Bonus 3: La prise de conscience

Logan:

Mercredi 18 janvier 2017:

            Je ne me supporte plus. En quinze jours, j'ai développé un haine sans nom pour moi-même et cela c'est empiré depuis ce fameux vendredi soir. Surtout que depuis Aryn est absent. Il ne vient plus aux lycée, ni aux entrainements. J'ai surpris une discussion entre notre capitaine, Brett Lewis, et notre coach parler d'Aryn. Apparemment il est toujours malade. Les deux, commençaient à dire qu'il n'est plus dans sa forme habituelle en ce moment et qu'ils envisageaient de le remplacer, si il ne se reprenait pas.

            Je ne suis pas stupide. J'ai compris que si il n'était pas venus au match samedi, c'était à cause de moi et de notre discussion de la veille. Ses paroles ne m'ont pas quitté depuis ces cinq jours. Je les aient ressassé encore et encore. Je revois son visage, baigné de larmes, son désarroi et son incompréhension. Les risques sont trop grands. Je ne pouvais pas céder.

            Je vais presque à reculons jusqu'au gymnase pour notre entrainement. Avec l'absence d'Aryn, j'ai du mal à rentrer dans le jeux. Je suis un monstre parce que j'ai cherché cette situation. Ce comportement de pur connard, ne me ressemble pas. Surtout pas avec lui, que j'ai toujours protégé.

            Je pose mon sac sur le banc et commence à me changer. Les autres joueurs arrivent peu à peu. Beaucoup me demande des nouvelles d'Aryn mais je suis incapable de leurs répondre. Je crois que si l'un deux me repose un seule fois la question je le frappe. Je culpabilise déjà assez comme ça.

-  Salut Logan, me lance Matthew lorsqu'il arrive à côté de moi pour se changer.

            Je me contente de lui répondre par un mouvement de tête. Lui aussi, je ne le supporte plus. S'il croit que je n'ai pas remarqué son manège avec Aryn. Il le colle depuis la rentrée. Le regarde avec des yeux de merlan fris. Si il ose le toucher, je jure que je commets un meurtre. Quel hypocrite je fais...

-  Aryn n'est toujours pas revenus ? me demande-t-il.

Non, je réponds sèchement.

            Il n'insiste pas, heureusement pour lui. Je rejette Aryn mais le savoir sortir avec quelqu'un d'autre me rendrais malade. Je fais le fière mais je n'en mène pas large non plus. J'ai très bien vus l'état d'Aryn depuis notre nuit ensemble. Il est malheureux et c'est de ma faute. Il souffre mais moi aussi, seulement je n'ai pas le droit de me plaindre. C'est uniquement de ma faute. Il ne se passe pas une seconde sans que je repense à cet instant que l'on a partagé. Sans que je regrette de l'avoir laissé seul dans cette chambre. J'ai vus à ces réactions, que mes craintes étaient infondés mais j'ai pas osé faire machine arrière. Et par dessus tout, j'étais sa première fois. Putain, il m'a donné sa virginité. Je savais à quel point s'était important pour lui. Aryn ne couche pas sans sentiment.

****

            Je jure entre mes dents. J'ai tellement la tête ailleurs ces derniers temps, que j'ai oublié mon portable dans mon cassier. En entrant dans les vestiaires, je m'arrête en entendant les voix de certains de mes coéquipier. Je reconnais notre capitaine, Brett. C'est le sujet de leur conversation qui me bloque et m'empêche d'avancer.

-  Imaginer les gars putain ! s'exclame Brett avant de continuer, je ne supporterais pas ça.

-  C'est clair, je n'imagine même pas d'ailleurs. Hors de question d'avoir un pédé dans l'équipe, réplique un gars et je reconnais Joshua.

De toute façon si c'était le cas, je ferais tout pour le virer de l'équipe, enchaine Brett.

            À dire vrai, je ne suis pas spécialement choqué. Ce n'est pas la première fois qu'ils tiennent ce genre de discours. Voilà l'une des raison pour lesquelles j'ai refusé la proposition d'Aryn. Le foot est sa seule chance d'obtenir une bourse pour aller à la fac. Sa mère n'a pas les moyens de lui payer des études. Je sais que les joueurs peuvent être de vrais enfoirés.

-  On ne va pas commencer à polémiquer les mecs, tente de les raisonner Elijah.

Non c'est sûr, mais au cas où je veux savoir si vous me suivrez. Si un jour c'est le cas ? rétorque Brett.

