101. L'amour ça fait du bien mais parfois ça fait souffrir
Cette journée est l'une des meilleures que j'ai pu passer depuis ces deniers mois.
Ma relation avec Imran s'est arrangée.
Le fils de ma sœur est né, je vais enfin pouvoir mettre un visage sur ce bout de chou que j'attendais avec impatience.
À ce moment je suis vraiment épanouie et j'en remercie Allah.
J'ouvre la porte de la chambre et comme une sauvage je me dirige tout de suite vers le petit nouveau. Il est tout petit, vraiment trop craquant, un visage d'ange. Qu'Allah fasse de lui un bon musulman et qu'il soit un pieu parmi les pieux.
« - Bienvenu parmi nous petit cœur, dis-je en chuchotant. »
Ensuite je saute sur ma sœur pour la féliciter. Je fais attention à ne pas trop la secouer parce qu'elle sort quand même de quelques heures de souffrance. -rire-
Je lui tends le cadeau que j'ai apporté et je fais quand même un bisou à tout le monde.
La chambre se remplissait de plus en plus, toute la famille d'Anas était aussi présente.
Après avoir passé un assez long moment auprès d'eux je décide de rentrer et de laisser Hiba se reposer.
[...]
De retour à la maison je vois qu'Imran est rentré. Rien de mieux pour me réjouir.
Je lui fais un bisou sur la joue tout en retirant mon manteau.
Je vois qu'il ne réagit pas, même pas un petit Salem.
Je ne comprends pas pourquoi mais je ne dis rien.
Je lui annonce quand même la bonne nouvelle.
« - Le fils d'Anas et Hiba est né. »
Il me regarde et sort son téléphone. Je comprends qu'il est sûrement en train de taper un message.
Après ça Imran est resté très froid et distant avec moi. Je ne comprenais pas son changement de comportement après toute la tendresse qu'il m'avait accordé la veille.
J'étais triste et je me disais que finalement son moment d'euphorie était passé et qu'il c'était peut-être rendu compte qu'il n'éprouvait vraiment plus rien pour moi.
Je n'ai pas eu la force de faire la remarque ou même de lui demander des explications et je suis allée m'enfermer dans ma chambre.
[...]
Deux mois sont passés et pourtant Imran est toujours aussi distant. Notre relation ne s'est pas du tout arrangé. Il me parle seulement quelques fois, pour me dire bonjour ou me demander le sel mais rien de plus...
Je garde quand même espoir parce qu'il dort encore dans notre lit même s'il ne me parle plus et que parfois il ne rentre pas de la nuit.
Au cours de ces deux derniers mois, j'ai quand même cherché à comprendre pourquoi il agissait de nouveau ainsi mais il est tellement têtu que je n'ai eu aucune réponse à mes questions.
J'essayais de ne pas le brusquer mais la situation me dérangeait énormément... Cependant je n'avais pas le choix donc je faisais avec. Je ne me voyais pas le quitter et puis je lui avais fais une promesse.
D'ailleurs je commençais à me sentir très fatiguée, j'avais parfois la nausée et je manquai d'appétit.
Certaines odeurs m'écoeuraient au plus au point, je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait.
J'avais décidé de prendre un rendez-vous avec mon médecin traitant pour qu'il m'éclaire sur la situation...
Je n'avais tellement plus le moral dernièrement que j'avais peur qu'il m'annonce que j'étais en train de faire une dépression.
« Monsieur Kirschner : Bonjour Amira, installes-toi.
- Bonjour, oui merci.
Monsieur Kirschner : Alors dis moi qu'est-ce que tu as ? »
J'ai commencé à lui expliquer la situation, tout en lui disant que dernièrement je n'étais pas au top moralement sans trop entrer dans les détails.
Monsieur Kirschner est mon médecin depuis que je suis enfant et je lui fais entièrement confiance, je suis totalement à l'aise avec lui.
Il m'a fait faire une prise de sang et a demandé à ce qu'on l'analyse maintenant.
J'ai un peu attendu dans la salle d'attente afin qu'il puisse prendre un autre patient.
Lorsque que la secrétaire est venue me chercher, nous sommes retournées dans le bureau du médecin et elle lui a déposé le bilan avant de refermer la porte derrière elle.
Je me suis donc retrouvée à continuer ma conversation avec mon médecin.
Il me regardait en souriant et j'ai alors arrêté de parler avec pour impression qu'il se moquait de moi.
Je l'ai alors interrogé sur la raison de son sourire.
