CHAPITRE 3
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❝ La fuite ❞
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Tendis qu'elle sentait l'odeur réchauffante et sucrée de son chocolat chaud, Sandra observait au loin son frère assis sur les escaliers de la porte qui donnait sur leur jardin. Il était encore tôt, la braise du matin était si fraîche qu'ils avaient tout deux une veste de laine sur les épaules. Cela faisait déjà une bonne vintaine de minute que Stéphane était assis là, à observer les plantes en silence. Sandra vint se joindre à lui en s'asseyant à ses côtés. Ils avaient tout deux une mine fatiguée, et c'est avec une voix encore rouée par le sommeil que la cadette dit doucement :
─ "Ont avaient quel âge la première fois que ça nous est arrivés ? Hm... Je me rapelle que je devais avoir seize ans, c'était la période où j'avais raser la moitié de mes cheveux." Dit-elle avec un petit rire dans la voix. "Et toi tu devais avoir... Vingt ans ? Vingt-et-un peut-être ? ... Ont avait jamais vraiment crû papa et maman jusqu'à ce soir là... Ils étaient terrifiés à l'idée que ça puisse tomber sur nous..."
Stéphane ne répondit rien, ses yeux bleus toujours perdu sur le paysage. Sandra se mordit légèrement la lèvre inférieure, hésitante.
─ "... Je sais que ça t'affecte bien plus que tu ne veux le laisser paraître. Tu as l'impression de tout revivre à travers elle, n'est ce pas ?"
Stéphane baissa lentement les yeux, et c'est avec une voix pleine de remords qu'il avoua à sa soeur ce qui ne cessait d'hanter son esprit.
─ "Quand le vieu fou à dit le prénom de cette fille, j'ai vu quelque chose se briser dans les yeux d'Afidalya. Et pourtant moi, avant de ressentir la moindre compassion, je n'ai sentit qu'un soulagement intense. J'étais soulagé que ce soit elle et non ma fille qui ai été choisie. J'ai ressentit un allègement en voyant l'enfant d'un autre, la meilleure amie de ma fille, être désignée comme sacrifice. Quel genre de père suis-je donc pour penser ceci..."
Il passa une main sur son front dans un soupir et Sandra posa la sienne sur son dos pour le caresser d'un geste réconfortant.
─ "Un père qui fait passer son enfant avant tout." Répondit-elle, tentant de sourire faiblement. "Tu sais, plus les années passent et plus elle te ressemble. Elle est exactement comme toi, c'est bien la fille de son père."
L'ombre d'un sourire de dessina aux recoins des lèvres de Stéphane. Mais lorsqu'il tourna la tête vers l'intérieur de la maison, celui ci disparu rapidement. Il venait de remarquer quelque chose et se dépêcha de se relèver pour l'observer de plus près. Près de l'escalier se trouvait une panoplie d'arme à feux accroché aux murs, lui ayant appartenu à lui, à son père et à son grand-père. Toutefois il lui fallut quelques bonnes secondes avant de réaliser qu'un revolver avait disparu de sa place habituelle. La phrase que Sandra venait de lui dire prit alors dans sa tête un tout autre sens qui ne tarda pas à l'alerter.
Sa fille était exactement comme lui.
─ "AFIDA !"
Criant le nom de la jeune fille à plein poumon, le père courut dans les escaliers, manquant de trébucher dans son élan et suivit par sa soeur qui ne comprit pas sa soudaine crise de panique. Arrivé devant la porte de sa chambre il tenta de l'ouvrir et frappa dessus à maintes reprise en vain. Aucune réponse, elle était verrouillée.
─ "Mais enfin Stéphane qu'est ce qui te prend !?" S'affola Sandra.
