06. L'orgueil me touche comme une tâche dans le ciel
« - Comme je t'ai dis on a déménagé, on a quitté Paris pour la banlieue. Financièrement c'est assez dur, mais on va s'en sortir t'inquiètes pas. C'est juste qu'on est un jeune couple, en plus de ça on est encore étudiant, donc voilà quoi. On ne roule pas sur l'or. Mais je suis confiante, on va surmonter ça.
Wassila : Mais tu sais très bien que Papa pourrait régler tout ça... Il suffit juste que tu lui en parles.
- Non, je ne préfère pas. Il me dira que j'ai que ce que je mérite, donc il ne vaut mieux pas qu'il le sache, alors je te le demande encore une fois, n'en parle à personne, et surtout pas à Papa. Puis tu sais, Imran il a une très grosse fierté, il n'acceptera jamais qu'on lui accorde de l'aide. »
Après cette longue discussion on a fini par se prendre dans nos bras. C'est vrai que du haut de ses dix sept ans, elle est déjà très mature pour son âge. C'est vraiment une perle, et ça me soulage que malgré que ces temps-ci je l'ai un peu délaissée, on se soit réconciliées aussi rapidement. Avec mes sœurs on a toujours été très proches, on a toujours tout fait ensemble. Ça me ferait beaucoup de mal si elles commençaient à me délaisser, et je peux comprendre qu'elles aient cru que c'est ce que je faisais. Je suis la première à avoir quitter la maison, et je ne sais pas encore comment gérer tout ça. Ce qui me plaît, c'est que Wassila m'ai tout dit directement, et qu'elle n'ai pas tourné autour du pot. Sa franchise c'est l'une de ses nombreuses qualités que j'admire. Hiba elle est plus réservée sur ses sentiments, elle garde souvent ses sentiments pour elle. C'est sûrement parce que c'est la plus grande, et qu'elle n'a pas eu de grandes sœurs ou de grands frères et qu'elle ai du affronter la vie toute seule au début, parce que nous étions encore petites, et que nos parents n'ont pas réellement étaient présents lors de notre enfance. Elle n'est pas très démonstrative, mais elle n'en est pas moins hnina. Elle a toujours su nous conseiller, et tout fait pour que nous ne reproduisions pas les erreurs qu'elle a pu faire.
Wassila retourne dans la cuisine, et moi je retourne voir Imran.
Retour au point de vue d'Imran
Je vois enfin Amira revenir, et tant mieux parce que je me voyais pas rester plus longtemps auprès de son père bien qu'il m'ai ignoré tout ce temps et qu'il soit captivé par son livre. Je sais qu'il me méprise, et je sais qu'il ne m'aime pas tout court. Je le vois dans son regard et à travers ses sourires hypocrites, mais je ne dis rien. J'me contiens pour Amira, c'est quand même son père, alors je fais tout pour qu'il y ai une bonne entente entre moi et ma belle famille. Malgré mes efforts je ne sais pas combien de temps je vais encore pouvoir tenir. J'risque de craquer.
« Amira : J'ai pas été trop longue ?
- T'as été pire que ça Amira... dis-je tout en soupirant.
Amira : Désolé Imran... Je sais que tu n'aimes pas être ici, merci... me chuchota-t-elle.
- C'est normal. »
Au même moment les sœurs d'Amira vinrent nous rejoindre, avec un plateau dans les mains. Elles les posèrent sur la table avant de s'asseoir à leur tour sur le canapé. Leur mère se joignit à nous quelques minutes après l'arrivée de mes belles-sœurs.
« Hiba : Imran, thé ou café ?
- Un thé s'te plait. »
Elle me servit un verre de thé à la menthe. Amira prit comme moi.
« Hiba : Papa ?
Son père : Comme d'habitude. »
Elle lui tendit sa tasse de café.
Pendant que nous prenions le thé, je voyais bien que l'atmosphère était tendue. Ça ne me donnait pas envie d'essayer d'briser le silence, tout le monde paraissait froid autour de moi. Alors comme eux, je resterai de marbre. Faut pas pousser, j'veux bien être gentil mais s'ils ne font pas d'efforts, je ne vois pas pourquoi j'en ferais.
« Amira : Imran tu ne voulais pas faire tes ablutions ? Suis-moi je t'accompagne dans la salle de bain.
