09. Le cœur pur tu mérites de ne pas entendre c'que j'ai à te dire
« Mohsîn : Au début vous savez ce que j'pensais de lui. Mais il a fait ses preuves là. Il a pas hésité à tirer sur un mec pour notre reuf Adnane et juste pour ça j'le considère comme un des notre maintenant. C'est un bon wAllah, j'm'en veux d'avoir douté. »
Après avoir entendu ça, bien qu'ça n'est pas toujours été la joie entre nous, ça m'a fait plaisir. J'suis ressorti sans faire de bruit. Sur le chemin retour j'ai croisé un mec un peu chelou, je l'avais jamais vu depuis mon arrivée ici. Il m'observait le regard insistant. Au début j'pensais que c'était un mec de la tess, mais en m'approchant j'ai vu que son visage m'était vraiment étranger.
Il avançait vers moi, toujours en ne me lâchant pas du regard.
« ... : Alors c'est toi Nadjib ?
- La question c'est plutôt toi t'es qui ? Et qu'est-ce-que tu fou ici ?
... : Moi j'suis qui ?! Enfoiré ! »
Il a essayé de me mettre une droite, mais il m'a seulement frôlé. Il a bugué lui. J'me jette sur lui, j'avais le démon. J'ai compris que c'était un des mecs chez qui on a fait une descente. J'sens des mains qui m'attrapent et qui essayent d'me tirer. Moi j'voulais venger Adnane, j'voyais plus rien autour de moi.
« Adama : Arrêtes frère ! Il baigne dans son sang, tu vas le buter là ! »
À l'entente de ces mots j'me suis stoppé, j'suis pas un meurtrier non plus. C'est vrai qu'le mec était dans un sale état. Mohsîn s'est joint à nous, et on l'a transporté dans une cave. On l'a attaché histoire qu'il ai pas des envies de cons, comme prendre la fuite.
Nadjib nous a rejoint lui aussi. Je leur ai expliqué à tous qu'il cherchait Nadjib. Apparemment il aurait dû lui tirer dessus parce qu'en le fouillant on a trouvé une arme. Ils ont surement du voulu se venger, mais c'est raté.
On devait le surveiller à tour de rôle. Moi je rentrais chez moi pour surveiller l'état d'Adnane. En rentrant, j'ai vu qu'Amira se tenait près de lui.
« Amira : Mais dis moi où t'étais ?! Je t'appelle depuis tout à l'heure !
- J'suis là maintenant. »
Je regarde Adnane je le vois tout pâle. Elle le regarde à son tour.
« Amira : Il a perdu trop de sang Imran... Faut l'emmener à l'hôpital.
- On peut pas.
Amira : Comment ça on peut pas ?!
- Ça te regarde pas Amira.
Amira : Pff... Tu peux pas le laisser comme ça. J'veux pas avoir sa mort sur la conscience.
- Qu'est-ce-que tu racontes ? Il va pas mourir.
Amira : Regardes-le, il est dans un sale état. Il a besoin d'y aller, je t'assure !
- Va prendre les clés de ma voiture, je le descend en bas. »
Ils montèrent tout les trois dans la voiture, en prenant soin d'allonger le blessé sur la banquette arrière. Imran expliqua alors qu'il fallait le faire soigner en discrétion.
« Amira : Tu veux de la discrétion ? J'crois que je peux demander à une amie.
- Tu peux faire ça ?
Amira : Oui, par contre on va devoir aller sur Paris. Je l'appelle attends. »
Elle prit son téléphone et téléphona à son amie afin de la prévenir qu'elle avait besoin qu'on lui rende un petit service. D'après ce que j'ai entendu, elle était d'accord et nous a dit qu'elle nous attendait. On a eu de la chance, elle était de garde cette nuit. Une fois arrivée, on a pas eu à attendre et tant mieux vu qu'Adnane était dans un sale état. On a directement était pris en charge. Comme me l'avait déjà dit Amira, il avait perdu beaucoup de sang. Si on ne serait pas arrivé à temps, il y serait sûrement resté.
Une fois qu'il ai eu tout les soins dont il avait besoin j'étais soulagé. Par contre, l'amie de ma femme nous a dit qu'elle devait le garder sous surveillance les trois prochains jours. J'ai essayé de négocier mais rien n'y faisait elle a réussit à me convaincre de le laisser ici.
J'savais qu'on c'était fait beaucoup d'ennemis et que si l'un d'eux apprenait que l'un des notres était en position de faiblesse, ils n'hésiteraient pas à agir sournoisement. J'me suis éloigné d'Amira en prétextant que j'allais nous prendre des cafés et j'ai appelé Adama.
