10 : Rage
En arrivant dans le bâtiment, je suis surpris de ne pas trouver Victor en train de jouer au handball. Je n'ai pas le temps de m'échapper que le prof et les autres élèves arrivent pour notre cours de sport. Léa m'évite comme la peste, ce qui ne m'aide pas à avoir des informations sur mon voisin. Le professeur de sport me regarde d'un mauvais œil quand je mets un pied sur le terrain mais ne vient pas me parler.
A chacune de ses pauses, Léa se jette sur son portable, j'en déduis qu'elle n'a pas plus de nouvelle que moi. Quand le cours se termine enfin, je pense être libéré mais le prof me retient.
- Où est Victor ?
- Qu'est-ce que j'en sais ?
L'homme d'une trentaine d'année désigne mon visage de son crayon, attendant que je passe aux aveux.
- Je ne l'ai pas frappé, si c'est ce que vous croyez. Il m'a menacé avant de me mettre une droite et de disparaitre.
Il me dévisage un instant avant de me laisser partir. De toute façon il n'a pas de preuve que je ne dis pas la vérité et mon visage parle pour moi.
Je me change en quatrième vitesse, presser de me mettre en route pour mettre fin à la rumeur qui court sur lui et qu'il croit que ça vient de moi, mais dans le hall, Léa m'arrête pour me demander de le laisser tranquille.
- Laisse-moi lui parler, tu ne ferais qu'envenimer les choses.
- Je crois que tu ne te rends pas compte dans quel état je suis...
- Arrête de ne penser qu'à toi.
Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle a déjà déguerpie. Je jette mon sac de sport à travers la pièce et m'assoie finalement sur l'un des bancs qui s'y trouve. Elle m'énerve. Que croit-elle que je fais tous les jours ? Que je pense qu'à ma gueule et que je joue avec ses sentiments et les miens pour mon simple plaisir ? Je ne trouve pas ça spécialement amusant de ne pas pouvoir m'expliquer, de ne pas pouvoir prouver que je l'aime plus que n'importe qui et que je ne veux plus le faire souffrir. Je ne ferais que me faire souffrir aussi.
Après avoir tourné en rond pendant plus d'une heure, je rentre chez moi mais à peine arrivée devant le perron, je ne peux pas m'empêcher d'aller voir la maison d'à côté. Il me faut un certain temps avant que j'ose mettre un pied dans la baraque.
Il n'y a aucun bruit, c'est assez flippant. Je jette un œil sur le canapé mais il n'y a personne. Je ne m'arrête pas là et monte les escaliers jusqu'à sa chambre. C'est fou comme cette maison n'a pas changé si ce n'est qu'elle a vieillie avec nous.
J'ouvre la porte de sa chambre, rencontrant son dos alors qu'il est allongé dans son lit. Plus aucun son n'est audible dans la pièce à part nos deux respirations. Je sais qu'il ne dort pas et en même temps je préfère prendre un moment avant que tout explose. Je veux apprécier encore une fois de le voir.
- Victor.
- Dégage.
Je fais quelques pas dans sa direction mais il se relève avec vivacité, le regard haineux me forçant à m'arrêter. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et l'écho dans ma tête me donne la migraine. Je ne veux pas qu'il me rejette, c'est insupportable.
- Ce n'est pas moi qui est répandu la rumeur.
- Je n'en ai rien à foutre.
Une boule se forme dans ma gorge devant tant de véhémence dans sa voix. Il n'est pas méchant d'habitude et pourtant ses paroles sont rudes et cinglantes. Ses lèvres se serrent l'une contre l'autre comme s'il essayait de se retenir de dire quelque chose de pire ou pour ne pas craquer. Ses yeux sont rougis, je suppose qu'il a déjà pleurer cette après-midi. Je fais un pas dans l'optique de me rapprocher mais il m'arrête d'un geste de la main. La douleur s'intensifie dans ma gorge.
- Victor. Je ne joue pas avec toi, je te le promets.