Stéphane donna plusieurs coups dans la porte et forca sur la serrure avant d'enfin parvenir à casser le verrou peu solide et d'entrer en trombe dans la pièce. Et il tomba dénu en constatant l'état des lieux. De vieux cartons étaient éparpillés dans tout les recoins, des vêtements aussi. Le téléphone d'Afida et ses affaires personnelles étaient dans la pièce, mais elle en revanche n'était nulle part. La fenêtre était a moitié ouverte, il faisait un froid monstre, et les deux adultes comprirent vite que leur protégée avait quitter la maison en passant par le toit de celle-ci. Stéphane quitta la chambre immédiatement et courut dans la rue pour tenter de retrouver sa fille avant qu'il ne soit trop tard. Sandra demeura paralysée dans la chambre de sa nièce. Puis, son regard se posa sur une enveloppe déposée sur la table de chevet.
Une lettre.
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Afida n'aurait pas dû courir, elle le réalisait en arrivant essoufflée devant les portes de l'église. Mais il ne fallait pas qu'elle perde une seconde de plus, si son père était déjà réveillé au moment où elle avait quitter sa chambre alors son plan tomberait à l'eau. Ses dents tremblaient de froid malgré la grande et épaisse couverture de laine qu'elle avait prit comme unique manteau. Il était encore tôt, et elle s'approchait petit à petit de l'avant-dernière ligne droite qu'elle s'était dessinée. En entrant dans l'église, elle fut accueillie par la chaleur des lieux, par la douce pénombre illuminée par le reflet des vitraux et des bougies. L'endroit semblait désert, comme toujours, et alors qu'elle avançait entre les bancs, la voix du Vieu fou la fit sursauter.
─ "Que fais-tu ici ?" Lui as-t-il demander sèchement.
─ "Je... Je viens voir Morgiane avant son départ." Répondit la jeune fille avec l'air le plus innocent possible.
─ "Elle est avec sa famille, ils veulent être seuls. Tu ne veux tout de même pas interrompre leurs moment de-"
Une voix plus douce résonna.
─ "Oh non vous faites erreur mon ami."
Il s'agissait du prêtre d'Argensier, le chef de l'église locale qui arriva au secours d'Afida avec une expression beaucoup plus aimable que le Vieu fou. C'était une personne d'une grande gentillesse et d'une grande dévotion à sa religion. Mais surtout, il était le maître du seul endroit où le Vieu fou ne pouvait exercer son autorité.
─ "La famille de la petite Morgiane n'est pas encore là." Dit-il en corrigeant le vieillard. "Viens ma fille, je vais t'escorter jusqu'à ton amie."
Afida sourit grandement au curé avant de le suivre, non sans lancer un dernier coup d'oeil au vieu fou qui ne pouvait que rester là, immobile, à les regarder partir dans les couloirs de l'église. Lorsqu'ils furent suffisament loin de lui, la demoiselle put enfin parler librement.
─ "Merci beaucoup, sans vous il aurait prit malin plaisir à me bloquer le passage."
─ "Oh mais nullement besoin de me remercier, c'est tout à fait normal voyons.
─ "Que fait-il ici ? N'as-t-il pas mieux à faire que de jouer les guardes de sécurité ?"
Le prêtre ne répondit point, se contentant d'un haussement d'épaule. En tant que membre important de la communauté locale il ne pouvait se permettre de partager son opinion sur cet homme, mais surtout il ne voulait pas en ces lieux. Alors qu'il guidait la jeune fille à travers l'église, elle ne put s'empêcher de le questionner.
─ "Monsieur le curé, est-ce que vous pouvez me dire ce qu'il va arriver à Morgiane...?" Demanda-t-elle. "J'aimerais au moins ne pas me morfondre dans l'ignorance..."
─ "Malheureusement mon enfant, l'ignorance pèse au centre de cette tradition. Cet après-midi, on l'emmènera dans la forêt."
─ "Qui ça ont ?"
─ "Cela dépend, sans doute des personnes en qui le maire et notre ami le fou à confiance."
─ "Pourquoi est-ce lui qui doit s'occuper de tout ça !?"
─ "Parcque c'est son devoir, c'est tout ce que nous avons à savoir."
─ "Et ensuite ?"
─ "Ils marcheront dans la forêt, en direction du nord toujours. Ils passeront la limite du côté sombre des bois jusqu'à arriver au point de non retour..."
─ "Le point de non retour ?"
─ "Oui. À partir d'ici plus aucun retour en arrière ne serra possible, elle n'aura d'autre choix que de continuer tout droit jusqu'à... Arriver au bout du chemin."