« - Ouais ? T'es avec tout le monde là ?
Adama : Ouais, pourquoi ?
- J'ai emmené Adnane à l'hôpital !
Adama : Quoi ?!
- Bah ouais frère, j'allais pas le laissé canner devant moi aussi, il s'vidait d'son sang.
Adama : Vas-y t'as bien fait, mais va falloir qu'on l'surveille. Il reste à l'hosto combien de temps ?
- Trois jours.
Adama : Ok, j'arrive j'prends le relai.
- Vas-y. »
Je raccroche et j'envoie l'adresse de l'hôpital et le numéro de la chambre par message à Adama. Je remonte avec les cafés dans la chambre où est installé Adnane. Une fois que j'ouvre la porte, je vois Amira dans ses pensées. Elle est assise sur le fauteuil face à Adnane et j'remarque qu'son regard est vide. Elle doit se poser des questions, va falloir que je trouve quelque chose à lui dire. La vérité serait trop crue pour elle.
Je m'avance vers elle, cafés aux mains. Elle remarque enfin ma présence et se lève. Je lui tend le café qu'elle attrappe. Puis elle se dirige vers la sortie sans même m'adresser un mot. Je la suis, et je vois qu'elle referme la porte derrière nous.
« Amira : Tu comptes m'expliquer ce qu'il se passe ?
- J'suis fatigué là, on en parle demain.
Amira : Les explications je les veux maintenant Imran, pas demain.
- Casses pas la tête là, j'ai dis que j'te dirais tout demain. »
Heureusement pour moi, Adama et Nadjib sont arrivés au même moment. Je les salue, et ils entrent de la chambre à mes côtés. Amira ne nous a pas suivit et tant mieux. On se répartit les jours de garde. Adama et Nadjib surveilleront jusqu'à demain soir, en laissant le relai à Mohsîn et moi même jusqu'au jour qui s'en suivera. On prend des précautions, parce que beaucoup veulent notre chute.
J'vois qu'Amira m'attendait, elle semble avoir perdu la determination qu'elle avait tout à l'heure. Je la vois épuisée, on décide donc de rentrer. Elle s'endort même dans la voiture. Une fois arrivée j'essaye de la porter pour ne pas la réveiller, malgré mes efforts elle finit par se lever au moment où j'ouvre la porte d'entrée.
On finit par se coucher, sans que je puisse lui donner des explications. Tant mieux, j'veux pas qu'elle sache ce que je fais.
Point de vue d'Amira
J'me réveille avec un mal de tête, j'suis un peu chamboulée par ce qu'il s'est passé la veille. J'regarde à mes côtés, je vois le visage d'Imran, endormi... Je n'ose pas le réveiller, bien que j'aimerai qu'il m'explique ce qu'il s'est passé et pourquoi il m'a ramené un blessé à la maison. Plusieurs questions trottent dans ma tête, bien que j'essaye de ne pas trop y penser.
Je me lève difficilement et file sous la douche. Je me prépare ensuite pour aller en cours. Je quitte l'appartement épuisée, et je me dirige vers l'arrêt de bus. Il faut vraiment que je passe mon permis. Depuis que nous sommes dans cet appartement, financièrement ça va mieux. J'ai pu faire des économies, et je compte payer mon permis. J'espère l'avoir très prochainement.
Une fois la galère des transports terminée, je passe toute ma matinée en cours. Je n'ai pas cours l'après-midi donc je décide d'aller chez mes parents. Je prends le métro et je me rend chez eux. Mes parents m'ont laissé ma clé, mais je l'ai oublié chez moi. Je sonne donc, le portail s'ouvre et je rentre.
Ça me fait toujours du bien de revenir ici. Une fois arrivée dans le salon je vois que la table est posée. Je salue mes parents et mes soeurs. Wassila ajoute une assiette, un verre et des couverts pour moi puis nous passons à table.
Malgré que je sois heureuse d'être auprès d'eux et qu'ils aient l'air contents de me voir, je sens un certain malaise. L'atmosphère est pesante, personne ne parle. Je trouve ça bizarre, mais je ne dit rien. Une fois le déjeuner terminé, mon père retourne dans son bureau. Ma mère monte dans sa chambre et les filles et moi nous débarrassons. Je décide alors de m'informer sur la situation assez tendue.
« - Il se passe quoi là ? »
Je regarde les filles chacune leur tour, mais aucune d'elle de me réponds.
« - Sympa.
Wassila : Demande à Hiba, moi ça m'concerne pas.
- Hiba ?
Hiba : Hm... J'ai pas la tête à en parler là. »
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