Pdv Katsuki

Ces derniers jours ont été d'un chiant putain. Heureusement qu'Izuku a pu rester avec moi, en dehors des fois où on changeait mon pansement, évidemment. 

Pour ça d'ailleurs, je m'en sors pas trop mal, ma plaie cicatrise bien d'après le médecin et d'ici deux semaines environ, je pourrais « gigoter » comme je veux.

Nous rentrons enfin chez nous, gentiment véhiculés par Ochaco pour nous éviter un transport en ambulance. J'en reviens toujours pas et à la fois, c'est elle tout craché, elle a quand même risqué son boulot, voire même de ne plus jamais pouvoir travailler en tant qu'infirmière, tout ça pour moi.

Mes parents ont bien failli revenir de leur voyage en catastrophe quand ils ont appris que les médecins empêchaient Izuku de me voir. 

Malheureusement, ça n'aurait rien changé, le simple fait qu'il soit un Oméga non marqué rendait son entrée dans le service impossible.

Par chance, Ochaco a trouvé une solution pour leur prouver que tout irait bien et surtout, irait mieux, avec mon Oméga auprès de moi. 

Allez savoir, si ça se trouve, à passer trop de temps dans le coma, je ne me serai peut-être jamais réveillé et il est probable que par la suite, Izuku aurait perdu l'esprit.

Ce matin, il a vu ma blessure pour la première fois, car il souhaitait apprendre à faire les soins pour ne pas avoir besoin qu'une infirmière passe tous les jours. 

Il a écouté avec une grande attention et a bien observé comment il fallait faire. Ochaco viendra deux fois par semaine pour contrôler la cicatrisation, mais c'est tout. 

Mis à part ça et quelques visites à l'hosto, je suis peinard.

Izuku : Dis Kacchan. On n'a pas reparlé du marquage, mis à part le jour de ton réveil où ce n'était clairement pas le moment et du coup...

Katsuki : Tu as envie qu'on refixe une date ?

Izuku : Nan, j'aimerais le faire maintenant

Katsuki : Et moi, je préfèrerais être en pleine possession de mes moyens

Izuku : Mais... je te l'ai dit et Ochaco aussi, tant que tu es convalescent, je ne risque pas de te sauter dessus

Katsuki : Je sais oui, c'est précisément pour ça que je veux attendre *petit sourire en coin*

Izuku : Oh ! Je n'avais pas vu les choses sous cet angle

Katsuki : Surtout qu'en plus, on ne bougera pas d'ici avant plusieurs semaines, alors il n'y a rien qui presse, plus personne ne peut nous séparer, t'en fais pas

Il vient se blottir contre moi en inspirant un grand coup. Je ne pensais pas que ça le tracassait à ce point, mais il fond littéralement en larmes dans mes bras. 

J'ai comme l'impression qu'il tenait bon le temps que nous étions à l'hôpital et que maintenant que c'est fini, le traumatisme refait surface.

Faut dire qu'entre me chercher partout, se retrouver enfermé en cellule, puis dans une chambre capitonnée, ne plus pouvoir sentir si je suis vivant ou mort, y'a de quoi en faire des cauchemars. 

Puis la photo qu'il a reçue, depuis mon téléphone en plus, heureusement que l'osmose lui a permis d'avoir la certitude que j'étais encore en vie quand les flics se sont enfin bougé le cul.

Ochaco m'a confié qu'il était tellement désespéré et en colère à la fois qu'il en a déclenché des phéromones offensives. 

Tout comme les curatives, il semblerait que ce soit un réflexe instinctif en réponse aux besoins de son Alpha. 

Là, c'était parce qu'il savait inconsciemment qu'il devait être à mes côtés, pour me protéger, puis pour que je me réveille, mais on se dressait entre lui et moi.

Franchement, j'aurais aimé voir ça, un Izuku qui hurle, balance tout ce qui lui passe sous la main et refile la migraine à tous les Alphas autour de lui. 

Je crois l'avoir vu dans presque tous les états possibles, mais jamais en détresse et encore moins en colère. 

Après, j'admets volontiers que je regrette de ne pas avoir pu voir ça, mais ce n'est pas pour autant que je souhaite en avoir l'occasion un jour.

Katsuki : On prépare des courses à se faire livrer demain et pour ce soir, on se commande un truc à manger tranquille devant la télé ?

Izuku : Très bonne idée. J'ai une furieuse envie de sushis

Katsuki : Le repas de ce soir est validé dans ce cas

Izuku : Tu veux qu'on se douche avant ?

Katsuki : Ah ouais, on sent l'hosto, c'est pas ouf

Izuku : C'est exactement ce que j'étais en train de me dire

J'ai pu effectivement constater que tout comme lorsque j'étais malade la dernière fois, il est capable de se retrouver nu dans la douche avec moi, de me savonner sans ressentir une once d'excitation. 

En plus, moi non plus, pourtant je ne suis pas dans les vapes, sans connaître tous ces trucs sur l'osmose, l'adaptation du corps, des phéromones ou du comportement en fonction de l'autre, j'aurai paniqué là !

