A l'hôpital

16 décembre

Je me mets en route très tôt le matin, avec Marie-Michèle et mon amie Rita. Je lis l'itinéraire relevé sur Google. A 6 h 15, nous arrivons à l'hôpital. A 7 h, je suis en chemise-de-nuit-hôpital et j'avale un tranquillisant. Quelques minutes plus tard, je suis déjà « à moitié dans les vapes » et je n'ai plus conscience de rien, jusqu'à 15 h où j'entends mes sœurs chuchoter près de mon lit. Plus tard j'apprendrai qu'une césarienne en urgence est passée avant moi, que l'opération a duré 2 heures et que tout s'est bien passé.

Ma voisine de chambre quitte l'hôpital le soir. Je suis seule dans la chambre. Une infirmière passe toutes les 3 heures pour vérifier la tension. Je me sens bien entourée.

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17 décembre

Le chirurgien vient me voir. Il me dit qu'on a enlevé la matrice, les ovaires et des ganglions. Ma tête est sans doute encore un peu embrumée, car je ne retiens rien d'autre.

Ma nouvelle voisine de chambre, Marianne, attend toute la journée à jeun et en vain : huit urgences font reporter son opération au lendemain et elle rentre chez elle. Je suis seule dans la chambre.

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18 décembre

Marianne revient et est emmenée en salle d'opération. Je suis seule dans la chambre. Quand ma voisine est de retour, elle est agitée et perd beaucoup de sang, en raison de complications. Elle retourne en salle d'opération en pleine nuit. De nouveau, je suis seule dans la chambre. Et je me dis que c'est du grand luxe.

Je découvre sur mon corps une petite croûte noire au milieu du nombril, là où on a passé le tube endoscopique relié à la caméra, et ces trois petits trous où on a introduit les instruments : incroyable !

(Voir Annexe 1 : technique de l'opération)

Je n'ai pas su tout de suite qu'on m'a aussi coupée - et recousue - à la sortie du vagin. C'est ce qui me gêne le plus car je ne sais pas comment m'asseoir.

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19 décembre

Les jours passent. Je suis faible. Je dois tout réapprendre. Je ne sais plus respirer correctement. La physiothérapeute passe, me donne des conseils. Comment est-ce possible, de ne plus savoir respirer ? Comme si ça s'était bloqué !

J'apprends à faire moi-même une piqûre pour éviter les thromboses. Je déteste cela.

Je n'ai pas mal. Je suis abrutie de médicaments : 4 Dafalgan 1 g et 3 Mefadolor 500 par jour. Au début, ça passe. Mais très vite, mon estomac réagit avec des nausées et vomissements, même au milieu de la nuit. Si un jour je dois faire une chimiothérapie, je peux me réjouir ! Je n'ai pas de douleurs, je ressens plutôt une gêne dans les mouvements et je n'ai pas de forces.

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20 décembre

Plus les jours passent et moins j'arrive à manger. Les nausées et vomissements continuent. J'arrête de prendre le Mefadolor. On me donne des médicaments pour l'estomac. Ça ne sert pas à grand-chose, je les vomis aussi.

Le temps passe. Je reçois des visites, des téléphones, je ne fais rien, même pas prier. Et si je prie, c'est une bien étrange prière, parfois seulement un cri vers Jésus ou bien, le plus souvent, un grand MERDE ! Et je crois que MERDE peut aussi être une prière, avant de devenir un jour MERCI.

Je ne prie pas beaucoup mais j'appelle chaque jour par téléphone LA PAROLE DU JOUR, petit commentaire de l'évangile du jour. C'est bien d'être reliés, en Église, autour de la Parole. Merci à Dieu pour sa Parole, merci à ceux qui aident à ce que la Parole de Dieu prenne chair en nous.

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21 décembre

C'est dimanche. Après une nuit nauséeuse, je suis heureuse de rentrer à la maison.

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