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La nuit était tombée sur la ville, comme un voile noir et épais voulant y étouffer ses habitants en silence. Le shérif venait de passer la porte d'entrée, la mine grave et fatiguée. Il ôta sa veste et ses chaussures qu'il laissa dans l'entrée, enleva ensuite son holster, posant son arme de service sur le bar de la cuisine comme à chacun de ses retours. Il réalisa que la maison était calme, bien trop calme quand on a l'habitude de vivre avec un ado hyperactif.

Stiles était-il ailleurs ?

Noah monta les marches pour le découvrir et ouvrit avec douceur la porte de la chambre de son fils plongée dans une semi obscurité grâce aux rayons de la lune. Il constata que celui-ci dormait lorsqu'il s'approcha en silence de son lit. Son regard fut attiré par quelque chose et se posa sur le cahier jauni ouvert sur sa table de chevet. Noah n'était pas du genre à fouiller dans les affaires de son fils mais son sixième sens de shérif fit sauter malgré-lui des mots à ses yeux.

Il s'accroupit et prit le cahier dans ses mains, l'amenant sous les rayons lunaires pour pouvoir déchiffrer l'écriture en hiéroglyphe de son fils. Il y lut quelques mots :

« Loup garou », « en couple », « Derek Hale », il n'en fallut pas plus pour que Noah comprenne enfin la situation entre son fils et le neveu de Peter Hale. Le cœur de Noah fit soudain une embardée, la panique se lut sur son visage. Il lâcha le cahier jauni par terre à cause de ses mains tremblantes, réveillant Stiles par la même occasion.

- Papa ?

Regard suspicieux d'ado. Sourire gêné d'adulte.

- Désolé, je voulais pas te réveiller, chuchota Noah en cachant le cahier dans son dos.

- C'est pas grave, est-ce que tout va bien ? T'as l'air inquiet, c'est le boulot ?

Noah se releva, embrassa la tempe de son fils et lui assura qu'il était simplement fatigué. Il grimaça en se demandant si la chaleur corporelle de son fils était normale. Il posa alors sa main sur le front de Stiles.

- Tu es malade Stiles ? T'es brûlant de fièvre !

- J'ai pris froid je crois, ça ira mieux demain. T'inquiètes pas papa.

Noah glissa le cahier dans la poche arrière de son jean, se dirigea à la salle de bain et rapporta un verre d'eau et un cachet pour son fils.

- Tiens, prends ça, et appelle-moi si tu ne te sens pas mieux. Je suis en bas si tu as besoin de moi.

- Merci papa. Dis, tu me ferais une soupe ou quelque chose de chaud ? Je pète de froid bordel !

Noah grimaça.

- Ton langage Stiles... je reviens, reste au chaud, lui dit-il en ébouriffant ses cheveux avant de le laisser dans son lit.

Noah descendit un moment. Stiles observa le plafond en soupirant, lorsque son regard bifurqua sur la table de chevet, vierge. Il se retourna d'un bond.

- Où est mon cahier ?! râla-t-il en cherchant par terre, dans le tiroir et même sous son lit.

A part des magazines Playboy, pas de cahier en vue. Stiles comprit que son père devait être tombé dessus. Un vent de panique passa à travers les mailles de ses neurones. Il s'assit dans son lit, mordilla son pouce avec une nervosité croissante. Plus les minutes passaient, plus son pouce se faisait dévorer. Lorsque son père fit à nouveau son apparition les mains pleines dans sa chambre, Stiles avait l'impression que son cœur battait dans son pouce. Il le relâcha d'un coup de langue, échangea un regard avec son père puis ramena ses jambes contre lui et s'assit en tailleur.

Noah déposa un plateau sur la table de chevet et s'assit sur le lit de son fils, des rides d'inquiétude creusant son front.

- Je t'ai préparé un bouillon léger, j'espère que ça te conviendra.

Stiles le remercia puis voyant le regard interrogateur de son père sur lui, fuit ses yeux bleus. Il prit le bol de soupe dans ses mains et souffla dessus, Noah frottant ses mains sur son jean.

- Stiles...est-ce que... est-ce que ce que tu as écrit dans ce cahier est vrai ?

Stiles reposa le bol, récupéra le cahier que son père lui tendait d'un geste un peu brusque.