─ "...Et ensuite ?"
Le prêtre cessa la marche devant une porte et se tourna face à Afida en qui il pensait apercevoir un espoir dans le reflet de ses yeux. Il répondit avec un sourire navré.
─ "Seul Dieu le sait. Nous ne pouvons que prier pour que les images les plus sombres de notre imagination soit irréelles."
─ "Vous dites ça parcque personne n'est jamais revenu...?"
Le silence donna à l'adolescente sa réponse. Le vieil homme lui montra la porte d'un signe de tête et Afida le remercia avant d'attendre qu'il ne parte pour entrer dans la pièce.
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Un courant d'air frais chatouilla le visage de Morgiane en refermant la fenêtre. Elle se tenait là, assise sur une chaise, vêtue de la plus belle des robe, faite de dentelles et de fines perles. Ses cheveux étaient soigneusement coiffée et tombaient sur ses épaules avec la douceur d'un nuage. Une touche de maquillage cachait ses yeux rougis par les larmes versées la veille. Elle observait le paysage depuis la fenêtre d'un air mélancolique, ses mains serrant le tissus de sa robe jusqu'à y laisser une forme permanente.
Mais lorsque la porte s'ouvrit et qu'elle vit sa meilleure amie entrer, Morgiane sentit le poid de son coeur tomber. Les deux jeunes filles se fixèrent, et Afida entra dans la pièce avec un sourire maladroit.
─ "...Je suis venue."
C'est la seule chose qu'elle put dire avant que son amie ne se lève de sa chaise pour courir la prendre dans ses bras. Elles se serrèrent l'une dans les bras de l'autre avec force, refusant de lâcher en première, malgré cette piquante sensation que des larmes n'allaient pas tarder à couler sur leurs joues.
─ "Je suis désolée, je suis tellement désolé..." Murmura Afidalya.
─ "Arrête je t'en prie, tu n'a pas à être désolée de quoi que ce soit. Je savais bien que ce jour pourrait arriver à un moment ou un autre. C'était ça la cause du comportement étrange de mes parents."
─ "Pourquoi est-ce que tu ne m'as rien dis ? Nous aurions put fuir ! Avec Roxanne et Mélissa !"
Morgiane posa ses mains sur les bras de sa complice et se recula d'un pas pour la regarder dans les yeux.
─ "Mais j'ignorais que tu n'étais pas au courant de tout ça. Afida c'est quelque chose dont on ne parle pas, pas même en famille, j'ai dû le deviner de moi-même au cour de la journée d'hier. Je t'en prie ne pleure pas..."
─ "Je ne pleure pas, je pense avoir suffisamment pleurer hier soir..."
─ "Moi aussi... Allez- allez regarde ! Tout ira bien, je n'ai pas peur !"
Dit-elle de sa voix chevronnée et sa lente et dure respiration. Afida observa la robe blanche de son amie. Elle se souvint du jour où elle l'avait reçue il y deux ans, et de la joie qui se trouvait dans sa voix à travers le téléphone. Et là aujourd'hui, elle était magnifique avec.
─ "Tu es sublime." Affirma-t-elle alors.
─ "Merci..." Morgiane baissa les yeux timidement en jouant avec le tissus. "C'est ma cousine qui me l'avait offerte tu te souvient ? Je ne pensait pas la porter un jour dans ces circonstances... C'est la tradition de porter du blanc, quel que soit le vêtement. Et il faut aussi porter un voile."
─ "Un voile ?"
Un petit sourire au coins des lèvres, Morgiane alla chercher sur une commode le voile qu'elle avait déposer et le montra à Afida. Il s'agissait d'un tissus fin et léger, au jolis ornement blancs en forme de pétales de fleurs.
Son amie lui fit remarquer doucement :
─ "Avec ça tu ressemblera à une mariée !"
─ "Peut-être oui, encore faut-il que je trouve comment l'attacher à ma barrettes pour qu'il ne tombe pas. Tient essaye le, si ça se trouve on m'en a ramener d'autres !"
