Chapitre 31:
Corrigé ✅
Gabriel:
J'écoute mon père, enfin je bois ses paroles, nous raconter ses trois mois de mission. Il ne peut pas tout nous dire. Il ne parle jamais de ce qu'ils font là-bas et leur destination mais il relate des anecdotes avec les autres soldats. D'ailleurs papa nous informe que la basse organise une soirée pendant les vacances d'automne, qui sont la semaine prochaine.
Papa nous interroge maman et moi, pour savoir ce qu'il s'est passé depuis la dernière fois où nous nous sommes parlé, c'est à dire il y a quinze jours. Je me fais tout petit sur ma chaise et laisse volontier maman parler de ses journées à l'hôpital. Où lui raconter que la voisine a été surprise par son mari alors qu'elle le trompait avec le voisin. Un vrai scénario de Desperate Housewives.
- Et toi mon fils, qu'est-ce qu'il a de nouveau ? me demande papa.
Je vois du coin de l'oeil maman rigoler doucement. Je feins de boire pour masquer ma gêne évidente. Mes parents savent tous les deux que je suis gay et que je suis sorti avec Simon. D'ailleurs mon père ne pouvait pas le voir non plus mais là c'est différent, il s'agit de Hayden. Je ne sais pas ce que je ferais si mon père ne tolérerait pas notre relation. Je vais commencer tout en douceur et je finirais par cette information.
- Et bien, heu... J'ai repris les cours de tutorat, la fille dont je m'occupe c'est avérée être une vrai peste, je dis d'une voix peu rassurée.
- J'ai appris que tu était devenu amis avec Hayden, déclare-t-il tout sourire.
La cuillère de yaourt que je m'apprêtais à avaler, est passée de travers. Je tousse plusieurs fois et bois une gorgée d'eau sous le regard inquiet de mes parents.
- Ça va, je les rassure après ma crise.
- Je ne pensais pas que ça te ferais cet effet, rigole papa.
- Chéri, le réprimande maman mais elle n'est pas du tout crédible avec son sourire aux lèvres.
Je peux faire confiance à mes parents, tant que je suis heureux, ils le sont pour moi. Je prends une grande inspiration tout en priant pour que mon père accepte et me donne sa bénédiction.
- Effectivement, Hayden et moi sommes devenus amis, je commence et machinalement je joue avec doigts.
- Fantastique, j'adore ce garçon et encore plus depuis que ta mère m'a appris pour, tu sais, ce qu'il a fait pour toi, dis prudemment papa.
Je hoche la tête signe qu'effectivement je vois de quoi il parle. Cela ne m'étonne pas que maman lui ait parlé de cette histoire. Je me rappelle quand papa était rentré de la mission après mon séjour à l'hôpital, maman m'a pas pu lui dire ce qu'il m'est arrivé, il a été paniqué. Il m'a pas arrêté pas de s'excuser de ne pas avoir été là pour me protéger. Je n'ai jamais vu mon père aussi bouleversé. C'est d'ailleurs la seule et unique fois où je l'ai vu pleurer.
Je sais également que papa m'apprécie pas Hayden que pour ça. Depuis toujours il me pousse à être amis avec lui mais déjà à cette époque Hayden m'impressionnait trop pour que je tente quelque chose.
- Tu l'aime bien ? Vu comment en parle John, je suis persuadé que c'est un garçon remarquable, continue papa.
Je souris niaisement et hoche la tête. Hayden est tellement plus qu'un garçon remarquable. Il est la personne la plus merveilleuse que j'ai rencontré. Il a tellement de qualités que je ne pourrais pas toutes les énumérer.
- On sort ensemble depuis samedi, je lâche la tête baissée pour ne pas voir leurs réactions.
- C'est une merveilleuse nouvelle mon fils, me félicite papa en posant une main sur mon bras.
J'ose finalement relever le regard et faire face à mes parents; ils sourient tous les deux, ils sont sincèrement heureux pour moi. Je peux le voir dans leurs yeux et leurs sourires qu'ils m'adressent. J'ai une chance inouï d'avoir des parents aussi conciliants et ouvert d'esprit.
- Je pensais inviter Amanda et John à venir dîner ce week-end, nous informe maman très contente de cette proposition.
- C'est une super idée, répond papa.
- Comme ça on pourra en apprendre plus sur le nouveau petit-ami de notre fils, déclare maman en rigolant.
- Non, je vous en pris ne lui faites pas ça ! je m'exclame horrifié.
Mes parents partent dans un fou rire incontrôlable. Tous ses moments là m'ont tellement manqué, les entendre rire tous les deux, passer du temps tous les trois. Je rêve de vivre une vie comme celle-là lorsque je serais adulte, et j'aime à m'imaginer avec Hayden et nos enfants.