- Je suis désolé, reprit son père en levant les mains en signe de paix. Je ne voulais pas le lire mais il était ouvert et...

- Et tu l'as quand même lu, termina Stiles sur la défensive. Je ne te remercie pas pour ton respect envers ma vie privée.

- Excuse-moi, c'est pas dans mes habitudes mais, certains mots... m'ont sauté aux yeux. J'ai lu uniquement la dernière page Stiles.

Stiles frotta sa nuque, mordilla son pouce.

- Quels mots t'ont sauté aux yeux ? Loup garou ou... autre chose ? demanda-t-il moins fort.

Noah posa une main sur le genou tremblant de son fils, accrocha son regard ambré, sourit.

- Stiles, je ne te juge pas, je voudrais simplement comprendre et connaitre cette partie de toi que tu sembles vouloir me cacher. Je m'inquiète pour toi, tu sais depuis que ta mère nous a quitté, j'ai l'impression qu'on ne se fait plus confiance, que notre complicité se fait rare et ça me manque.

Stiles expulsa tout l'air de ses poumons, relâcha son pouce.

- Je suis désolé papa, je savais pas comment te parler de tout ça.

- Je comprends. Du coup... toi et Derek, vous êtes ensemble c'est ça ?

Stiles hocha la tête sans pouvoir ouvrir la bouche. Noah lui sourit, tapota son genou. Stiles rougit légèrement.

- Je vois, je l'aime bien ce garçon. Son oncle, c'est différent mais je les surveille de loin ces loups garous, ajouta-t-il avec un clin d'œil.

Stiles sourcilla, pencha la tête sur le côté.

- Comment ça se fait que tu sois au courant pour les loups garous, je veux dire... le surnaturel et tout ça... tu sais que ça existe ?

Noah frotta son menton tout en cherchant ses mots.

- Je connais Peter depuis longtemps et même si je n'ai jamais eu l'occasion de t'en parler avant, j'ai vite eu affaire à sa véritable nature.

Stiles haussa les sourcils, surpris par les paroles de son père.

- Tu connais la famille Hale depuis combien de temps ?

- Une vingtaine d'années environ. Depuis une sombre affaire de meurtre durant laquelle j'ai innocenté Peter à l'époque, en échange il m'a sauvé la vie...depuis, je garde leur secret.

Stiles se laissa tomber contre la tête de lit en souriant.

- Et moi qui faisais tout pour que tu ne sache pas qui était vraiment Derek... J'avais peur que tu ne l'acceptes pas.

- Je ne crois pas avoir mon mot à dire Stiles. Si tu te sens bien avec lui eh bien, je suppose que je ne peux que l'accepter.

Noah leva les épaules puis enlaça son fils en le rassurant de douces caresses dans son dos.

- Bon, je vais aller me coucher et toi... finis ce bouillon et interdiction de laisser entrer Derek, surtout pas par la fenêtre. Tu dois te reposer.

- Oui, compris shérif Stilinski !

- Bonne nuit Stiles, je t'aime.

- Moi aussi je t'aime 'pa.

Noah se leva, ferma la porte derrière-lui en soupirant. Il n'avait pas eu le courage de lui avouer le pourquoi de son inquiétude et tant qu'il n'avait pas de preuve, il ne voulait pas inquiéter son fils s'il se trompait. Il espérait vraiment se tromper mais depuis quelques jours, Peter Hale faisait des siennes en ville et de mauvais souvenirs hantaient à nouveau l'esprit du shérif.

Au loft, Cora attendait le retour de son frère qui était parti à la recherche de leur oncle. Si elle avait pu, grâce à Derek, repousser Scott, Peter c'était une autre histoire. Une sombre histoire. Le vieux loup ne s'en était pas pris à eux mais depuis quelques semaines, il sortait toutes les nuits et revenait au petit matin, couvert de sang et de blessures. Des blessures qui auraient dû guérir d'elles-mêmes mais qui, mystérieusement, prenaient bien trop de temps à se remettre, si bien qu'à la tombée de la nuit, Peter repartait encore affaibli.

