18. On se déchire à petit feu, mais nos retrouvailles seront enflammées
« Souhayl : Salem Aleykoum.
- Aleykoum Salem.
Souhayl : Comment tu vas ?
- Ça va al hamdoulillah et toi ?
Souhayl : Je vais bien aussi al hamdoulillah. Est-ce-que tu pourrais me passer Imran 3eychek* ? »
J'étais surprise qu'il ne soit pas au courant du petit séjour d'Imran en Espagne.
« - Heu... Il est parti faire un petit séjour en Espagne avec des amis à lui. Il rentre bientôt, je lui dirais de t'appeler quand je l'aurais au téléphone si tu veux.
Souhayl : Oui j'veux bien merci. Je vais te laisser, fais attention à toi. Salem Aleykoum.
- Aleykoum Salem. »
Retour au point de vue d'Imran
Plus que deux jours à passer ici et faut dire que c'est pas de tout repos. On se tue à travailler pour Don Carlos, il ne nous laisse plus aucun répit. Alors qu'on devait aller faire une livraison j'ai reçu un appel d'Amira.
« - Allô ?
Amira : Salem Aleykoum. Je t'appelle pour te dire que ton frère veut que tu l'appelle.
- Aleykoum Salem. J'y manquerais pas.
Amira : Salem Aleykoum.
- Aleykoum Salem. »
Elle a été très froide avec moi, je dirais même glaciale. Ça sentait pas bon ça.
Une fois la livraison faite, j'appelle Souhayl.
« - Salem Aleykoum mon frère !
Souhayl : Mon frère hein ?! Crapule rien que tu pars en vacances sans prévenir personne et en plus de ça tu laisses ta femme seule ! Tu dérapes Imran. T'as oublié la promesse que t'as faites à Yemma ? Ou t'es juste trop lâche pour la tenir ? »
Bip bip bip, il m'a raccroché à la gueule.
Je vais pas lui courir après quand même, j'sais très bien que ce qu'il me dit c'est vrai. Mais une fois de plus, j'ai pas envie de regarder la vérité en face.
[...]
Les deux derniers jours sont passés comme ils auraient dû. On a réussi tout ce qu'on avait à faire. Ça a beaucoup plu à Don Carlos, il nous a même fait un petit discours d'au revoir.
« Don Carlos : Je vous remercie de m'avoir montré que je ne m'étais pas trompé sur vous. Je vous recontacterai quand j'aurais besoin de vos services. Ah et j'allais oublier, appelez moi Carlos vous faites parti de ma famille désormais. »
C'est pas que son discours nous ai pas fait chaud au cœur mais on devait s'en aller. Une fois les au revoir faits, on a repris la route pour retourner en France.
On a quitté le ciel bleu et le soleil de Marbella pour rejoindre le ciel gris de Paris et ses nuages.
Après de nombreuses heures de trajet, nous voilà arrivés au quartier. Je suis rentré chez moi et je me suis directement endormi.
J'avais dormis environ trois heures, après ça je me suis réveillé, douché, habillé et j'ai rejoins les potos dans l'appartement de Nadjib.
« -Wesh les mecs !
Nadjib : Alors c'était comment l'Espagne ?
Adama : Tu m'as pécho quelques numéros au moins j'espère ? -rires-
- J'suis marié connard.
Adama : Pour moi le con d'toi. »
Je leur ai débriefé notre petit séjour à Marbella en quelques minutes. À peine j'ai eu le temps de finir que Mohsîn et Adnane on fait leur apparition. On a continué à raconter quelques petites anecdotes puis on a finit au grec comme des gros lards. Une fois qu'on a fini de manger je les ai laissé entre eux et j'suis allé chercher ma mra*. Vous vous doutez déjà qu'elle me faisait la gueule. Le trajet c'est fait dans le silence. Une fois arrivé à l'appartement, elle est directement parti dans notre chambre.
Je vais la rejoindre et je m'assois auprès d'elle.
« - Qu'est-ce-que t'as petite tête ? »
Point de vue d'Amira
S'il croit qu'il va m'avoir avec ses petits mots, il se met le doigt dans l'œil.
« - Imran... Cette situation me fatigue.
Imran : Pourquoi on est bien tout les deux non ?
- Non, justement... C'est tout l'inverse. J'me sens seule... Quand on s'est marié tout les deux, je m'imaginais avoir une vie de princesse auprès de toi. J'croyais que j'allais vivre l'amour fou, mais maintenant j'ai l'impression qu'on s'éloigne de jour en jour... Je suis même pas au courant de ce que tu fais de tes journées, on ne dialogue plus... Et ça, moi ça me tue. J'veux pas de cette vie la, tu comprends ? »
Ça y est, c'est fait. J'ai vidé mon sac. Je vais peut-être le regretter mais j'avais besoin de le faire.
