Chapitre 35:

Corrigé

Gabriel:

            Je stoppe tout mouvement en entendant ces mots sortir de la bouche de mon petit-ami. Je me relève d'un coup mais Hayden ne semble pas avoir conscience de ce qu'il vient de dire. Sa poitrine se lève et s'abaisse à un rythme fou, sa respiration est forte et ses yeux fermés. Un sourire de bien être borde ses lèvres.

            Il vient de me dire « je t'aime » avec naturel. Je reste pétrifié assis, à genoux entre ses jambes écartées. J'ai les larmes aux yeux. Hayden rouvre les siens et me regarde paniqué en se redressant à son tour.

-  Tout va bien Gaby ? me demande-t-il inquiet en prenant mon visage entre ses mains.

            Je suis incapable de répondre. J'ai rêvé d'entendre ses mots. Combien de fois j'ai prié pour qu'il me les confesses ? Un nombre incalculable. Je sens ma lèvre trembler, signe que je ne vais pas tarder à craquer.

-  Oh mon Dieu Gaby, j'ai fait quelque chose de mal ? reprend-t-il paniqué.

            Je secoue la tête de gauche à droite. Bien sûr que non il n'a rien fait de mal, à part qu'il n'a pas réalisé ce qu'il vient de me dire. Une part de moi est blessé, qu'il ne s'en souvienne pas mais une autre est ravis de voir que c'était tellement spontané, que justement il n'a pas fait attention. Je souffle un bon coup pour contrôler ma voix.

-  Non au contraire, je commence.

-  Alors qu'est-ce qu'il y a ?

-  Tu as dis quelque chose, je dis en murmurant.

-  Qu'est-ce que j'ai dis ?

            Je plante mes yeux dans les siens, il ne sait vraiment pas alors. Je joue avec mes doigts angoissé par ce que je vais lui dire. Je garde mon regard fixé dans le sien.

-  Tu as dis « je t'aime », je lâche dans un souffle.

            Il est surpris, ses yeux sont exorbités et ses mains retombent de mon visage. J'ai mal, je vois clairement qu'il ne voulait pas me le dire. Il le regrette. Je baisse la tête pour ne pas qu'il voit les larmes qui menacent de couler. Je sursaute en sentant son index me relever la tête. Son autre main revient contre ma joue.

-  Ce n'est pas ce que tu es en train de t'imaginer Gaby. C'est juste que j'avais prévu de te le dire dans un moment un peu plus romantique que ça, m'explique-t-il d'une voix tendre. Mais il faut croire que mon cerveau et mon corps ne sont plus en harmonies quand il s'agit de toi.

            Dire que je suis soulagé est un euphémisme. Je laisse ma tête, aller contre la paume de sa main. Je ne peux pas m'empêcher de rigoler légèrement à ce qu'il vient de dire.

-  J'ai cru que...

-  Je sais ce que tu as cru et c'est faux, me coupe-t-il.

-  Tu voulais me le dire ? je lui demande avec une voix d'enfant.

-  Bien sûr, tu sais que... il se racle la gorge et fui mon regarde avant de déclaré dans un murmure tellement bas que je dois tendre l'oreille pour l'entendre, que je t'aime. Je voulais juste que tout soit parfait lorsque je te le dirais.

            Je souris comme un imbécile et me colle contre son corps. J'ai attendu ce moment toute ma vie, ou presque et il se réalise enfin. Effectivement je savais que Hayden et moi partagions les mêmes sentiments, depuis plusieurs années déjà, mais entre le savoir et l'entendre clairement c'est différent. Maintenant c'est réel.

-  Je t'aime, je lui souffle doucement avant de déposer un baiser dans son cou.

            Je me sens heureux, tellement que j'en oublie mon horrible cauchemar. Hayden encercle mon dos de ses bras avant de nous rallonger tous les deux. L'homme que j'aime depuis que je suis enfant vient de me dire qu'il m'aimait aussi.

-  Je n'ai pas rêvé hein ? je murmure.

-  Non, bébé.

            Je rigole contre son épaule. Il sait que j'adore l'entendre prononcer ce surnom et surtout l'effet qu'il me procure. Je ne peux pas m'empêcher de resserrer mon étreinte autour de son corps. Hayden bouge pour se mettre sur le côté face à moi. Il caresse ma joue, ma main fait la même chose sur son flan.

-  C'était merveilleux, dit-il en souriant.

            Je rougis automatiquement en sachant à quoi il fait référence. C'est la deuxième fois que je lui fais une fellation. Malgré les préjugés que j'avais, j'ai apprécié lui procurer autant de plaisir. J'en prenais autant que lui. Il rigole face à mon embarras, je lui donne une tape sur l'épaule pour qu'il arrête de se moquer de moi.

- C'est vrai, tu as aimé ? je lui demande anxieux, le regarde captivé par son torse.

-  Oui, c'était parfait Gaby, me répond-t-il en déposant un baiser sur mon front.

-  J'avais peur que tu trouve ça nul ou que je n'y prenne mal, je lui avoue.

-  Je te rassure tout de suite, ce n'est absolument pas le cas.