Je suis euphorique et angoissé à l'idée de ce dîner. Voir nos familles réunies ensemble rend notre relation plus concrète et réel qu'elle ne l'est déjà. Mais en même temps je veux faire bonne impression devant son père, à qui j'ai très peu parlé dans ma vie. Depuis qu'Hayden et moi sommes devenus amis, il y a à peine deux mois, je n'ai pas revu son père alors je n'ai pas appris à le connaitre comme je connais Amanda.
- Ne t'inquiète pas Gabriel, nous ne te feront pas honte, répond papa.
- Merci, je souffle soulagé.
Allongé dans mon lit, je tourne en rond depuis plusieurs minutes maintenant. Après le repas, papa et moi avons beaucoup parlé. Il m'a aussi, en tout bon père, questionné sur ma relation avec Hayden. J'étais à la limite de mourir de honte lorsque mon père a lancé le sujet « sexe ». Lui comme moi, étions très soulager lorsque je lui ai dit qu'Hayden et moi n'en n'étions pas encore à ce stade.
Je lui ai également dit que mon petit-ami était très réservé avec ses sentiments. Papa m'a expliqué que les garçons comme Hayden, c'est à dire avec un niveau intellectuel supérieur, ne pense pas de la même façon et c'est très compliqué pour eux. Ce sont des personnes logique, qui se base sur des faits et du concret. Papa m'a alors conseillé d'être patient et de ne surtout pas le forcer à me dire des choses, s'il n'est pas prêt parce que ça risque de le bloquer encore plus.
Cette discussion me fait cogiter et je me rends compte que j'ai été très égoïste envers Hayden. Je lui demande inconsciemment de se livrer à moi tout le temps depuis samedi, sans prendre en compte son ressenti. Ce n'est pas en me comportent comme ça, que Hayden restera avec moi. Donc à partir de maintenant, je vais le laisser venir à moi. Je vais continuer à lui prouver que je suis sincère, parce qu'il a besoin de faits réels pour comprendre, alors je vais lui donner ce qu'il a besoin.
La sonnerie de mon portable me ramène à la réalité et mon coeur loupe un battement en voyant son nom apparaitre sur l'écran. C'est le doigt tremblement que j'appui sur "décrocher".
- Allô ? Je dis timidement, c'est la deuxième fois que l'on s'appelle.
- Je te dérange ? me demande-t-il et j'entends à sa voix qu'il est heureux.
- Absolument pas, pour tout te dire tu me manque beaucoup, c'est bizarre d'être sans toi, je réplique en m'allongeant plus confortablement.
- C'est étrange pour moi aussi.
Je ferme les yeux pour mieux savourer sa voix. Elle me transporte dans un autre monde. Je l'imagine à côté de moi, ses bras autour de mon corps, comme il a l'habitude de le faire avant que nous nous endormons.
- Comment va ton père ? me demande-t-il.
- Bien, enfin je crois mais on n'est jamais sûr de comment il se sent en rentrant. Et le tien ?
- Bien aussi, c'est vraiment incroyable qu'ils soient de retour, je le sens sourire lorsqu'il parle.
- Oui, je lui ai dit pour nous deux, je murmure.
- Je lui ai dit aussi, m'annonce-t-il.
Je pourrais sauter de joie ! Je ne savais pas s'il était prêt à le dire à son père et je suis vraiment heureux qu'il l'ait fait. Cela prouve que c'est sérieux pour lui. Je sais à quel point son père compte pour lui. Je m'installe sur le flan et serre l'un de mes coussins contre mon torse, en fermant les yeux, je visualise Hayden.
- J'ai envie d'être dans tes bras, je m'entends dire dans un souffle bas.
- Crois-moi Gaby, j'aimerais que tu le sois, me répond-t-il en murmurant lui aussi.
- J'ai peur de dormir sans toi, je lui avoue la gorge nouée.
- Si tu veux je reste avec toi au téléphone, jusqu'à ce que tu t'endorme, me propose-t-il.
Je perçois de l'angoisse dans sa voix et je cligne des yeux plusieurs fois pour m'empêcher de pleurer, ça proposition me touche énormément. C'est dans ces petites attentions que Hayden me prouve qu'il tient à moi.
- Si ça ne t'embête pas, je lui réponds en chuchotant.
- Absolument pas, affirme-t-il.
- Tu m'en veux de ne pas t'avoir parlé de mes cauchemars plus tôt ? je lui demande timidement.
- Non Gaby, tu n'es pas obligé de m'en parlé si tu ne le veux pas.
Ça voix me fait un bien fou, rien que de l'entendre, tous mes muscles se détendent. Je la laisse me bercer et m'emmener très loin.
- Tu peux me parler s'il-te-plait ? De n'importe quoi, je veux juste continuer à entendre ta voix, je lui demande désespérément.
- Tout ce que tu veux Gaby, il fait une courte pause avant de reprendre: je me m'attendais pas à voir mon père en rentrant, pour tout te dire je me suis mis à pleurer. C'est dur la vie sans lui alors le voir ce soir m'a fait un bien fou.
- Continue, je le supplie.
