2. Je dois être malade
🖤🖤🖤
Stiles se frotta les yeux puis relu le message, H.E.Y. Hey... Hey ?!
Est-ce qu'on lui faisait une mauvaise blague ? Ou était-ce sa mère qui lui écrivait depuis son petit paradis ?
Non, sa mère n'écrivait pas HEY !
Sa mère l'appelait par des petits noms beaucoup trop mignons pour être avoués à voix haute. Sa mère mettait des petits émojis à la fin de ses messages et des je t'aime et des bisous.
Sa mère faisait des câlins des cookies et des muffins, elle n'était tout simplement pas du genre à écrire HEY !
Stiles posa son portable sur son lit et s'en éloigna vivement, comme s'il allait lui sauter dessus. Il fit les cent pas dans sa chambre, rongeant tantôt le lacet du capuchon de son pull, tantôt son pouce avec nervosité. Au bout de quelques minutes à ruminer il ne savait trop quoi, il retourna sur son lit et prit son portable.
Le message était toujours là à le narguer telle une ampoule clignotante et quelqu'un était apparemment en ligne. Il y avait quelqu'un derrière ce message, quelqu'un de réel. Stiles lâcha un petit cri ainsi que son portable sur son lit.
Il recula ses fesses jusqu'au mur en observant la chose d'un œil suspicieux. Son cœur tapait comme un tambour dans sa poitrine, il le ressentait dans tout son corps. Ses oreilles bourdonnaient autant que ses mains tremblaient sur ses genoux. Il avait du mal à respirer.
Puis un autre message fit son apparition sous ses yeux. Il crut se noyer l'espace d'un instant.
- Nom d'une...Oh merde alors !
Prenant son courage à deux mains, il se glissa sur son lit et prit son portable dans ses mains tremblantes, sur l'écran un autre message était affiché :
« Je crois que j'ai hérité du numéro de ta mère. Je sais qu'on ne se connait pas mais tu sembles avoir besoin de parler à quelqu'un. Je sais écouter sans juger et je comprends ce que tu vis. Moi aussi j'ai perdu ma mère. »
Stiles resta interdit quelques minutes, relisant plusieurs fois le message, imprimant chaque lettre sur ses rétines pour être bien certain qu'il ne rêvait pas. Quelqu'un qu'il ne connaissait pas avait lu les messages destinés à sa mère.
Stiles se senti rougir de honte, puis la colère remplaça son premier ressenti. Ses mains se mirent à trembler sans qu'il ne puisse y faire quoi que ce soit. Il avait voulu exprimer ses émotions auprès de la seule personne qui le comprenait. Il s'était ouvert en toute confiance auprès de sa mère tout en sachant que tout cela resterait secret mais maintenant, quelqu'un savait tout de lui, depuis... Combien de temps au fait ?
Il remonta le fil de la discussion et réalisa que tous ses messages avaient la mention VU. Cette personne avait-elle vraiment tout lu ?
Il réfléchit quelques instants mais la panique ne l'aida pas, il ne savait pas comment réagir. Devait-il répondre ou faire le mort ? Au fond de lui la curiosité le poussait à répondre mais il avait une peur viscérale de tomber sur quelqu'un qui lui ferait une mauvaise blague. Il n'avait pas envie de souffrir plus que ce qu'il ne souffrait déjà.
Stiles tapa un message à l'attention de cet inconnu qui le connaissait bien mieux que lui ne le connaissait. Il fut pris d'une peur soudaine, aussi violente qu'un tsunami. Il avait maintenant la nausée rien que de savoir que quelqu'un avait lu ses états d'âme.
Il s'empressa de répondre.
« On ne se connait pas et j'ai pas envie de te connaitre. Efface mes messages et oublie-moi. »
Stiles scruta l'écran de son portable, anxieux. On était en train de lui répondre. Il sursauta quand un nouveau message s'afficha.
- C'est qu'un message Stiles, calme-toi, se dit-il en s'essuyant le front nerveusement.
« Moi aussi je me sens terriblement seul le soir lorsque la lune éclaire mes larmes. »
Ce message lui fit froncer les sourcils, il sentit la colère monter dans sa gorge. Il serra son portable contre lui en hurlant sa peine. Les larmes lui piquaient les yeux et son cœur, ce traitre, battait dans sa poitrine comme le tonnerre un soir d'orage.
Ce message était composé de ses propres mots, écrits pour sa mère... Pas pour un inconnu !
Il lança son portable contre le mur puis sorti de sa chambre par la fenêtre pour s'asseoir sur le toit et observer les étoiles comme il le faisait avec sa mère. Il repéra facilement la nébuleuse d'Orion au milieu de la constellation en forme de sablier et imagina sa mère l'observer avec lui, son éternel sourire sur le visage qu'elle n'avait que pour lui.
