4. Fous-moi la paix Hale !
🖤🖤🖤
Stiles tentait de faire abstraction des réprimandes de son père mais c'était compliqué de ne pas les entendre alors que ce dernier le plaquait contre le bar de la cuisine, la poignée d'un tiroir dans le bas du dos et le visage rouge de colère de son paternel à quelques centimètres du sien.
Noah avait eu une longue journée et lorsque le lycée l'avait appelé au sujet de son fils et de ses nombreuses absences, il n'avait pas réussi à gérer ses émotions. Son mug de café avait fini dans le mur de son bureau au commissariat et maintenant de retour à la maison, il n'avait malheureusement pas retrouvé son calme.
Sa colère déformait ses traits, sa déception rendait ses gestes brusque et maladroits et lorsqu'il se rendit compte que son fils avait les larmes aux yeux, il était déjà trop tard.
Il le lâcha soudainement, croisant le regard effaré et empli de tristesse de son fils, ses mains tremblantes le long de son corps crispé.
Une larme coula sur la joue rougie de Stiles.
- Je suis désolé fiston, je ne voulais pas aller si loin. Stiles attend !
Il tenta de le retenir par le bras mais son fils plus rapide, était déjà dans l'escalier qui menait à sa chambre. La porte claqua brutalement puis le silence se fit dans la maison.
Noah s'assit sur un des tabourets de bar et prit sa tête dans ses mains en soupirant longuement toute sa frustration et sa colère tournée envers lui-même. Il n'en voulait même pas à son fils et ne comprenait pas pourquoi il avait réagi si violemment quand il avait su que Stiles avait sécher les cours. Il comprenait pourtant sa situation et savait à quel point c'était dur pour lui de faire le deuil de sa mère. Noah savait qu'il avait besoin de temps, tout comme lui mais ses réflexes paternels et parfois trop strict avaient parlé pour lui et l'avait poussé à malmener son fils. Il se détestait de l'avoir brutalisé, d'avoir laissé la colère prendre le dessus, d'avoir perdu le contrôle de ses émotions.
Noah voulait aller s'excuser mais il savait que ce n'était pas le bon moment, il savait que Stiles avait besoin d'évacuer sa colère avant de pouvoir à nouveau lui parler. Quand Stiles était submergé d'émotions, il était semblable à un volcan. Sanguin, impulsif voire explosif. Il était capable des pires colères et dans ces moments-là, il valait mieux le laisser seul.
Dans sa chambre Stiles pleurait, le nez dans son oreiller. Le miroir de sa salle de bain venait de voler en éclat. Son poing saignait mais il s'en fichait. Il avait eu peur mas surtout, il avait été déçu, de lui-même puis de son père ensuite. Il se détestait d'être si faible, si vulnérable.
Pourquoi de simples mots sortis de la bouche de son père avaient un impact aussi puissant sur son corps et son cœur ?
Pourquoi tout l'atteignait aussi violemment ?
Pourquoi ses émotions provoquaient-elles chez lui de tels tsunamis ?
Stiles mit quelques minutes à retrouver son souffle, puis son calme et presque un semblant de paix. Il emballa précipitamment son poing qui saignait encore dans un t-shirt et attrapa son portable.
Par habitude maintenant, il laissa filer au bout de ses doigts tout ce qui lui faisait mal, tout ce qu'il n'arrivait plus à supporter, tout ce qui était de trop, tout ce qu'il aurait aimé partager avec sa mère.
Un message long comme la trace de ses larmes sur ses joues trouva le portable de l'inconnu quelques minutes plus tard.
Stiles posa le sien sur le matelas et ferma les yeux sur le souvenir de son père lui hurlant des mots horribles au visage. Un message apparu en retour. Cinq mots pour répondre à son appel au secours. Cinq mots lancés comme une bouée de sauvetage. Cinq mots pour apaiser ses maux. Cinq mots qui trahissaient l'inquiétude de l'inconnu.
« Ne fais pas de bêtise ! »
Cinq mots.
Était-ce assez pour attirer l'attention de Stiles ? Assez pour l'empêcher de faire une bêtise ?
Lisant le message, Stiles sourit malgré lui à ces cinq mots. Quelqu'un se souciait de son sort mais il aurait préféré que ce soit son père et pas un inconnu qui le fasse. Bon ok, ce n'était plus vraiment un inconnu puisqu'ils se parlaient depuis plusieurs semaines maintenant. Il serra son portable sur son torse et souffla tout l'air contenu dans ses poumons brûlants.
Il aurait tant aimé savoir qui était derrière ces mots, qui tenait assez à lui pour lui dire de ne pas faire de bêtise, qui tentait de le retenir parmi les vivants alors qu'il pensait ne plus vouloir en faire partie.
