102. J'fais que du sale, y a rien de pre-pro
Point de vue d'Amira
J'entends la porte qui vient de se refermer et je comprends alors qu'Imran est rentré.
Je vais devoir lui annoncer la nouvelle mais je ne sais pas encore comment je vais m'y prendre.
Je ne sais même plus comment l'aborder donc pour lui annoncer une si grande nouvelle c'est encore plus difficile.
Le stress m'envahit alors que ce devrait être un moment de pur bonheur.
Je le rejoins dans le salon, en ayant les deux tests de grossesses que j'ai fais plus tôt dans la poche.
Je regarde le sol et j'aimerai tellement pouvoir sauter de joie devant en lui annonçant qu'il sera papa et que dans mon ventre je porte le fruit de notre amour... Mais je n'arrive pas à décrocher un mot, j'ai un blocage.
Je n'arrive même pas à le regarder, je ne comprends pas ce qu'il m'arrive.
Imran finit par me porter attention.
Il se retourne vers moi et fronce les sourcils.
« Imran : Qu'est-ce qu'il t'arrive ? T'es toute pâle. »
J'essaye de remuer les lèvres mais mon cerveau ne réponds pas.
« Imran : Oh ? Amira ça va ? »
Je ne comprends pas pourquoi je réagis comme ça alors qu'au fond de moi j'aimerai tellement lui dire...
Il s'approche de moi et s'accroupit en face de moi.
« Imran : Tu fais reup, on dirait que t'as vu un jnoun passer. Réponds, t'as perdu ta langue ou quoi ? »
Je contemple son visage et je me rend compte que toutes ses marques se sont estompées. On ne les voit plus, sauf une. Il a encore une légère cicatrice au coin de l'œil.
« - Je suis désolée, je crois que je n'me sens pas bien. »
Je me lève et je vais me passer de l'eau sur le visage.
J'ai peur d'annoncer à mon mari que j'attends son enfant pour une raison que je ne connais pas. Et il fallait pourtant que je le fasse, je n'allais quand même pas garder ma grossesse pour moi. Ce sont quelques mois que nous devons apprendre à vivre ensemble et surtout durant lesquels nous devrions être heureux.
Je prends mon courage à deux mains et j'aperçois qu'Imran est appuyé contre l'encadrement de la porte, le téléphone à la main.
« Imran : Je dois y aller, j'reviens vite... Reposes-toi parce que j'sais pas c'que tu m'as fais tout à l'heure mais t'avais l'air fatiguée. »
Je ne dis rien et je le laisse s'en aller. Je n'ai pas envie de lui annoncer la nouvelle et qu'il s'en aille juste après. J'attendrai qu'il revienne pour lui dire.
Retour au point de vue d'Imran
J'pars vendre sa conso à un iencli, parce qu'il peux plus s'passer d'ma sel3a.
Je vend ça et en passant à trois hall de celui de Nadjib, j'ai encore l'impression de voir Adnane.
Je pense pas être assez fou pour avoir autant d'illusions.
Cette fois il ne m'échappera pas. J'ai besoin d'éclaircir toute cette histoire.
J'arrive derrière lui, il n'a pas eu l'air d'avoir entendu mes pas et donc n'a pas remarqué ma présence.
Je lui tapote le dos dans cette nuit sombre qui a un simple lampadaire en guise d'éclairage.
Il se retourne et c'est bien ce que je pensais, à son tour mon poto à sombrer... Et ça par ma faute.
Sa bebar n'était pas rasé, il avait l'air d'être négligé.
Lorsque j'me suis approché j'ai senti l'odeur de l'alcool à plein nez.
Il m'a regardé et a marmonné quelque chose d'incompréhensible.
Je l'ai attrapé par le bras et l'ai emmené chez Nadjib.
Toujours en tenant le bras d'Adnane je sonne à la porte et c'est Nadjib lui-même qui a ouvert.
En voyant l'état d'Adnane il a ouvert grand les yeux et m'a aidé à le faire rentrer parce qu'il se débattait.
Il tenait même pas debout donc on l'a foutu dans la baignoire et on lui a fait une douche froide.
Après ça on lui a passé de quoi se changer même si au début il avait du mal à s'habiller et on l'a mit au lit.
Il s'est directement endormi.
Nadjib m'a dit de m'en aller et qu'il m'appellera quand Adnane sera réveillé donc je suis rentré chez moi.
