110. Je mens quand je dis ça va

[...]

J'suis assis, j'attends que mon avocat arrive. Il a un peu de retard, j'me demande ce qu'il fout. Je tiens plus en place, j'ai besoin de savoir ce qu'il en est. Faut que je sache si la demande a été accepté et si je vais être juger de nouveau ou pas.

Un quart d'heure plus tard il se pointe enfin. Je prends même pas le temps de lui faire la remarque sur son retard et j'en oublie complètement la politesse.

« - Alors ?

... : J'suis désolé, la demande a été refusé. »

Une n-ième déception s'abat sur moi. C'est tout mon monde qui s'écroule, mes projets tombent à l'eau. Je dois m'y faire c'est comme ça et pas autrement j'aurai pas la chance d'assister à l'accouchement de ma femme, de voir mon bébé le premier jour de sa vie... J'verrai pas sa petite tête, c'est difficile, très difficile à accepter...

L'avocat me tapote l'épaule, je dois bien lui faire pitié là.

« ... : Cependant j'ai quand même réfléchis à un plan B, je peux essayer de te négocier une sortie provisoire le jour de l'arrivée du bébé.

- Pf, qu'est-ce que ça changerai ? Ils ont même pas accepté de procéder à un deuxième jugement alors pourquoi ils m'accorderaient cette faveur ?

... : On peut toujours tenter, je pense que ça te coûte rien d'essayer. Tu n'as rien à perdre. »

J'étais inconsolable, son idée me paraissait impossible. J'avais qu'une seule envie, c'est qu'on me foute la paix et qu'on me ramène dans ma cellule.

J'avais placé vraiment beaucoup d'espoir sur ce prochain jugement, mais une fois de plus ce n'est pas allé dans mon sens.

Il a quand même réussi à me convaincre, j'ai accepté mais je lui ai dis de ne pas informer Amira pour le moment. Je voudrai pas lui donner de faux espoirs... J'ai déjà cet échec à lui annoncer je voudrai pas avoir à devoir le faire une seconde fois.

Je retourne dans ma cellule assez attristé par la nouvelle que je venais d'apprendre.

C'est vraiment un coup dur pour moi. J'ai du mal à l'accepter.

J'devais sûrement tiré une sale gueule parce que Noah n'a pas manqué de me faire la remarque.

Il a essayé d'me remonter le moral mais j'étais vraiment dégouté.

Au soir alors qu'il s'était endormi je décide de sortir mon petit carnet que j'avais caché et d'écrire une fois de plus ce que j'ai sur le cœur.

« Ce soir j'ai mal, j'suis mal... J'voulais tellement être présent pour toi, pardonne moi fiston, j'ai échoué une fois de plus. Ma vie est complètement chaotique, j'enchaîne les coups durs. J'vais devoir annoncé à ta mère que nos espoirs tombent à l'eau, je vais encore la faire souffrir comme j'ai l'habitude de faire. Elle a enduré de drôles de choses par ma faute. J'ai l'impression de ne pas lui avoir accordé de répit. Je lui avais pourtant promis le contraire, la vie paisible, j'ai pas su lui donner ce que j'aurai dû. J'espère qu'elle ne m'en tiendra pas compte, malheureusement aujourd'hui je me rends compte que j'peux la perdre. J'ai tellement tout fait pour la repousser que ça ne m'étonnerait pas de perdre son amour. J'sais tout de même que ta mère est trop vrai pour m'abandonner dans une galère mais je lui ai tellement fait de mal que j'ai peur de l'avoir dégoûtée, qu'elle me dise que ses sentiments ne sont plus présents, que le cœur n'y est plus... J'dirais pas que tout va bien parce que ce serait mentir mais j'encaisse le coup, j'ai les épaules adéquates. J'vous promet à tous les deux que je me rattraperai, j'me ferai pardonner. »

Je baille avant de ranger mon carnet sous le lit et de rejoindre les bras de Morphée.

Demain j'annoncerai la nouvelle à Amira, je lui laisse quelques heures pour dormir sereinement avant de lui dire ce que j'aurai préféré ne jamais avoir à dire...

Point de vue d'Amira

Mon téléphone sonne, je reconnais le numéro avec lequel Imran m'appelle habituellement.

Je me précipite pour l'attraper et il a même faillit me glisser des mains. Mon cœur bat très rapidement comme à chacun de ses appels, j'ai l'impression de retourner des années en arrière lorsqu'il n'était pas encore mon mari et que j'attendais ses appels avec impatience... Le contexte n'est pas le même, mais les sentiments se sont multipliées depuis cette époque.

