Prologue
Tu es en pleine ville, l'air urbain empeste l'essence et le sang. Cette odeur colle parfaitement avec l'ambiance macabre, les rues sont vides, et un long grondement roule entre les murs. Tu avances, seule. Tu ne veux pas rester ici, c'est stressant, tu cherches alors quelque part de plus...tranquille.
Au bout d'un moment, voyant que tu es vraiment seule au monde, tu te diriges vers un parc à la grille entrouverte. Elle grince au fur et à mesure que le vent la charrie, et ses cris rouillés se fondent dans l'insolubilité du courroux venteux. Tu l'attrapes alors qu'elle se met à claquer, tire la poignet pour rentrer dans le parc, et au moment où tu sens le contact avec le métal froid, tu perds l'équilibre et tombe au sol.
En face de toi, se trouve le même portail, sauf qu'il est maintenant gigantesque. Impossible d'atteindre la poignée, mais en revanche, l'espace entre les barreaux est dorénavant si béant, qu'un troupeau d'écoliers pourrait y passer facilement. Tu enjambes donc l'énorme porte de métal, et poses tes pieds sur l'herbe fraîche.
Un son d'écoulement...Tu as alors l'impression d'être en apnée, comme si le parc était sous l'eau. L'ambiance te rappelle celle de l'Atlantide et c'est dans ce genre de moment que tu espère voir débarquer le Nautilus entre deux chênes. Mais rien ne vient à ta rescousse, tu as seulement des hirondelles en guise de poisson et du lichen pour algues marines. Tu continue ta route, cligne des yeux, et te rends compte que tu es entourée d'eau. Comme si tu étais sous la mer. Mr. Nemo viendra peut être te chercher finalement...
D'un coup, alors que tu approches d'un cerisier, tu te sens couler dans des abysses noires et profondes. Tu ne peux pas crier, on entends rien sous l'eau. Et puis, à part des bulles qui remontent on ne sait où, impossible de montrer que tu es là, vu qu'il n'y a personne. Alors que tu t'agites de plus en plus, quelque chose vient te tirer de là ; une main.
Vivement, elle te remonte comme "à la surface", tu entrevois rapidement un visage : Une mignonne touffe verdâtre, deux yeux fiers, un sourire gentil, des tâches de rousseurs... Il est posé au pied du cerisier, ce bel inconnu...
Tes yeux s'ouvrent sur ta chambre, tu te frottes les yeux rapidement et marmonne pour toi-même :
" C'est pas possible...Encore ce rêve... "
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