            Je me serre contre lui et pose ma tête sur son épaule, mon nez dans le creux de son cou. J'aime son odeur, encore plus maintenant, après ce que nous venons de faire. Je suis rassuré qu'il est aimé. Pour être honnête, je suis aller sur internet pour savoir comment faire. Je suis d'ailleurs tombé sur un forum où un gars explique les techniques pour que le partenaire prenne le plus de plaisir possible. Je ne le dirais pas tout de suite à Hayden, je ne veux pas paraitre ridicule et il se moquerait probablement de moi.

            Je sais d'avance que je n'arriverais pas à retrouver le sommeil, je ne suis même plus fatigué. Je veux juste profiter de mon copain et discuter avec lui.

-  Je crois que je vais arrêter la gym, je lui confie de but en blanc.

            C'est vrai, j'ai beaucoup réfléchis à la question ces derniers temps. J'adore ce sport mais avec toutes mes activités cumulées, je suis fatigué arrivé le samedi matin.

            Hayden est surpris, il fronce les sourcils.

-  Pourquoi ? me demande-t-il simplement.

-  Je n'ai plus vraiment le temps et ça me fait beaucoup.

-  C'est toi qui vois mais je te trouvais vachement sexy sur tes agrées, me répond-t-il en souriant.

            Je lui tire la langue, ce qui redouble son rire. J'espère que n'avons pas réveillé mes parents avec tout le bruit que nous faisons depuis tout à l'heure. Savoir qu'il me trouve sexy déclenche une douce chaleur dans ma poitrine et mon ventre. J'aime comme notre relation a progressé, nous n'avons plus, ou presque, peur de nous avouer ce que nous pensons.

            Malgré tout, j'ai encore beaucoup de mal à accepter ses compliments, qui se font de plus en plus nombreux. J'ai constamment cette petite voix dans ma tête qui me souffle que ce n'est pas possible, que je ne les mérites pas. Je n'ai pas ce ressenti lorsque c'est d'autres personnes qui m'ont font mais avec Hayden c'est différent. Il est tellement important pour moi et je l'aime d'une telle force, que j'ai cette appréhension, contre mon gré, que c'est faux, qu'il ne le pense pas.

            Foutu manque de confiance en soit ! C'est horrible de vivre comme ça et avec cette peur de voir l'être aimé nous tourner le dos, d'un moment à un autre. J'ai confiance en Hayden et en son amour. Il a avoué devant moi, et à Louis, qu'il m'aimait depuis la quatrième mais c'est plus fort que moi, je n'y peux rien. Même si je me répète en boucle que je n'ai rien à craindre.

            Mon petit-ami n'a pas plus l'air fatigué que moi. Je tombe amoureux de lui un peu plus à chaque seconde passé avec lui. Il a cette lueur dans ces yeux lorsqu'il me regarde, comme si j'étais la chose la plus précieuse, en les regardant je n'ai aucun doute sur ces sentiments. Son sourire est constamment bienveillant, ses caresses sur ma peau sont d'une telle douceur, qu'elles me font frissonner à chaque fois.

-  J'aime la façon dont tu me regarde, je lui souffle en souriant.

-  Et j'aime comment toi tu me regarde, réplique-t-il à son tour.

-  Je suis complètement sous ton emprise, je continue tout en dégageant ses cheveux qui lui retombent sur le front.

-  On a perdu tellement de temps.

            Je perçois une pointe de tristesse dans sa voix en murmurant cette phrase. Je baisse la tête honteux puis la hoche, parce qu'il a raison et c'est en parti de ma faute. Je ferme les yeux au contacte de ses lèvres sur les miennes. Par ce baiser il veut me dire qu'il ne m'en veux pas, même si je sais que c'est un peu le cas.

-  On va se rattraper, je lui réponds une fois nos bouches séparées.

-  Oh que oui ! s'exclame-t-il en rigolant.

            Voilà une chose qui me rend accro à tout les coups: son rire. C'est une mélodie que j'affectionne particulièrement, je pourrais l'entendre tous les jours, à chaque secondes.

-  Comment tu as deviné pour Aryn et Logan mais ne pas comprendre que je t'aime depuis que j'ai cinq ans ? je lui demande d'une voix moqueuse pour ne pas le vexer.

            Visiblement c'est raté au vu de son froncement de sourcil et ses yeux écarquillés. Je mets ma main devant ma bouche pour m'empêcher de rigoler, il ne s'attendait pas à cette question.

-  Monsieur j'ai un QI plus élevé que les autres, je continue pour le taquiner.

            Il me pince gentiment le bras, je fais semblant d'avoir mal et me frotte la peau. Hayden sourit à son tour et à son expression je vois qu'il réfléchit sérieusement à la question mais il semble hésiter avant de me répondre.

-  Disons que je suis avec eux tous les jours depuis trois ans alors, commence-t-il mais il s'arrête n'osant pas dire la suite.

-  Alors que nous, on ne se parlait jamais, je finis pour lui.