            Le trio est en terminal. Leurs mentalités de merde, font que c'est eux que j'apprécie le moins dans l'équipe. C'est à cause d'eux et de leurs propos, qu'Aryn et moi ne pouvons pas être ensemble. J'essaye de protéger l'homme que j'aime, même si je ne m'y prends pas de la bonne façon. Le principal c'est qu'Aryn ne subisse par leurs assauts.

-  Bien sûr, je n'ai aucune envie d'être mâté par un pédé, lance Josh, ce qui fait rire les autres.

            Ils me dégoutent putain ! Je n'ai jamais regardé aucun d'entre eux et pour avoir observé Aryn assez souvent, je sais que lui non plus. C'est malheureux de se rendre compte que les mentalités n'ont pas changé, malgré tout ce qu'on veut bien nous faire croire. Ne pas comprendre comment deux hommes peuvent s'aimer, ne pas être d'accord avec ça, est une chose mais martyrisé une personne pour cette raison, en ait une autre. Et je sais qu'ils en sont capable et qu'ils le feront. Je ne prendrais pas le risque qu'Aryn perdre sa place dans l'équipe, à cause de moi et de nos sentiments.

Jeudi 19 janvier 2017:

            Je passe une semaine de merde jusqu'au bout. Et j'ai hâte qu'elle se termine. Mes parents ont décidé de préparé un repas en famille. Enfin préparer est un bien grand mot, ils ont fait appel à notre cuisinier. Mes parents, Donald et Margaret Adhams, représentent tout ce que je déteste. Ils sont imbus d'eux-même, le fric leur ait monté à la tête. Ils se croient au dessus des autres. Ils dirigent une concession de voiture de luxe et par ce fait, côtoies des gens uniquement de leur rang social. Ils ont tous les deux un esprit fermé et conventionnel. Ils n'ont pas compris que les choses ont changé. J'ai dû me battre pour jouer au foot. Au départ ils étaient contre, jusqu'à ce que mon coach de l'époque, leurs disent que j'avais du talent. Voilà à quoi marche mes parents. La reconnaissance et la vantardise.

            La seule chose pour laquelle je les remercie, c'est ma rencontre avec Aryn. Nos grand-mère étaient amies, avant que la mienne décède. Quand j'étais petit, c'était toujours mamie qui me gardait, du coup je passais tout mon temps avec Aryn. Avant qu'on parte tous les deux dans une école différente. On s'était retrouvé au foot. Nos grand-mères avaient tout fait pour nous inscrire dans le même club. J'allais dans une école privée, en primaire. Je n'arrivais pas à m'adapter, je ne me sentais pas à ma place. J'avais tout fait pour que mes parents soient obligés de me changer d'école. Mamie avait insisté pour que j'aille dans le même établissement qu'Aryn, comme ça, je connaissais déjà un enfant.

Mamie tu as toujours été ma préféré dans la famille, paix à ton âme.

            Mes parents étaient contre notre amitié. Ils ne comprenaient pas pourquoi je me liais avec quelqu'un, du bas peuple, comme ils aimaient dire. Je me suis battus pour lui. Je l'ai toujours fait. À part aujourd'hui. J'ai beau me dire que c'est pour lui et son avenir, ça me laisse un gout amer dans la bouche. J'ai gouter au bonheur d'être dans ses bras, aux sensations incroyable en l'embrassant. Maintenant, je sais ce que je perds.

-  Salut, petit-frère, me lance ma soeur Joanna en arrivant dans le salon.

            Je ne peux que sourire à ma soeur. C'est mon rayon de soleil dans cette famille sombre. Elle a les même valeurs que moi et déteste autant nos parents. Surtout depuis qu'ils ont tout fait pour envoyer son ancien petit-ami à l'autre bout du pays. Jo sortait avec un gars pendant sa terminal. Ils avaient prévus d'aller à la fac en Ecosse tous les deux. Lorsque nos parents ont découvert leur histoire et que Théo était un simple fils de boulanger, français de surcroît, ils ont bloqué les demandes d'admission de Jo pour la fac d'Edimbourg. Théo n'a pas eu le choix que de partir seul. Ma soeur ne leur a jamais pardonné. Ce qui me fait le plus peur, c'est qu'ils sont capable de faire la même chose avec Aryn. Mes parents ont des contacts de partout. Les personnes les plus riches du pays se battent pour acheter les voitures de mon père. Ils sont prêts à tout pour ça.

