Chapitre 30:
Corrigé ✅
Gabriel:
J'ai beaucoup de mal à lâcher la main de Hayden, pour rejoindre mon bureau où m'attend déjà Madeleine. D'habitude j'adore le tutorat mais aujourd'hui j'ai qu'une envie après la fin des cours, c'est de rentrer chez mon petit-ami et passer toute ma soirée avec lui. Mon programme va être remis à bien plus tard.
Hayden m'effleure la joue d'un baiser avant de se séparer de moi et de s'assoir à côté de Louis. Je me trouve minable d'être jaloux de leur nouvelle entente, depuis le début des cours de tutorat je les ai vu se rapprocher petit à petit. C'est complètement débile je sais, mais je n'y peux rien. Je hais voir mon copain proche de quelqu'un d'autre. Surtout si ce quelqu'un est gay lui aussi.
C'est presque à contre coeur que je prend place à ma table, Madeleine est prête et m'attends que moi. Je ne suis absolument pas motivé, je veux rentrer à la maison. Je salue tout de même la jeune fille, elle me regarde avec insistance, c'est étrange d'ailleurs. D'un mouvement de sourcil, je lui demande silencieusement de me poser la question qui visiblement la démange.
- C'est vrai que tu sors avec Hayden Spence ? me questionne-t-elle sans détour.
Je suis surpris de sa question. Déjà en quoi ça la regarde et l'intéresse ? Pourquoi me demande-t-elle ça ? Il y a deux mois, Madeleine était une fille timide mais le lycée lui a monté à la tête. Elle devient comme beaucoup de fille de 16 ans, pétasse et trop sûr d'elle. Je suis quelqu'un de patient mais elle, elle commence un peu trop à me pousser à bout.
Pas plus loin que la semaine dernière, elle a commencé à me faire tout un exposé sur Arthur et à quel point il est sexy. Elle a même osé critiquer Emma vendredi, sur le fait que la jupe de ma meilleure amie était trop longue. Trop longue ! Comme une jupe peut-elle être trop longue de nos jours ? Comme les nouvelles vont vite, Madeleine a su que je traînais avec les amis de Hayden. L'autre jour elle a passé une heure à me dire qu'elle coucherait bien avec Daniel.
- Oui c'est vrai, je finis par répondre irrité.
- Wahou t'as de la chance ! Si tu savais le nombre de filles qui fantasment sur lui et son côté bad boy, faut dire qu'il est foutrement sexy, déclare-t-elle en rigolant.
Je serre les dents, encore plus énervé que je ne l'étais déjà. Pour qui se prend-t-elle de parler ainsi de mon mec devant moi ? Je n'ai pas besoin de savoir que Hayden fait baver les filles, même si je le sais déjà. Je ne suis pas sourd et j'entends très bien les bruits de couloirs. Le stylo dans mon poing, que j'ai fermé, va finir par être écrabouillé. Je lâche un soupire d'exaspération avant de planter un regard de tueur dans ses yeux.
- Pour commencer Madeleine, ne parle pas comme ça de mon petit-ami et tu diras à toutes ces filles que c'est peine perdu, je réponds d'une voix froide.
- Tu ne peux pas empêcher les gens de mater ton mec, réplique-t-elle en me narguant.
Elle accentue sa phrase d'un haussement de sourcil. Elle est sérieusement en train de me chercher là ? Où est passé la petite fille toute timide du début ? Elle n'a plus rien à voir. Elle lâche un petit rire moqueur en me lançant un regard provocateur. Reste calme Gaby, ne pique pas de crise devant tout le monde et surtout pas devant Hayden.
Je secoue la tête, en expirant le plus d'air possible. Je jette un coup d'oeil à mon petit-ami, le voir pencher sur l'épaule de Louis ne m'aide pas à me calmer. Je tente de me répéter, qu'il ne fait que lui donner un coup de mains pour ses leçons mais cela ne me rassure pas vraiment. Je sens mes yeux se remplir d'eau, je ne vais pas me mettre à pleurer devant tout le monde, merde ! En plus ce serait donner satisfaction à cette garce et je me le refuse. J'ai besoin du réconfort de mon petit-ami, j'ai besoin d'être dans ses bras. J'avale difficilement ma salive pour essayer de reprendre contenance. Je sors mon portable et lui envoie un message, ça va peut-être m'aider à me canaliser.
<Moi>
« Otes-moi d'un doute, le meurtre n'est toujours
pas légalisé en Angleterre ? »
Je fixe Hayden, se décaler pour récupérer son portable de sa poche. Je le vois sourire en voyant que c'est moi. Ce petit geste suffit à me soulager, un peu. Il tape une réponse en me jetant un bref regard, accompagné d'un sourire réconfortant. Peu de temps après, je reçois sa réponse.
<Hayden>:
« Non toujours pas.
Pourquoi, qu'est-ce qui se passe ? »
<Moi>:
« Cette fille est une vrai peste !
Elle passe son temps à me chercher ! »
<Hayden>:
« Dis-moi. »
J'entends un raclement de gorge à ma droite, Madeleine s'impatiente en tapant son cahier avec un stylo. Je prends le temps de taper l'explication à mon petit-ami en ignorant la peste.