- Je crois que tu ne comprends pas bien ce que veut dire « je ne plus que tu m'approche » et « je ne veux plus que tu me parles ».
Je me tourne vers toutes ses photos avant de baisser la tête. C'est pire qu'avec Léa et je me demande si elle ne lui aurait pas fait un lavage de cerveau avant que ne vienne. Ou alors il ne croit pas que Louis en soit capable.
- Dégage.
La douleur dans mon crâne s'intensifie alors que je le regarde devenir rouge comme une tomate. Il montre la porte du doigt mais je suis complètement paralysé par la peur ne plus le voir, qu'il me déteste à ce point.
- Dégage. Sors de chez moi ! DEGAGE !
Il me pousse sans ménagement en dehors de sa chambre.
- Victor.
Ma voix n'est qu'une supplique étouffée comme si j'avais besoin de raviver sa compassion visiblement partie en vacances.
- LAISSE-MOI TRANQUILLE !
Je me prends presque la porte en pleine tête. Elle tremble quand il s'y adosse avant de se mettre à pleurer. Je pose ma main doucement sur le bois et le front juste à côté. L'entendre perdre pied est pire qu'un coup de poignard en plein cœur. Je n'arrive pas à retenir mes larmes.
Je sors de la maison en trombe, récupère mon sac de sport jeter sur le sol quelques temps plus tôt et cours jusqu'au centre d'entrainement pour me défouler sur les sacs. Je rentre une heure plus tard et reste assis un moment sur les marches devant ma maison. J'ai beaucoup réfléchis pendant mon défouloir, c'est pour cela que je m'empresse ensuite d'aller à mon bureau et de sortir une feuille blanche sur laquelle je marque :
« 23H, S'IL TE PLAIT, VIENS »
A travers la fenêtre, je ne vois ni lumière, ni mouvement chez mon voisin et tous les souvenirs de ce qu'il s'est passé tout à l'heure me revienne en mémoire. Je me laisse tomber sur mon lit, la mélancolie m'étreignant de nouveau.
- Hugo !
Un appel sourd retentie à mes oreilles mais mon sommeil me semble plus important. La porte de ma chambre s'ouvre en faisait entrer la lumière et mon père apparait dans l'embrassure.
- Oh ! Tu te lèves ! On mange.
J'acquiesce avec une grimace de mécontentement et me relève, les yeux bouffis et sec. Mon père disparait et je passe mes mains dans ma tignasse complètement décoiffée.
- Hugo ! Je ne vais pas le répéter une troisième fois !
- J'arrive ! Merde...
Je descends au rez-de-chaussée où ma mère sert le dîner à mon père, complètement avachie sur sa chaise attendant qu'elle fasse la boniche. Quand elle pose les yeux sur moi, elle me sourit dans un premier temps avant de se décomposer. Elle a l'habitude que je donne des coups, je le fais depuis que je suis petit, mais c'est rare que je m'en prenne.
- Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?
Mon père se tourne vers moi, visiblement contrarié.
- Rien, je me suis pris une porte.
Ma réponse semble satisfaire ma mère mais pas mon père qui en rajoute une couche quand je pose mes fesses autour de la table.
- Te fous pas de nous, ta petite crise d'adolescence commence à s'éterniser.
- Pourquoi tu ne le crois pas ?
- Parce que c'est un coup de poing. Ça ne pouvait qu'arriver étant donné le nombre de coup qu'il distribue.
Je pousse un soupir et engouffre la nourriture dans ma bouche sous les regards insistant de mes deux parents. Ils ne veulent pas en démordre, ça m'agace.
- C'est Victor, d'accord ? On peut manger, maintenant ?
- Qu'est-ce qui s'est passé ?
Je dévisage ma mère mais c'est la réaction de mon père qui attire le plus mon attention. Il se met à rire, son petit sourire arrogant sur le visage.
- Il a plus de cran que ce que je pensais.
Je lève les yeux au ciel.
- Je l'ai surement poussé à bout. Je n'en sais rien maman, on peut changer de sujet ?
