14. On a du sang sur les mains parce que la rue a ses règles
Je dépose un boussah sur les lèvres de ma mra, et nous voilà réconciliés. J'ai de la chance qu'elle ne soit pas rancunière. J'vais m'poser sur le canapé. J'ai une idée derrière la tête qui m'fait sourire. J'vois qu'Amira m'a rejoint.
« Amira : Pourquoi tu souris comme un hegoune ?
- Parce que ma mra c'est la plus belle.
Amira : Han... »
Je lui laisse pas le temps de finir sa phrase que je l'attrappe comme un sac à patate et que je la tèj* sur le canapé. Je me met à lui faire des chatouilles et elle rit aux éclats comme une petite fille.
« Amira : Im...Imran... Arrêtes 3eychek* ! Hahaha, mais euuuuuh... »
La pauvre elle en pouvait plus. J'finis par la laisser, sinon elle allait faire un arrêt. J'avais envie de lui faire un mini Imran mais mon téléphone a sonné. J'me redresse, j'remarque que c'est pas la première fois qu'on m'appelle. Ça à l'air important du coup, j'bouge sous le regard interrogatif d'Amira.
« - Wé ?
Nadjib : On a une galère là...
- Dis moi tout.
Nadjib : C'est à cause d'Anas cet enfoiré ! J'peux pas en dire plus, rejoint moi.
- Saha* j'arrive. »
J'retourne dans le salon, Amira n'y est plus.
« - Amira ?
Amira : Oui ?
- J'sors, j'reviens. »
Elle ne dit rien, je lui fais un bisou sur le front et j'me tire.
J'entre dans la villa, j'vois que Nadjib est au téléphone. Il raccroche et se tourne vers moi.
« - J'espère que c'est important.
Nadjib : Anas il s'est barré ! J'sais même pas comment c'est possible !
- Putain le salaud !
Nadjib : Faut qu'on le retrouve au plus vite !
- Ils sont où les autres ?
Nadjib : Ils sont partis à sa recherche. Je t'attendais pour qu'on descende dans sa té-ci.
- Vas-y on y va. »
On se rend dans la cité d'Anas. J'ai le seum, j'sais pas comment il a fait. On descend de la gova et on scrutait les moindres recoins d'sa foutue cité. Apparemment ça n'plaisait pas. Deux mecs s'approchent de nous.
« ... : Oh ?!
... : Et vous là ?
- Il parle à qui hedek* ?
Nadjib : Les cala* pas ils vont nous ralentir.
... : Qu'est-ce-qu'vous cherchez ? »
Je me retourne et j'aperçois le mec qui m'avait guidé jusqu'à Anas.
« ... : Oh putain ! Mec, c'est lui qui cherchait Anas le jour où il a disparu. »
Le gadjo qui l'accompagnait a sorti son bigo, j'sais pas il comptait téléphoner à qui, mais c'était mort. Je lui arrache le téléphone des mains, je le jette par terre et je met deux trois chassés dedans jusqu'à ce qu'il se casse.
Le mec me regarde choqué, puis il se jette sur moi. Dans la foulée, le mec qui m'avait conduit jusqu'à chez Anas se met à me donner des coups. J'vois que Nadjib saute aussi sur l'autre, et c'est parti en baston général. D'un coup les keufs sont sortis de nulle part, à partir de là on s'est tous cassé en courant. Avec Nadjib on a rejoint la voiture. On s'est cassé dans notre quartier. Entre temps j'ai appelé Adnane.
« - Wé kho* ?
Adnane : Wé mon frère ! On a l'autre con c'est bon, rejoignez-nous à la villa.
- Beau travail -rires-, on arrive. »
[... ]
« Adnane : Wesh vous avez fait la guerre ou c'est comment ?
- Hein ?
Adnane : Regardez vos têtes !
- Ah. C'est les pd de la cité à Anas on les a tapé. T'inquiètes on a que des égratinures, c'est rien par rapport au sale qu'on leur a fait.
Nadjib : Ces boloss ils faisaient trop les fous à notre goût.
Adama : Cheh* pour leur gueules -rires-
Nadjib : D'ailleurs on a un autre problème, ils savent qu'on a Anas.
Mohsîn : Putain...
- On réglera ça plus tard. Il est où l'autre ?
Mohsîn : Dans la cave. »
On descend tous. Nadjib arrive à côté du mariole.
« Nadjib : P'tite pute, t'as cru que t'allais t'enfuire comme ça ? »
Il lui a collé une gifle. Anas avait le regard plein de haine.
Avec Adnane on est monté en haut. On parlait jusqu'à qu'on vienne au sujet Don Carlos.