<Moi>:
« Tu savais que tu étais le fantasme de plusieurs filles ?
Parce que c'est ce qu'elle vient de me dire... »
- Bon Gabriel, tu peux m'aider ou c'est comment ? Parce que tu es là pour ça je te signale.
Je rêve là ?! Pour qui elle se prend ? Je me tourne pour être face à cette petite connasse. D'ailleurs je lui exploserais bien la tête contre le bureau mais bon je ne frappe pas les femmes, question de principe. Mais bordel celle-ci le mériterait bien ! En plus elle n'a absolument rien fait. Elle aurait au moins dû faire l'exercice, même si elle ne comprend pas tout, je lui expliquerais après. Je me tourne face à elle prêt à lui dire ses quatre vérités et ce que je pense de sa façon de parler.
- Bébé, tu peux me passer un crayon à papier s'il-te-plait ? me coupe la voix de Hayden dans mon élan.
Automatiquement je tourne la tête vers lui. Un sourire lui mange tout le visage. Si je ne le connaissais pas, je pourrais dire qu'il est simplement content mais je peux deviner qu'il est plutôt fière de lui. Je sens mes joues rougir au surnom qu'il vient de me donner, il m'appelé bébé, devant témoin et sans aucune gêne. Je pense que mes yeux pourraient sortir de leurs orbites tellement je suis choqué.
- Heu... oui tiens, je lui réponds en lui donnant ce qu'il m'a demandé.
- Merci bébé, t'es le meilleur, affirme-t-il accompagné d'un regard langoureux.
Je souris comme un idiot, le coeur tambourinant dans ma poitrine. Je pourrais lui sauter dessus et l'embrasser à pleine bouche, rien qu'avec l'expression dans ses yeux. Prends-toi ça Madeleine, il ne regarde pas les filles de cette façon !
- Oh et avant qu'on rentre à la maison, faut que je passe récupérer un cahier dans mon casier, continue-t-il d'une voix tendre.
- D'accord, je parviens à répondre.
Il me fait un sourire charmeur et un clin d'oeil avant de pivoter face à sa table. Je tousse pour me remettre de cette émotion et retrouver une voix normale, qui ne part pas dans les aigus. Je me tourne vers Madeleine qui semble surprise, elle affiche une mine de dégoût et fronce les sourcils. La petite intervention de mon petit-ami ne lui a clairement pas plus, tant mieux.
Fière de l'effet obtenu, je me plonge dans la leçon de math que j'explique à Madeleine d'une voix triomphante. Bizarrement, elle ne fait plus la maligne et plus aucun commentaire le reste de l'heure. En rangeant mes affaires dans mon sac, mon portable me signal l'arrivé d'un message de ma mère. Étrange, elle sait que je suis chez Hayden ce soir.
<Maman>:
« Coucou mon chéri,
Est-ce que tu peux rentrer
directement à la maison
après le tutorat s'il-te-plait ?
Je dois te parler. »
L'envie de me frapper la tête contre le mur me parait très tentante là tout de suite. Ça ne peut pas attendre demain ? Adieu ma soirée tranquille avec Hayden. J'en ai rêvé toute la journée et elle me passe sous le nez en deux secondes. Je souffle de mécontentement. Je meurs d'envie d'aller chez Hayden mais je ne peux pas dire non à ma mère, si elle me le demande c'est que ça doit être important.
- Tout va bien Gaby ? surgit la voix de mon copain.
- Ma mère veut que je rentre, elle doit me parler, je réponds en soupirant.
- Oh, se contente-t-il de dire et je peux voir qu'il est aussi déçu que moi.
- Je voulais passer la soirée avec toi, je murmure.
- Moi aussi mais on aura tout le temps demain, tente-t-il de me réconforter.
Je hausse les épaules peu convaincu. Demain soir, me parait être à des années lumières. Bon j'exagère et je me comporte comme un gamin je sais, mais tout de même. Au lycée je ne peux pas profiter de lui autant que je le voudrais. Hayden passe un bras autour de mes épaules et me serre contre son ventre. J'enroule mes bras autour de lui et humecte son odeur. Je le sens embrasser mes cheveux tout en passant ses doigts dedans, je me laisse aller à cette étreinte. Dieu que j'aime cet homme !
En marchant je m'accroche désespérément à Hayden, qui n'a pas enlevé son bras de mes épaules, pour mon plus grand bonheur. Je ne vais pas dormir avec lui cette nuit et j'appréhende beaucoup. Je me suis habitué à coller mon corps contre le sien, à sentir sa chaleur et son parfum, et je ne sais pas si je vais trouver le sommeil sans cela, sans lui. Lorsque nous dormons ensemble, je ne fais pas de cauchemar. Il m'apaise et chasse tous mes mauvais rêves. Inconsciemment je me sens en sécurité avec lui et je sais que je ne risque rien à ses côtés. Ça fait trop longtemps que je n'ai pas dormi seul dans mon lit et j'ai peur de ne pas y parvenir.
