CHAPITRE 2
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❝ La Réunion ❞
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Éclairée par la lumière des lampadaires, Afida trottinait à travers les routes poussiéreuse du village pour rejoindre son centre, ses pas résonnant comme les bruits des animaux aux alentours. Il faisait vraiment froid, et au fur et à mesure qu'elle approchait de la place, son coeur battait de plus en plus fort. Son instinct la préparait déjà au pire et lorsqu'enfin elle parvint à l'agora du village, la où se trouvait la vieille fontaine, Afidalya resta sidérée d'y découvrir une foule monstrueuse. Presque tout les habitants étaient réunis ici, les adultes, les adolescents, les personnes âgées... Débout en cercle à quelques mètres de la fontaine, ou bien reclus près des bâtiments et commerces, perchés sur les murets ou bien même encore aux fenêtres. Il y avait un brouhaha fait de discussion en tout genre mais un sentiment général se faisait ressentir : la peur.
« C'est quoi ce bordel...? »
Afida alla se joindre à la foule et perçu le visage de Mélissa et Roxanne dont les parents semblaient en pleines discussion. Elles aussi semblaient terrifiée. Mais coupée dans son élan pour les rejoindre, une main agrippa le bras de la jeune fille. Il s'agissait de son père rapidement suivit de sa tante.
─ "Afida qu'est ce que tu fais ici !?" S'exclama-t-il.
─ "Papa c'est quoi ce bordel !? Qu'est ce qui se passe !?" Demanda rapidement l'adolescente.
─ "Rentre à la maison, immédiatement tu m'entend !? Tu ne dois pas être ici !"
─ "Mais je ne comprend pas !"
Jamais Afida n'avait vu une telle panique dans le regard de son père. Son front était suant, ses mains tremblantes et sa poigne encore plus forte que d'habitude. Sandra, dont les lèvres grellotaient de froid, tenta de calmer son frère.
─ "Stéphane ça ne sers à rien !"
─ "Mais tata qu'est ce qu'il se passe !?"
Nul n'eu le temps de répondre à sa question et le silence s'abattit sur la foule lorsqu'une ombre noire vint se positionner au centre de la place. Vêtu d'un long mentaux noir et d'une écharpe grise, le Vieu fou du village frappa dans ses mains plusieurs fois pour réclamer le silence. Stéphane cacha immédiatement sa fille derrière son dos comme par réflexe et Sandra la prit immédiatement dans ses bras. Le Vieu fou était un homme grand, au visage effrayant avec ses joues creuses, ses gros yeux bordés de noirs et ses cheveux gris donnant 'impression de ne jamais être lavés. Une fois le calme revenu parmis les habitants, il se mit à crier d'une voix à moitié cassée pour que tout le monde puisse l'entendre :
─ "MES CHERS AMIS ! Mes voisins ! Mes concitoyens ! Voici venu l'heure que nous appréhendions tous... Cela fait maintenant dix ans depuis que nous nous sommes réunis en ce lieu pour la dernière fois. Le temps presse... Nous devons agir au plus vite si nous voulons préserver la paix de notre village ! La sécurité de nos enfants ! Mais pour celas, un sacrifice doit être fait... C'est maintenant qu'il nous faut choisir celui ou celle qui assurera notre prospérité en renouvelant la trêve qui nous lit au mal démoniaque qui sevit au fond des bois... Le démon qui hante notre village ! Et qui revendra si nous ne lui obéissons pas !"
Afida se demandait si elle n'était pas en train de rêver. Faisait-il là allusion à la légende que sa tante lui avait raconter depuis des années ? Était-il en train d'affirmer qu'il ne s'agissait pas là d'un conte mais d'une horrible vérité ? La gorge nouée, elle observa l'angoisse de son paternel et de sa soeur avant de détourner son regard sur le reste des villageois. Tous étaient terrifiées, certains jeunes étaient déjà en train de pleurer en se serrant les uns contre les autres ou en allant se blottir dans les bras de leurs parents eux aussi des larmes d'effroi sur leurs joues. Afidalya semblait la seule pour qui la peur était mêlée à l'incompréhension totale, même ses amies semblaient habitées par une peur fondée.