Quand je remonte dans ma chambre, je jette aussitôt un coup d'œil sur la fenêtre de mon voisin où une caricature d'un doigt d'honneur y est inscrite. J'arrache la feuille de ma fenêtre avant de mettre tout ce qu'il restait sur mon bureau à terre d'un balayement des bras. J'éclate de rage en donnant des coups de pied dans tout ce que je trouve sans réussir à calmer mon trouble.
J'attrape ma veste en cuir puis m'échappe de la maison sans discrétion. J'ai besoin de prendre l'air, de me recentrer sur moi. Je marche sans but jusqu'à un plan d'eau devant lequel je m'assoie et m'apaise. Je reçois un appel de ma mère auquel je ne réponds pas. Je reçois ensuite plusieurs messages de sa part jusqu'à ce qu'elle laisse tomber et que Jules prenne le relais.
Jules, 21h10 : TA MÈRE EST INQUIÈTE ! ELLE ME HARCÈLE. QU'EST-CE QUE TU AS ENCORE FAIT ?
Hugo, 21h13 : DIS-LUI QUE JE VAIS BIEN.
Je le range dans la poche de mon jean et m'allonge dans l'herbe, les yeux planter sur la voute céleste qu'on ne peut malheureusement pas admirer. Mon portable vibre de nouveau dans ma poche mais je décide de ne pas le sortir. Pourtant, il ne s'arrête pas et ça commence à me faire chier.
- Quoi ?
- Ta mère a vu le bordel que tu as mis dans ta chambre, dis-moi ce qu'il se passe ?
Je soupir sans lâcher le ciel et Jules reste silencieux à l'autre bout de la ligne, attendant patiemment que je ne réponde.
- Louis a réduit à néant tous mes efforts. Victor ma littéralement jeté dehors. Je ne sais plus quoi faire, Jules, et Léa ne m'a pas aidée.
Mon meilleur ami ne me répond pas tout de suite et je le soupçonne d'envoyer un message à la jeune fille blonde vu les bruits de frottement sur le micro.
- Rentre chez toi, Hugo, dors et on voit ça demain.
Il attend que je lui réponde et je le fais seulement pour lui faire plaisir. C'est bien joli mais Victor ne me pardonnera jamais s'il pense que je suis à l'origine de tous les ragots qui tourne sur lui.
Et pour couronner le tout, son corps près du mien me manque, ses lèvres me manquent, son magnifique sourire et la couleur glaçante de ses iris aussi. J'ai gouté à la vie près de lui, même si ça n'a duré que deux jours et je ne peux plus m'en passer.
Je reste un moment dans l'herbe, le regard dans le vide en me repassant tous les souvenirs de ma vie en boucle. Je n'aime pas ce que je suis devenu, je n'aime pas la façon dont j'ai géré ma vie jusque-là. Pourtant je sais que tout n'est pas que de ma faute. Lucas a mis de l'huile sur le feu et je n'ai fait que prendre le mauvais chemin. J'ai été tellement influençable à l'époque, je me suis laissée berné par des manipulateurs. Quand j'ai enfin réagit, il était trop tard et je me suis enfoncé dans le rôle de l'adolescent à problème.
Je passe machinalement mes mains dans mes cheveux et la fraicheur de mes bagues me stop net. Je les regarde un instant avant de toutes les retirer et de les jeter dans l'eau lipide. C'est bizarre, mais je me sens plus léger. Espérons que ça m'aide à changer aux yeux des autres.
J'arrive au lycée à la première heure. J'ai eu des cauchemars toute la nuit qui parlait tous les la même chose : Victor qui disparaissait devant moi et je ne pouvais rien faire. J'ai donc prit le premier bus pour le bahut et j'attends que mon voisin entre dans la salle de littérature avec son insupportable amie. Sauf qu'à huit heures moins cinq, elle débarque toute seule et se met à fixer la porte de la salle comme moi. Je la vois regarder plusieurs fois son portable pendant le cours et je lui envoie une dizaine de bout de papier pour lui demander des nouvelles de Victor qu'elle s'empresse d'ignorer.