Elle lui donna le voile avant de repartir de nouveau le dos tourné fouiller dans les affaires de la grande commode grise au fond de la pièce. C'est en profitant que son amie ai le dos tourné qu'Afida essaya la pièce manquante de son plan.
─ "Aufait Afi... J'ignore quand est-ce que mes parents reviendront. Alors, est-ce que tu pourrais rester avec moi pendant ce temps ? S'il te plaît..?" Demanda la pauvre élue la gorge serrée."
...
─ "Afi ?"
─ "Morgiane pardonne moi... Il faut que j'y aille."
Les mouvements de la jeune fille cessèrent, sentant l'horrible sensation d'être achevée d'un poignard dans le coeur.
─ "... D'accord... Ce n'est pas grave, j'aurais juste-"
─ "Je suis désolée de devoir te laisser rentrer seule Lundi soir."
Là parcontre elle ne comprit pas le sens de cette phrase. Morgiane se retourna et vit ce qu'Afida cachait sous sa lourde cape. Une longue robe blanche. Une robe simple, à bretelles et au buste de soie et au bas fait de fines étoffes donnant un effet doux et légers. Le voile posée sur sa chevelure, attaché à la pince qui retenait son chignon lui donnait réellement l'allure d'une mariée..
Morgiane ne comprit pas.
─ "Afi... Qu'est ce qu'est ?"
─ "Une robe à ma tante. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas de la lui emprunter sans demander."
─ "Mais... Pourquoi ? Enfin- qu'est ce que tu compte faire ?"
Afida ne put continuer à sourire plus longtemps, elle sentait sa gorge lui brûler, sa poitrine se serrer. Il fallait qu'elle parte, et rapidement.
─ "Morgiane, tu est la plus belle personne que je n'ai jamais rencontré. Sans toi je- ...Tu as été avec moi depuis le début, tu ne m'as jamais abandonnée. Alors je refuse de le faire, je refuse de t'abandonner et de te laisser partir, il est hors de question que tu y aille !"
─ "Afida arrête je t'en prie-"
─ "Continuer à dessiner. Continue à coudre. On se reverra je te le promet... Pardonne moi."
Elle attrapa le drap qui lui servait de cape et le rabattit sur ses épaules avant de se précipiter vers la sortie et de claquer la porte. Et enfin,Morgiane compris. Paniquée, elle courut jusqu'à la porte mais ne parvint pas à l'ouvrir. Elle était bloquée de l'extérieur, un objet sans doute une chaise devait bloquer la poignée. Morgiane se mit à crier le nomb son amie, forca sur la poignée en frappant la porte de toute ses forces. Mais personne ne pouvait l'entendre, et elle ne pouvait plus la retenir.
Afida descendit les marches de l'église en courant et passa juste à coté du Vieu fou et du prêtre qui se trouvaient juste devant la porte d'entrée. En la voyant filer dans les ruelles, avec un voile qu'elle n'avait pas plus tôt, l'homme d'église tenta de l'arrêter.
─ "Jeune fille !" S'écria-t-il.
Mais il ne put faire un pas en dehors de l'église car le Vieu fou l'arrêta en posant sa main sur son épaule. Il regarda l'ombre d'Afidalya disparaître au loin sans aucune once d'émotion sur son visage si ce n'est l'obscur expression qui ne le quittait jamais.
─ "Laissez-la partir. Si elle a choisie de se condamner d'elle-même alors soit. Le démon serra satisfait quoi qu'il arrive après tout..."
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Quittant les murs et les maisons du village, Afida continuait de courir à travers le dernier champ qui la séparait de la forêt. Elle s'arrêta quelques secondes pour regarder derrière son épaule avant de s'enfoncer dans les bois, guidée par la position du soleil pour ne pas s'éloigner du nord. Elle courut entre les branches et les arbres sans s'arrêter. Elle ne pouvait ralentir maintenant au risque de se faire rattrapée, quand bien même ses jambes et ses talons commençaient à ressentir une douloureuse fatigue.