Il y avait une urne disposée devant la fontaine. Le Vieu fou balaya l'assemblée d'un regard froid avant de s'en approcher, de fermer les yeux, et de se mettre à marmonner des sortes de prière. Tout le monde retenait son souffle. Il glissa sa main à l'intérieur de l'urne et en ressortit un papier pliée en cinq. Lentement, il le déplia, et lu le nom inscrit. C'est avec une bien sombre expression qu'il tourna la tête et se faufila à travers les villageois. Tous se reculèrent pour le laisser passer, les parents serrèrent leurs enfants contre eux, et c'est alors qu'un cri rettentit et qu'il revint exhiber devant tout le monde la malheureuse qui avait été désignée.
La respiration d'Afida se coupa.
Il s'agissait de Morgiane.
─ "La voici !" S'écria le fou. "Morgiane Ermandritt ! La jeune fille qui nous sauvera vous et moi !" La tenant par le bras, il agita la pauvre fille comme une bête que l'on montrait à la foule.
─ "Arrêtez ! Vous me faites mal !" Implora la petite voix de Morgiane qui tentait de retenir ses larmes.
Afida sentit la peur se confondre à la colère et elle s'extirpa des bras de sa tante pour se jetter sur eux en hurlant :
─ "LÂCHE LA !"
─ "AFIDA ARRÊTE !"
Mais elle sentit les bras de son père l'entourer et la retenir. Stéphane la força à se retourner pour lui faire face et un frisson sans nom parcourut le dos de la jeune fille à la vue du visage de son père.
─ "Reste là ! Ne bouge pas ! Et tais toi !" Ordonna-t-il encore une fois plus sévèrement que tout à l'heure.
Afida resta impuissante et le Vieu fou la jugea avec mépris avant qu'elle ne se taise malgré elle. Il reprit alors.
─ "Demain matin, nous préparerons le départ de cette jeune fille, et une fois la première moitié de l'après-midi écroulée, nous la laisseront partir."
─ "Dès demain !? "S'insurgea un villageois." C'est beaucoup trop tôt enfin !"
Les habitants acquiescèrent mais le Vieu fou coupa net l'élan de mécontentement général en criant encore plus fort.
─ "NOUS N'AVONS PLUS DE TEMPS ! Voulez-vous attendre le premier accident !? Le premeir décès que ce diable causera avant de réagir !? C'est un sacrifice douloureux je le sais, mais nous n'avons pas d'autre choix !"
─ "C'EST DES CONNERIES TOUT CA !" Rugit Afidalya a plein poumon. "LES DÉMONS N'EXISTENT PAS ! C'EST QUOI VOTRE PUTAIN DE PROBLÈME A TOUS DANS CE FOUTU VILLAGE !?"
─ "Afida je t'en suplie arrête !" Implora Sandra.
─ "SILENCE INSOLENTE !" Répondit le Vieil homme en faisant volte face dans sa direction.
L'écho de sa voix résonna dans le silence qui s'installa par la suite. Et puis, il annonça la fin de la réunion et emporta Morgiane avec lui suivit de ses parents qui suppliait de laisser leur fille en paix. Elle avait cesser de se débattre pour éclater a chaudes larmes et son amie tenta une nouvelle fois d'échapper a l'emprise de son père pour tenter de l'atteindre.
─ "Arrêtez vous n'avez pas le droit !! Laissez la ! Lâchez la tout de suite !! Morgiane !!" Elle se mit a crier encore une fois, des larmes venant couler sur ses joues. "Papa laisse moi ! Laisse moi !! MORGIANE !!"
Mais rien à faire. Son amie lui lança un dernier regard, comme si elle lui priait d'arrêter. Ce fut la dernière chose qu'elle vit d'elle avant qu'elle ne disparaisse dans la foule, et que son père parvint à la ramener sur la route menant a leurs maison. Personne n'osait les regardait. Les villageois s'empressèrent de rentrer chez eux comme si de rien n'etait, comme si ils n'avaient rien vus. Comme si cette réunion ne s'était jamais déroulée...