Il posa la question puis effaça le message dans la foulée, incapable de faire face à la réalité qui se cachait derrière ces messages, derrières son appel de détresse. Parce que c'était bel et bien un appel désespéré qu'il avait lancé, une bouteille à la mer, un message à l'univers. Stiles cherchait de l'aide sans vraiment être prêt à la recevoir, sans vraiment être prêt à assumer ses émotions, sans vraiment être prêt à faire son deuil.
Pourtant quelqu'un était là pour lui, depuis la mort de sa mère, depuis son premier appel au secours, depuis le tout début. L'envie de connaitre cette personne était forte mais la culpabilité bien plus grande encore si bien que Stiles décida de renommer le contact qui était sous le nom de « Inconnu » jusqu'ici en « Smiley ».
Parce que c'était le seul qui arrivait à lui redonner le sourire, même si ce n'était que l'espace d'un minuscule instant. Le temps d'une étoile filante à travers la galaxie.
Smiley... Un sourire niais étira ses lèvres puis il abandonna son portable pour se préparer à aller se coucher.
Non, il ne ferait pas de bêtise, pas ce soir en tous cas.
Le lendemain au lycée après un réveil des plus difficile dû à des cauchemars, Stiles eut la mauvaise surprise d'être associé à Derek Hale pour un devoir de chimie. Harris le détestait, Stiles n'avait plus aucun doute là-dessus, mais il le détestait plus encore. Cet énergumène de type professeur avait apparemment l'intention de lui pourrir la vie plus encore, comme si elle ne l'était pas déjà assez. En binôme avec Hale, que du bonheur !
Il allait être obligé de côtoyer son binôme durant les deux prochaines semaines et cette perspective ne l'enchantait pas vraiment, pas du tout en réalité. En milieu de matinée les élèves furent dirigés vers le bâtiment de la bibliothèque afin qu'ils puissent y faire leurs recherches par groupe de deux. Harris les observa quitter sa salle de classe le sourire aux lèvres. Stiles se retint de le faire de vive voix mais l'insulta sans ménagement dans sa tête.
Derek avait pris place à une table au fond de la salle et feuilletait un livre en attendant Stiles qui devait revenir des toilettes. Dix minutes passèrent et toujours pas de binôme en vue.
Derek s'inquiéta.
- Eh Isaac, t'aurais pas vu Stilinski par hasard ? demanda-t-il à son voisin assit à la table d'à côté en compagnie de Jackson.
Le grand blond répondit négativement.
Derek chercha dans la bibliothèque mais son instinct de loup titillait son épiderme. Quelque chose n'allait pas, Stiles ne réapparaissait pas et ce n'était pas normal. Au bout de dix minutes supplémentaires, Derek abandonna ses affaires et sorti de la grande salle pour s'enfoncer dans les couloirs déserts du bâtiment.
Il chercha l'odeur de son binôme qui, il fallait bien l'avouer, était tout sauf inconnue. Il se rendit aux toilettes mais ne trouva ni odeur ni Stiles. Il ressorti et pressa le pas jusqu'au bout d'un couloir où il sentit enfin une odeur qu'il reconnu entre mile. Stiles était passé par là, il en était sûr. Il chercha une sortie et en trouva une et sans qu'il ne s'en rende compte, son sang ne fit qu'un tour.
La seule sortie au bout de ce couloir était une trappe qui donnait accès au toit de la bibliothèque.
Sans attendre, Derek monta à l'échelle et se retrouva sur le toit, sa chemise en flanelle vert voletant à cause du vent qui soufflait fort. Il tourna la tête et chercha son binôme sur le toit.
Stiles se tenait debout sur le rebord de celui-ci, les bras écartés tel un épouvantail.
Derek s'en approcha avec la plus grande prudence. Le vent soufflait sur lui un cocktail d'émotions toutes aussi négatives les unes que les autres émanant de Stiles. Il s'arrêta à deux mètres derrière lui et s'assit par terre en tailleur sur le bêton. Il attendit en tentant de calmer son cœur qui s'affolait à la vue de Stiles au bord du précipice dont le regard fixait le vide devant-lui. Il ne l'avait pas entendu.
Stiles était immobile, les bras maintenant le long de son corps, comme hypnotisé par le paysage qui n'avait pourtant rien de spécial. Le parking du lycée en contrebas n'était pas des plus attrayants.
Derek chercha un moyen d'attirer son attention sans lui faire peur et trouva un petit caillou qu'il lança dans sa direction. Stiles se retourna et leva les yeux au ciel en soupirant.
- Qu'est-ce que tu veux ? T'arrives pas à faire des recherches tout seul Hale ?
Ce dernier hésita sur les mots à utiliser. Il ne voulait pas le brusquer, pas alors qu'il était à plusieurs mètres au-dessus du vide.