Cependant Afida fut forcée de cesser sa fuite effrénée lorsque son pied se cogna contre une epaisse racine et la fit tomber en avant. En s'écrasant au sol, son corps s'affaissa sur lui-même. Sa fatigue physique avait épuisé la douleur de la chute. Afidalya laissa sa tête tomber contre son bras et resta immobile le temps de reprendre son souffle.
« Je crois que je n'ai jamais courru aussi longtemps de toute ma vie... »
Doucement, la fuyarde se releva en s'appuyant contre un arbre et observa autour d'elle. Étrangement, elle trouvait la forêt moins lumineuse que lorsqu'elle y était entrée. Le soleil avait-il disparu entre temps ? Ou peut-être approchait-t-elle simplement de son but... Toujours haletante, Afida continua sa route en marchant, s'enfonçant de plus en plus dans la forêt. Plus elle avançait, plus elle commençait à ressentir des frissons, et une horrible sensation de solitude... Les arbres étaient devenus trois fois plus hauts, les bruits des animaux de moins en moins acceuillant. La verdure s'était assombrie et le soleil penait à passer entre les branches de ces épaisses tiges de bois et de sève.
Les pas d'Afida devenaient de plus en plus lents, de plus en plus incertainss, et elle tentait de ne pas devier son regard de la route qu'elle traçait devant ses yeux. Depuis combien de temps était-elle entrée dans cette forêt, vingt minutes ? Une heure ou deux ? Le temps semblait long et court à la fois.
Elle crus voir un moment une vieille pancarte en bois accroché sur une écorce. Le bois était vieux, et commencer à pourir. C'était à se demander depuis combien de siècle il se trouvait là.
《 DANGER -- CRÉATURES SAUVAGES. FAITES DEMI-TOUR》
Afida observa l'avertissement et passa lentement à côté de l'abre où il était accroché. Puis elle continua de s'enfoncer dans la forêt. C'est alors qu'elle vit un large buisson lui barrer la route. En agrippant sa robe, elle tenta de passer à travers non sans sentir des bouts de tissus s'accrocher au branches.
─ "Allez putains !"
Elle commençait à s'énerver. Mais un son strident la fit hurler et sursauter d'un coup, la faisant atterrir de l'autre côté du buissons. La jeune fille se tut, plaqua ses mains contre sa bouche avec des yeux grands ouverts. Quel pouvait être ce bruit...? Non il ne fallait pas y prêter trop d'attention, elle devait continuer à avancer coûte que coûte.
Mais Afida n'eu même pas à devoir faire un mètre de plus. Désormais, un champ de ronces se dressait devant elle.
« Le point de non-retour... »
Son instinct était très clair. Si elle s'engageait entre ces piques, ce serrait la fin, il n'y aura plus de retour en arrière possible. Pour la première fois depuis hier, l'adolescente se mit à hésiter.
« Mais comment je me suis retrouvée ici bon sang... »
Le coeur lourd, elle regarda derrière son épaule une dernière fois. Si elle rentrait, Morgiane se retrouverait là où ses pieds étaient posées en ce moment même. Si elle partait, le démon viendrait causer un mal que nul ne saurait prévoir. Et si elle passait le point de non retour...
« ... Rha au diable toutes ces questions ! »
Déterminée, Afida vit volte face et rabatit la couverture sur son corps pour se protéger des épines. Elle s'enfonça alors dans ce champ de ronce aiguisées, la tête baissée, sans sourciller, mais la traversée n'allait pas se faire sans dommage. La laine de sa cape s'accrocha aux épines, elles arrachèrent finement le bas de sa robe et en défaisait les files de couture. La courageuse n'eu d'autre choix que de servir de ses mains pour se frayer un passage, qui finirent tailladées. Elle serra les dents en se répétant qu'elle ne devait qu'avancer, que ce suplice prendra rapidement fin, qu'elle y était presque !
Et c'est dans un soupir de soulagement qu'Afidalya parvint au bout du jardin de ronces et fut enfin loin du bruit craquant des épines. Elle fut libérée et sauvée. Mais cet apaisement fut de courte durée.
Il lui avait suffit de lever les yeux pour voir au loin l'immense édifice qui marquerait la fin de sa route.
Un gigantesque manoir...
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