10. Aucune LED ne clignota ce soir-là
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Assit tout en haut des gradins du gymnase, Stiles regardait l'équipe de basket des Cyclones de Beacon Hills jouer contre l'équipe de la ville voisine. Il n'avait pas retenu le nom et franchement, c'était le dernier de ses soucis.
Il n'avait d'yeux que pour le capitaine de son équipe. Le regard fixe et son cerveau en mode focus, il ne remarqua pas à ses côtés se glisser deux silhouettes féminines.
Il se rendit compte de leur présence uniquement lorsque Lydia hurla tandis que Derek marquait un panier sur un geste d'une précision incroyable.
- Derek joue vraiment top bien ! s'exclama la blonde vénitienne en donnant un coup de coude dans les côtes de Stiles.
Celui-ci grimaça en se frottant le côté à travers sa chemise en flanelle à carreaux vert.
- J'avais remarqué, merci Lydia. Vous vous intéressez au basket maintenant ? demanda Stiles en les observant.
A leur sourire énigmatique, il comprit.
- En fait vous n'êtes pas là pour le basket. Qu'est-ce que vous voulez savoir bande de fouineuses ?
Erica se glissa plus proche de lui sur le banc. Murmura à son oreille.
- Est-ce que le capitaine et toi vous êtes ensemble ?
Stiles roula des yeux. Rougit.
- Peut-être bien et alors ?
Erica frappa dans la main de Lydia, sourire aux lèvres.
- J'ai gagné, tu me dois deux dollars ma chère.
Lydia secoua la tête, tout comme Stiles.
- T'auras rien de plus qu'un bisou, c'est tout.
Ce qu'elle lui offrit avant de se lever. Erica l'imita.
- Désolée Stiles on doit y aller mais je veux tout savoir. T'as intérêt à me raconter... J'attends ton message, lui lança-t-elle dans un clin d'œil entendu.
Soupire et secouage de tête du brun.
- Bye les filles... Oui je t'écris ! râla Stiles en voyant Lydia lui montrer son portable.
Lorsqu'elles disparurent du gymnase, Stiles reporta son attention sur le match. Il se rendit compte que les joueurs quittaient justement le terrain. Il chercha Derek du regard. Le capitaine discutait avec d'autres joueurs. Ce dernier lui lança un regard et leva ses deux mains ouvertes. Dix minutes, pensa Stiles.
Il se senti soudain nerveux. Il en voulait toujours à Derek pour ses mensonges mais il voulait vraiment passer par-dessus et faire avancer leur relation. Sans qu'il ne se l'avoue, il avait besoin de Derek. De son soutien, de sa présence. Bien qu'ils aient encore des choses à régler Stiles devait, pour leur bien à tous les deux, faire en sorte de lui pardonner ses erreurs.
Il glissa ses écouteurs dans ses oreilles et laissa Imagine Dragon bercer ses pensées. Il quitta le gymnase et s'assit au soleil sur un banc, devant le lycée. Il ouvrit sa messagerie et voulut envoyer un message à Derek pour lui dire où il était puis se rendit compte que le numéro qu'il lui avait associé n'était pas le bon et qu'il n'avait pas rétabli la vérité dans ses contacts. Il changea le contact « Smiley » en « Derek ». Un détail lui sauta soudain aux yeux.
A qui pouvait bien appartenir l'autre numéro ?
Une pointe de colère s'immisça dans son estomac.
- C'est moi qui suis à l'origine de cette soudaine colère ? demanda Derek qui s'était furtivement glissé sur le banc.
Stiles sursauta. Mit une main sur son cœur. Enleva ses écouteurs, les glissa dans la poche de son pull.
- Bon sang Derek ! Ça t'amuse de me faire peur chaque fois ?
Un sourire étira les lèvres de ce dernier. Ses yeux brillaient.
- J'adore ! Ton visage fait une grimace trop mignonne quand tu sursautes. Désolé, s'excusa-t-il quand Stiles soupira. T'es vraiment en colère contre moi ?
Stiles le dévisagea. Ses épaules s'affaissèrent.
- Oui et non, avoua-t-il.
- Et si je t'offre un cône de glace géant ? Je suis pardonné ?
Stiles fronça les sourcils. Sourit.
- C'est envisageable, sous certaines conditions. S'il y a de la chantilly éventuellement, si tu rajoutes du chocolat fondu peut-être. Si tu trouves mon parfum préféré, j'y songerais.
Derek se leva, sourit à son tour et l'attira par la main. Il se mit alors à courir en direction du parc situé à une centaine de mètres du lycée. Stiles tenta de le rattraper.
- Viens, cours Stiles !
- Tu m'as parlé de glace, pas de supplice ! souffla Stiles se faisant distancer.