A la sortie du cours je me rue sur la jeune fille, l'attrape par le bras et l'emmène avec moi entre deux couloirs pour ne pas déranger les autres et qu'on soit tranquille.
- Il est où ?
- Là où tu n'es pas.
Jules se retient de rire mais son sourire en dit long. Je lui envoie un regard noir qui lui fait tourner les talons et faire le guet.
- Je n'ai pas envie de rire, gamine.
- Il est chez lui à ruminer sa peine. Laisse-le respirer, ça va lui faire du bien de passer un peu de temps loin de tout le monde.
Elle me laisse en souriant à Jules qui me lance un regard qui en dit long.
Je me jette sur le premier bus à la sortie des cours. Je rentre chez moi comme une furie pour jeter mon sac dans ma chambre. Je regarde s'il a répondu au message que j'ai mis cette nuit sur ma fenêtre après mettre fait lyncher par ma mère. Mais il n'y a rien.
Je redescends aussitôt et vient frapper à la porte d'à côté. La porte s'ouvre presque aussitôt me laissant apercevoir Victor avec ses lunettes noires sur le nez. Quand il me voit, il tente de refermer la porte mais je la bloque avec mon pied pour pouvoir entrer. Il croise les bras, un air ronchon sur le visage.
- Tu as fait réparer tes lunettes ? Ça te va mieux.
Il est tellement plus mignon avec ses lunettes. Ça le rend plus sévère et à la fois plus adulte. Et puis j'aime ce petit côté intello qui ne le suit pas que sur le physique. Il reste silencieux d'abord, de sorte de me faire comprendre qu'il ne veut pas parler avec moi.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Savoir comment tu vas. Tu n'es pas venu en cours aujourd'hui.
- Bien vu Sherlock.
Des fois je me demande ce que j'ai fait pour mériter de ne jamais pouvoir être avec lui. Comme si quoi que nous faisions, il y aurait toujours un truc entre nous. Comme si une force mystique ne voulait pas qu'on soit ensemble. Je le suis jusqu'à la cuisine. Je n'ai droit qu'au courbe bien dessinées de son dos.
- Je t'en prie, Victor...
- Laisse-moi tranquille. Je ne veux plus avoir à faire à toi.
La douleur n'est pas aussi fulgurante que je ne l'aurais cru mais assez pour que je me sente mal. Je n'arrive plus à cacher ce que je ressens parce que je ne veux plus porter ce masque d'indifférence devant lui, je veux qu'il voit que je suis sincère. Même si ça ne fonctionne pas vraiment.
Les escaliers grincent et les pas de sa mère résonnent dans la maison. Elle apparait dans la cuisine et fait l'aller-retour entre Victor et moi. Je me force à sourire pour ne pas l'inquiété même si le bleu sur ma tempe pourrait parler pour moi.
- Hugo ! Je suis heureuse de te voir mais Victor et moi allons sortir, ce sera pour une prochaine fois.
- Bien sûr, Julie. J'étais content de vous voir.
J'accentue mon sourire et lui lance un dernier regard, plongeant un peu dans ce désert de glace qui git dans ses yeux en écho avec les sentiments qu'il me renvoie, avant de claquer la porte derrière moi. Je reste un peu derrière le battant et perçoit des brides de leur conversation.
- On dirait... brisé le cœur.
- ...pas moi ... m'a brisé le cœur.
Je ne pensais pas que les histoires de Louis iraient jusqu'à nous détruire tous les deux. Je fais demi-tour pour fermer la maison et reprends le chemin du lycée. Louis a un entrainement de foot normalement, il va rien comprendre à sa vie.
J'arrive un quart d'heure plus tard. Je me dirige aussitôt vers les vestiaires où les garçons prennent leurs douches dans un foutoir monumental. Entre les bruit de casier, celui de l'eau et des conversations, on se croirait à un concert. Je le remarque, après la deuxième ranger, torse nu, tout sourire en train de parler avec Julien.