« - T'sais pas qui c'était la meuf en robe rouge à la soirée là ?
Adnane : La brune là ?
- Wé.
Adnane : J'sais pas, j'crois qu'elle est arrivée avec Don Carlos.
- Ah bon ?
Adnane : Pourquoi ?
- J'ai cru c'était une pute.
Adnane : - rires - T'es marié khey, déconnes pas.
- Aahhh ! Mais t'es fou, j'avais aucune arrière pensée !
Adnane : J'espère. »
Point de vue d'Amira
J'étais chez mes parents, j'voyais bien qu'Hiba allait encore plus mal qu'avant. Je suis montée dans sa chambre et j'ai soigneusement refermé la porte derrière moi. Je me suis assise sur le bord de son lit.
« - Qu'est-ce-que t'as ?
Hiba : Rien.
- J'vois bien que t'es mal, alors informe moi sur la situation...
Hiba : C'est Anas...
- Qu'est-ce-qu'il a ?
Hiba : Ça va faire bientôt une semaine que j'ai aucune nouvelle de lui.
- Peut-être qu'il est pas bien aussi. Attends un peu, tu verras bien ce qu'il se passe.
Hiba : Non, tu comprends pas... Ça ne lui ressemble pas de faire ce genre de chose. »
Je voyais bien qu'elle était inquiète par rapport à ce qu'il aurait pu arriver à celui qu'elle aime. J'essayais de la faire positiver sur ce qui aurait pu se passer, mais rien n'y faisait. Elle broyait du noir. Après une assez longue discussion on a décidé d'aller se baigner entre sœurs comme on le faisait avant, dans la piscine du jardin. Je voulais un peu lui changer les idées.
Retour au point de vue d'Imran
Une semaine s'est écoulée au cours de laquelle on a décidé de relâcher Anas. On lui laisse une chance, Mohsîn ce fou il voulait qu'on le tue. -rires- Anas et son acolyte sont donc retourner chez eux, et cette fois espérons qu'ils respectent les règles, parce que la prochaine fois on ne sera pas aussi gentils.
Dans la semaine qui arrive je dois descendre en Espagne avec Adnane et Mohsîn. On doit régler des petits trucs avec Don Carlos. Adama et Nadjib eux ils restent ici pour gérer le réseau pendant notre absence.
[...]
« - Amira j'pars ce week-end en Espagne avec mes potes, j'te dépose chez tes parents. »
Elle me regarde chelou puis elle va préparer ses affaires, j'sais qu'elle en peut plus de cette situation. J'suis presque plus à la maison et elle le remarque de plus en plus...
Une fois que je l'ai déposé chez ses darons j'vais rejoindre les mecs et on prend la route.
Après plusieurs heures de route on arrive à Marbella. Don Carlos nous ouvre les portes de sa villa. Elle était immense. Avec les mecs on se faisait un kiffe rien qu'en matant les lieux. On s'est tous rendus dans le bureau de Don Carlos. Il était assis sur son fauteuil, il a fait signe de la main au mec qui nous accompagnait de quitter la pièce. C'est ce qu'il a fait et ça sans chercher à comprendre.
Don Carlos il avait du pouvoir sur ses hommes. Il les dirigeait et eux exécutaient les ordres sans même donner leur avis. C'est ce qu'ils nous arrivera à nous aussi, on a une détermination hors du commun et j'sais qu'un jour j'dirigerai aussi mes propres hommes.
On était debout face à son bureau et lui il fumait son cigare devant nous. Il a fini par nous en proposer un, j'ai refusé mais mes deux alliés, eux, ce sont laissés tenter. Après ça on s'est enfin assis sur le canapé en cuir, et on a parlé affaires... Au bout d'une heure on a réussis à trouver un accord qui plaisait à tout le monde.
Avant de repartir Don Carlos nous a confié une mission. Il a dit qu'il nous donnerait les instructions plus tard et que pour le moment il allait nous logeait chez lui. Il a appuyé sur une sorte de bouton et deux hommes sont arrivés. Ils nous ont conduit jusqu'à nos chambres. On a eu le droit à une chambre chacun, mais chacune était reliée à l'autre par une porte.
La chambre elle m'a tout de suite fait kiffer. Y avait ma salle de bain personnelle qui était relié à ma chambre. La baignoire elle faisait même jacuzzi wesh. J'aurais pu, j'aurais vécu ici carrément. Les mecs sont venus voir ma chambre et j'suis allé voir les leurs. On avait à peu près les mêmes mais avec une décoration différente.
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tèj* : jeté
3eychek* : s'il-te-plait
Saha* : d'accord
hedek* : celui-là
cala* : calcule
kho* : frère
Cheh* : bien fait
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