- Je... Tu voudrais pas descendre de là ?
- Pourquoi, t'as le vertige ? Et si je fais ça ?
Tout en observant Derek, Stiles leva un pied au-dessus du vide, manquant de perdre l'équilibre.
Derek se leva d'un bond.
- Stilinski arrête ! Tu ne comptes pas sauter ? Si ?
- Pourquoi ? T'as la trouille que je te laisse tomber pour notre devoir ? T'es vraiment pathétique Hale !
Ce dernier fit un pas timide dans sa direction en ignorant ses paroles.
- Descend de là Stiles, s'il te plaît.
Ce dernier leva les sourcils en entendant son prénom.
- Oh on est passé au prénom maintenant ? Tu te ramollis de plus en plus... Hale ! dit-il dans un sourire moqueur.
Stiles fit quelques pas sur le bord du toit, le vent soufflant toujours plus fort rendant son équilibre plus qu'incertain.
- C'est pas drôle Stiles, tu devrais vraiment descendre de là. Si tu as dans l'idée de te tuer, oublies tout de suite. Tu vas juste réussir à te faire mal de cette hauteur ! expliqua-t-il en faisant quelques pas dans sa direction.
Son regard ne lâchait pas le corps de Stiles marchant en équilibre sur le rebord du toit.
- N'approche pas Hale, t'as rien à faire ici ! Retourne en bas et oublie-moi !
Derek sentait la colère monter et prendre la place de la tristesse, Stiles n'était visiblement pas à l'aise avec ses émotions. Derek fit un pas de plus, la main de Stiles quasiment à portée de la sienne. Leurs doigts se frôlaient presque. Si Stiles tentait quelque chose, il pouvait encore l'attraper avant qu'il ne tombe et ne s'écrase en bas.
- Stiles si tu ne descends pas je...
- Tu feras quoi ? Tu vas me pousser pourque je crève comme il faut Hale ? Vas-y, qu'on en finisse tous les deux !
Derek ferma les yeux et fit appel à son instinct de loup. Il fit le vide en lui et chercha le moindre signe de mouvement, le moindre signe de changement dans le parfum de Stiles. Il entendait son sang pulser dans sa carotide, son pouls était élevé. Derek se concentra sur les battements de son cœur et lorsqu'il l'entendit accélérer, il l'attrapa par la main et l'attira contre lui, surprenant Stiles qui lâcha un petit cri.
Derek le tenait par la main, l'autre avait prise sur son t-shirt, Stiles à quelques centimètres de son visage.
- Ça va pas non ?! Lâche-moi bordel ! marmonna Stiles en tentant de se reculer en repoussant Derek de ses deux poings contre son torse.
Derek vit le poing meurtri de Stiles, obéit en soupirant et baissa la tête pour retrouver le vert-gris de ses yeux qui avaient virés au bleu électrique l'espace de quelques secondes. Lorsqu'il releva la tête, Stiles lui lançait un regard noir et sa mâchoire était si serrée qu'il l'entendait grincer des dents.
- Fous-moi la paix Hale ! lança Stiles en s'éloignant de lui pour rejoindre la porte du toit.
Derek ne le retint pas, ça ne servait à rien de tenter de lui parler maintenant. Sa colère était si vive qu'elle lui donnait carrément la chair de poule.
La porte du toit se ferma sur le visage horrifié de Stiles et à cet instant Derek sut que ce qui n'était qu'un soupçon jusqu'ici se confirmait. Il calma son loup avant de redescendre du toit et de rejoindre la salle d'études de la bibliothèque. Lorsqu'il retrouva la table à laquelle il s'était installé, Stiles n'était pas là. Ça ne l'étonna qu'à moitié, après tout il ne le ménageait pas depuis leur rencontre. Stiles n'avait pas l'air de l'apprécier, Derek avait même l'impression que Stiles parfois le détestait.
Il ramassa ses affaires et sorti du bâtiment afin de retrouver sa voiture. Sur le parking la Jeep bleue de Stiles n'était pas là. Derek soupira avant de s'engouffrer dans sa Camaro et d'allumer son moteur vrombissant. Il roula à vive allure jusqu'au loft et retrouva le calme de sa chambre. Peter et Cora n'étaient pas encore là.
Couché sur son lit, il attrapa son portable et écrivit un long message puis hésita à l'envoyer et finalement par manque de courage, l'effaça.
🖤🖤🖤
Hello vous,
Est-ce que ça vous a plu ?
Derek a évité le pire mais Stiles n'a pas l'air d'avoir apprécié son aide...
On saura bientôt si la situation s'améliore entre eux ou pas ;)
Des bisous et merci pour vos commentaires et vos votes, je les apprécie toujours !
(づ ̄3 ̄)づ╭❤~
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top