10. J'entend trop de mensonge quand j'y songe

Je n'insiste pas, bien que je sois vexée de ne pas être mise au courant de la situation. C'est vrai que depuis que je suis partie, j'ai l'impression qu'on me cache souvent des choses. Il est vrai que moi aussi je leur ai caché mes petits problèmes, mais c'était seulement pour ne pas les inquiéter. De plus, maintenant tout se règle petit à petit donc ce n'est pas si grave que ça. Alors que j'allais déposer les assiettes dans le lave-vaisselle j'ai entendu mes parents crier...

Je suis montée à l'étage, et j'ai écouté malgré moi un petit bout de leur dispute.

« Papa : Je te l'ai déjà dit, je ne veux pas d'un autre bon à rien dans cette famille !

Maman : Mais Kader, tu perds la tête ! Tu ne le connais même pas et tu le juge !

Papa : Je sais assez de choses sur lui pour te dire qu'il n'ira pas avec ma fille ! J'ai déjà fait cette erreur avec Amira, en la laissant épouser un imbécile qui ne connait rien de la vie et tu crois que je vais donner mon autre fille à un pseudo homme ! »

J'en avais déjà assez entendue, j'étais au bord des larmes. Cette révélation m'a juste anéanti, mon père n'appréciera donc jamais Imran. Depuis que nous sommes mariés il ne fait que le rabaisser. Je ne comprends pas, je ne comprends pas pourquoi il ne lui laisse pas la chance de faire ses preuves. Je ne sais même pas pourquoi il le traite de cette façon, ils n'ont jamais eu de différents mis à part la rancoeur gratuite que mon père voue à mon mari. Cette situation m'exaspère. Je prend mon sac et je pars en claquant la porte.

Je suis dégoûtée. L'homme que j'aime est detesté par la premier homme de ma vie, mon père. Cette situation bien que je ne le montre pas, j'en souffre vraiment. J'aurais aimé que tout se passe bien comme chez tout le monde. Mais non, mon père en a decidé autrement.

Je marchais dans les rues de Paris, lorsque je me suis mise à réfléchir à cette conversation. C'est vrai que mon père parlait aussi d'un autre homme. Bizarre, l'une de mes soeurs comptaient se marier et ne m'en avait pas parlé. Je le prenais très mal. J'étais énervée, je marchais sans même avoir de réelle destination. Mais j'voulais évacuer ma colère, sinon je sais que j'aurais pu dire des paroles que j'aurais regretté par la suite.

La nuit a fini par tombée. J'ai reçu de nombreux appels, mais je n'y prête pas plus attention que ça. En réalité, j'en veux à tout le monde. Ils me cachent tous quelque chose, je le sens. Même Imran me parait bizarre ces temps-ci. C'est vrai que je n'ai pas cherché à creuser parce que j'étais plongé dans mes révisions.

J'avais mal aux jambes, je me suis donc assise pour que la douleur passe. Il faisait nuit noire dehors. J'étais dans une petite ruelle, lorsque j'ai sorti mon téléphone pour regarder qu'elle heure il était : vingt deux heures trente. Je sens qu'Imran va me tuer, il m'a appelé une quinzaine de fois.

Retour au point de vue d'Imran

J'ai pas arrêté d'appeler Amira toute la journée. Elle ne répondait pas, c'est chelou. J'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose de grave, ou qu'elle ai appris ce que je faisais et qu'elle soit partie tout simplement. Je me faisais une montagne de films. Ce soir en plus je devais aller à l'hôpital. Mais j'irais pas tant qu'elle n'est pas rentrée. J'appelle Mohsîn.

« - Allô.

Moha : Ouais ?

- J'vais pas pouvoir venir maintenant, j'ai quelque chose à régler.

Moha : Vas-y, y a pas de galère ! Appelle quand t'as fini kho'.

- T'inquiètes, vas-y à plus tard.

Moh' : À plus. »

Je raccroche enfin, puis je vois que pendant que je téléphonais à Moha, Amira m'avait appelé. J'essaye de la rappeler mais en vain. Encore quelque chose de bizarre. J'prends les clés de ma voiture et je descend. J'me rend sur Paris, au cas où elle serait chez ses parents.

Arrivé là bas, j'appelle Wassila et je lui demande si sa soeur n'est pas là. Elle me dit que non. J'commence sérieusement à m'inquiéter, c'est pas son genre de faire ce genre de chose. J'prend mon téléphone et je continue de l'appeler. Elle finit par répondre.