-  Salut Jo, je lui réponds à mon tour.

C'est quoi leur délire avec ce repas ? me demande-t-elle et je sens son agacement.

            Je hausse les épaules, n'en sachant pas plus. Depuis qu'elle est à la fac, Jo ne vient presque plus à la maison. Sauf quand nos parents lui impose des soirées mondaines. Il faut donner une image unis de notre famille. Je l'envie. Il me reste qu'un ans et demi avant de pouvoir partir loin d'eux.

-  J'ai rencontré quelqu'un, m'avoue timidement ma soeur.

Quoi ? je m'exclame surpris.

            Depuis Théo, elle n'est jamais sortit avec quelqu'un. Elle a eu énormément de mal à se remettre de sa rupture. Pour qu'elle m'en parle, c'est qu'il compte pour lui. Au regard qu'elle me lance, je devine que ce n'est pas aussi simple que cela.

-  Il ne plaira pas aux parents, dit-elle en murmurant.

Pourquoi ?

-  Il est d'origine martiniquaise, il est venu en Angleterre pour ces études, m'apprend-t-elle et j'esquisse un sourire.

Tu as le don, je souffle en rigolant.

            Jo me suis dans mon rire. Ce court instant de détente est vite coupé par la voix de notre génitrice, qui nous exige de nous rendre à table. Dans un soupire commun, Jo et moi, on se lève pour rejoindre la salle à manger. Je lève les yeux au ciel en voyant la table dressée. On est juste nous quatre, alors pourquoi faire autant de manières ? Il n'y a personne à qui en mettre plein la vue.

            On s'assoit après l'autorisation de mon père. Nous sommes servis par une employée de mes parents. Le repas commence dans le silence. Nous ne savons jamais quoi nous dire. Ils ne comprennent pas les choix que Jo et moi faisons. Ils ont essayé de contrôler ma soeur pour ses études supérieur mais c'est mal connaitre Jo et la rancoeur qu'elle a contre eux. Elle leur a gentiment mais surement, rappelé qu'elle était majeur et qu'elle faisait ce qu'elle voulait. Sans compter sur le fait qu'elle paye elle-même ses études, à la fac à Londres, grâce à sa part d'héritage, laissé par mamie. Argent qu'elle a pu toucher à ses 18 ans.

            Mon avenir aussi est tout tracé pour eux. Je dois faire des études d'économie dans le but de venir travailler avec mon père. Ce n'est pas ce que je veux. Je veux choisir mes études, ce que je ferais de ma vie. J'en ai parlé avec Jo, la seule à qui je fais confiance dans cette famille. Elle m'a conseillé de leur dire oui pour le moment et à mes dix-huit ans de faire comme elle. Les envoyer se faire voir. Mais de surtout rien dire sur mes choix avant d'être accepté et que tout soit en place pour mon entrée à la fac. Pour que ce qui c'est passé avec elle, ne se reproduise pas. C'est à dire que je m'inscris en économie, puisque mes parents suivront mon inscription, et en sport, ce que je désire réellement faire.

-  J'ai vus Hermione pendant le thé cette après-midi, commence ma mère avec une voix trop poli, le dos droit.

Comment peuvent-ils se montrer après une annonce pareille ? s'étonne mon père.

            Je n'ai aucune idée de qui est cette Hermione. Je lance un coup d'oeil vers ma soeur mais elle secoue la tête, elle ne sait pas non plus. Je préfère écouter de loin et ne pas me mêler de la conversation. Je ne veux pas leur faire croire que je m'intéresse à eux.

-  Elle était souriante en plus, comme si de rien n'était, continue ma mère avec une expression outrée.

Peut-être était-ce pour donner le change. On ne peut pas se présenter heureux, face à ses amis en ayant un fils homosexuel.

            Je relève la tête, les yeux surpris. Je vois Jo, en face de moi, lever les yeux aux ciel et soupirer. Papa et maman semblent vraiment choqués. Mes parents sont si fermés. Pour eux, un homme doit être avec une femme, sinon, ce n'est pas « normal ». Ils sont tout de fois civilisés, ils ne vont pas insulter ou s'en prendre à un gay, si ils en voient un. En revanche une fois rentrer à la maison, ils vont s'en donner à coeur joie. Ils restent tout de même homophobes.

-  Et où est le problème ? intervient Jo, avec une pointe de défi, parce qu'elle adore les contredirent.

