Chapitre 3 : Ou comment se rendre compte que le hasard existe
Ancolies : plantes à fleurs du genre Aquilegia, elles sont des renonculacées vivaces
La citation du jour est : « T'as juste envie d'mon spliff »
~ Jazzy Bazz ~
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Iván était en train de rentrer de son périple nocturne. Il avait marché toute la nuit et l'aube était en train de point le bout de son nez. De toute manière, ses pas l'avaient conduit, comme par automatisme, devant chez lui. Il ôta ses écouteurs et les rangea dans la poche de sa veste. Il salua la concierge en passant devant elle est grimpa rapidement les escaliers jusqu'à son appartement. Sauf que devant sa porte se trouvait une fille qui tentait désespérément de faire tourner sa clé dans la serrure.
Iván plissa les yeux, le profil de cette fille blonde lui rappelait vaguement quelque chose. Elle jura un bon coût avant de donner un coup de pied dans la porte, espérant peut-être que celle-ci s'ouvre miraculeusement. Évidemment ce ne fut pas le cas. Les portes ne s'ouvrent comme ça que dans les films. Le rappeur s'avança donc et posa une main sur l'épaule de la fille pour attirer son attention, la faisant sursauter. Elle se retourna vivement et ses yeux gris acier rencontrèrent ceux d'Iván. Il connaissait ces yeux.
« Priya, dit-il subitement en souriant. Qu'est-ce que tu fous là ?
- Iván... Salut. Bah là j'essaye d'ouvrir ma porte tu vois, mais apparemment cette putain de clé ne marche pas. »
Elle jeta un regard hargneux en direction de ladite porte.
« Peut-être parce que c'est chez moi, rigola le rappeur. »
Les yeux de la jeune fille s'arrondirent de stupeur et elle leva la tête en direction du numéro affiché à côté d'elle. Son visage se décomposa au moment où elle se rendit compte que ça faisait dix minutes qu'elle luttait corps et âme contre une porte qui n'était même pas la sienne. Fatiguée, elle ne s'en était même pas rendu compte. Elle soupira et se passa une main sur le visage. Elle était vraiment, mais vraiment crevé en ce moment.
« T'habites ici ? lui demanda Iván sans se préoccuper des auto-flagellations que se faisait subir Priya intérieurement.
- Ouais, depuis une semaine en fait.
- Ah mais c'était ça le truc qu'avait changé, marmonna-t-il pour lui-même.
- Je savais même pas que t'habitais dans le coin.
- Le stud' est à vingt minutes c'était pratique, dit-il simplement en souriant. »
Elle hocha la tête et ramassa son sac qu'elle avait laissé par terre, puis elle lui adressa un petit signe de tête et disparut dans son appartement, cette fois-ci sans problème, sans plus de cérémonies.
Et bah, pensa Iván, qui aurait cru que Priya viendrait habiter ici ? Ça faisait un moment qu'il ne l'avait pas vu. Depuis le nouvel an peut-être ? Et encore il l'avait juste aperçu de loin avec son gars. D'ailleurs, était-elle encore avec lui ? Il n'avait jamais réellement été proche d'elle contrairement à Ken et au reste du Crew-S. Ils étaient inséparables avant. Y avait une autre fille aussi dans l'équipe, mais il avait complètement oublié son prénom. Il savait juste qu'elle était partit sans rien dire à personne et que tout le crew en avait été fragilisé. Ça faisait huit ans maintenant. Il secoua la tête et sortit un spliff déjà roulé de sa poche et l'alluma avant de sortir sur son balcon. Il avait pris l'habitude de ne pas fumer à l'intérieur pour éviter que l'odeur n'imprègne les murs et qu'il se prenne une remarque par sa daronne à chaque fois qu'elle débarquait à l'improviste.
Il s'assit donc sur une chaise de son balcon, profitant de la vue de la ville qui s'éveillait devant lui. Il ferait bien d'aller se pieuter, il avait rendez-vous au studio à dix heures, soit dans cinq heures.
« Tu vas le finir ? »
Il tourna la tête, surpris. Priya était accoudée à la rambarde de son propre balcon, elle ne le regardait pas et il ne pouvait voir que son dos et ses cheveux qui lui tombaient jusqu'en bas du dos. Leurs deux balcons étaient séparés par un mur en bois qui ne devait pas dépasser un mètre vingt. Iván n'avait jamais remarqué à quel point il était simple de passer d'un balcon à l'autre. Il tourna la tête de l'autre côté, mais ici le mur montait bien plus haut, au moins soixante centimètres de plus le séparait de l'autre appartement.
« Iván, le rappela Priya en se tournant vers lui pour le fixer de ses yeux gris. Tu vas le finir ton joint ? »
Il haussa les épaules et se leva pour lui passer. Elle le remercia doucement et porta l'objet convoité à ses lèvres. Un soupir d'aise lui échappa lorsqu'elle recracha la fumée.
« Bonne nuit, finit-elle par dire alors qu'Iván s'apprêtait à repartir.
- À toi aussi. »
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