C'est un cauchemar.


Je suis aplatie contre le muret, sur le sol.

 J'ai froid, j'ai faim et surtout j'ai peur. 

La maison se dresse à côté de moi, si proche... Et pourtant si loin. Onze marches et quelques centimètres.

Je sens que je vais commencer à pleurer tant je suis terrifiée. Puis je L'entends. Les pas légers et puissants sur le sol. La respiration lourde qui semble s'échapper par halètements. 

Je n'ose plus bouger, si je bouge je suis morte. Je ferme les yeux, arrête mes larmes et ralenti mon souffle.

Si il tourne un tout petit peu la tête il me voit, si je commet une erreur il m'entends, il se retourne brusquement et fonce sur moi et je hurle et... Il passe.

Il ne m'a pas vue. Je l'écoute s'éloigner, je n'aurai pas d'autres opportunités. 

Quand soudain...

"Tiens, tiens... Tu crois y arriver avant moi ? "

J'entends SA voix dans ma tête. Elle chuchote et ris ensuite.

"Pourtant tu es coincée ici, tu ne passera pas et tu le sais."

Je cris dans ma tête, lui hurlant de me laisser tranquille puis je me relève d'un bond, parcours en une seconde l'espace qui me sépare de l'escalier. Déjà je les entends au loin arriver. Je monte les marches quatres à quatres, ouvre la porte puis la referme violemment. Immédiatement je tourne la clé et soudain... Je respire.

Je m'éloigne de la porte, recule, je suis dans la cuisine, j'en sors et monte les escaliers. Je ferme toutes les portes sur mon passage. Je suis dans la chambre...

" Laure où es-tu ?"

Sa voix résonne dans mon esprit une nouvelle fois. Sa peur et l'urgence ne sont pas feintes.

"Tu es dans la maison ?"

Elle est surprise, choquée.

"Laure, ouvre la porte !"

Sa voix est plus forte dans ma tête.

"Ouvre cette putain de porte !"

Plus forte.

"Ouvre ! Je t'en supplie ouvre, ils arrivent ! Ils vont me tuer ! Laure je t'en prie ouvre la porte !"

Forte. Cette fois la voix vient autant de ma tête que de dehors. Et en effet je les entends moi aussi venir. Je m'assois sur le lit.

" Laure ! Laure ! Laure ouvre ! "

Cette fois le hurlement vient de dehors. Un hurlement de détresse qui se change en hurlement de douleur. Je ne pense pas. Je ne pense pas à sa bouche toujours ouverte sur son cri. Je ne pense pas à ses yeux exorbités. Je ne pense pas à ses cheveux blonds teintés de rouge. Je ne pense plus au bruit de la chair déchirée, aux bruits de déglutition, aux cris. 

Je ne pense plus, je ferme les yeux.

Mes paumes plaquées sur mes paupières.

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