05. T'es le sang de mon sang, la chair de ma chair
« - Ouais, allô ?
Nadjib : Oh tu m'as oublié ? -rires-
- Non même pas j'étais en train de manger là, y a moyen j'te rappelle après ?
Nadjib - Ouais pas d'soucis. »
Je raccroche et je me rassois.
« Amira : C'était qui ?
- Nadjib.
Amira : Nadjib ?
- Ouais, le voisin là, même il m'a aidé à porter les cartons.
Amira : Ah oui... Il voulait quoi ?
- Que j'aille chez lui, passer la soirée avec ses potes.
Amira : Ah, bah vas-y. C'est une occasion pour toi de te changer les idées un peu !
- Non, je préfères pas. Tu sais très bien que j'suis pas très sociable.
Amira : Il est jamais trop tard pour changer. -rires- Non, sérieusement, vas-y.
- M'ouais. »
Une fois qu'elle m'a convaincu, je met mes nike et j'descend. J'appelle Nadjib pour lui dire que j'suis opé.
« Nadjib : Ah ça y est, tu t'es enfin décidé ? -rires-
- Ouais, lol. J'suis en bas de chez moi là...
Nadjib : Vas-y bouges pas, j'arrive.
- Ok. »
Je m'adosse contre une barrière en attendant qu'il vienne me chercher. J'ai vraiment aucune idée d'où il peut habiter du coup, j'ai pas vraiment le choix.
Une fois à ma hauteur, il me serre la main. On se dirige en direction de chez lui, c'est-à-dire dans le fond de la cité. On monte jusqu'au troisième étage, il ouvre la porte avec une clé. On entre, à peine rentré j'sens l'odeur du chite accompagné de l'incontournable odeur chicha menthe. Une fois dans le salon, je serre la main à plusieurs mecs et Nadjib fait les présentations.
« Nadjib : Les mecs j'vous présente Imran. »
Puis il en vient à me présenter ses potes.
« Nadjib : Le renoi c'est Adama. Là bas c'est Adnane, et lui c'est Mohsîn mais on l'appelle Moha. Ce sont des frères pour moi. »
Une fois les présentations faites, on s'est tous posés dans le salon. On a joué à la play, fumer des chichas bien que cela ne soit pas dans mes habitudes. Par contre le chite, j'ai pas touché, et ça ils l'ont remarqués.
« Adnane : Tu fumes pas d'chite toi ?
- Non, c'est pas dans mes habitudes.
Adnane : J'vois, tiens essaye. »
Il me tend le joint, mais Adama l'attrape en plein vol avant de tirer une taffe.
« Adama : Arrêtes d'engrainer les gens toi. »
J'fais pas plus attention à ce qu'ils disent et je me remet à jouer à fifa.
Il est environ minuit, j'ai cours demain, j'pense bientôt rentrer. J'me lève histoire d'm'en aller.
« Nadjib : Eh tu vas où khey ?
- J'rentre.
Nadjib : Attends, attends.
- Ouais ?
Nadjib : J'ai une proposition à te faire.
- Laquelle ?
Nadjib : Suis moi. »
Il m'emmène dans la cuisine, referme la porte derrière lui.
« Nadjib : J'ai besoin de toi pour un plan.
- Hein ? Quel plan ?
Nadjib : Je t'explique, avec mes reufs on veut monter notre propre truc, j'pense que tu vois de quoi j'parle. Là je t'en parle pas devant eux parce qu'ils sont méfiants, ils font pas confiance à n'importe qui. Mais moi j'te sens plutôt bien.
- Nadjib j'vais aller droit au but, t'as vu je t'apprécie mais j'suis pas dans des délires comme ça.
Nadjib : Je te laisse du temps pour y réfléchir.
- C'est déjà tout réfléchit. »
Je m'en vais sur ses paroles. J'suis pas comme eux. J'ferais pas ce genre de choses. Je rentre dans les environ d'une heure du matin, Amira dort déjà. J'me glisse dans mon lit, et je m'endors à mon tour.
Une semaine s'est écoulée.
Point de vue d'Amira
Je reçois un appel de ma soeur, je fouille mon sac, j'ai du mal à mettre la main dessus. Une fois que je l'attrape enfin, je réponds.
« - Allô ?
Hiba : Allô, tu vas bien ma chérie ?
- Ça va et toi ?
Hiba : Très bien. Je vous rappelle qu'on vous attends aujourd'hui.
- Oui je sais, on se prépare et on arrive.
Hiba : D'accord, à tout à l'heure alors.