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Une tension sans nom règnait dans la salle à manger. Ils étaient tout les trois assis a table, sans oser se regarder, encore bouleversés par ce qui vient de se produire. Les aiguilles de la pendule fesaient un bruit aigu et régulier, telle une mélodie attendant que quelqu'un n'élève la voix pour débuter un sombre capriccio. Encore tremblante, les yeux rouges, Afida leva la tête pour regarder son père et lui demander, désespérée :
─ "Dis moi que c'est faux. Que c'est qu'un ramassis de conneries, un bail de secte étrange, une mise en scène n'importe quoi mais dis moi que c'est faux !"
Stéphane ne répondit pas. C'est Sandra qui le fit.
─ "...Tout ça est vrais. Ce qui se passe est réel ma chérie."
─ "On nage en plein délire... Les démons n'existent pas. Cette histoire de sacrifice est juste une histoire inventée ! Une légende, un conte pour effrayer les enfants ! Tata c'est toi qui me racontait cette histoire !"
─ "Je le sais. Mais c'est bien plus qu'une simple histoire..."
─ "Mais comment est-ce que tu peux le savoir !? C'est quoi ? La parole des vieux contre la logique et le réalisme !? Comment tu peux m'affirmer en me regardant droit dans les yeux que c'est réel tout ça !?"
La colère d'Afida prenait doucement le dessus sur la tristesse, et Sandra lança un regard suppliant à son frère dont le visage restait impassible, fixant le cendrier sans rien dire.
─ "Ce n'est pas la paroles des anciens Afida." Expliqua la rousse. "C'est la mienne, celle de ton père... Et ce que nous avons vu de nos propres yeux il y a longtemps."
Elle vit les traits de sa nièce se décontracter l'espace d'un instant. Elle avait compris le sens derrière ses mots en un seul regard, et commençait à comprendre doucement.
─ "Vous l'avez vu..."
─ "Le démon non, mais je sais où est-ce qu'il-"
La voix grondante de Stéphane l'arrêta.
─ "Sandra."
Ses yeux se baissèrent telle une enfant se faisant réprimander par son aînée. Le regard d'Afida passait de son père à sa tante, toujours à la recherche de réponse.
─ "Et pourquoi est-ce que je suis la seule à ne découvrir que maintenant cette histoire de sacrifice !? Pourquoi ne pas m'en avoir parler avant !?"
─ "Parcque- Afida..." Les mots de Sandra s'entremêlaient. "Nous n'avons découvert que ce matin que la réunion se tiendrait ce soir, ce n'était pas du tout prévu ! Ton père voulait partir avec toi loin du village juste avant que ça n'ai lieu pour que tu sois saine et sauve et-"
─ "Ça ne répond pas à ma question ! Pourquoi ne m'avoir rien dit !?"
─ "Parcque tu n'aurais jamais dû être concernée." Répondit finalement son père. "Si nous étions partis avant tu-"
─ "Dans tout les cas c'est Morgiane qui a été choisie ! Et que ça soit elle ou une autre de mes amies je pense que j'aurais été concernée tu ne crois pas !? Contrairement à toi je sais aimer les autres papa ! Je sais m'intéresser à autre chose que ma petite personne !" Afida défia son père des yeux avant de passer ses mains sur son visage. "Mais comment... P-pourquoi est-ce que je n'ai jamais entendu parler de tout ça !? Ça fait presque dix ans que je vis ici !"
Sa tante essaya de poser une main sur son épaule qu'elle repoussa aussitôt.
─ "Parcque personne ne doit en parler ! C'est quelque chose qui doit rester secret ! Et d'ici après-demain tout redeviendra à la normale !"
─ "Hah ! À la normale !? Ma meilleure amie va se faire tuer par un démon et juste après tout va redevenir à la normale !?"
─ "Non- ce n'est pas ce que je voulais dire !"