Enfin Joanna, c'est une humiliation ! cris papa, outré que sa fille ne soit pas d'accord avec eux.

On est en 2017 chères parents, les personnes gays ont le droit de se marier. Nous ne sommes plus à l'époque de nos grand-parents, enchaine Jo sans se démonter.

D'où tiens-tu un tel discours Joanna. C'est une aberration, je remercie le ciel qu'aucun de mes enfants n'aient cette tare, dit papa d'une voix tranchante et nous comprenons que le débat est terminé.

            Je serre un peu trop fort ma fourchette entre mes doigts. Mes phalanges en blanchissent. Ils ne supportent pas que Jo et moi avons notre propre façon de penser et qu'elle ne soit pas en accord avec la-leur. Contrairement à moi, parce que je vis encore sous leur toit, Jo ne se gêne pas pour les emmerder. Petite vengeance personnelle.

            Malheureusement, ce n'est pas la première fois, loin de là, que je les entends parler ainsi. Une fois, après un reportage aux infos, ils m'ont carrément dit que si l'un d'entre nous deux était gay, ils le renierais. Ce n'est pas ça que je crains. Je m'en contre fou de l'argent de mes parents, à côté d'Aryn ce n'est rien. Ce qu'ils sont capable de lui faire, par contre, oui. Même si je dois lui briser le coeur, je le tiendrais éloigné d'eux, le plus longtemps possible. J'ai peur, que même à ma majorité, ils continuent d'interférer dans mes choix, et qu'ils bloquent les chances d'avenir d'Aryn. Nous ne serons jamais complètement à l'abris.

Vendredi 19 janvier 2017:

            Aryn est absent depuis une semaine. Je me ronge les ongles d'inquiétude. Après l'horrible cauchemar que j'ai fait cette nuit, j'ai essayé de le joindre ce matin. Répondeur directement. Je suis en train de lutter, me demandant si je dois aller chez lui ou pas. Tout à l'heure en arrivant au lycée, j'ai croisé brièvement mes amis, les vrais. Ils avaient des mines inquiètes. Je n'ai pas eu le temps d'aller les voir, puisque la cloche a sonné. Je dois absolument leur parlé, peut-être qu'eux savent ce qu'il se passe avec Aryn.

            La pause de midi sonne comme une libération. Je sors le plus vite possible de ma salle de cours. Je traverse les couloirs à grand pas. Je repaire Hayden à son casier. J'ai pu voir qu'Aryn et lui se sont rapprochés depuis le début du mois. Peut-être qu'Aryn lui a confié quelque chose sur son absence.

-  Hayden, je dis le souffle court.

            Il se tourne vers moi, le visage indéchiffrable. Il fronce les sourcils et ses yeux me clou sur place. Il est en colère contre moi. Je le vois à son regard, même si le reste de son expression est neutre.

-  Tu as des nouvelles d'Aryn ? Ça fait une semaine qu'il n'est pas là, qu'il ne vient pas au entrainement et je commence à vraiment m'inquiéter...

-  Il est partit en Pologne tôt ce matin, me coupe-t-il avec une voix tellement froide qu'elle me glace le sang.

             Pause. Comment ça en Pologne ? J'ai l'impression que le sol s'ouvre sous mes pieds. Je dois me retenir au casier sur ma droite pour ne pas m'effondrer. Il est partit. Je l'ai tellement blessé, qu'il a préféré fuir loin de moi. Mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait ? C'est un autre cauchemar, je vais me réveiller.

-  Il... il revient quand ? je parviens à lui demander.

Quand il sera prêts à rentrer, me dit simplement Hayden.

            Je sens mes yeux s'embuer de larmes. Je passe ma main gauche sur le visage. Mon coeur s'affole dans ma poitrine.

-  Je ne sais pas ce qu'il s'est passé entre vous mais une chose est sûr, tu as tout gâché Logan, réplique Hayden avant de partir.

            Cette phrase fini de m'achever. L'esprit complètement ailleurs, je quitter le lycée. Une fois dehors, à l'abris des regards, je pleure. Je me prends tout en pleine gueule. Et je mesure enfin les conséquences de mes actes. Pendant vingt jours, je vivais dans le brouillard. Je n'étais plus moi-même. J'étais physiquement présent mais mentalement absent. Sans Aryn, je n'avais plus de repaire. Le mal que je lui ai fait, m'a littéralement arraché le coeur.

