine.
« Amira : Imran faut qu'on parle. J'veux crever l'abcès.
- Je t'écoutes. »
Je suis pas un gamin non plus pour l'envoyer balader.
« Amira : Je voulais d'abord m'excuser de m'être emporté la dernière fois, t'as mal intercepté ce que je voulais te dire. C'est juste que... que tu me manques. J'veux juste que ça redevienne comme avant. »
Quand je l'ai entendu renifler, j'ai pas chercher à comprendre et je l'ai tout de suite prise dans mes bras. Au final, je pense que c'était plutôt à moi de m'excuser parce qu'elle n'avait rien fait de mal mis à part me dire ce qu'elle avait sur le cœur, ce qui est tout à fait normal. Je caresse ces cheveux en essayant de la calmer, bien que vous devez penser que j'suis un monstre, il reste un peu de tendresse en moi. J'aime pas la voir comme ça, et quand c'est de ma faute c'est encore pire, ça me ronge. Je dépose un baiser sur son front, puis elle se détache de moi et me sourit. Je lui souris en retour.
« - Tu sais quoi ? Habilles-toi ce soir on sort. »
Elle sourit, puis elle file se changer. Je fais de même histoire d'être un peu plus présentable, je troque mon jogging contre un jean, j'enfile un petit polo puis je prend les clés de ma voiture et je l'attends à l'entrée. Une fois prête, elle m'a rejoint, j'ai souris en la voyant. On est descendu tout les deux puis on a prit la route. Elle m'saoulait pour que je lui dise où je l'emmenais mais j'tenais à lui faire la surprise, bien que je sais qu'elle finira par s'en douter.
On était presque arrivés et on voyait la tour d'argent de loin. Elle comprends toujours pas, c'est une fois qu'on arrive plus près qu'elle a le déclic. J'vois dans ses yeux à travers le rétroviseur qu'elle est contente, mais aussi qu'elle se pose des questions. C'est vrai qu'il y a quelques mois j'aurais pas pu l'emmener manger ici sur un coup de tête. Mais maintenant quelque soit la façon, ça a changé, et j'en suis heureux.
« Amira : Tu sais Imran, j'veux pas que tu te sentes obligé de m'emmener manger dans de tels endroits. J'espère que ce n'est pas par rapport à la conversation qu'on a eu hier, tu sais moi un grec ça me suffit.
- Rien à voir. Ça m'fait plaisir c'est tout, aller viens. »
On descend de la voiture et on monte dans la Tour Eiffel. On admire un peu la vue qui s'offre à nous, Paris by night dans toute sa splendeur. Après ça on monte au troisième étage pour dîner au restaurant Jules Vernes. Ce soir j'fais dans le romantique. On dîne comme il faut, perso c'est pas l'appétit qui manquait. On s'est régalé, puis on a opté pour une petite coupe de champagne, non j'déconne. On a finit la soirée en se baladant dans les rues de Paris.
[...]
En ce moment ça se passe mieux avec Amira. J'ai compris là ou j'ai fauté, je l'ai trop mis de côté à cause de mes petites affaires, mais cette fois j'vais me rattraper. Elle le sait pas encore mais je lui réserve une autre petite surprise.
En attendant faut que je passe chez ma Reine. J'arrive chez ma mère, j'me suis fait taper dessus avec son fameux torchon. Puis après on a bien parlé et je suis resté auprès d'elle toute l'après-midi. Cette fois-ci, j'irais la voir plus souvent qu'avant.
Bien que côté famille ça allait mieux, fallait que je reprenne le taff. Y en a qui diront que ça n'en est pas vraiment un, peut-être qu'ils ont pas tord mais tant que ça me rapporte des lovés* j'en ai rien à cirer.
[...]
On avait commencé par vendre la mort, et voilà que maintenant on vendait des armes. Notre place dans le milieu se faisait plus grande, j'sais que ce que je vais dire ça va choquer, mais j'en étais fier. On avait monté notre propre truc et voilà qu'aujourd'hui on jouait dans la cours des grands. C'était pas facile tout le temps, parce qui dit plus grande place dit plus d'envieux. On devait souvent se battre pour le terrain. Il y en a qui n'étaient pas contents parce qu'on empiétait sur leur territoire, d'autres qui voulaient juste nous douiller mais qui n'étaient pas aussi malin qu'ils ne le pensaient. On avait plus d'hommes qui travaillaient pour nous, on pouvait se le permettre maintenant. Grâce à ça on avait moins de livraison à faire par nous même. Pour le moment tout allait bien, mais j'avais un mauvais pré-sentiment, j'savais que tout ça n'allait pas durer.
Aujourd'hui Amira n'avait pas cours, du coup elle est parti rendre visite à ses parents. Elle voulait que je vienne mais j'ai refusé. Elle a insisté mais j'avais vraiment pas la tête à mettre les pieds là-bas, j'suis peut-être un peu rancunier mais c'était toujours tendu avec son père. J'préfère ne pas y aller pour ne pas m'emboucaner* avec lui. J'avais un peu de temps devant moi du coup, j'suis passé voir ma mère.
« - Salem Aleykoum.
Yemma : Aleykoum salem wouldi*.
- Tu vas bien ?
Yemma : Al hamdoulilah et toi mon fils ?
- Pareil Yemma. »
Je lui fais un bisous sur le front et j'enlève mes chaussures. Bientôt je la sortirais d'ce putain de petit appartement. J'veux qu'elle ai quelque chose de mieux. J'me fais sortir d'mes pensées quand j'sens une main qui se pose sur mon épaule.
« Souhayl : Alors comme ça on dit pas Salem à son frère ?
- J'savais pas que t'étais là, ça va ou quoi khouya* ?
Souhayl : Tranquille hein et toi ?
- De même. Ta femme, ta fille, tout le monde va bien ?
Souhayl : Tout le monde, d'ailleurs je laisse Wahiba, chez Yemma ce week-end au cas où tu voudrais passer la voir. »
C'est vrai que je ne l'avais pas vu depuis longtemps cette hafrita*, et j'sentais que mon frère m'en voulait pour ça.
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khra* : merde
wouldi* : mon fils
khouya* : mon frère
Téma* : Mate/Regarde
emboucaner* : disputer
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