103. J'ai la sensibilté d'une gachette
« - Qu'est-ce qui te tracasse ?
Amira : Je... Attends je reviens. »
Elle part en direction de notre chambre puis revient s'asseoir près de moi.
Elle me regarde avant de sortir quelque chose de sa poche.
Elle me montre un test de grossesse en me souriant.
Je comprends bien vite qu'elle est enceinte.
Un sourire se forme sur mon visage.
J'ressens une sensation sur laquelle je n'arriverai pas à mettre des mots.
J'ai envie de crier ma joie sur tous les toits, ça fait longtemps que je n'avais pas ressenti quelque chose d'aussi fort.
Je vois pourtant dans son regard qu'elle est inquiète. Elle se demande sûrement si je serai à la hauteur... J'lui prouverai que je serai un bon père et un meilleur mari.
J'attrape Amira avant de la serrer dans mes bras et de lui susurrer quelques mots à l'oreille.
« - Merci de me rendre heureux wAllah. »
J'avais envie de le dire à tout le monde. -rire- J'ai dis à Amira de se saper et de m'accompagner pour qu'on l'annonce à ma mère tous les deux.
En attendant qu'elle soit prête je suis allé faire mes ablutions et je suis retourné dans notre chambre.
J'ai attrapé le tapis de prière qui se trouvait à ma droite avant de le placer par terre et de me prosterner devant Dieu pour le remercier de ce magnifique cadeau. Je Lui étais tellement reconnaissant...
[...]
« - Yemma, on a une bonne nouvelle à t'annoncer.
Yemma : Ah oui ?
- Oui. -clin d'œil- Tu seras contente. »
Amira regarde ma mère en souriant tout en caressant son ventre.
Elle a directement compris.
Elle nous a fait un youyouy et nous a prit dans ses bras. Elle était vraiment heureuse. Ça m'a fait chaud au cœur.
J'allais être daron. J'en revenais pas. Imran bientôt papa.
En y pensant j'avais le sourire aux lèvres jusqu'à ce que les doutes planent de nouveau... Est-ce que j'arriverai à l'éduquer comme il faut cet enfant ? Est-ce que je serai un bon père ? Est-ce qu'il sera en sécurité ? Est-ce qu'il aura une bonne vie ? Est-ce qu'il ne manquera de rien ?
Je refuse de m'pourrir le bonheur avec toutes ses questions et j'décide d'prendre la chose comme elle vient pour une fois.
Parfois faut savoir vivre au jour le jour et accepter que les choses lorsqu'on s'y attend le moins.
Quelques heures plus tard Souhayl était passé voir ma mère aussi.
Il m'a vu, m'a serré la main et a fait de même envers Amira.
Dernièrement il reste très froid avec moi. Il ne me comprend pas et n'apprécie pas ce que j'ai pu faire.
Je suis pas con et je sais très bien qu'il s'est renseigné sur moi au quartier... Maintenant il m'en veut et ne me calcule presque plus. Il a mit une sorte de distance entre nous.
Je lui ai quand même annoncé que ma femme attendait un enfant lorsque nous étions seuls tous les deux dans la cuisine.
Contre toute attente, il m'a prit dans ses bras pour me féliciter.
J'ai vu une petit lueur dans ces yeux, comme si pour lui tout n'était pas perdu et qu'il restait une part d'espoir pour qu'un jour tout aille mieux.
Avant mon installation dans la cité moi et mon frère on était comme les deux doigts de la main. Jamais l'un sans l'autre, mais c'est la rue qui nous a séparé, mes mauvais choix et tout le mal que j'ai fais.
Ça m'a fait un petit pincement au cœur, je ne saurai pas mettre des mots sur le sentiment que j'ai éprouvé parce que je n'arrive plus trop à savoir où j'en suis... Mais ça avait tout l'air de ressembler à du soulagement.
[...]
Après la petite escapade que j'ai fais chez ma mère, Amira m'a traîné de force avec elle chez sa famille pour qu'on puisse à leur tour leur faire part de la nouvelle.
J'y suis allé à reculons mais j'voulais essayer de lui faire plaisir quand même.
Une fois là-bas, j'ai laissé Amira leur annoncer. J'suis un peu rester en retrait, j'arrive pas trop à m'intégrer dans cette famille, je sais que c'est pas que de leur faute mais aussi de la mienne. Une fois de plus à cause des erreurs que j'ai pu faire.