Stiles soupira puis il entendit un loup hurler au loin du côté de la forêt.
Stiles savait qu'il n'y avait pas de loup en Californie, comment pouvait-il en entendre un hurler au beau milieu de la nuit ? Il se dit qu'il devait rêver et retourna à l'intérieur, laissant la fenêtre ouverte pour qu'il puisse observer les étoiles depuis son lit.
Il ne reçu aucun autre message ce soir-là et s'endormit comme une masse, épuisé.
Le lendemain au lycée il eut bien du mal à suivre le cours du professeur Harris et ce dernier prit un malin plaisir à le lui faire regretter. Après la dernière heure de cours, Stiles se retrouva en heure de colle parce qu'il avait eut la mauvaise idée de contredire Monsieur Harris qui racontait n'importe quoi. Il n'avait pas vraiment été aidé par son voisin de table malheureusement.
Assit à côté de lui, le nouveau capitaine de l'équipe de basketball, l'observait. Stiles essayait de se concentrer sur la dissertation qu'Harris leur avait demandé de faire sur « Pourquoi il ne faut pas contredire mon professeur et pourquoi je le regrette maintenant », quand ce dernier chuchota :
- Stilinski ? T'as écrit quoi ? Tu m'aides ?
Stiles tourna la tête vers lui les mâchoires serrées.
- Même pas en rêve, c'est de ta faute si je suis là, alors tu te débrouilles et tu me lâches... Hale ! siffla-t-il entre ses dents.
- Allez, s'il te plaît...
- C'est pas parce que tu as tenté de me soutenir devant Harris que je vais te rendre la pareille ! D'ailleurs, j'avais pas besoin de toi, je m'en sortais très bien tout seul je te ferais remarquer !
On soupira à côté de lui. Son voisin n'ajouta rien mais ne le lâcha pas du regard.
Stiles sentait ses prunelles gris-vert rivées sur lui, il mordilla son crayon tout en tentant de l'oublier mais ce fut compliqué.
- Stilinski ?
- Quoi ?! cria-t-il un peu plus fort que voulut.
- Monsieur Stilinski ? Vous voulez une heure de colle supplémentaire ? demanda Harris en levant la tête de son journal, se rappelant soudain qu'il était en classe.
Stiles secoua la tête et soupira fortement à l'attention de son voisin de table. Bon sang qu'il était énervant avec son sourire toujours collé au visage et son air arrogant. Stiles commençait gentiment à en avoir marre de lui.
Heureusement pour lui, son heure de colle pris fin et le professeur Harris les libéra non sans un regard mauvais. Sur le pas de la porte de la salle, il ajouta avec un grand sourire :
- Je vous aurai à l'œil tous les deux, jusqu'à la fin de l'année !
Stiles soupira et roula des yeux.
Le noiraud sourit.
- On peut savoir ce qui te fait sourire Hale ?!
- Toi. T'es tellement agaçant, que s'en est presque drôle, dit-il en glissant la bretelle de son sac sur son épaule. Bye Stilinski, à demain !
- Vas te faire f...
- Vous voulez revenir en classe monsieur Stilinski ?
Stiles se retourna vivement sur Harris tout souriant, grimaça et parti en courant rejoindre la sortie du lycée puis sa Jeep dans laquelle il s'engouffra.
Dans le parking il ne restait plus que son véhicule et la Camaro noir de Derek Hale. Ce sale prétentieux de Derek Hale. Capitaine de l'équipe de basketball, arrogant et putain de sexy.
Hein ?! Ça ne va pas non mais oh ?
Stiles secoua la tête et détourna le visage quand la Camaro de Derek passa à côté de lui et que ce dernier lui fit un petit signe de tête en souriant.
- Sale con !
La colère monta au nez de Stiles qui soudain eut envie de hurler toute sa rage contre Derek Hale et son sourire si agaçant qu'il avait envie de lui envoyer son poing dans la figure pour qu'il arrête de sourire.
Il démarra le moteur de sa Jeep en maudissant son acolyte d'heure de colle, jusqu'à chez lui. Arrivé dans le hall d'entrée de sa maison, il dépassa son père sans même lui adresser la parole et monta dans sa chambre en claquant la porte derrière lui.
- Putain ! lança-t-il en même temps que son sac.
Pourquoi fallait-il toujours qu'on se mêle de ses affaires ? Stiles avait pourtant eu les arguments justes sur le théorème de Thalès, Harris se plantait complètement dans ses explications et il était en pleine argumentation lorsque Derek en avait fait des caisses à côté de lui.
- Et gna gna gna moi je sais professeur Harris ! Pffff mais ferme ta...
