Chapitre 9 : Le poison de nos coeurs

Quelques bruissements surprenaient la nuit, vous, trois adolescents perdus dans un parc angoissant, nihiliste chuchotant de perdre espoir et valeur, les milles yeux au-dessus de vos têtes vous regardent comme des intrus.

Les frondes s'effondre doucement sous le poids de tes pieds, sirène déchue aux jambes ensanglantées. Un pauvre garrot  fait avec des bouts de jean maintient le saignement en paix.  

Izuku se tasse contre un arbre décharné, suivi par Todoroki semblant muet. Le garçon aux éphélides te regarde dans les yeux avant de soupirer un "merci" et de lâcher une larme ou deux.

Lorsque les étoiles s'enlisent au firmament, le brûlé souffle et, lentement, se dit qu'il faudrait raconter leur erreur d'adolescent :

- Avant tout, je tiens à dire que c'est moi qui lui ai donné l'idée. C'est moi qui les ai contacté, c'est moi qui ai tout arrangé...

- VIENS EN AU FAIT ! - Hurla Izuku, gaspillant son énergie. - Le plus important... 

Shoto ferma les yeux, prit une inspiration profonde et murmura :

- Vendre des alters. On a cru que c'était possible Je voulais l'aider pour une fois, et je nous fous dans une merde pas sortable. Fais chier !

Tu tournas les yeux vers Izuku, il semblait perdu dans le paysage, comme une poussière volant au vent. Le garçon soupirait en silence mais ses plaintes muettes étaient vaines. 

Le silence cracha sur vous. Tu explosas de rire.

Les deux garçons étaient trop choqués pour se poser la moindre question. Toi seule murmurais :

- Vous êtes tombés sur une genre de mafia..ahah ! Une putain d'organisation genre... secrète ! Et je vous sauve en faisant de la plongé ! Ahahah ! 

Un corbeau riait aux éclats lui aussi, vous le regardiez trempés jusqu'aux os. 

Ton rire s'arrêta, c'était surtout nerveux.

- Allons chez moi, ma mère n'est pas là. - Ordonna timidement Izuku - A part si vous voulez vous rendre autre part...

Ni Shoto ni toi n'aviez d'objection, vous vous leviez alors toujours sous le regard du corbeau moqueur. 

Sur le chemin du retour il y avait une carcasse de cerisier noyé.

                                                                                       ※

Dès que vous aviez passés la porte, Izuku couru chercher des serviettes. C'était si doux et réconfortant comme contact, ça donnait envie de s'endormir. 

Tu étais assise sur le canapé avec Izuku, sans rien dire. La pendule du couloir avait une discussion avec elle-même.

Finalement tu masquas son râle répétitif avec ta propre plainte à toi. Il se faisait tard et tu ne pensais plus qu'avec le cœur :

- C'est dur de ne pas avoir d'alter ?

Le garçon sursauta avant de répondre, pas très sur de lui :

- Y...Y a beaucoup de désavantages.

- Comme quoi ?

Tu plongeas tes yeux dans les siens.

- Le harcèlement, le manque d'estime de soi, l'impression qu'on ne peut pas se sauver soi-même...

Quelque secondes passèrent avant que tu ne reprennes.

- C'est pour ça que tu veux aller dans la police ?

- Ouais - Il eut un petit rire  - Ouais c'est pour ça...

Il semblait nerveux, encore tout chamboulé, son esprit devait être en perdition, claudiquant entre songes et réalité.

- Et toi ? - Demanda-t-il alors, tout haut. - Ca te fais quoi d'avoir un alter ?

Malgré la surprise, tu ne pris pas beaucoup de temps à répondre tout en pensant que sa question avait un goût d'excitation et de regret. 

- Ca fait mal, Izuku. On ne devient pas tous comme All Might. On est peut-être le héro de certains, mais c'est dur d'être un héros seulement pour soi-même.

Il fronça les sourcils sur le moment, c'est vrai que ta phrase était sortie comme ça. Un vieu truc poétique qui se forme entre tes lèvres à tes heures perdues. Ca le fit rire :

- Woah t'es vraiment pas net toi le soir ! T'as bouffée Bashô* ou quoi ? 