« Imran : Comment ça tu veux pas de cette vie là ? J'ai pas assez d'argent pour t'entretenir c'est ça ?
- Quoi ? Mais non, comment tu peux penser ça ? Tu me dégoûtes...
Imran : Ouais ouais, c'est ça ! »
Il est parti en claquant la porte. Moi j'suis restée planté la comme une conne. J'étais choquée par ce que venait de me dire Imran. Mon cœur était lourd, j'avais tellement mal que j'avais l'impression qu'il allait sortir de ma poitrine. Sans trop réfléchir j'ai pris un sac et j'y ai mis quelques affaires. J'avais besoin d'un peu de temps pour réfléchir. J'allais retourné chez mes parents pour quelques jours. Non, je ne fuyais pas, j'avais juste besoin de me ressourcer, parce qu'en ce moment plus rien n'allait.
J'ai ensuite appelé Hiba qui est venue me chercher aussi vite qu'elle a pu. Pendant le trajet je lui ai juste dit que je m'étais pris la tête avec Imran sans trop entrer dans les détails. Elle lui en voulait parce qu'elle voyait bien que j'étais mal. J'essayais néanmoins de paraître forte face à cette situation qui me détruisait intérieurement. Plus les jours passaient depuis que nous étions venus vivre à cet endroit et plus je voyais Imran changer, c'est vrai qu'au début je ne le montrais pas trop. Je ne voulais pas trop l'étouffer, mais aujourd'hui tout à exploser.
Quand je suis arrivée chez moi mon père n'était pas là, il était parti en voyage d'affaire dans la matinée. C'est pour ça que je me suis permise de venir passer quelques jours ici, sinon il se serait douté de quelque chose et j'peux vous dire qu'il aurait bien fait comprendre à Imran que ça ne lui plaisait pas. Déjà que lorsqu'Imran m'a déposé chez mes parents pour profiter de son voyage il n'était pas content, je pense que cette fois-ci ça aurait été la goutte d'eau qui aurait fait déborder le vase.
Je suis allée déposer mes affaires dans mon ancienne chambre. Ma mère était déjà couchée donc elle ne m'avait pas encore vu, mais j'appréhende déjà sa réaction lorsqu'elle me verra demain. Dégoûtée et déprimée je suis allée me plonger dans les bras de Morphée. Ce n'est seulement qu'à midi le lendemain que je me suis réveillée. Ou du moins que ma mère est venue me réveillée.
« Maman : Benthi, réveilles-toi.
- Hmm...
Maman : Aller, nodhi ! »
Je me suis redressée, et je lui ai souris bien que j'étais toujours chamboulée par rapport à ma dispute avec Imran la veille.
« - Sbah el kheir.
Maman : Sbah el nour. Rejoins-moi en bas, je t'ai préparé un petit déjeuner malgré l'heure tardive à laquelle tu te lèves.
- Oui j'arrive. »
Elle a quittée ma chambre quant à moi je me suis levée à mon tour. Je suis allée me passer de l'eau fraîche sur le visage et je suis descendue rejoindre ma mère. Elle était en train de cuisiner le repas de midi pendant que je déjeunais tranquillement.
« Maman : Bon alors tu vas me dire ce qu'il se passe ?
- Rien, Mama, il ne se passe rien.
Maman : Tu n'as jamais su jouer la comédie, aller dis moi ce qu'il se passe ma fille. »
C'est fou comme on ne peut rien cacher à sa mère. Elle me connait mieux que quiconque, mieux que je ne me connais moi-même. D'après tout c'est ma mère, c'est la meilleure personne qui peut me conseiller. Je lui explique la situation, puis elle me regarde avec compassion avant de prendre la parole.
« Maman : Ma fille, tu sais la vie de couple ce n'est pas facile. Tu dois t'accrocher, il y aura toujours des hauts et des bas, mais falloir les surmonter. Fuir ton foyer n'arrangera rien, il faut régler les conflits pour que cela s'arrange. Dans le cas contraire la situation ne fera qu'empirer.
- Oui tu as raison, je te remercie tu es toujours de bon conseil. »
Elle me sourit en guise de réponse. Je ne remercierai jamais assez Dieu ne m'avoir donner une telle perle en tant que mère. Je l'aime tellement, qu'Allah me la préserve.
_____________________
3eychek* : s'il-te-plait
mra* : femme
_____________________
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top