            Il hoche la tête pour me signaler que j'ai raison. Il n'a pas à être gêné puisque c'est la vérité. Pour le rassurer je mets ma main contre se joue, que j'effleure avec mon pouce.

-  Pourtant ce n'était pas compliqué à deviner, j'enchaine d'une voix douce. Je te regardais tout le temps et dès que je passais près de toi je rougissais comme une tomate. Arthur et Emma se sont bien assez foutu de moi pour ça !

            Nous rigolons tout les deux et je comprends dans ses yeux qu'Hayden souhaite que je continue de lui expliquer, ce que je fais avec plaisir.

-  Tu te rappelle en seconde, quand l'armée a organisé un bal à Noël ? je lui demande et il hoche positivement la tête alors je reprends. Quand j'ai vu que tu t'occupais de porter les boisons, j'ai pris un courage phénoménal en venant te voir pour t'aider. Quand je suis arrivé à ta hauteur aucun mots n'est sortie de ma bouche. Mon Dieu j'étais tellement embarrassé que je suis parti en courant.

            J'explose de rire au souvenir de cette scène. Hayden se retient de rigoler mais n'y parviens pas très longtemps, il me rejoint vite.

-  Je m'en rappelle, j'ai juste eu le temps de te voir courir à l'intérieur, dit-il.

            D'un seul coup une autre question me vient. Je me mords l'intérieur de la joue pas vraiment sûr de comment Hayden le prendrait.

-  Pose moi ta question, réplique-t-il.

            Je suis toujours étonné quand Hayden fait ça, comprendre ce que je pense sans que j'ai besoin de le formuler. Il sait lire dans mes yeux comme personne, au bout d'une semaine de relation. Ce qui prouve que nous avons une connexion particulière.

-  Je ne veux pas te fâcher en demandant, j'avoue timidement.

-  Ne t'inquiète pas, on peut parler de tout.

            Sa réponse me déclenche un sourire niais, de toute façon je suis habitué ça. Hayden à cet effet sur moi. Je baisse mon regard sur mes mains et fais jouer mes doigts entre eux.

-  Je n'avais jamais vu Lucy avant cette année, pourquoi elle ne vient jamais à la base ? je finis pas demander sans relever le regard.

            Hayden lâche un soupire, il n'est pas agacé, il réfléchis juste à ma question. Je ne le brusque pas et attends qu'il se confie de lui-même.

-  Lucy n'aime pas la foule, dès qu'il y a trop de bruit elle ne se sent pas bien et ma mère déteste les regards sur ma soeur, ce n'est pas qu'on la cache mais...

-  Je n'ai jamais pensé ça, je le coupe gentiment ne voulant pas qu'il pense que j'ai insinué une telle chose.

-  Je sais, ne t'inquiète pas.

            Depuis quatre ans, que Lucy est née, je ne l'avais jamais vu avec sa mère ou son frère mais maintenant je comprends pourquoi. Souvent aux évènements que la base organise, c'est un rassemblement de mères qui jouent à celle qui épatera le plus les autres, en flattant leurs enfants et jugent ceux des autres. Je comprends qu'Amanda ait voulut éviter cela à Lucy.

            Hayden passe son bras droit dans mon dos et appuie dessus pour se rallonger sur le dos et je me retrouve sur son corps. Il fait glisser ses doigts le long de ma colonne vertébrale. Ma tête repose sur son épaule droite et ma jambe gauche encercle ses hanches. Je place ma main sur son coeur, j'aime l'entendre battre contre ma paume. Comment j'ai fait pour passer à côté de toutes ses sensations depuis tant d'années ?

-  Tout à l'heure tu as dit que tu avais prévu de me dire « je t'aime » pendant un moment spécial... je commence mais laisse ma phrase en suspend espérant qu'Hayden comprenne où je veux en venir.

            Au doux son qui sort de sa bouche, je devine qu'il a comprit ma pensée. Comment fait-il pour me connaitre comme ça ?

-  Si je te le dis, ça n'aura plus d'intérêt donc tu verra, déclare-t-il en passant une main dans mes cheveux.

            Je fais la moue par pure principe mais au fond je suis déjà excité que ce jour arrive. Je me repasse sans cesse la moment où il a prononcé ses mots, souhaitant les entendre encore et encore.

            Je sais que Hayden ne l'aurait jamais dit s'il n'était pas sincère. Mary m'a un jour confié que mon petit-ami n'a pas la même façon de réfléchir et de penser que nous. Pour lui s'est illogique de dire je t'aime à quelqu'un si c'est faux. Alors je sais qu'il est réellement amoureux de moi et cette pensée déclenche une multitude de sensation dans mon corps, déjà brûlant.

-  Ça te blesse que je ne réponde pas lorsque tu me dis que tu m'aime ? me questionne-t-il, ce qui me surprenant.

-  Non parce que je sais que tu le pense mais que tu as juste dû mal à le dire, je lui réponds sincèrement.

              Hayden est comme ça, je ne peux pas le changer et je ne le souhaite pour rien au monde. Il est parfait comme il est. Justement lorsqu'il me le dis, cela rend l'instant mille fois meilleur.  


MlleLovegood

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