Tu soufflas du nez avant de te lever, jouant la gênée, jusqu'à l'autre bout du couloir. Vous aviez encore un gros rire au fond de la gorge et tu t'étouffas en faisant semblant de tousser.

A ta gauche il y avait une petite pièce aménagée à la va-vite, certainement la "piaule" de Shoto. Izuku t'avait raconté lors de l'anniversaire d'All Might que le garçon s'était réfugié ici. Une enquête aurait dû être lancée mais...son père s'y ai formellement opposé ; il le recherche lui-même, bien que sans trop d'engouement, vaquant comme un fantôme en ville. En fait, Shôto aspire même à croire que son paternel à le désir de le perdre.

La fenêtre de la chambre était barricadée, seul un mince filet de lumière s'évadait des planches en bois. Petit fœtus de clair de lune. 

Soudain, pendant que tu tournais la tête, quelque chose attira ton regard, du jaune. Un soleil ? Non. Tu avanças de quelques pas avant de voir se dévoiler une figurine, puis un poster, puis une autre figurine. Ouah, c'est vraiment son idole !

Tu te retrouvas en face d'une chambre tintée de bleu et de jaune, les murs roulés de souvenirs, les meubles parsemés de passion. 

Stupéfaites, tu laissas le garçon qui t'avait rejoint s'exprimer :

- Ah oui... Si je veux avoir un alter, c'est pour lui ressembler.

Il se racla la gorge et continua :

- Je veux sauver les gens avec le sourire. 

Tu souris, il sourit aussi.

- C'est dur de sourire dans l'eau, tu sais.

Il tourna des yeux avant de t'emporter dans son optimiste, il se mit à te parler de ses objectifs, et ça te rendit heureuse.

                                                                                           ※※

Shoto regardait par la fenêtre de la salle à manger : la nuit croupissait toujours mais le jour allait renaître. Le garçon essayait de créer des objets avec sa glace ; un coup une étoile, une petite voiture, son père...

Il le brisa en morceaux.

Ses éclats de glaces n'étaient plus que boule de neige au soleil, il hésita à tenter une flamme. Pas besoin, ça sera surement qu'une braise de toute façon.

Il réitéra l'opération une dizaine de fois, y mit toutes ses forces.  Rien de plus d'un mètre de haut et la glace fondait sur les bords.

Prit d'un excès de rage il lança son poing au mur :

- MERDE ! 

Le bruit du coup fit sursauter Izuku, qui te montrait un album photo dans sa chambre. Il déboula, les nerfs à vifs :

- EH ! Qu'est-ce que t'as ?

Le garçon se tourna violemment, le visage empli de douleur :

- Je perds mes pouvoirs, voilà ce que j'ai !

Izuku se stoppa net, la mâchoire serrée :

- Mais c'est pas une raison pour me péter un mur de l'appart !

L'autre maugréa, des stalactites pleins la main :

- Mais il a rien ton pauvre mur !  

Un instant, il lui vint l'idée de lui geler la tête et lui péter les genoux. Ca lui glaça le sang. Il ne pouvait pas tomber dans un délire pareil...cette nuit avait sur lui l'effet d'un alcool agressif. 

Tu arrivas toi-aussi près d'eux mais l'orage semblait être passé. Pourtant l'ambiance était froide, glaciale, Shoto s'en allait. 

- Tu vas où ? - Demandas-tu doucement - Hein ? 

Il te lança seulement un regard avant d'attraper la poignée et de partir en claquant la porte. L'air de dehors était sec. Il avait la silhouette d'un inconnu.

                                                                                    ※※※

La nuit défilait, l'heure était imprécise. 

- Izuku, et si on rêvait à côté ? 

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* Bashô est un poète japonais du XVIIème siècle. Auteur d'environ 2000 Haiku qu'il a écrit lors des ses longs voyages. ( On parle de lui dans l'excellent "Les cygnes sauvages" de Kenneth White.)

BONJOUR LA POPULACE. JE REVIENS DE MANIERE RANDOM AGAIN.

Si quelqu'un lit se XReader eh bien merci beaucoup, hope you enjoy it ^^ !

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