Amira voulait rester avec ses parents parce que son père revenait de voyage donc je l'ai laissé et je suis rentré à la cité.
J'avais qu'une envie c'était d'annoncer à mes khos que j'allais être daron.
J'les appelle tous mais aucun ne répond. Ils doivent sûrement tous être occupés.
Je décide de taper un somme, je leur dirais sûrement ce soir quand on se verra.
Une heure plus tard, je me réveille et vais prendre une douche.
À ma sortie de la salle de bain j'appelle directement Nadjib parce que je vois qu'il m'a rappelé entre temps.
Je lui dis que je veux tous les voir ce soir et il me dit qu'ils seront tous là sauf Adnane. Il refuse de me voir, je comprend pas pourquoi il persiste dans sa connerie.
J'suis d'accord j'ai fais des erreurs mais lui aussi et je comprends pas son acharnement alors que moi je ne lui ai rien demandé.
Comme prévu dans la soirée je me rend chez Nadjib et ils sont tous présents.
J'suis satisfait même si j'aurai kiffé qu'Adnane soit là aussi.
Je leur dit d'entrée sans faire durer le suspense parce que je sais pas ce qu'a été leur dire Nadjib mais ils avaient tous l'air d'angoisser.
« - J'vais être daron les mecs. »
Leur expression faciale change, j'ai le droit à des sourires, à des accolades, des sifflements, des tapages sur la table comme si j'avais gagné la ligue des champions ou même le million.
Mais en vrai, j'ai beaucoup mieux qui m'attend. Un enfant, une partie de moi qui s'développe de jours en jours et qui va pas tarder à arriver dans ce bas monde.
Alors que l'ambiance battait son plein et qu'en plus ils étaient tous sincèrement heureux pour moi je reçois un message de Nicolas.
Message de Nicolas : « Salut Imran, j'espère que tu vas bien. Je m'inquiète pour toi ça fait longtemps que j'ai pas eu de nouvelles et je sais bien que tu m'avais demandé d'attendre mais ça commence à faire long. Passe à la maison quand tu pourras. »
Un sourire s'affiche sur mon visage. Mon petit Nico ne m'a pas oublié. Je lui répond que tout va bien et que j'essaierai de passer le voir au plus vite.
[...]
Il commence à faire tard donc je décide de rentrer.
Dehors l'air frais m'faisait un bien fou alors j'ai décidé de marcher un peu avant de rentrer à la maison.
Je réfléchissais à mon avenir, j'vais être papa. Faut que je reprenne ma vie en main et que les choses changent, qu'elles bougent rapidement. Je dois être à la hauteur. Faut que je sois digne de cet enfant avant qu'il naisse.
Je dois arrêter de me comporter comme un gamin, parce que bientôt j'en aurai un...
Je vais faire en sorte de changer, j'espère réussir à me sortir de toutes ses satanées histoires.
Je rentre à l'appartement et je me douche directement.
Demain est un nouveau jour, j'espère qu'il sera encore meilleur qu'aujourd'hui.
[...]
Le léger soleil passe à travers la fenêtre et me réveille doucement.
Je me lève et vais me doucher avant de me préparer un café et de le boire d'une traite.
Il faut que je retourne voir ma mère aujourd'hui... J'ai besoin de sa douceur et de sa bienveillance.
[...]
Je roule en direction de chez ma mère et j'aperçois un vieillard assis sur le trottoir et le genou en sang.
Je me garde pas très loin et avance jusqu'à lui.
« - Bonjour monsieur, vous voulez de l'aide ?
Le vieillard : Je voudrai appeler mon fils, mais j'ai du faire tomber mon téléphone quelque part... Je ne le retrouve plus.
- Je reviens je vais aller jeter un œil, vous êtes venu par où ? »
Il me remercie et m'indique le chemin qu'il a prit en venant.
Je fais le chemin en marchant mais je ne trouve rien, alors je décide de retourner voir ce vieil homme.
« - Je suis désolé je ne l'ai pas trouvé. »
Il hausse les épaules et regarde de nouveau le sol.
« - Vous voulez que je vous emmène à l'hôpital parce que vous avez l'air d'aller assez mal ? »
Il hoche la tête et je dévie en direction de l'hôpital le plus proche.
Ce doit être une personne âgée atteinte de l'alzheimer... Il avait l'air totalement perdu.
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