« - Allô ?

Imran : Salem.

- Aleykoum Salem...

Imran : Ça va ?

- Ça peut aller et toi ?

Imran : Ça va. J'ai eu la réponse.

- Alors ?

Imran : Ils ont refusé.

- Tu me fais une blague ? Parce que je t'assures que c'est pas drôle...

Imran : Non, wAllah, j'suis sérieux... Moi aussi j'suis dégoûté... »

J'étais tellement triste à ce moment, c'était vraiment une tristesse douloureuse...

Je voulais pas l'enfoncer dans son mal-être, alors une fois de plus j'ai pris sur moi.

« - Kheir in sha Allah... On patientera alors, ensemble... Promets-moi que ça ira pour toi et qu'une fois sorti on prendra un nouveau départ et que toutes nos épreuves resteront loin derrière nous.

Imran : J'te le promets hbiba, j'vous décevrai plus une fois sorti d'ici.

- J'en doute pas Imran...

Imran : Putain y a les matons qui arrivent...

- Attends Imran...

Imran : Oui ?

- Je t'aime.

Imran : Moi aussi, je t'aime, par Allah, je t'aime... »

Il a raccroché sur ses mots...

J'avais vraiment besoin de les entendre. Ça m'a réchauffer le cœur.

J'ai fais la forte devant lui mais en fait mon cœur est en miettes.

Cette distance je la vie très mal.

J'aimerai accélérer le temps, me réveiller et le voir à mes côtés.

[...]

Caroline était venue me chercher pour que je puisse me changer les idées quelques heures.

J'embrasse la mère de mon mari et je descends pour rejoindre Caro.

J'avais besoin d'aller récupérer des affaires chez moi donc mon amie m'y a conduit...

« - Tu montes ?

Caroline : Non vas-y je t'attends ici.

- T'es sûre ?

Caroline : Oui, sois rapide.

- D'accord, j'y vais, je reviens vite. »

En vérité j'aurais voulu qu'elle accepte de monter avec moi parce que d'être seule dans mon appartement ça m'effrayait... Je savais que mes émotions allaient remontées à la surface trop brutalement et que je ne parviendrai pas à leur tenir tête.

J'arrive devant la porte et je souffle un bon coup avant d'entrer la clé dans la serrure et d'accéder à l'appartement.

Je ne fais même pas l'état des lieux et me dirige directement dans notre chambre pour récupérer quelques vêtements et m'en aller aussi rapidement que je suis arrivée.

L'inévitable arrive, je m'attarde sur les vêtements d'Imran qui sont situées juste à coter des miens... J'attrape un de ses t-shirt, il porte encore son odeur. Je me blottis contre celui-ci avant de fondre en larmes. Il me manque beaucoup trop malgré que je tente en vain de me voiler la face.

Après quelques minutes, je me reprends et je vais dans la salle de bain pour passer de l'eau sur mon visage.

Je retourne dans la chambre, attrape le sac qui contient mes vêtements et y dépose le t-shirt de mon mari avant de le refermer.

J'avance vers la sortie et je me retourne une dernière fois avant de refermer la porte et de partir.

Je rejoins Caroline dans sa voiture.

« Caroline : Ça va bichette ? T'as l'air toute retournée.

- Non ça va.

Caroline : T'en as mis du temps en tout cas. -rire- C'est craignosse ici, j'ai dû verrouiller mes portières tellement les gens jetaient des coups d'œil.

- T'es bête. -rire- C'est pas parce qu'ils te regardent qu'ils vont faire quelque chose. Vraiment n'importe quoi Caro. »

On a roulé jusque Paris pour se rendre dans son appartement.

[...]

Elle ouvre la porte, puis on entre toutes les deux.

Je vois que Liam passe avec une simple serviette autour de la taille. Je me couvre les yeux pendant qu'il s'en va rejoindre la salle de bain.

« - Tu m'avais pas dis que Liam serait là.

Caroline : Je pensais qu'il serait parti, il avait des choses à faire. »

On se rend dans la cuisine, je m'assois face au comptoir et elle se dirige vers le frigo.

« Caroline : Je nous avais fait livré des sushis du japonais du coin tout à l'heure.

- Super merci. »

Elle dépose le tout sur le comptoir puis on se met à manger.

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