─ "Mais pourquoi est-ce que personne ne fait rien !? Comment les gendarmes peuvent-ils rester de marbre alors qu'on vient littéralement d'élire un sacrifice humain !? Pourquoi est-ce que les gens de l'extérieur ne font rien !?
─ "Parcque c'est quelque chose de secret et les seuls concernés sont les habitants du village ! C'est pour leur sécurité et celle de leurs proche que nous faisons ça, nous n'avons pas d'autre solution !"
La brunette se sentait au bord de l'explosion et pas même un rire nerveux ne réussissait à calmer la pression et le torrant de sentiment qui se déferlait à l'intérieur de son corps, et cette boule douloureuse dans sa gorge qui faisait trembler sa voix. Elle prit un moment pour tenter de calmer sa respiration devant les prunelles déplorées de sa tante.
─ "... Qu'est ce qu'ils vont lui faire ?" As-t-elle de nouveau demander.
Sandra hésita de lui donner sa réponse.
─ "... Elle va dormir à l'église cette nuit... Et si les traditions n'ont pas changées, demain elle portera un costume ou une robe blanche avec un voile. Ensuite-"
─ "Sandra." Stéphane l'arrêta à nouveau semblant lui aussi à bout de nerd. Mais cette fois sa cadette ne se tut pas.
─ "Elle à le droit de savoir Stéphane ! Si notre discussion ne te plaît pas tu peux quitter la table !"
─ "Non attend." Afida se mit à fixer son père. "J'ai une question encore plus importante à poser... Si tu le savais, si tu savais ce qui allait se passer ce soir, pourquoi de tout les endroits habitables dans le monde est-ce qu'on est venu emménager dans ce putain de village ?"
Il ne répondit pas. Le quarantenaire garda les yeux baissés sur le bois de la table, les bras croisés au dessus et sa jambe ne cessant de trembler. Les deux femmes avaient maintenant les yeux rivés sur lui et il ne savait quoi répondre. Il pouvait sentir toute la rancoeur que sa fille dirigeait maintenant contre lui. Cinqs mots lui vinrent comme unique réponse.
─ "Nous n'avions pas le choix."
La froideur de ses mots ne fit que brûler d'aventage le sang de sa fille.
─ "Pas le choix ? Pas le choix !? On a toujours le choix !"
La nervosité de Stéphane finit par exploser en premier et le visage rouge, il frappa violement son poing sur la table, la faisant trembler et faisant sursauter les deux jeunes femmes assises à cette dernière.
─ "Si nous avions le choix nous ne serions pas ici à cet instant précis ! Nous ne pouvons rien faire Afida ! Rien ! Peu importe à quel point nous le désirons, ni moi, ni ta tante, ni personne d'autre et encore moins toi ne pourra faire quoique ce soit pour changer les choses !"
S'en fut trop pour Afida. Elle balaya le verre d'eau que sa tante lui avait servit, le faisant s'éclater au sol avant de se lever de sa chaise et de courir dans les escaliers pour aller s'enfermer dans sa chambres. Pleurant à chaudes larmes, sa tête ne cessait de tourner, déboussolée. Elle laissa passer sa haine sur la porte en la rouant de coups de pieds, en donnant des coups dans ses affaires jusqu'à se que ces phalanges ne virent au rouge et qu'elle ne s'écroule sur son lit, abattue et terrassée par les événements. Elle ne voulait toujours pas y croire, mais elle savait au fond de son coeur que la réalité venait de lui affligée un choc qu'elle n'aurait jamais put prévoir.
Elle ne pensait qu'a son amie, à quel point elle pouvait être terrifiée en ce moment. Elle repensait à son sourire et l'idée qu'elle ne le reverrait plus jamais lui poignardait le coeur... Mais elle ne pouvait se résoudre à laisser celle qu'elle considérait comme une soeur mourir. Elle refusait de la laisser s'aventurer dans ces bois sombres jusqu'au repère où le diable vivait. Sa détermination fit sécher ses larmes, et une fois son esprit éclairée, elle décida de consacrer sa nuit entière à sauver la vie de Morgiane.
Jamais elle ne la laissera partir.
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