Chapitre 2 : Ou comment perdre ses clés le lendemain de son emménagement

Vinca (Pervenche) : genre de plantes vivaces herbacées de la famille des Apocynacée

La citation du jour est : « - Un jour j'ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois ! Tu sais... quand on est tellement triste, on aime les couchers de soleil...

- Le jour des quarante-trois fois tu étais donc tellement triste ?Mais le petit prince ne répondit pas. »
~ Saint Exupéry ~

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Priya n'était pas contente, mais alors pas contente du tout. Elle avait emménagé dans son nouvel appartement hier, et elle avait déjà perdu ses clés. Agenouillée devant sa porte, elle avait vidé son sac par terre, fouillé dans sa pochette d'ordi, vidé ses poches, s'était arraché les cheveux et cassé un ongle, mais rien n'y faisait, elle ne retrouvait pas ces foutues clés.

Exaspérée, elle avait fini par s'asseoir par terre devant sa porte, espérant qu'un quelconque dieu lui vienne en aide. Mais évidemment personne ne vint. De toute évidence, elle était coincée et devait aller voir la concierge. Le lendemain de son emménagement, franchement, elle exagérait. En plus, elle avait passé une très mauvaise journée et était d'une humeur exécrable, et pour couronner le tout, elle avait ses règles.

Non, vraiment, Priya n'était pas contente.

Elle finit par se lever en soupirant et ramassa le bordel qu'elle avait laissé par terre. La concierge lui jeta un regard suspicieux par-dessus ses lunettes et monta avec elle pour lui donner un double des clés, lui conseillant de faire plus attention à l'avenir. Priya lui souffla un remerciement avant de refermer la porte derrière elle.

En traînant sur insta elle tomba sur une story d'un des gars et grimaça, elle devrait peut-être les appeler ? Prendre de leurs nouvelles ? Ou alors tout simplement se pointer à l'improviste un soir... Non, elle ne pouvait plus faire ça, c'était finit. Ils s'étaient éloignés et elle ne pouvait plus rien n'y faire. C'était triste, mais clairement pas insurmontable, elle avait vécue pire, bien pire.

Le soleil disparaissait petit à petit derrière les toits de Paris et une envie de tout plaquer lui prit. Si Héloïse l'avait fait, pourquoi pas elle ? Elle n'avait plus rien qui la retenait ici, contrairement à son ex meilleure amie, et pourtant elle était partie. Un soupir s'échappa de ses lèvres. Évidemment que non elle ne pouvait pas partir. Elle avait un travail et des projets de recherche à terminer. Et puis, elle venait de signer pour un an dans cet appartement.

« Fais chier, jura-t-elle. »

Elle se leva de son canapé et disparut dans la cuisine pour en ressortir quelques minutes plus tard avec un verre et une bouteille de vin à la main. Elle sortit sur son minuscule balcon et tendit son visage vers les derniers rayons que le soleil d'avril renvoyait.

Priya aimait les couchers de soleil, elle les admirait et rêvait de pouvoir passer sa vie dans un endroit où le soleil se couchait plusieurs fois par jour. Physiquement, c'était impossible, scientifiquement, tout autant, mais dans son esprit... Elle revoyait les plus beaux coucher de soleil qu'elle avait vu dans sa courte vie à chaque fois qu'elle fermait les yeux.

Elle s'assit sur la petite chaise en fer-blanc qui était bien souvent trop chaude l'été et trop froide l'hiver et, tout en sirotant son verre de vin blanc, elle contempla l'astre disparaître derrière les immeubles. Elle aurait tout donné pour pouvoir être assise sur une plage maintenant. Tout.

Même après qu'il ait disparu, elle resta ainsi, assise sur sa chaise, à attendre que la lumière du jour est complètement disparue et qu'il ne reste plus que la noirceur de la nuit. Elle avait eu le temps de finir sa bouteille, qui était déjà à moitié vide quand elle l'avait prise, et de se recomposer un visage serein. Il fallait vraiment qu'elle arrête de se plaindre pour un oui ou pour un non.


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