Chapitre 1 - Arrivée

Mes souliers crissaient sur sol lustré de l'aéroport. Des gouttes de sueur perlaient sur mon front. Un brouhaha incessant m'empêchait de me concentrer sur mes gestes. J'étais épuisé.

Les longues heures de vol nécessaires pour traverser l'océan Pacifique m'avaient vidé de mon enthousiasme. J'avais quitté hier l'aéroport de San Francisco à destination de Tokyo sous une pluie intense. Les hurlements des enfants mêlés au manque de sommeil me mettaient les nerfs à vif.

Je ne rêve que d'une chose aller au plus vite chez moi.

J'entends les haut-parleurs crier des instructions aux passagers qui se bousculent en tout sens. Je tente de repérer parmi la foule les indications à suivre pour récupérer mes bagages.

Comme je suis grand et mince, j'aperçois le contrôle de sécurité. Un agent bourru en costume brun regarde les papiers de tout le monde et pose quelques questions. Une longue file me sépare de lui. Je prends donc mon mal en patience et observe les lieux.

Le plafond haut et blanc me donne le vertige. De grandes fenêtres offrent une vue incroyable sur les avions à l'extérieur. Des affiches sont suspendues un peu partout pour indiquer le chemin à suivre. Ma tête tourne.

La file d'hommes et de femmes qui attendaient devant moi diminue tranquillement et bientôt c'est mon tour.

— Papier ?

Je fouille dans la poche de ma veste pour en sortir mon passeport que l'agent regarde et étampe sans daigner sourire.

— Raison de la visite ?

— Je viens habiter à Koyasu.

— Quoi ?

La gorge sèche, j'avais bredouillé ma réponse. Je passe une main nerveuse dans ma tignasse brune bouclée.

— J'emménage à Koyasu, dis-je plus clairement cette fois.

— Bienvenue ! Suivant !

— Merci !

Sans prendre la peine de me saluer, il me rend mes papiers et me fait signe de poursuivre mon chemin. J'avance sans trop savoir où je dois aller. J'aperçois bientôt le carrousel à bagage. Mon gros sac de sport gris est déjà là et tourne en rond en m'attendant. J'empoigne celui-ci rapidement avant qu'il ne fasse un autre tour. Ce faisant, je bouscule légèrement une vieille femme qui m'adresse un regard courroucé.

— Excusez-moi madame.

— Faites attention, jeune homme.

Ses yeux gris et froid me donnent un frisson. Quel accueil ! La dame claudique en transportant ses bagages vers ce qui semble être sa famille. Malgré sa petite taille et ses cheveux blancs, elle n'est pas affectueuse. Elle leur crie des injures en s'insurgeant de leur retard. Je les aperçois au loin qui baissent le regard en signe de soumission.

Je m'éloigne de l'endroit rapidement, avec mon paquetage sur le dos. Pour me retrouver à l'extérieur de l'aéroport sous une douce brise et un soleil éblouissant.


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