Cora ne comprenait pas ce qui le poussait ou l'attirait à chasser. Il avait été un oncle modèle depuis la mort de leurs parents mais depuis quelque temps, quelque chose l'avait comme envouté. Cora qui s'était cachée dans la bibliothèque, pièce dissimulée derrière un mur de brique, sursauta quand son frère poussa la porte du loft. Cora entendit son cœur battre rapidement, tout comme le rythme de sa respiration. Derek avait dû courir ou se battre, elle espérait de tout son cœur que ce soit la première option.

Elle l'entendit l'appeler, le souffle court. Elle sortit de sa cachette en poussant la porte découpée dans les briques du mur.

- Je suis là. Est-ce que tu l'as retrouvé ? demanda-t-elle en s'approchant de son aîné.

Celui-ci secoua la tête de gauche à droite, les deux mains appuyées sur ses genoux.

- Non, je l'ai senti dans la forêt, près du manoir mais je ne l'ai pas trouvé.

Cora sourcilla, se laissa tomber dans le canapé juste derrière elle, attrapa le plaid et se couvrit avec. Des frissons parcoururent tout son corps.

- Il est allé au manoir ? Mais qu'est-ce qu'il cherche là-bas ?

Le regard de Cora sondait celui de son frère à la recherche de réponses.

Derek passa une main sur son visage puis s'assit en face d'elle sur la table basse. Il semblait fatigué, perdu.

- Je sais pas. Il chasse ça c'est sûr. J'ai retrouvé plusieurs cadavres d'animaux mais pourquoi là-bas ? Pourquoi... j'y comprend rien, soupira Derek.

- Je sais que tu ne veux pas y entrer mais on devrait...

Derek sauta sur ses pieds.

- Non ! Je peux pas aller au manoir, j'en ai pas la force.

Cora se leva, prit son frère dans ses bras.

- J'ai pas envie d'y aller non plus mais on a besoin de comprendre et je veux pas embêter Laura. Je suis sûre qu'on peut trouver des réponses dans les livres de maman.

Derek la relâcha, partit faire les cent pas dans le salon du loft en secouant la tête.

Il s'arrêta à quelques pas du canapé, les bras croisés sur son torse. Son regard brillait d'une peine écrasante.

- Je veux pas, c'est au-dessus de mes forces. J'ai... on a trop de mauvais souvenirs là-bas Cora, c'est trop dur, trop tôt.

- Et si on demandait à Stiles de nous accompagner ?

Derek sourcilla.

- Tu veux vraiment demander au fils du shérif de trouver des réponses sur notre oncle assoiffé de sang ? T'es sérieuse Cora ?!

Cette dernière se rassit sur le canapé, le plaid retrouva ses genoux. Elle ses pensées. Derek parti s'enfermer dans sa chambre.

Revoir le manoir, l'endroit où ils avaient perdu une partie de leur famille dans le feu, lui était insupportable. Il se sentit envahit par les cris, le bruit du crépitement de l'incendie, la fumées, la chaleur étouffante. L'odeur. Indescriptible. Piquante. Il se roula en boule dans sa couette, les deux mains sur ses oreilles dans l'espoir vain d'atténuer les souvenirs de ce soir tragique. Il envoya tout de même un message à Stiles tard ce soir-là.

« Hey,

J'espère que tu vas mieux ? Je voulais passer te voir mais j'ai eu un imprévu. Je t'appelle demain matin mais j'aurais besoin de toi. C'est complètement ridicule mais je sais que toi tu ne me jugeras pas. Je peux pas demander à qqun d'autre. Il n'y a que toi qui puisse m'aider. Bonne nuit  ❤»

La LED de son portable ne s'alluma pas ce soir-là. Derek aurait aimé aller le voir mais il était trop tard pour l'embêter. Il se coucha sans vraiment trouver le sommeil.

Le lendemain lorsque Derek ouvrit les yeux, il avait reçu un message. Un sourire étira ses lèvres mais se fana bien vite lorsqu'il réalisa qu'il n'y avait que Cora et lui dans le loft. Son oncle n'était pas rentré de la nuit.  

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Hello vous,

Oui ça fait un p'tit bout de temps, excusez-moi...

J'espère que ce 15ème chapitre vous a plu ?

Qu'arrive-t-il donc à tonton Peter ?

Le shérif cache-t-il d'autres secrets ?

On le saura bientôt ;)

Des bisous （づ￣3￣）づ╭❤～