Chapitre 14: "Moi, miss Hudson"
Mon sac est prêt. J'y ai fourré un t-shirt, un short, des drachmes, de la nourriture, du maquillage et des vêtements démodés trouvés dans la réserve derrière la Grande Maison et dans le bungalow des Aphrodites. Pourquoi les deux derniers? Parce que nous avons élaboré un plan.
-Donc je répète, on attrape le demi-dieu, on le bâillonne et on se tire, dit Grover avec enthousiasme en faisant de grands gestes avec ses mains.
-Il craint ton plan, dis-je en secouant la tête.
Comment passer inaperçu dans mon ancien collège, sans que les autres ne nous reconnaissent? Je mis une main sur mon menton en donnant un coup dans le sable une fois mon idée mise en place. Durant toute mon enfance et même mon adolescence, j'ai toujours affectionné Halloween car je pouvais porter ce que je voulais et mon visage se transformait en véritable toile vierge que je pouvais décorer comme bon me semblait.
-Il faut un déguisement, je déclare.
Tout le monde réfléchit un instant en pesant le pour et le contre de cette idée saugrenue.
-Oui, on tient quelque chose, dit Percy.
-Quoi? Vraiment? dis-je sans vraiment y croire. Pourtant ils ont l'air on ne peut plus sérieux.
-Maintenant il va falloir trouver comment convaincre un adolescent de nous suivre? Il ne nous prendra jamais au sérieux, dit Grover.
Bonne déduction, Percy semble lui aussi s'interroger sur ce sujet. Je réfléchis un instant.
Une idée, j'avais une idée!
Alors je me lève et commence à faire les cent pas en énumérant chaque étape de mon petit plan de fortune sur mes doigts.
-Un déguisement. Du maquillage. On se déguise en personne âgée. On se fait passer pour des professeurs d'une grande école privée. On dit à l'élève que ses parents nous ont appelés pour un entretient et on l'embarque sur BlackJack. Il ne faut en aucun cas se faire reconnaître par les autres.
-Pas mal.
-Ouais, renchérit Percy, excellente idée. Il va falloir assurer parce que bon sang, c'est risquer.
Voilà, c'est comme ça que je suis partie de la Colonie avec un sac plein de vêtements de mauvais goût et un plan des plus foireux comme seul option de sauvetage.
***
Le voyage dans la camionnette d'Argus fut tellement rapide que je n'avais rien vu passer, certainement encore une aide apportée par cette fantaisie dans laquelle je vis. Quand on m'a dit qu'on allait faire le voyage de Long Island jusqu'en Californie en camionnette, j'ai eu du mal à y croire. Il faut plusieurs de vol en avion pour arriver à destination, que voulez-vous faire d'une camionnette. Mais méprenez-vous! On ne sous-estime pas la camionnette d'un type qui a des yeux partout sur le corps. Même sur la langue, si vous voulez savoir.
Après un temps de marche dans les alentours de ma ville, mon coeur manque d'exploser à chaque chose que je constate autour de moi, surtout quand je me dis que mes parents n'habitent pas si loin. Je les conduit tous les trois dans une foret proche de l'école qui entoure un quartier piéton et nous nous installons au milieu des bois. Je m'empresse d'enfiler mes horribles habits, peu importe si les garçon me voient en sous vêtements, j'ai autre chose à faire que de penser à ça. Je porte à présent un vieil ensemble bleu marine, une jupe crayon, une veste bleue et un haut à fleur blanc. De gros colliers dorés me tombent sur la poitrine en brillant exagérément, créant l'effet kitch et blong-bling voulu. Les garçons, eux, ne payent pas de mine non plus avec leurs costards ridicules. Je dessine de légères rides autour des yeux et cernes aux garçons grâce à un crayon une teinte plus foncée que leur peau et à moi même avec du maquillage. Je m'applique grossièrement une couche de fond de teint bronzante, du rouge à lèvre et du phare à paupière bleu. Je plaqua mes cheveux en chignon séré et m'empare d'une bombe de laque pour les rendre plus ternes. Je plaqua les cheveux des garçons sur le côté avec du gel, ajuste quelques accessoires de cinéma qu'affectionnent les Apollons ou les Hermès telles que des fausses moustaches, des faux sourcils et tout autres petit détail. Il faut dire que je n'y vais pas de main morte sur le maquillage, il faut absolument que personne ne nous reconnaisse, quite à être ridicules, je n'ose pas imaginer le drame que ça causerait si quelqu'un comprenait notre manège.