Un immense sourire barrait le visage de Derek.
- On va rater le glacier si tu ne cours pas plus vite !
Derek visa la camionnette du glacier à la sortie du parc, laissant Stiles derrière-lui.
Ce dernier s'arrêta en arrivant au milieu, les deux mains sur les genoux. Derek l'avait semé et commandait déjà à la vitre ouverte de la camionnette colorée. Stiles trouva un banc à l'ombre et s'y assit. Il observa Derek revenir, deux cônes de glaces en mains.
- Chocolat noisette chantilly pour moi et pour toi, vanille pistache chantilly, dit-il en se dandinant de gauche à droite. Alors j'ai juste ?
Stiles se mordit la lèvre en grimaçant. Une boule se forma dans son estomac.
- Tu ne pouvais pas tomber plus mal.
Il renifla et s'essuya le nez d'un revers de manche.
Derek s'assit à côté de lui, l'air désolé.
- Merde, ne me dis pas que...
- Ma mère adorait ces parfums. Moi ce serait plutôt menthe stracciatella, oui c'est pas banal je sais.
- Toi non plus tu n'es pas banal. Désolé, j'ai encore merdé, soupira Derek.
Stiles lui sourit mais son regard se teinta de tristesse.
- T'inquiète, mon père non plus ne se rappelle jamais mes parfums préférés, j'ai l'habitude. Je ne t'en veux pas.
Un silence s'installa entre eux le temps de quelques léchages de glace. Derek observait Stiles discrètement.
- Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai de la glace sur le visage ?
- Non, je me demandais... maintenant que tu sais ce que je suis... et avec toutes les fois où j'ai été con, pourquoi est-ce que tu restes ?
Stiles fronça les sourcils.
- Peut-être bien parce que je suis con moi aussi.
Derek leva un sourcil. Stiles reprit.
- Bon ok, je ne le suis pas. Je crois que je t'apprécie de plus en plus.
Stiles mordilla sa lèvre, sa glace coulant sur ses doigts. Il évita le regard de Derek. Ce dernier l'observait mais ressentait surtout les émotions de ce dernier. Tristesse, rancœur, amour.
- Désolé si je t'ai rappelé des souvenirs de ta mère, c'était pas mon but.
Stiles renifla.
- C'est pas de ta faute... Est-ce que tes parents te manquent toujours ?
Les yeux de Stiles brillaient. Derek se mordit l'intérieur de la joue.
- Chaque jour que je dois vivre sur cette planète ! Tu sais, on dit que le temps aide, moi je crois que ça nous rappelle surtout qu'on doit vivre sans eux et qu'on n'a pas le choix. La vie c'est parfois de la merde.
Stiles croqua dans le cône, se lécha les doigts.
- Chuis d'accord avec toi. Ma vie craint. Toi aussi t'as l'impression d'être toujours seul, même quand tu es entouré ?
Derek se rapprocha, glissa sa main sur sa cuisse. Le vert-gris dans l'ambré.
- Ouais, sauf quand je suis avec toi. Je peux pas te l'expliquer mais avec toi je me sens bien.
Stiles lui sourit, effaça les dernières traces de glaces sur ses doigts alors que Derek avalait la dernière bouchée de son cône de glace.
- Pareil.
Derek caressa sa joue et rapprocha son visage de celui, légèrement rouge, de Stiles.
En coup de klaxon les sépara.
Soupir d'ado, grognements de loup.
- Je parie que c'est mon oncle.
Derek senti Peter avant même qu'il n'arrive à leur hauteur. Son aura l'engloba. Derek ferma les yeux.
- Je vais bien Peter, dit-il en les rouvrant.
- Je me suis inquiété Derek, ça fait une heure que tu devrais être rentré. Salut Stiles.
Ce dernier fit un petit geste de la main pour saluer le loup.
- Désolé, j'ai oublié de te prévenir, s'excusa l'ado.
Peter grogna sans même s'en rendre compte.
- Et ta sœur elle est où ?
Derek leva les yeux vers lui. Son cœur palpita légèrement plus vite dans sa poitrine.
- Je sais pas, elle est pas rentrée ?
Peter chercha du regard tout autour d'eux en reniflant discrètement.
- Non, tu comprends maintenant pourquoi je m'inquiète !?
Derek se leva d'un bond.
- Elle avait sport en dernière heure. Je vais aller voir au gymnase !
Derek fit un pas en avant, Peter agrippa son poignet.
- Attends, je viens avec toi, j'ai un mauvais pressentiment. Stiles tu devrais rentrer, ton père va s'inquiéter lui aussi.
Stiles secoua la tête de gauche à droite.
