[ C'est le dernier jour de l'année 2024 alors je me suis dis que je pouvais tout vous poster aujourd'hui. Il reste ce chapitre ainsi que l'épilogue. Je vous remercie de tout cœur de m'avoie suivi dans cette belle aventure de fin d'année ♥ ]

Valentino

La tête de Mikaëla repose sur mon torse. Nous sommes toujours dans cette cave, nus, sous la lumière tamisée des bougies initialement prévues pour la déco de table.

Je tire une bouffée de ma clope, expulse la fumée en direction du plafond et remonte mon manteau sur son corps frissonnant. Pas question qu'elle attrape froid.

— Comment tu connais Isabella ? demande-t-elle curieuse, pendant que ses doigts tracent des cercles sur mon pectoral droit en suivant les contours de ma rose tatouée.

Je prends une autre bouffée, histoire de gagner une seconde ou deux, puis je réponds :

— C'est ma nièce. La fille de mon regretté frangin.

Son visage se lève d'un coup, les sourcils arqués. Surprise. Je sens la question dans son regard. Ouais, ça peut étonner, vu qu'Isabella et moi n'avons que sept ans d'écart.

— Je suis un accident. Un enfant non désiré arrivé après un déni de grossesse. Ma mère pensait qu'elle ne pouvait plus avoir de gamins.

Je tire une autre latte, un sourire en coin.

— Morale de l'histoire : toujours faire gaffe à la contraception, même après cinquante piges.

Mikaëla étouffe un rire et enchaîne.

— Mais, ta nièce... elle est flic.

Elle me fixe. Je replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille, profitant de l'excuse pour la toucher, la garder encore un peu près de moi.

— Elle a été adoptée, dis-je. Mon père... il pouvait pas s'occuper de deux gosses seul, pas après avoir perdu sa femme et son fils. Ça l'a détruit. Alors, Isa est partie dans une autre famille. Mais même là-bas, elle a toujours su d'où elle venait. Toujours.

Je fais une pause, le temps de recracher une dernière fois mon air pollué.

— C'est pour ça qu'elle est devenue flic. Pour racheter les conneries des Lombardi.

Je laisse tomber la cendre de ma clope sur le sol terreux et reprends :

— Sauver des vies pour compenser celles qu'on a détruites... Elle sait que ça suffira jamais, mais elle essaye quand même.

Mikaëla baisse la tête, pensive. Ses doigts, jusque-là si légers sur ma poitrine, s'immobilisent. Un drôle de nœud se forme dans mon ventre. Parce que si elle savait, si elle connaissait vraiment l'homme que j'ai été, elle partirait. Elle devrait partir.

Palpitations. Gorge sèche.

— Mikaëla... soufflé-je.

Mes doigts trouvent son menton, l'incitant à relever la tête, à croiser mon regard.

— Isabella m'aide à changer de vie parce que j'ai sauvé la sienne. Mais... je suis pas un homme bien. Ce que j'ai fait... les crimes, les vols, tout ça...

J'énumère l'homme que je suis.

— J'ai pas eu une vie facile, mais ça n'excuse rien. Je...

Elle se redresse, me coupe net en m'embrassant. Ses lèvres s'écrasent sur les miennes, fermes mais pleines de douceur. Sa poitrine se presse contre mon torse, sa chaleur me traverse. Je sens ma main trembler sur sa taille.

— Eh, arrête, murmure-t-elle contre mes lèvres avant de s'écarter juste assez pour me regarder droit dans les yeux. Je me fiche de ton passé. Je ne veux pas savoir.

J'ouvre la bouche, prêt à protester, mais elle me coupe encore une fois.

— Tu es l'homme qui a réconcilié deux sœurs. Celui qui jouait avec Lylia comme un grand enfant, celui qui est absolument nul aux jeux de Noël... Cet homme-là fait partie de toi.

Mikäela dépose un baiser sur mon menton avant de continuer :

— Je m'en contre fiche des choses que tu as faites dans le passé. Si tu veux changer de vie, alors arrête de regarder derrière. Plus jamais. D'accord ? Enfin... sauf si c'est pour parler de notre rencontre, de notre premier baiser, ou encore des barrettes que Lylia t'a plantées dans les cheveux. Là, je dis oui.

Son sourire éclaire la pénombre et je grogne en secouant la tête.

— Non, ça, je préfère oublier, répliqué-je tout en laissant échapper un rire malgré moi.

Elle rit aussi, se colle à nouveau à moi, et ses doigts reprennent leurs caresses lentes sur mon torse.

— Comment as-tu fait pour survivre ? demande-t-elle après un instant de silence. Je veux dire... Lorenzo est persuadé que tu as explosé avec les autres. Même un médecin légiste t'a identifié.