« - Allô ?! T'es où là ?!

Amira : Je... Je vais chez mes parents là.

- J'ai pas demandé où t'allais, je t'ai demandé où t'es !

Amira : Trois rues plus loin, mais j'ai... J'ai l'impression qu'on me suit...

- Passe moi le nom de la rue, j'arrive ! »

Une fois qu'elle m'ai dit à quelle rue elle se trouvait, je me suis précipitée vers elle.

« - Monte ! »

En effet, un homme la suivait. Un toxico sûrement, mais lorsqu'il vit que j'étais là il s'en alla aussitôt. J'en avais décidé autrement. Il était passé par une petite ruelle j'me suis précipité vers la sortie de celle-ci.

« Amira : Tu vas où ?

- Attrapper ce pd.

Amira : T'es sérieux là Imran ?

- J'ai l'air de rigoler ?

Amira : Mais arrêtes ça ! On s'en fou ! Regarde j'suis là.

- Je m'en bas les couilles. J'suis pas son pd pour qu'il te suive.

Amira : Mais... »

J'sors de la voiture sans la laisser finir ce qu'elle avait à me dire. J'avais l'mort contre l'autre pd qui l'avait suivit. J'me dirige vers lui, il m'regarde puis essaye de m'vesqui mais je l'attrappe avant. J'me met à le démolire, j'avais la haine. Il avait prit pour tout ce qui m'avait énervé ces derniers temps.

« Amira : Im..Imran... »

J'me retourne et je la voit qui me regarde, elle est choquée... J'regarde le mec à terre, et merde, j'ai pas su m'contrôler. Il était plus en très bonne état...

« Amira : T'as faillis le tué, mais t'es malade ou quoi ? »

J'devenais un monstre. De jour en jour, la rue me changeait. J'me contrôlais plus. J'suis retourné dans la voiture et j'me suis assis en attendant qu'elle revienne. Une dizaine de minutes plus tard alors que je m'appretais à aller la chercher, je l'ai vu revenir. Elle est remontée sans dire un mot. J'ai compris au bruit des sirènes qu'elle avait appelé l'ambulance. Je n'ai rien dit, et puis on s'est cassé.

Point de vue d'Amira

Quelques jours se sont écoulés depuis la dernière altercation qu'Imran a eu avec l'homme qui me suivait. Je ne lui adresse plus la parole depuis ce jour là, et ça n'a pas l'air de le déranger. Je ne le reconnais plus, il a tellement changé en si peu de temps. Je le connais depuis les années lycées et je le vois se métamorphoser en une chose qui n'est pas lui... Je suis à bout. J'aimerai qu'il m'explique ce qui lui passe par la tête.

Ces derniers temps j'ai l'impression de déprimer. Bien que mes soeurs ai essayé de me joindre, je rejetais tout le temps leurs appels. Je me sens réellement seule. J'ai l'impression que tout le monde me ment, et que tout le monde me cache des choses. J'en ai marre.

Tout allait si bien au début, et maintenant je ne fais qu'enchaîner les galères. Mes épaules croulent sous ses épreuves si lourdes à porter. Mais je dois faire avec, mes parents m'ont éduqué de façon à ce que je sois forte et que je ne baisse pas les bras sous les premiers problèmes qui me font face.

[...]

Alors que j'étais en train de lire un livre, je sens comme une présence derrière moi. Un regard insistant. Je me retourne alors, et je vois qu'Imran était bel et bien en train de me fixer. Je le regarde alors les yeux pleins d'incompréhension. Il finit par me sourire et s'asseoir près de moi.

« Imran : Amira, j'ai bien réfléchit et j'pense que maintenant tu peux arrêter de travailler. Consacres-toi seulement à tes études. Je m'occupe du reste.

- Oh... heu... T'es sûr ?

Imran : Oui, bien-sûr puisque j'te l'dis. »

Je lui souris en guise de réponse. C'est vrai que ces temps-ci on a pu faire des économies, du coup pour moi c'est un soulagement d'arrêter le travail pour l'instant. Je préfère me donner à fond à l'école d'infirmière.

Il dépose un baiser sur mes lèvres puis s'en va.

C'est vrai que nous étions en froid, mais je ne peux pas être rancunière envers lui.

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