Nous voilà transformé en vieux professeurs exagérément laids.
-On est... Vieux? dit Percy.
-Nan pas vieux, ridicules mec, engendre Grover en tournant sur lui même.
Je ris et les regarde d'un oeil critique pour voir si il ne manque rien et si aucun détail ne risque de nous trahir.
-Je pense que ça marchera. Noms de code?
-Monsieur Vladimir Van Bergh pour vous servir, dit Percy en faisant la révérence.
-Edward, enchanté, dit Grover en l'imitant.
-Miss Hudson, de même mes très chers messieurs, dis-je en riant pour me détendre.
Nous sortons de la forêt en cachant nos sacs dans un terrier abandonné d'après Grover et prenons la direction du lycée en marchant d'un pas mal assuré. Entre autre que la brume est des plus dense ici, nous avons surtout peur que notre déguisement ne soit pas des plus convaincant.
***
-Super, dit Grover, ça pue le monstre. Je retrouverai jamais l'odeur d'un demi-dieux.
On marche silencieusement dans les couloirs, à la recherche d'une classe pouvant abriter un demi-dieu. Le temps de midi vient de se terminer et les élèves roupillent presque sur leurs bancs, ce qui nous facilite la tâche étant donné qu'ils ne sont pas trop agités. Au bout d'une heure on fait le tris des classes en se répétant lesquelles nous avons déjà examiné sans succès et celles qu'il nous reste à faire. Grover s'assied sur le bord d'une fenêtre qui donne sur la cour et j'aide Percy à noter sur un bout de papier pris dans la salle d'imprimerie le biman des courses. On parle des classes, d'un air concentré, les sourcils froncés en profitant de notre solitude quand il se retourne brutalement en fixant l'extérieur
.
-Oh oh... Pas bon.
Je regarde par la fenêtre, paniquée.
-Quesqu'il y a?
-Furies, murmure-t-il.
Je panique en voyant arriver du ciel une masse compacte d'horribles femmes ailées qui se distingue très bien malgré leur altitudem
-Shay, Grover! s'écrie Percy, allez chercher ce demi-dieu et qu'on en finisse! Je m'occupe de ces pestes.
Il serre son stylo dans son poing et dévale les escaliers vers la cours sans que je puisse protester. Bon sang, je n'avais pas prévu d'avoir si peu de temps pour finir nos recherches!
-Okay, on anticipe. Action, réaction, dis-je en me parlant à moi-même et essayant de ne pas regarder ces horribles créatures à l'extérieur. Allez, viens! Deuxième étage, y a rien ici.
On se met en route en courant dans les couloirs du deuxième étage, sans plus avoir peur de l'arrivée d'un quelconque professeur. Grover renifle discrètement les classes quand nous passons à côté de l'une d'entre elle et je ne peux pas m'arrêter de penser à Percy. Allait-il bien? Je suis tellement absorbée par mes pensées que je manque presque de ne pas voir mon professeur de français arriver. Il me connait très bien et je le sens plus que susceptible de me reconnaître, même dans cette tenue. Je tire alors Grover par la manche et l'emmène avec moi en courant, ouvrant à la volée la porte qui donne sur la pièce personnelle de l'agent d'entretient. Des seaux et des balais gisent nonchalamment au sol, je regarda Grover qui allait se mettr à protester et plaque un doigt sur ma bouche en faisant de grands yeux. Je suis pratiquement collée à lui dans cet espace confiné, ce qui me gêne un petit peu. Fermant les yeux, j'écoute les bruits de pas s'éloigner. Une fois que plus rien ne bouge à l'extérieur, je m'extirpe de là en respirant à nouveau et explique la situation à Grover.
-Mon prof de français. Il aurait pu me reconnaitre...
-Ouais, mais la prochaine fois, préviens avant de m'enfermer dans un placard à balais.
Il esquisse un sourire et se remet en marche en trottinant de sa démarche dansante. Je ne suis pas rassurée pour autant avec ces monstres qui rodent à l'extérieur.
***
Corrigé et réécrit le 20.11.16
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