— Un magicien ne révèle jamais ses secrets...

— Mais il a une assistante ! Il a le droit de tout lui raconter à elle, s'insurge-t-elle, les sourcils froncés.

Aspiration de fumée. Expiration lente. Sourire en coin alors que je l'imagine impatiente d'avoir ma réponse.

— Bon, d'accord. Juste pour ce tour-là, concédé-je.

Les yeux de Mikaëla brillent de curiosité lorsque je continue :

— J'ai volé une clé USB à Gallo. À l'intérieur, il y avait des plans de son club et, surtout, une trappe qui menait à un tunnel. C'est pour ça que personne n'a jamais réussi à le coincer. Dès que la police osait débarquer, il disparaissait par là. Seuls les acheteurs avaient le droit de le rencontrer. Mais pour ça, il fallait deux choses : dépenser une somme colossale et figurer sur la liste très sélecte des invités. J'avais toutes ces infos. Alors, avec l'aide de Lorenzo et son équipe, j'ai réussi à m'infiltrer. J'ai joué leur jeu, remporté les enchères pour Isabella et obtenu mon ticket pour une audience privée avec Gallo. Je suis allé le voir et je l'ai ...

Je m'arrête net, mon regard glisse vers Mikaëla. Elle est là, immobile, totalement absorbée. Mais je ne peux pas dire le mot « tué ». Pas devant elle. Même si elle le devine, je refuse de l'énoncer.

— Bref, j'ai fuis avant que tout n'explose. Drago, à fait le reste. C'est un hacker vraiment très doué.

Elle se relève sans un mot, attrape sa dentelle, son soutien-gorge, et les remet en place. Je me redresse à mon tour lorsqu'elle me demande de l'aider à refermer sa robe.

J'observe un instant la courbe de son dos, mes doigts effleurent sa peau, puis je dépose un baiser sur sa nuque. Un frisson la parcourt, visible. Puis je m'exécute en tirant avec délicatesse la fermeture éclair.

— Et après ? Tu comptes faire quoi ?

Elle ne se retourne pas, mais le tremblement dans sa voix est perceptible.

— Profiter du vin d'honneur et de la soirée de mariage !

Je souris, espérant détendre l'atmosphère, mais elle souffle et baisse la tête. Raté. Je capte la tristesse dans ses épaules affaissées.

— Pas ce soir... murmure-t-elle. Dans ta nouvelle vie, je veux dire.

Son ton me transperce plus que je ne veux l'admettre. Je passe rapidement mon pantalon, avance jusqu'à me placer face à elle, et prends ses mains dans les miennes.

— Si tu veux bien de moi, je suis prêt à tout. Aller dans un champ pour cueillir des fleurs, couper les tiges... Je peux même faire la sécurité dans ta boutique.

Ses yeux s'élèvent vers les miens. Elle est si belle à la lumière vacillante des bougies.

— Mais, s'il te plaît, ajouté-je, ne m'oblige pas à faire des nœuds avec les rubans ou à emballer des cadeaux. Ce serait désastreux.

Elle glousse, passe ses bras autour de ma nuque, se hisse sur la pointe des pieds, puis murmure :

— Hum... Je sais pas, je vais peut-être réfléchir. C'est que... un garde du corps dans une boutique de fleurs, tu vas faire flipper mes clients. Surtout si tu leur fais ton regard de mafieux...

Je hausse un sourcil, amusé, resserre ma prise sur ses hanches.

— Alors quoi ? Je vais devoir apprendre à faire des bouquets ?

Elle penche la tête comme si elle réfléchissait sérieusement, avant de répondre :

— Ça pourrait être drôle. Mais on va d'abord voir si tu tiens plus de deux heures sans te plaindre. Et surtout, pas question de te laisser toucher à la caisse, Monsieur le criminel repenti.

— Ah, donc je suis engagé ?

— En période d'essai, précise-t-elle. Je ne fais pas de promesses.

Son éclat de rire s'étouffe dans ma bouche lorsque je l'embrasse avec passion. Moi ? Assistant fleuriste ? Tant que c'est avec elle, je suis prêt à tout.

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Pour info : j'ai modifié l'ignorance de Isabella sur son statut de fille Lombardi. Elle sait et je vais modifier tout ça dans ma réécriture. Il fallait que ce soit elle qui les rapproche, elle a été sauvée par son oncle et elle lui en doit une :P.

Sinon ♥

Merci encore de me suivre dans mes aventures livresque et je vous souhaite une Bonne année 2025 à tous, j'espère que le bonheur brillera de toute ses forces !

Love.
Kate