Bégonia : plante à fleurs qui représente la quasi-totalité de la famille des Bégoniacées

La citation du jour est : « Un amour infini pour mes proches, ceux qui m'pardonne mes tics »
- Nekfeu -

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Lorsqu'Iván se réveilla ce matin-là, ou plutôt cette après-midi, il sentit qu'il y avait quelque chose qui avait changé, quelque chose d'imperceptible. Il resta quelques minutes, assis sur son lit, encore habillé de la veille, mais il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Il haussa les épaules avant de se lever pour aller se faire son habituel café du matin, ou du réveil plutôt. Il grimaça en se levant. Un vieux mal de tête le faisait souffrir. À presque trente ans, il commençait déjà à ressentir les effets de la redoutée vieillesse.

En regardant le café couler, il se fit la réflexion qu'il ferait bien d'arrêter de se coucher à l'heure où le commun des mortels se lève ; en fin d'après-minuit, comme dirait l'un de ses amis.

« Merde, jura-t-il soudainement. Le studio ! »

Penser à Deen lui avait rappelé qu'il était censé aller au studio aujourd'hui pour travailler sur son deuxième album. Il se précipita donc vers sa chambre pour allumer son téléphone. La grimace qu'il afficha devant le nombre d'appels manqués et de messages fut éloquente. Il se dépêcha d'appeler Clément, son ami et producteur, aussi connut sous le nom de Loubensky. Évidemment, il se fit engueuler :

« C'est pas comme ça que tu vas le sortir ton album Bazz ! »

C'est ainsi qu'il arriva avec plusieurs heures de retard au studio, sous les rires de certains, et les regards dépité des autres. Après plus de sept ans passé ensemble, ils avaient cependant l'habitude des retards à répétition de leur ami Jazzy Bazz.

« Franchement Bazz tu fais chier, râla Loubensky. On avait dit treize heures, comme ça t'as pas à te le lever trop tôt.

- Désolé, grimaça Iván. Je me suis réveillé y a trois quarts d'heures.

- Gros, il est quinze heures passé.

- Je sais.

- Ça s'arrange pas tes insomnies ? »

La question avait jeté un froid. Ivan était un insomniaque chronique, un oiseau de nuit. Il était la plupart du temps complétement décalé avec le reste du monde, et si ses amis et lui avaient l'habitude des nuits blanches passées en studio, c'était une réelle habitude pour lui. Il n'arrivait tout simplement pas à dormir, alors il allait marcher dans Paris toute la nuit durant.

« Bah tu sais, intervient Eff en direction de Clément. Iván il fait qu'un avec la nuit. »

L'assemblé éclata de rire, mais Ivan se contenta de sourire.

« J'crois que j'tiens un truc, déclara-t-il simplement. »

Il avait bossé tout le reste de la journée jusqu'à ce que les personnes présentes dans la salle finissent par déclarer forfait une à une. Il ne finit par rester que Loubensky, Monomite, le noyau dur de l'album comme il aimait les appeler, et Alpha et Esso qui avaient pointé leur nez quelques heures plus tôt. Ils enregistrèrent toute la nuit et comme d'habitude, s'endormirent tous les uns sur les autres sur le canapé du studio.

Iván souriait dans son sommeil. Après plusieurs essais, il venait enfin de trouver le fil conducteur de son prochain album. Un album qui décrirait sa vie dans le dénuement le plus total, un album qui parlerait de ses problèmes, de ses amis, et de ses insomnies.

Lorsque la petite troupe se réveilla le lendemain dans les alentours de dix heures, Iván avait déjà quitté le studio pour retourner dans son appartement. Ce dernier n'était qu'à vingt minutes du studio Grande Ville. En arrivant, il s'était laissé tomber comme une masse sur son lit pour dormir encore un peu, accentuant ainsi l'écart qu'il avait avec les autres humains. Lui vivait la nuit et dormait le jour, les autres vivaient le jour et dormaient la nuit.