Le garçon que j'ai déjà tabassé pour avoir donné un coup de pied à Victor dans la figure me perçoit en premier et son visage devient livide. Louis se retourne mais lui garde son expression amusée sur le visage. Un peu moins, quand ma paume gauche vient le plaquer contre le mur derrière lui.
- Tu as oublié à qui tu avais affaire, Freigné ?
Mon propre sourire vient se confronter au sien.
- Je crois que tu as un peu oublié qui j'étais, Glédel. J'ai bien réfléchie et j'en ai marre de voir ta tronche.
Je ferme le poing et donne une impulsion pour venir l'écraser dans son ventre. Son souffle se coupe mais il ne perd toujours pas son air de vainqueur qui commence à me monter à la tête.
- Le pire c'est que tu confirmes tout seul ce que j'ai laissé entendre sans jamais l'avouer.
Le deuxième coup atterri dans ses côtes. La douleur dans mes phalanges se fait ressentir.
- Je n'en ai rien à foutre de ce que tu penses, tu peux dire ce que tu veux. Ce que j'aimerais par contre, c'est que tu oublies Victor une bonne fois pour toute.
Je me courbe en deux sous la force de son coup de genoux. Je finis par le lâcher pour reprendre ma respiration. Je m'apprête à lui redonner un coup mais mon bras est arrêté dans sa course. Jules me tire vers lui et ne me lâche qu'une fois sortie du vestiaire. Avant que la porte ne se referme, j'entends Louis me crier :
- Un jour, tout le monde va le savoir Hugo, et tu deviendras comme lui.
Je m'apprête à y retourner mais Jules me repousse en arrière.
- Arrête ! Ça n'arrangera pas les affaires de Victor si tu tabasses tout le monde. Tu vas te faire virer du bahut !
- Tu n'as pas entendu ce qu'il a dit !
Je me prends la tête entre les mains, je tourne en ronds, je fais les cents pas pour ne pas jeter une nouvelle fois sur le connard derrière la porte. Ma respiration s'accélère et ma vue se brouille. Je suis en train de faire une crise de panique.
- Calme-toi. Tu te fais du mal, pour rien.
Je me laisse glisser contre le mur et alors que Jules s'accroupie devant moi, je serre ses deux bras dans mes mains.
- Tu ne comprends pas. Je suis en train de devenir fou ! Victor ne veut plus me parler, il me déteste autant qu'avant si ce n'est plus.
Un éclair de douleur vient foudroyer ma poitrine.
- Respire, Hugo.
Je me plie en deux et pose la tête sur son épaule sans le lâcher. Je sens mes sanglots venir mais je ne veux pas perdre la face, me laisser aller. Quand je me tranquillise enfin, Jules me dévisage, une barre traversant son visage.
- Victor est fort, il a beaucoup de courage et malgré tout, il n'a jamais baissé les bras. Il faut que tu fasses pareil. J'ai vraiment peur pour toi, tu te rends malade pour un mec qui t'aime plus que n'importe qui. Il faut que tu lui prouve que c'est réciproque.
Mes larmes montent, trop vite pour que je ne puisse les retenir. J'ai besoin de lui, plus que ce que tout le monde croit.
- J'ai peur...
- C'est normal, l'amour c'est effrayant, mais une fois qu'on l'a trouvé, on a plus peur de rien.
Je plonge dans son regard sombre, essayant de me raccrocher à son sourire sincère.
- Pourquoi tu n'es pas gay ? C'est tellement dommage.
Il se met à rire et m'aide à me relever.
- Quoi que tu fasses, je te soutiendrais. Mais je t'en supplie, arrête de frapper tout le monde.
Louis sort à l'instant même et me jette le plus arrogant des regards. Le mien est courroucé mais pour faire plaisir à Jules, je pose ma main sur son épaule et tourne les talons vers la sortie.
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