17. J'ai troqué cette monnaie contre mon temps de vie

Je ne vais pas vous faire un dessin non plus, vous savez de quoi il s'agissait.

La petite fête se termine tranquillement, moi je retourne dans ma chambre. Je m'endors rapidement.

Malgré que je me sois couché tard la veille, je me suis réveillée de bonne heure. On m'a même apporté mon petit-déjeuner au lit, j'étais refais. Une fois que mon ventre fut bien rempli étant donné que les autres dormaient toujours, j'ai décidé d'faire un tour à la plage. J'suis à Marbella autant en profiter non ?

Je descend et je vais chercher ma voiture dans le garage. Alors que je traversais l'allée, Maria s'interpose devant moi.

« - Non mais t'es folle où quoi ?! J'aurais pu te rouler dessus !

Maria : Mais tu l'as pas fait. -rires- »

Des fois j'me demande si elle est pas jnounée* cette fille.

« - Ta gueule c'est mieux. Bon aller bouge la playa m'attends.

Maria : Je viens.

- Alors là non j'crois pas.

Maria : C'était pas une question.

- Mais moi c'était une réponse. Maintenant bouges ou je t'écrase.

Maria : Tu ne le feras pas.

- Ah ouais ? »

Je démarre la voiture et je roule. Elle se met sur le côté. Alors que je pensais ne plus l'avoir dans les pattes, elle s'est agrippée à la portière. Je ne sais pas comment elle a fait mais elle l'a ouverte et elle est entrée. Une vrai folle.

« - T'es toujours aussi collante ?

Maria : Très drôle, bon ferme la et roule.

- Écoutes moi bien, ici c'est moi qui donne les ordres donc c'est mieux pour toi que t'évites de faire la folle.

Maria : Sinon quoi ?

- Sinon j'te tue et j'te jette dans un lac.

Maria : Tu ne me l'as fera pas à moi.

- Qu'est-ce que tu racontes toi ?

Maria : J'le vois dans tes yeux que t'as jamais tué personne.

- Comment tu pourrais le savoir petite ? On joue pas dans la même cours.

Maria : Crois-moi, ici j'en vois de toutes les couleurs. Mais toi t'es différent. La première fois que je t'ai vu, je me suis demandée ce que tu faisais dans ce milieu.

- Évites de faire la psy avec moi parce que sur ma vie que sinon j'te jette par la fenêtre. »

Elle a fini par la fermer et tant mieux, parce que j'sais pas pour qui elle se prend cette gamine. Ça fait à peine deux jours que je la connais et ça y est elle monte sur ses grands chevaux à me faire des discours de merde. J'la supporte vraiment pas, si j'pouvais je l'aurais découpé en morceaux et je l'aurais donné à manger aux chiens de garde.

Une fois que nous sommes arrivés à la plage, croyez pas qu'on est allé se baigner ensemble ou quoi. Chacun est parti de son côté et c'était mieux comme ça, sinon j'crois bien que je l'aurais noyé. J'me suis posé au soleil histoire que ma peau basanée prenne un peu plus de couleur, bien que j'avais déjà bronzé depuis mon arrivé ici. Je suis même allé me baigner avant de me reposer sur le sable histoire de séché un peu. Une fois sec je suis retourné près de la voiture.

L'autre pétasse n'était toujours pas là, et bizarrement j'avais une drôle d'envie de m'en aller et de la laisser planter ici... J'suis pas mauvais d'habitude, mais là c'était trop tentant. J'suis donc rentré sans elle, rien qu'en imaginant sa réaction j'me régalais. D'toutes les manières, elle pouvait même rentrer à pied, c'était juste à côté.

C'est vrai qu'elle m'avait mis la haine, j'suis pas un rageux, mais j'crois bien qu'elle disait vrai. Vas-y Imran ressaisis-toi qu'est-ce-que tu fais le fragile là ?

Une fois que j'suis arrivée à la villa, c'était l'heure de passer à table. J'me suis rempli le bide et j'me suis assoupi. J'me suis réveillé en me mangeant une grosse claque. J'étais vraiment mais vraiment pas prêt. En plus moi faut surtout pas me réveiller et encore moins de cette façon.

« - T'es sérieuse toi là ? Salope ! »

Je me suis levé hors de moi, je l'ai attrapé par le cou et je l'ai plaqué contre le mur.