C'est ce qu'il fait. Il me raconte sa soirée avec sa famille, à quel point sa soeur était contente et que d'un côté lui aussi parce que Lucy l'a reconnue. Il m'a dit que son père avait été ravis d'apprendre pour notre couple. Il me parle aussi des progrès de Lucy à l'école, de sa dissertation sur Socrate. Je lutte presque contre le sommeil pour continuer à l'écouter encore et encore.
- Je t'aime tellement Hayden Spence, je murmure en m'endormant.
Je l'entends me répondre quelque chose mais je ne parviens pas à comprendre quoi. Je finis par m'endormir, le téléphone contre ma joue.
Je suis de nouveau dans cette rue, le groupe de Jack m'encercle, ils m'insultent. Je pleurs toutes les larmes de mon corps, leurs mots me blessent tellement. Certains rigolent pendant que d'autre me lancent des obscénités à la figure.
- Personne n'aimera jamais un pédé comme toi ! me lance Jack.
- Tu n'es qu'un raté, continue un autre.
Un rire se fait entendre par dessus la foule déjà présente. Je connais ce rire, je sais à qui il appartient, il est venu me sauver. Hayden traverse la rue et vient se mettre devant moi, je suis tellement soulagé de le voir ici, il va les faire partir.
- Hayden, je l'appelle en pleurant.
Mais son sourire n'est pas celui qu'il me fait habituellement, il n'augure rien de bon. Il est mauvais, sournois, méchant. J'ai peur et plus il avance vers moi et plus je suis effrayé.
- Qu'est-ce que tu croyais Gabriel ? Tu pensais vraiment que je pouvais être amoureux de toi ? me questionne-t-il d'une voix froide qui me glace le sang.
Je ne réponds rien mais mes pleurs redoublent et il rigole encore plus fort. Les autres derrière l'encourage, alors l'homme que j'aime continue de me cracher son venin, brisant mon coeur en mille morceaux.
- Je ne t'aime pas. Je ne t'ai jamais aimé, tu t'es regardé ? Tu croyais quoi au juste ? Tu ne veux rien dire pour moi, tu n'es absolument rien dans ma vie, qu'un déchet.
- Arrête, je l'implore d'une voix cassée.
- Jamais je ne pourrais t'aimer, je me fou de ta gueule depuis le départ, continue-t-il en ignorant mes plaintes.
Je camoufle un cris dans ma main. Je me sens tomber par terre sous les moquerie de l'homme qui vient de briser mon être tout entier. Je pleure et hurle en même temps, mon monde vient de s'écrouler. Hayden ne peut pas penser ça de moi ? Ce n'est pas vrai, ce n'est juste pas possible.
Je me redresse en sursaut dans mon lit, complètement essoufflé. Ce n'était qu'un cauchemar, tout va bien Gabriel. Tu es chez toi, en sécurité, ce n'était qu'un mauvais rêve, tout va bien. Je répète cette phrase en boucle dans ma tête.
Je place une main sur mon coeur pour tenter de le calmer. J'inspire et exprime plusieurs fois pour rependre le contrôle de ma respiration. Mon téléphone est tombé sur ma cuise, la communication avec Hayden a été coupée. Même si j'ai conscience que mon cauchemar n'était pas la réalité, des larmes se remettent à couler sur mes joues. Je plaque une main sur ma bouche pour empêcher des sanglots trop bruyant de sortir.
Les mots de Hayden raisonnent dans ma tête, cela m'a paru tellement réel, ma douleur était réelle. Le regard qu'il m'a lancé était si froid et méprisant. J'ai vraiment eu la sensation qu'il me détestait. J'essaye de me convaincre qu'il ne le pensait pas. C'est juste mon subconscient qui a transformé l'une de mes peur en cauchemar, mélangé à celui que je fais presque toutes les nuits.
Après mon réveille anticipé, je n'ai pas pu me rendormir. Je suis resté dans mon lit à pleurer jusqu'à ce que mon portable sonne 6h30. J'ai filé sous la douche pour éviter de croiser mes parents et qu'ils voient la nuit que j'ai passé. Je camoufle ma tête de zombie et je suis devenu un pro en la matière. Je zappe l'étape petit-déjeuner parce que je sais que je ne pourrais rien avaler sans tout vomir.
Je rejoint mon petit-ami qui est déjà en train de m'attendre à côté de sa voiture. Je me fais violence pour repousser les paroles que l'Hayden de mon cauchemar m'a dit. Il m'accueil avec un grand sourire et un câlin qui chasse toutes mes pensées plus que moroses.
- Tu vas bien ? me demande-t-il après m'avoir longuement embrassé.
- Oui, je réponds simplement.
Depuis quatre ans, je parviens à la perfection à cacher mes nuits agitées et prétendre que tout va bien. Même si au fond de moi, je n'ai qu'une envie s'est pleurer dans les bras de mon petit-ami. C'est la seule chose pour laquelle je suis capable de mentir. Alors je monte dans sa voiture comme si de rien n'était.
MlleLovegood
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