            Là, tout de suite, je donnerais tout ce que j'ai pour le voir. Putain si j'avais des couilles, je prendrais le premier avion pour le rejoindre. Toutes les excuses pour lesquelles je l'ait rejeté, me paraissent stupide à présent. Est-ce que tout est perdu ? Je me laisse tomber contre un mur. Il est ce que j'ai de plus important au monde. Merde, il est mon monde. Qu'est-ce que j'ai fait ? Hayden a raison, j'ai tout gâché. Je le savais déjà mais entendre quelqu'un d'autre me le balancer en plein visage, est encore pire. J'ai vraiment pris conscience de ce qui passé.

            Je veux le prendre dans mes bras. Je veux le rassurer, lui dire combien je l'aime et à quel point je suis désolé. Et s'il avait raison ? Et si on arrivait à construire notre histoire, malgré la menace de mes parents et de l'équipe ? Est-ce que le jeu en voudrait la chandelle ? Putain que oui ! Aryn mérite que je prenne tous les risques pour lui. Je n'en reviens pas d'avoir été aussi con et aveugle. La nouvelle de son départ, me fait réaliser que je ne peux pas vivre loin de lui. On ne peut pas vivre éloigné, on est aussi malheureux l'un que l'autre.

            Aryn veut être avec moi. Il me l'a dit de vive voix et toutes ces paroles me trottent dans la tête depuis une semaine. Mon coeur fait un bond dans ma poitrine en me remémorant ces mots et notre baiser. Bordel, je sais ce qu'il me reste à faire. Je sors mon portable et envoie un message à Avery.

<Moi>:
Désolé de faire ça par message
mais tu sais aussi bien que moi
que ça ne marche plus entre nous.
Vaut mieux arrêter maintenant.
Encore désolé.

            Je me sens un peu minable de rompre par message mais je n'ai pas le courage de faire ça en face. Je cours pour rejoindre l'immeuble où habite Aryn et sa mère. Je dois parler avec elle, qu'elle me dise tout ce qu'elle sait. Juste avant que je frappe à leur porte d'entrée mon portable vibre dans ma poche.

<Avery>:
Je me doutais que ça allait arriver.
Depuis quelque jours tu n'es pas dans ton assiette.
Ça me fait de la peine mais
je ne peux pas te forcer à rester avec moi.
Au revoir Logan....

            Je soupire. Mon ex, maintenant, est une fille gentille au fond. Depuis quinze jours, je suis distant avec elle. Les seuls fois où je l'embrassais, c'est lorsque je voyais Aryn. Je me disais qu'en faisant cela, il parviendrait à oublier notre nuit ensemble. Ou qu'il comprendrait que je ne reviendrais pas en arrière, que je ne quitterais pas Avery. Qu'est-ce que je me déteste d'avoir fais ça. Je me dégoute, parce que si les rôles avaient été inversé, j'aurais explosé la tête de la personne avec qui aurait été Aryn.

            Ce que personne ne sait, c'est que depuis qu'on a couché ensemble, Aryn et moi, je n'ai pas touché une seul fois Avery. Elle a essayé de me chauffer mais mon esprit et mon envie, n'étaient pas là. Je ne sais même pas pourquoi, un jour au lycée, elle s'est vantée d'avoir passé une nuit merveilleuse avec moi, parce que ce n'est pas le cas. C'était un désastre à chaque fois. Difficile de coucher avec une fille, en voyant mon meilleur ami à la place. Dès que je fermais les yeux, je l'imaginais lui et le retour à la réalité, était plus que dure et surtout frustrante.

            Je finis par sonner. Dire que je suis stressé est un euphémisme, j'ai peur qu'Agnieska me referme la porte au nez. Je ne suis pas dupe, je sais qu'Aryn s'est confié à sa mère. J'entends le bruit du verrou et peu de temps après, la polonaise me fait face. Je tente de lui sourire mais cela ressemble plus à une grimace. Agnes me lance un moue contrit. Je me racle la gorge.

-  Bonjour, je lance incertain en baissant la tête.

Entre Logan, me dit Agnes avec son accent, en ouvrant la porte.

            Je suis la mère de mon meilleur ami à travers l'appartement. Elle me fait signe de m'assoir sur le canapé. Je me ronge les ongles, pendant qu'elle sort à boire du frigo. Elle me rejoint vite et s'installe à côté de moi.

-  Qu'est-ce qui se passe ? Tu sais qu'Aryn n'est pas là ? me demande-t-elle tendrement.