« - Monsieur Kirschner, j'ai dis quelque chose de drôle ?
Monsieur Kirschner : Je t'ai déjà dis un million de fois de m'appeler Tom. Ça ne me rajeunit pas quand tu m'appelles monsieur... Encore moins maintenant que je sais que tu attends un petit bébé. Mon Dieu, ce que les enfants grandissent vite.
- Pardon ? Mais... »
Maintenant tout devenait plus clair, j'aurais dû m'en douter mais mon mal-être m'avait aveuglé tout ce temps...
Puis concernant mes règles j'avais l'habitude d'avoir du retard, elles n'étaient pas régulières donc ça ne m'avait pas directement mis la puce à l'oreille.
« Monsieur Kirschner : Tu as tout les symptômes d'une femme enceinte, et tes analyses sanguines confirment mes hypothèses. Toutes mes félicitations Amira tu vas être maman ! »
J'étais tellement heureuse d'apprendre cette bonne nouvelle mais je ne savais pas s'il en serait de même pour Imran.
Je m'en voulais d'avoir passer quasiment les deux premiers mois de ma grossesse en étant déprimée et triste à longueur de temps... Mon bébé a sûrement dû ressentir tout le mal-être qui m'a empoisonné la vie dernièrement.
J'avais également peur qu'il naisse dans les problèmes et que le comportement d'Imran ne s'arrange pas avant son arrivé.
C'était une très bonne nouvelle mais voilà maintenant que je me retrouvais à culpabiliser pour toutes les craintes que j'ai pu énoncé précédemment.
Je rentrai chez moi et je n'ai pas pu m'empêcher de m'arrêter à la pharmacie avant.
Je sais pourtant que les analyses sanguines sont plus sûres que les tests de grossesse mais il fallait que je vérifie.
J'ai alors acheter deux tests de grossesse pour être sûre et je suis rentrée chez moi.
En rentrant à la maison, j'ai vu que j'étais seule et je suis donc allée faire les tests directement.
[...]
Dans la salle de bain et face à mes deux tests de grossesses qui se sont avérés être positifs, je me regarde dans le miroir et laisse échapper un sourire.
Je viens de réaliser que c'est bel et bien vrai. Je vais avoir un bébé avec l'homme que j'aime.
C'est ce dont rêve toutes les femmes, je sais que certaines ont la chance d'apprendre ce genre de nouvelles dans de meilleures conditions mais j'accepte ce que Dieu a choisit pour moi.
Je veux cet enfant, je suis tellement heureuse de le porter. Il me redonne de l'espoir et de la force pour sauver non plus mon couple, mais ma famille. C'est un cadeau du ciel.
Peut-être que ce n'est pas si mal finalement s'il arrive maintenant... Et que c'est un bien pour Imran et moi.
Retour au point de vue d'Imran
Deux putains de mois que j'essaye d'avoir des nouvelles d'Adnane sans succès. Deux mois où je culpabilise jours et nuits...
Je me demande pourquoi il ne revient pas. Une chose est sûre cette situation n'arrange rien... J'suis conscient que j'arrive plus à combattre le mauvais en moi. J'me laisse aller à mes envies.
J'cherche mon pote à longueur de temps, au détriment de tout le reste.
D'après les dernières nouvelles, Carmen a dit qu'il a sûrement dû retourné en France.
Mis à part cela j'bibi ou je fume à mes heures perdues. Comme un nourrisson j'ai du mal à faire mes nuits, tout ce que je veux c'est plonger dans l'oublie.
J'me laisse sombrer à petit feu, la lumière est beaucoup trop lointaine.
Aujourd'hui, le cerveau enfumé, je marche les mains dans les poches, assez pensif.
Je relève la tête et j'ai l'impression d'apercevoir Adnane.
J'accélère le pas pour le voir de face parce que c'est vrai que ces derniers temps j'ai toujours eu l'illusion de l'apercevoir mais à chaque fois ce n'était pas lui.
Je détourne la tête même pas deux secondes et le mec que je prenais pour Adnane n'était déjà plus là.
J'ai trouvé ça étrange et j'suis même allé vérifier s'il n'avait pas tourné dans l'autre rue mais il n'avait laissé aucune trace.
Je fais donc le chemin retour jusqu'à chez moi.
Je passe la clé dans la serrure avant de la faire tourner.
J'suis encore intrigué par ce que j'ai vu mais je dois m'y faire à l'idée. Ce n'était sûrement pas lui.
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