Je conduis en dessous des limitations de vitesse pour retarder au maximum le moment où nous devrons se séparer. Malheureusement je ne peux pas empêcher ma voiture de se garer devant ma maison. Je coupe le moteur à contre coeur. Je garde la tête baissée pour que Hayden ne voit pas que je suis à deux doigts de craquer. Ses doigts viennent tendrement caresser ma joue, je ferme les yeux à ce contact.
- Tout va bien se passer, peut-être que ce n'est rien de grave, me dit-il d'une voix douce.
J'aimerais lui dire que ce n'est pas la conversation avec ma mère qui m'inquiète mais j'ai peur qu'il me trouve idiot de réagir comme ça. Après tout, nous habitons juste en face l'un de l'autre. Nous nous retrouverons demain matin et nous pouvons parler par messages ou même s'appeler. Alors je ne dis rien et hoche la tête.
Nous sortons de la voiture et Hayden me rejoint en deux enjambées. Je me colle contre lui directement et m'agrippe à sa veste. Je ne veux pas le laisser partir. Je mords ma lèvre inférieur pour retenir mes larmes. Je me sens minable de me mettre dans un tel état. Alors je cache ma tête dans sa veste. Délicatement il fait glisser l'une de ses main le long de mon dos et l'autre me masse le crâne.
Hayden se recule sans retirer ses mains de mon corps. Je n'ose pas le regarder dans les yeux. Il pourrait y voir ma détresse et je ne souhaite pas le faire culpabiliser ou lui faire de la peine. Il finit par prendre mon visage en coupe tout en me le redressant, pour que nos regards se croisent. Il penche la tête vers moi et dépose ses lèvres sur les miennes. C'est un baiser tendre, remplis d'amour, de ceux qui font battre le coeur encore plus vite, ceux qui rendent encore plus amoureux. Ceux qu'ils veulent dire « je t'aime ».
- On s'appelle tout à l'heure, me souffle-t-il avant de partir.
Je lutte contre moi-même pour ne pas le retenir. Je ne lui en veux pas d'être parti parce que sinon, je l'aurais emmené de force chez moi. Je le suis des yeux, traverser la route et rentrer dans sa propre maison. Je prends une grande inspiration et fais la même chose.
- Maman ? je cris en refermant la porte d'entrée derrière moi.
Je quitte mes baskets et mon blouson pour les ranger dans la penderie. Je perçois la voix de ma mère dans le salon. Je pose mon sac par terre avant de la rejoindre.
- Tu voulais me parler ? je dis tout en avançant tête baissée.
- Oui.
Sa voix est tellement joyeuse que je relève les yeux surpris, maman est très rarement aussi heureuse. Je pousse un cris de surprise en voyant l'homme qui se tient à ses côtés. Les larmes que je retiens depuis tout à l'heure dévalent sur mes joues. Je n'ose pas faire le moindre mouvement.
- Gabriel ?
- Papa ! je m'exclame à travers mes sanglots.
Mon père me sourit et je cours dans ses bras. Je le serre jusqu'à l'étouffer mais il m'a tellement manqué durant ces trois mois d'absence. Ma mère nous rejoint dans le câlin et je me sens enfin complet. Mes deux parents sont réunis, nous sommes enfin tous les trois. Je pleure toujours dans les bras de mon père, il tente de me réconforter mais je suis trop ému pour retrouver tout de suite mes esprits.
- Tout va bien mon fils, me dit-il en séchant mes larmes.
- Je suis tellement heureux de te voir, tu n'imagine même pas comme tu nous as manqué, je lui réponds en reniflant.
- Et vous m'avez manquez tout autant, affirme-t-il.
Je le prends une dernière fois dans mes bras avant de lui rendre sa liberté. Mon père est homme remarquable, pas juste de part son métier, non. Il est tout simplement mon héros et même à presque 18 ans je n'ai pas honte de le dire parce que c'est la vérité. Le voir à la maison sain et sauf est inestimable.
Si mon père est en permission, ça veut dire que celui d'Hayden aussi. Ils rentrent tout le temps en même temps. Tout en écoutant mes parents parler, et bon Dieu que d'entendre de nouveau la voix de mon père est une bénédiction, j'envoie un message à mon petit-ami.
<Moi>:
« Mon père est rentré ! »
Sa réponse ne tarde pas à venir et elle me comble encore plus de joie. Je ne me suis jamais senti aussi heureux, depuis- bon depuis samedi que Hayden m'a demandé de sortir avec lui. Je me sens comme si je pourrais accomplir n'importe quoi.
<Hayden>:
« Le mien aussi ! »
<Moi>:
« Je t'aime Hayden »
Je n'attends pas à ce qu'il me dise la même chose parce que je sais qu'il n'est pas prêt mais je flotte actuellement sur un nuage de bonheur, alors je ne le prendrais pas mal. Quand mon père est là je me sens de taille à affronter n'importe quelle bataille, il a toujours été ma force et je veux le rendre fière de moi.
Finalement je n'ai pas passer la soirée dans les bras de mon petit-ami mais à rattraper le temps avec papa et je suis tout aussi satisfait que si cela avait été le cas.
MlleLovegood
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top