Oui je sais, je voulais savoir quand est-ce qu'il revient ?

-  Le week-end prochain. Dis-moi Logan vous vous êtes disputer ? Parce qu'Aryn est vraiment malheureux en ce moment. Il ne veut plus jouer au foot, il ne sort presque plus de sa chambre, je m'inquiète.

            Je regarde Agnes et je vois ses yeux briller. Comment lui dire que c'est de ma faute ? Je ne sais même pas si elle sait que son fils préfère les hommes. Mais bordel j'ai besoin de me confier à quelqu'un. Ma soeur n'est pas assez là et je n'ai pas trouvé le temps d'en parler avec elle. La mère d'Aryn a toujours été là pour moi et je vois à quel point, elle se fait du soucis pour son fils.

            Alors je me lance. Je lui raconte tout. De ce fameux 1er janvier à aujourd'hui. Ce que j'ai fait, ce que j'ai dis, ce qu'Aryn a dit. Tout y passe. Plusieurs émotion traverse le visage d'Agnes mais jamais du dégout. Elle me fusille du regard quand je lui raconte comment j'ai repoussé Aryn. Finalement elle me prend dans ses bras quand je me mets à pleurer.

-  Je comprends tes peurs Logan mais tu aurais du le dire à Aryn et je ne dis pas ça uniquement parce qu'il s'agit de mon fils, me reproche Agnes mais gentiment, sans agressivité.

Je sais et j'ai peur que ce soit trop tard, je dis en reniflant.

Il n'est jamais trop tard, me souffle-t-elle.

Tu n'es pas déçue ou choquée que l'on ait... je commence mais je suis incapable de lui dire une seconde qu'on a couché ensemble avec Aryn.

Non. Je connais mon fils et je ne suis pas aveugle. Je sais depuis longtemps la nature des sentiments qu'il te porte.

            Je ne peux pas m'empêcher de sourire. Agnes est un ange tombé du ciel. Aryn lui ressemble énormément, autant physiquement que caractéîiellement.

-  Je t'en veux un peu pour l'avoir fait souffrir comme ça mais je te comprends aussi alors ne lui brise plus jamais le coeur, me met en garde Agnes.

Je te le promets.

Samedi 26 janvier 2017:

            Je le vois de loin, assit face à la tombe de son père. Ce n'est pas le lieux pour ça et que Dieu m'en préserve mais putain qu'il beau. Une fois de plus, sa beauté me saute aux yeux. Le plus discrètement possible, je m'approche de lui. Il ne semble pas m'avoir entendu, je m'accroupie à ses côté. Je le fixe. Il a les yeux fermés, les mains sur ses genoux. Au ralentis, il tourne la tête vers moi et ses paupières se soulèvent enfin. Je rencontrent ses magnifiques yeux bleus. Il a d'abord un mouvement de recule mais je le retiens par le bras.

-  Tu m'as manqué, je lui souffle en souriant et j'espère qu'il voit tout ce que j'essaye de lui transmettre.

            Il hausse les sourcils et ricane nerveusement. C'est à moi de me rattraper. Je m'approche encore plus de lui et avant qu'il puisse se dérober, je le prends dans mes bras. Je le serre fort et je respire son odeur, le nez dans ses cheveux. Je vais tout lui avouer et je croise les doigts pour le récupérer.

-  Si je t'ai rejeté c'est parce que j'avais peur Aryn. J'ai entendu l'équipe dire que si jamais un gay en faisait partit, ils feraient tout pour le faire fuir et le virerait. Puis il y a mes parents. Je t'ai déjà parler d'eux et de ce qu'ils ont fait à ma soeur. Je ne voulais prendre le risque que tu sois viré de l'équipe ou que mes parents s'en prenne à toi et à ton avenir, je déballe à toute vitesse.

Tu ne peux pas savoir comme je t'en veux et comme je te déteste, finit-il par dire après un long silence, la gorge nouée par l'émotion.

Je sais Aryn et je jure ici et maintenant que je passerais le reste de ma vie à essayer de me rattraper.

-  Je devrais te rejeter, comme tu l'as fais avec moi.

-  Et je le mériterais mais Aryn, je... putain je t'aime et je refuse qu'il t'arrive quoi que ce soit à cause de moi, je lâche.