Il mordit son poing pour s'empêcher de jurer.
Derek était tout bonnement insupportable !
Stiles marmonna pour lui-même jusqu'à ce que l'eau de la douche dans laquelle il venait de s'engouffrer, atténue son agacement. Ce fut long, bien trop long et quand enfin il parvint à oublier l'arrogance de Derek, c'est son sourire tout aussi insolent qui s'incrusta dans son cerveau et pour une raison que Stiles ne comprit pas, son corps sembla réagir d'une manière tout à fait improbable.
Stiles baissa la tête et faillit s'égosiller en criant lorsqu'il remarqua quelque chose entre ses jambes qui n'était pas au repos comme d'habitude.
- Bordel mais qu'est-ce qui m'arrive ?
Stiles sorti de la douche et s'empara d'une serviette qu'il entoura précipitamment autour de sa taille, laissant voir une bosse gênante qu'il cacha d'une main. Il s'observa dans le miroir de la salle de bain. Ses joues étaient rouges et son cœur tapait comme un dingue dans sa poitrine, il sentait le sang pulser plus bas dans son entre jambe et plus il y pensait, plus ses joues rougissaient.
- Stiles calme-toi, ça va passer, ça doit être la grippe ou un truc dans le genre. C'est pas normal, je dois être malade ou c'est parce que j'ai pas pris mon traitement.
Il sorti de la salle de bain, enfila un boxer, non sans mal puis un pantalon de jogging et s'assit sur son lit en soupirant. Il posa une main sur son front, brûlant. Il devait avoir de la fièvre. Il se rappela alors qu'il était rentré de l'entrainement tout trempé la veille parce que sa fidèle Roscoe l'avait lâché et qu'il avait fait le chemin du retour à pieds. Il avait dû prendre froid, il ne voyait pas d'autres explications.
Il descendit pour manger avec son père qui lui posa mille questions sur le pourquoi de son retard. Il lui avoua qu'il avait malheureusement répondu à son professeur et que ce dernier n'avait pas du tout apprécié.
Son père fatigué de ses frasques, le sermonna peut-être un peu trop vivement, ce qui poussa Stiles à monter dans sa chambre la rage au ventre. Il voulut envoyer un message à sa mère pour lui raconter sa mauvaise journée mais se rappela soudain que s'il le faisait, ce ne serait pas elle qui le recevrait mais un illustre inconnu. Un inconnu qui semblait pourtant le comprendre et vouloir l'aider.
Les paroles de son père lui revinrent alors en mémoire et il se dit que, peut-être, il pouvait se confier juste pour cette fois à cette personne qui avait envie de l'écouter. Il aurait pu écrire à Isaac ou à Scott ou encore à Lydia mais aucun d'eux ne le comprenait vraiment alors il prit son courage à deux mains et se lança.
« Je sais que tu n'es pas ma mère mais j'ai besoin de parler, j'ai passé une journée horrible... »
Il envoya le message et attendit, pas certain de vouloir vraiment recevoir de réponse, pas certain que ce soit la bonne personne à qui se confier mais il écouta son instinct et ce dernier se trompait rarement.
Il vit que la personne était en ligne puis qu'elle écrivait. Il attendit. Un message arriva peu de temps après.
« Raconte-moi. Je ne te jugerai pas, promis. »
Stiles mourrait d'envie de lui demander qui il ou elle était mais il savait que s'il le faisait, il n'oserait plus jamais se confier, aussi il oublia immédiatement cette idée.
Il soupira puis laissa son cœur parler pour lui.
« J'ai l'impression que personne ne me comprend en ce moment, même mon père me prend pour un extraterrestre. Je l'ai déçu aujourd'hui, je l'ai vu dans son regard et je n'avais qu'une envie, c'était de courir me réfugier dans les bras de ma mère puis je me suis rappelé qu'elle n'était plus là. J'ai failli en vomir tellement j'étais en colère. Je voudrais que ça sorte, que cette tristesse arrête de me bouffer de l'intérieur. Est-ce qu'un jour ça s'arrête ? »
Le message resta en non lu pendant au moins une heure plongeant Stiles dans une angoisse qu'il ne pensait pas possible. Accablé de fatigue il se coucha aussi triste que la veille, son cœur éparpillé en miette dans ses entrailles.
Lorsqu'il ferma les yeux, la LED de son portable s'alluma mais Stiles ne l'a vit que le lendemain à son réveil.
🖤🖤🖤
Hey...
Je vous avais dit que les publications ne seraient pas très rapides mais finalement j'étais très inspirée...
J'espère que ce chapitre vous a plu ?
Je vous dit à bientôt pour la suite...
Des bisous (* ̄3 ̄)╭❤
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