« - Écoutes moi bien p'tite conne. C'est la dernière fois que tu m'approches sinon j'te viole grosse salope ! »

Je la laisse tombée à terre. Elle était vraiment choquée, mais s'en était trop pour moi. La petite avait trop pris la confiance. Elle s'est relevée puis elle a quitté la chambre sans dire un mot. Le Imran d'avant n'aurait jamais agit comme ça, il y avait cette petite voix dans ma tête qui m'disait que j'me décevais moi-même, mais j'ai réussis à la faire taire. Désormais mon cœur était fait de pierre...

Dans la soirée on avait reçu de nouvelles instructions, on devait livrer des armes durant la nuit. Bien sur on devait se faire discrets sinon c'était un allé simple pour la son-pri.

Don Carlos nous a aussi annoncé qu'il avait encore besoin de nous pour quatre autres jours.

Point de vue d'Amira

Encore une nuit où je n'ai pas sommeil... Une nuit durant laquelle je me rends compte que ma vie n'est plus la même. Au début tout allait si bien, aujourd'hui mon mari me ment ouvertement.

Ça fait déjà cinq jours qu'il est parti, j'ai aucune nouvelle de lui. Ça me fait mal d'être tombée si bas, au point où mon mari m'délaisse, j'ai l'impression que notre couple régresse... Ça en devient dangereux, peut-être qu'il n'est pas encore prêt pour une vie à deux ?

Je fais semblant auprès de ma famille que tout va bien, que je sais ou se trouve Imran et qu'il sera bientôt de retour, mais en réalité j'en ai aucune idée. Je pense qu'à son retour on aura une conversation parce que je peux plus continuer comme ça.

Je veux pas qu'il me mente, juste qu'il soit honnête. Je veux qu'il me dise la vérité même si elle est dur à entendre.

[...]

Hiba va un peu mieux malgré le refus catégorique de mon père d'entendre parler d'Anas. D'ailleurs il lui a donné de ses nouvelles récemment, apparemment il avait eu besoin d'un peu de temps pour réfléchir. Il lui a promis qu'il ne désertera plus comme il l'a fait.

J'suis heureuse qu'elle aille mieux. J'espère que tout comme il l'a fait pour moi, mon père finira par accepter celui que ma soeur aime. D'après ce que ma sœur m'a dit, Anas souhaite repasser son bac en candidat libre, et faire des études. Il pense que le problème vient de là, et que mon père l'acceptera sûrement après tout ça.

Aujourd'hui j'ai besoin de me changer un peu les idées, je vais rejoindre Caroline chez elle pour une soirée entre filles. Ça me permettra de passer un peu de temps avec elle, parce que c'est vrai que depuis que j'ai emménagé en banlieue je l'ai assez délaissée. Mais ce n'était pas intentionnel.

On passait une bonne soirée à rire, et ça me faisait du bien parce que ces temps-ci je n'avais pas la tête à ça. On se ressassait des petits souvenirs...

« Caro : Hey mais je ne t'ai pas dit !

- Qu'est-ce-que tu ne m'as pas dit ?

Caro : Daouda est revenu me parler ! Ce gros naze il a pas compris que c'était mort !

- T'es méchante. -rires-

Caro : T'as oublié que c'est lui le méchant de l'histoire. -rires- »

C'est vrai qu'il n'était pas défendable, il y a quelques années, environ trois, Caroline et Daouda sortait ensemble. Et il a été infidèle, du coup maintenant elle peut plus le supporter, ce qui est compréhensible. Sur le coup il a fait le crétin, mais je sais qu'il l'a tout de même regretté et qu'il le regrettera encore longtemps. Caro c'est une fille en or, il n'en trouvera pas deux comme elle. On a vite zappé le sujet histoire de ne pas faire resurgir de douloureux souvenirs.

Alors que nous étions en train de discuter, mon téléphone se mit à sonner. Je me suis littéralement jetée dessus en espérant que ce soit Imran. Quand j'ai lu le prénom que mon téléphone affichait, je fus surprise parce que ce n'était pas dans ses habitudes de m'appeler. J'ai hésité à décrocher, mais je l'ai tout de même fait.

« - Allô ? »

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jnounée* : possédée

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