- J'te suis. »
Putain, j'attendais que ça, qu'elle me fasse bouger de ce salon.
« - Tu veux pas qu'on y ailles maintenant ?
Amira : Mais, on vient tout juste d'arriver...
- Hm... »
J'suis allé faire mes ablutions histoire de me calmer avant de dire des dingueries. Après ça j'ai prié avec Amira derrière moi. La salât m'a vraiment apaisé, j'ai pu retourner au salon serein.
Dans le salon, il ne restait que Hiba et Wassila.
« Amira : Ils sont passés où les parents ?
Wassila : Maman est retournée dans la cuisine, et Papa dans son bureau.
Hiba : Ça vous dit qu'on aille dans le jardin, il fait bon dehors ?
- Ouais, c'est une bonne idée. »
En réalité, je voulais juste m'éloigner des parents d'Amira. J'avais bien besoin d'air. Une fois dehors, j'ai pu respiré de l'air frais, parce qu'à l'intérieur comme l'atmosphère, l'air était empoisonnée. On est allé dans le fond du jardin près de la piscine. C'est vrai qu'il faisait beau. J'aurais su, j'aurais apporter de quoi nager enfin bref. On est finalement allés s'asseoir sous la véranda. C'est vrai que leur maison est plutôt pas mal. J'rêverais d'offrir ça à ma mère.
On discutait tous ensemble, c'était bon délire. Les sœurs d'Amira elles sont gentilles, rien à voir avec leur paternel. On était tranquille à rigoler tous ensemble jusqu'à ce que le père des filles, Kader vint nous voir.
« Kader : Les filles, allez aider votre mère, bande de kelbas. »
J'ai failli pouffer de rire, mais j'me suis souvenu que lui et moi c'était pas la grande entente. Ça fait peut-être un peu rageux, mais je préfère pas rire avec lui. Les filles et même Amira retournèrent dans la maison pour aller aider leur mère dans la cuisine.
« Kader : Alors Imran qu'est-ce-que tu fais actuellement ? »
Ah, ça y est ? Il remarque enfin ma présence.
« - Je vais en cours et je travaille au garage.
Kader : Et tu gagnes combien dans le garage où tu travailles ?
- J'pense que ça, ça ne concerne que moi.
Kader : Tu te trompes, ça me concerne aussi, j'ai bien le droit d'être informer des conditions dans lesquelles vit ma fille.
- Vous inquiétez pas pour elle, m'sieur.
Kader : Je pense pas que le salaire d'un garagiste puisse rendre ma fille heureuse. »
Quoi ? Attendez, j'ai bien entendu ce que j'ai entendu là ? Il vient d'me rabaisser en face à face ? J'ai vu rouge, j'voulais juste lui envoyer mon poing dans la gueule. J'ai serré la mâchoire, sinon j'sais que je n'allais pas mâcher mes mots. J'vous jure que si ça n'aurait pas été le père d'Amira il serait déjà à terre à l'heure qu'il est. Heureusement que moi j'ai du respect.
J'ai laissé échapper un rire nerveux.
« - Votre fille je la rend plus heureuse que vous ne l'ayez jamais fait. »
Je me suis levé et j'ai quitté la maison sans même prévenir personne. C'était la meilleure chose à faire, sinon j'sens que j'aurais retourné toute la maison. J'ai pris ma voiture et j'me suis cassé à la cité. Donc moi j'suis un pd ? Il m'prend trop de haut. Mais sah pour qui il se prend ? J'suis patient, courtois, tout ce que vous voulez mais à force de me chercher il va finir par me trouver. J'sais qu'il veut me pousser à bout. Le pire c'est qu'aujourd'hui il a faillit réussir. J'ai compris son petit manège, il veut me pousser à faire des choses que je pourrais regretter, pour dégoûter Amira. Pour qu'elle me lâche et qu'elle retourne à ses côtés. Ce qu'il ne sait pas, c'est que le moral est fait de fer, et qu'on m'abat pas aussi rapidement et facilement. J'ai plus d'un tour à porter de main et s'il me connaissait bien, il saurait que quoi qu'il arrive et que par n'importe quel moyen Imran retombe toujours sur ses pattes. J'suis un putain de félin, j'dirais même que bientôt, je serais le roi de la Jungle.
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