- À plus tard ! »
En réalité, nous étions loin de nous préparer. Imran était d'ailleurs toujours endormi. Je m'empresse d'aller le réveiller. Mais lui n'a pas l'air décidé à se lever. Une fois que je l'ai bien embêter afin qu'il se réveille, on s'est chamaillé pour savoir qui allait prendre sa douche en premier. Finalement je l'ai laissé y aller avant moi. J'ai fais le ménage assez rapidement, puis j'ai préparé mes vêtements. J'ai aussi préparé nos petits déjeuners bien qu'il soit déjà midi.
Une fois que monsieur c'est enfin décidé à sortir de la salle de bain, je m'y suis rendue à mon tour. J'ai pris une bonne douche, puis j'ai rejoint Imran dans le salon afin de prendre mon petit déjeuner à ses côtés. Après avoir fini de manger je suis allée sécher mes cheveux, puis je me suis habillée. Et enfin nous avons quittés la maison en direction de chez mes parents.
[...]
Nous étions assis sur le canapé, je sentais qu'Imran était nerveux. Je sais qu'il n'a pas de très bon souvenirs de ma famille mais j'espère que cela s'arrangera rapidement. Désormais ma famille c'est aussi la sienne, donc j'attends qu'il y ait des efforts dans les deux sens, autant venant de lui, que venant d'eux, sinon jamais ça ne s'arrangera.
« - Je reviens Imran, je vais aider ma mère. »
Il me fit les gros yeux, j'étais bien obligé de le laisser avec mon père. Mais tout les deux ce n'est pas la grande entente...
Je me rends dans la cuisine où je retrouve mes sœurs qui aident ma mère à préparer le thé, le café et tout ce qui s'en suit. Je leur propose de l'aide, qu'elles refusent bien évidemment, elles veulent tout gérer toutes seules. J'insiste tout de même, mais elles refusent de nouveau. J'allais retourner dans le salon lorsque ma plus jeune soeur prend la parole.
« Wassila : Amira ?
- Oui ?
Wassila : Viens avec moi s'il-te-plaît.
- Je te suis.
On s'est rendue dans la pièce d'à côté.
Wassila : C'est quand que je viens chez toi ?
- Oh... Heu, bah écoutes quand tu veux.
Wassila : Hier, je suis passée... Enfin, j'me suis rendue à ton domicile, jusqu'à ce que la concierge me dise que tu n'y vivais plus !
- Merde ! T'en as parlé à quelqu'un ?
Wassila : Non, à personne, j'attends d'avoir des explications.
- Promets-moi de ne pas en parler aux parents d'abord.
Wassila : T'as ma parole.
- On a déménagé.
Wassila : C'est juste ça ? Mais pourquoi tu ne nous l'a pas dit ? J'me suis inquiétée !
- Je ne te l'ai pas dis, parce qu'en réalité, c'est bien plus compliqué que ça.
Wassila : Je t'écoutes, dis moi en quoi c'est compliqué ?
- Wass...
Wassila : Non, c'est toi qui vas m'écouter. Certes t'es ma grande soeur, d'accord, c'est un fait. Mais là j'te comprends plus ! Tu sais très bien que tu peux tout nous dire à Hiba et moi, pourquoi tu t'éloignes de nous comme ça ? C'est Imran c'est ça ? Il te veut pour lui tout seul ?
- Quoi ? Mais non, il n'a rien avoir dans tout ça. C'est quoi votre problème avec lui, sérieusement ?
Wassila : Tu veux savoir c'est quoi mon problème ? Et bien, mon tendre beau frère m'arrache ma soeur, alors que malgré les difficultés que t'as eu pour le faire accepter aux parents, je vous ai toujours soutenue et épaulée, et maintenant c'est ça qu'on mérite Hiba et moi ? Notre propre sœur nous fait passé après son mari ? »
Elle m'a dit ça avec les larmes aux yeux, ça m'a déchiré le cœur.
« - Il n'y a aucun rapport, Wassila. Arrêtes de dire des bêtises, tu sais bien que ce que tu me dis là c'est faux ! Vous êtes mes sœurs, mon sang, et lui c'est mon mari. C'est deux choses incomparables, complètement différentes. C'est juste qu'actuellement on traverse une période difficile, et on essaye de régler ça comme on peut. C'est pas évident pour nous. Je m'excuse que tu puisses penser des choses comme celles-ci à mon égard, ou encore à l'égard d'Imran.
Wassila : Non, c'est moi qui m'excuse, je ne pouvais pas deviner que ça n'allait pas fort. Mais pourquoi tu ne nous en parle pas ?
- Je veux pas que ça arrive aux oreilles de Papa. Tu le connais, il réagirait très mal.
Wassila : Mais dit moi au moins de quoi il s'agit ? »
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