- Il bosse, il ne verra pas d'inconvénient si je vous aide à la retrouver.
Peter croisa les bras sur sa poitrine. Derek lui jeta un regard noir.
- Oncle Peter, s'il te plait.
- Ok mais ne reste pas dans mes pattes ! Allé vous deux, montrez-moi où se trouve le gymnase !
Peter les suivis, tout en jetant des regards aux alentours, pas rassuré par la disparition de la cadette des Hales. Ils arrivèrent vite derrières les portes du gymnase. Elles étaient fermées à clés. Peter et Derek se dévisagèrent puis le plus vieux lança un regard furtif vers l'hyperactif.
- Il sait Peter, tu peux y aller, souffla Derek en rougissant.
Le vieux loup grogna, ses yeux luirent furtivement puis sans attendre plus d'explications, il défonça la porte d'un violent coup d'épaule.
Le gymnase semblait aussi vide que Peter était tendu. Aucun son ne parvenait aux oreilles des loups.
- Je sens l'odeur du sang, marmonna Derek d'une voix cassée.
Derrière-lui, Stiles se triturait les doigts et s'accrocha discrètement à son pull.
Ils longèrent le couloir principal puis suivant l'odorat de Peter, ils se dirigèrent en direction des vestiaires. Derek poussa la porte de celui des filles. Il porta la main à sa bouche. Il courut.
Contre un casier, Cora était assise sur le carrelage froid, le visage en sang. Presque inconsciente, elle se tenait les côtes d'une main aussi rouge que son visage.
- Cora ? Cora tu m'entends ? demanda Derek affolé.
Peter s'accroupit et rien qu'en écoutant le cœur de la jeune femme, il sut qu'il fallait faire vite. Une entaille barrait ses côtes et sous le rouge de son visage, son œil était gonflé, violet.
- On l'emmène chez Deaton. Tout de suite.
Derek prit ses jambes à son cou tandis que Peter soulevait délicatement Cora du sol. Ensemble, avec Stiles pour lui ouvrir les portes, ils rebroussèrent chemin. Le gymnase était toujours vide. Devant le lycée, Derek avait garé la Camaro noir de Peter.
- Merci Stiles. T'es pas obligé de venir avec nous, répliqua sèchement Peter en déposant sa nièce sur la banquette arrière.
- Je euh, ok. Vous êtes sûr ? demanda Stiles en glissant ses mains dans les poches de son jean.
Peter grogna, le poussa pour s'asseoir au volant.
- J'en suis sûr gamin.
Peter ferma la portière, Stiles eut à peine le temps d'échanger un regard avec Derek que la voiture s'éloignait déjà en vrombissant. Dans la poche de Stiles, son portable vibra.
« Désolé, je crois que mon oncle n'aime pas trop le fait que tu sois au courant de notre véritable nature. Rentre chez toi Stiles, Cora n'était pas sans défense, elle n'aurait pas dû se retrouver dans cet état. Ce n'était pas un être humain avec elle dans ce vestiaire. Je passe te voir plus tard. »
Les mains tremblantes, Stiles courut jusqu'à sa Jeep, alluma le moteur et fonça sans s'arrêter jusqu'à chez lui. Arrivée dans l'allée vide, il se gara à la hâte, sauta de son véhicule et sorti les clés de la maison.
Jamais la serrure ne lui parut aussi petite.
- Vas-y bon sang, marmonna-t-il en s'acharnant dessus.
Enfin la clé glissa, la porte s'ouvrit puis se referma aussi vite.
Stiles s'éloigna de la porte comme si elle allait lui sauter dessus. Il monta les marches quatre à quatre et ouvrit la porte de sa chambre, sauta sur son lit. Ses yeux cherchant quelque chose d'étrange dans la normalité de sa chambre. Rien ne semblait avoir bougé.
Un long soupire s'échappa de ses lèvres. Il ne savait même pas pourquoi il avait aussi peur tout à coup. Pourquoi et de quoi avait-il peur ? Aucune foutue idée !
Il posa son portable sur la table de chevet en attendant des nouvelles de Derek. Il attendit, longtemps. Il eut le temps de faire ses devoirs, de manger avec son père dans un silence voulu, de remonter dans sa chambre. Il attendit encore, l'estomac plus noué qu'une corde de bateau dans son ventre. Dix mile scénarii se jouèrent dans son esprit. Il s'endormit en observant le soleil dépasser l'horizon.
Aucune LED ne clignota ce soir-là. Aucun loup ne passa sa fenêtre non plus.
🖤🖤🖤
Hey...
J'espère que ce chapitre vous a plu ?
Mais qu'est-il arrivé à Cora ?
On le saura bientôt...
Des bisous (* ̄3 ̄)╭❤
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