Notre soirée a été calme et reposante, nous avons d'ailleurs failli nous endormir devant le film. Faut dire qu'en plus de mal bouffer, on ne pionce pas super bien à l'hosto. 

Izuku a beaucoup moins dormi que moi durant ces quelques jours, en partie parce qu'il avait peur qu'on vienne nous séparer et le peu de fois où il sombrait, il était agrippé à mon bras.

Ne pas être dans le même lit n'a pas aidé non plus, je pense. Cette nuit, nous allons certainement écraser d'un sommeil de plomb tous les deux. 

Déjà, rien qu'à l'avoir dans les bras, à ne sentir que ses douces phéromones mélangées à l'odeur de son shampoing, je me sens tellement bien...

*****

Au réveil, je tombe nez à nez avec mon bel Oméga qui me regarde avec tendresse. Son visage est tout chiffonné et ses cheveux sont en vrac, il est incroyablement adorable comme ça.

Katsuki : Bien dormi mon amour ?

Izuku : Comme un bébé et toi ?

Katsuki : Merveilleusement bien. Ça fait longtemps que tu es réveillé ?

Izuku : Un bon quart d'heure *gargouille*

Katsuki : Tu m'attendais pour te lever ?

Izuku : Oui *grand sourire*

Il dépose un baiser au coin de mes lèvres avant de se lever et de filer dans la cuisine pour préparer le petit déjeuner. 

Moi, je prends mon temps, parce que ma blessure se réveille, elle aussi, et c'est douloureux. 

Le médecin m'a prévenu, je vais avoir mal après avoir trop bougé ou au contraire être resté immobile un certain temps.

Quand j'arrive pour me mettre à table, il est en train de servir. Son sourire lumineux est enfin de retour sur sa bouille tachetée. Il m'avait manqué le Izuku rayonnant qui respire la joie de vivre.

À l'hôpital, même à mes côtés et rassuré sur mon état, il semblait triste et effrayé, c'était bizarre de le voir comme ça. 

Il a sorti mes médicaments ainsi que le nécessaire pour refaire mon pansement après manger.

Izuku : Ma mère m'a envoyé un message, elle voudrait savoir si elle peut passer ce week-end. Apparemment, elle a quelque chose à nous annoncer

Katsuki : Mes parents rentrent de voyage dimanche en début d'après-midi, ils vont faire un crochet par ici

Izuku : Ah, donc je lui dis de venir en même temps qu'eux, ça fera deux visites en une

Katsuki : Bonne idée

Izuku : Eijiro t'a dit s'il comptait passer nous voir ?

Katsuki : Apparemment, Tamaki est malade, du coup, pas avant la semaine prochaine. De ce qu'il m'a dit, quand l'un de ses Omégas est malade, ça réduit la distance à laquelle le manque commence à se faire sentir

Izuku : Pas étonnant, ça paraît même logique, mais j'avoue ne jamais y avoir pensé

Katsuki : Je me demandais, tu as ressenti quoi quand tu t'es mis à émettre des phéromones offensives ?

Izuku : Comment ça ?

Katsuki : Ce qui les a déclenchées

Izuku : La peur, mélangé à la colère. Je sentais que tu étais en danger et ça m'a rendu complètement fou. Les personnes qui refusaient de m'aider ou de me laisser te rejoindre, j'avais envie de leur arracher les entrailles, qu'ils ressentent ce que je ressentais à cause d'eux. J'avais l'impression que mon corps tout entier se tordait de l'intérieur, je n'arrivais plus à respirer, comme si on avait retiré l'air autour de moi

Katsuki : Je suis désolé

Izuku : De ?

Katsuki : Que tu aies vécu ça, c'était sûrement horrible et c'est ma faute

Izuku : Ne dis pas de bêtise Kacchan. Comment tu peux penser ça ?

Katsuki : Bah, c'est mon ex et ce n'était pas la première fois qu'il nous agressait. Il a réussi à sortir, à nous trouver et...

Izuku : *coupe Katsuki* Et ça aurait pu être n'importe lequel de mes ex aussi. Rappelle-toi l'année dernière, aux célébrations du nouvel an, nous avons eu du bol de ne pas être tombé sur un taré. Il nous aurait suivis jusqu'à chez nous et attendu une occasion de faire exactement ce que Neito a fait

Katsuki : Vu comme ça...

Izuku : C'est exactement de cette façon que je vois les choses Kacchan, et tu devrais aussi. Rien de tout ça n'est ta faute, ni la mienne, c'est celle de Neito et de son obsession pour toi, de son incapacité à renoncer, mais en aucun cas la nôtre

Ce qu'il m'a dit a eu le don de me rassurer bien plus que je ne l'aurais cru. Après, il a changé mon pansement. 

Il a fait ça à la perfection, il était concentré comme jamais et ses mains étaient fraîches, ç'a soulagé la douleur bien plus efficacement que les médocs...

NDA : La semaine prochaine, vous aurez le chapitre 36 comme d'habitude le vendredi, mais vous en aurez aussi le 37 le lendemain. La raison ? C'est l'anniversaire d'All Might le 10/06 donc je lui ai écrit un petit chapitre bonus dans cette fic pour l'occasion 😉