En rentrant, Amira était déjà endormie.
J'ai pris une douche parce qu'Adnane m'avait fait empesté avec lui et j'ai rejoins ma femme dans notre lit.
Le lendemain je me fais réveillé par les sonneries de mon téléphone. C'est Nadjib donc je comprends bien vite qu'Adnane a dû se réveiller.
Je m'habille et sors en direction de chez lui.
Sur place, je vois qu'Adnane a encore un peu la gueule de bois.
Il boit son café devant la télé.
Je le rejoins et je m'assois.
Ça peut paraître bête mais je ne savais pas quoi lui dire. Je savais que j'étais en partie responsable de son mal-être... Je me sentais coupable et j'avais l'impression d'avoir ruiner sa vie.
« - Ça va ?
Adnane : Ouais. »
Atmosphère glacial, j'aurais pu attraper un rhume. D'entrée, il m'annonce la couleur.
Je le prend mal, très mal.
« - Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
Adnane : Qu'est-ce qu'il m'arrive hein ? C'est à moi que tu demandes ça ? Dis moi plutôt qu'est-ce qui t'as pris de jouer les super héros ?! »
Je venais de me prendre une baffe en pleine gueule, j'ai culpabilisé pendant des mois pour qu'il m'accueille comme ça ?
« - J'ai pas joué les super héros loin de là, j'ai juste fais ce qui me semblait bien. Maintenant ouais ça a pas tourné comme je l'aurais voulu mais moi j'assume mes choix. J'pense aussi que j'ai assez payé donc tes remarques, wAllah évites.
Adnane : T'insinue quoi ? Que j'assume pas les miens ?!
- Arrêtes ta paranoïa, où tu m'as entendu dire ça ?
Adnane : Maintenant j'suis parano ? C'est pour ta gueule que je l'ai fais et j'ai même pas eu un remerciement. »
C'est vrai que je n'avais pas eu l'occasion de le remercier, j'étais trop occupé à me morfondre sur moi-même.
J'aurai jamais pensé qu'il l'aurait pris comme ça.
Les autres avaient mieux réagi... Mais eux, ils n'avaient pas quitter leur meuf pour moi... Alors je peux comprendre qu'il m'en veuille mais je lui ai pas non plus mis le couteau sous la gorge, carrément j'en savais rien.
[...]
« - Tu regrettes de l'avoir fais pour moi ?
Adnane : Ouais.
- Au moins c'est dit. Saches juste que t'aurais pas dû parce que wAllah que je déteste qu'on fasse des choses pour moi pour les regretter derrière.
Adnane : T'as raison. »
J'avais envie de lui enfoncer la tête dans le mur.
Je prenais vraiment sur moi pour ne pas le faire...
J'étais énervé et dégoûté par son comportement, mais je sais que moi non plus j'ai pas été facile pour les autres dernièrement.
Son comportement m'a en quelques sortes fait ouvrir les yeux mais malgré ça je sentais que quelque chose c'était cassé entre nous.
J'décide de quitter l'appartement de Nadjib, j'me sens pas de rester auprès d'Adnane pour me manger des reproches. Surtout que mes nerfs sont assez chatouilleux dernièrement.
J'marche à la cité, énervé pour ne pas changer. J'ai l'seum qu'il m'en veuille, je lui ai pas demandé de rendre sa nana à son père moi.
[...]
J'arrive chez moi, j'vois qu'Amira n'arrête pas de passer en flèche dans tout l'appartement.
J'comprends pas son agitation soudaine.
Hier elle m'a limite fait une crise d'angoisse et maintenant elle est speed. Mais wesh, elle se drogue ou quoi ?
J'me lève et je la stoppe.
« - Woh, doucement... Depuis tout à l'heure j'te vois speeder, t'as quoi ? »
Elle me regarde et commence à bégayer.
J'ai envie de la balayer tellement elle me stresse.
« - Me dis même pas t'es droguée je vais t'allumer. »
Elle fronce les sourcils avant de rire.
« Amira : Mais non, n'importe quoi, vraiment ! »
Je la laisse dans son délire en me rendant compte que ma femme est peut-être folle. -rire-
J'pars prendre une douche et quand je ressors je vois qu'Amira m'attends, assise sur le lit.
Elle a limite envie de s'arracher les doigts j'ai l'impression.
Je m'assois à coter d'elle et je lui demande ce qui la préoccupe tant.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top