            Il se redresse et me regarde, les yeux ronds et humides. Je lui ai enfin avoué mes sentiments. Et ça fait un bien fou de se libérer. Aryn est tétanisé sur place. Je place mes mains autour de son visage et l'embrasse comme si ma vie en dépendait. Je me sens revivre.

-  J'accepte ta proposition, si tu veux toujours de moi bien sûr, je murmure contre ses lèvres, le souffle court par le baiser que l'on vient d'échanger.

Juste nous deux ? me demande-t-il à voix basse.

Juste nous deux, j'approuve avant de continuer, je suis désolé Aryn mais les risque sont trop grands pour que les autres sachent, même Hayden, Dani et Mary.

-  D'accord mais je te préviens Logan Adhams, ne me refais plus jamais ça où je te jure ici et maintenant, que je sortirais vraiment de ta vie et je n'en reviendrais jamais.

            Je hoche vivement la tête. Je ne prendrais plus jamais le risque de le perdre.

*****

            Aryn n'a pas le temps de fermer la porte de sa chambre, que je lui saute dessus. Je l'embrasse à pleine bouche. Mon petit-ami, putain que c'est bon de l'appeler comme ça, s'accroche à mon tee-shirt. A bout de souffle, on se sépare.

-  Je t'aime Aryn, je lui souffle lèvres contre lèvres.

Alors ne me fais plus souffrir Logan parce que je t'aime aussi, réplique-t-il ému.

Non.

            Dans un geste impatient, je lui enlève son pull, que je jette à travers la pièce. Je dépose une lignée de baisers dans son cou, sur son torse. Je mordille ses tétons, sa peau. Je me réappropris son corps. Je le tiens fermement contre moi, une main dans le bas de son dos. Aryn se cambre et gémit contre moi. Putain les sons qui sortent de sa bouche vont me rendre dingue. Les mains tremblantes d'Aryn attrapent le bas de mon tee-shirt, doucement, en effleurant mon torse, il me le retire.

            Je nous fais reculer jusqu'à son lit, où je nous allonge tous les deux. Je dépose une multitude de baisers sur sa peau, absolument partout où je peux. Nos pantalons sont de trop. J'enlève celui d'Aryn et le miens la seconde d'après. En remontant, j'embrasse ses cuisses. Mes cheveux sont maltraité par les doigts d'Aryn. Je pose mes lèvres sur son entre-jambe.

-  Logan, gémit Aryn en soulevant son basin.

            Je reviens à son visage pour prendre d'assaut sa bouche, tout en mettant une main dans son caleçon. Encouragé par les cris d'Aryn, je continue mes mouvements de vas et viens sur son sexe. Heureusement qu'Agnes est partit au boulot. J'ai envie de le rendre dingue parce que le voir prendre du plaisir comme ça est indescriptible.

            Je glisse sur son corps, sans jamais décoller mes lèvres de sa peau. Je le regarde droit dans les yeux lorsque je baisse son caleçon. Ses yeux sont brillant de plaisir, il se pince la lèvre inférieur pour tenter de retenir ses gémissement, ses joues sont rouges. Il est magnifique et rien qu'à moi. Je ne le lâche pas des yeux et je passe ma langue sur toute la longueur de son sexe.

-  Mój Boze*, hurle Aryn en cambrant le dos. *Mon Dieu.

            Amusé par sa réaction, je recommence mon geste. Je ne suis absolument pas dégoutté par ce que je fais. Au contraire, c'est Aryn, c'est pour lui. Ça me parait tout à fait normal de donner du plaisir à mon copain. Et ça, ça en fait partit. Alors je prends en bouche son membre. C'est la première fois que je le fais mais je ne me pose aucune question. Je tente de reproduire ce que j'ai reçu.

-  Kurwa* ! s'exclame Aryn la tête basculée en arrière. *Putain.

            Après plusieurs aller retour, je relâche son sexe mais le reprend vite dans ma main. J'embrasse son visage, tandis qu'il peine à reprendre une respiration normal.

-  Je ne parle pas polonais bébé, je lui souffle avant d'écarté ses jambes pour les entouré autour de mon bassin.

            Il m'appartient enfin, tout comme je lui appartient. Nous n'avons pas réglé tous nos problèmes mais pour le moment nous avons juste besoin de nous retrouver. Le reste peu attendre demain. La bataille risque d'être dure et longue. Je protégerais Aryn, coûte que coûte. Alors oui, notre relation restera entre nous mais elle n'en sera pas moins belle pour autant.

MlleLovegood

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